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00:00Le bilan humain continue de s'alourdir aux Etats-Unis, à Hong Kong, désormais dix morts et les dégâts matériels sont d'ores et déjà titanesques.
00:08Plus de 9000 maisons détruites, mais aussi des écoles ou encore des commerces.
00:13Et on a déjà une première idée de ce que ces dégâts pourraient coûter.
00:17Le site spécialisé dans les prévisions météo, AccuWeather, estime que le coût total pourrait atteindre, tenez-vous bien, entre 52 et 57 milliards de dollars.
00:28C'est énorme.
00:28C'est énorme, c'est une salle colossale, notamment dû au fait que, vous le savez, certaines des habitations qui ont été détruites à Los Angeles sont parmi les plus chères des Etats-Unis.
00:39Ce ne sont que des estimations, bien sûr, d'autant que les pompiers continuent de se battre, à l'heure où on se parle, contre deux incendies principaux et une autre conséquence de ces feux.
00:50Eh bien, c'est cette épée panache de fumée qui recouvre la ville depuis plusieurs jours.
00:55Bonjour Bruno Mégarban, vous êtes chef du service de réanimation à l'hôpital Larry-Boisière.
01:01Est-ce qu'on sait à quel point cette fumée est dangereuse pour la santé ?
01:07Alors, les fumées résultant d'un incendie, en fait, comportent de multiples toxiques.
01:13Alors, effectivement, lorsque l'on est au sein de l'incendie, c'est-à-dire dans un appartement qui brûle, là, bien sûr, on va être confronté à une quantité très importante de toxiques.
01:23On va distinguer deux types de toxiques.
01:24Les toxiques qui vont asphyxier la cellule, qui ne peut plus donc fonctionner.
01:28C'est le cas du monoxyde de carbone et du cyanure et qui peuvent entraîner le décès.
01:33D'ailleurs, vous avez observé un certain nombre de décès à Los Angeles du résultat de ces incendies.
01:40On a aussi un certain nombre de toxiques dits irritants qui vont brûler l'arbre respiratoire, la muqueuse oculaire,
01:46qui vont entraîner des difficultés respiratoires et qui peuvent donner des décès décalés dans le temps.
01:52Lorsque l'on est habitant d'une zone où il y a des fumées, donc dans un milieu non confiné, comme c'est le cas actuellement, c'est-à-dire l'incendie est contrôlé,
02:00mais il y a des tas de fumées un peu partout, eh bien, il y a des toxiques qui sont importants en termes de présence dans l'air inspiré.
02:08Et donc, de ce fait, les personnes les plus fragiles, les personnes allergiques, les personnes asthmatiques vont avoir une irritation de leur système respiratoire
02:17et donc vont présenter des décompensations de leur maladie et de là aussi probablement un risque de surinfection bactérienne.
02:25C'est pour ça qu'on voit probablement de plus en plus de masques sur les images qui viennent des États-Unis. C'est efficace pour se protéger ?
02:33Oui, tout à fait. Les masques peuvent arrêter un certain nombre de particules qui sont un peu plus importantes.
02:39Donc, les masques FFP2 arrêtent les particules les plus petites. Évidemment, ça n'empêche pas les nanoparticules et les gaz de traverser le masque FFP2,
02:50mais ça arrête un certain nombre de particules irritantes qui peuvent éventuellement exacerber des situations d'insuffisance respiratoire
02:58chez des personnes susceptibles comme les asthmatiques, comme les BPCO ou des patients qui ont des maladies cardiaques et des comorbidités importantes.
03:06La ville de Los Angeles a d'ailleurs fait passer un certain nombre de recommandations pour éviter d'inhaler ces cendres.
03:12Merci à vous, Bruno Megarban. La ville de Los Angeles d'ailleurs qui fait l'objet de nombreuses critiques.
03:19Vous en avez sûrement entendu parler depuis le début de ces incendies.
03:21Il y a d'abord la maire Karen Bass qui a mis plusieurs jours à revenir de ce déplacement au Ghana alors que sa ville était en proie aux flammes.
03:29Et puis, bien sûr, il y a cette question du budget alloué aux sapeurs-pompiers.
03:33Patrick Sauss qui a été amputé de 17 millions de dollars ces derniers mois.
03:39Ça paraît curieux comme décision.
03:41Oui, avec des effets extrêmement concrets.
03:44En fait, il y a quelques semaines, la chef de la police, de la police des pompiers, pardon, avait émis une note.
03:50On avait bien compris qu'elle n'était pas tout à fait d'accord avec cette baisse de 2 % et donc de 17,6 millions.
03:56Qu'est-ce que ça voulait dire ?
03:57Ça voulait dire d'abord le non-paiement à venir d'un certain nombre d'heures supplémentaires.
04:02Qu'est-ce que faisaient les pompiers de Los Angeles pendant leurs heures supplémentaires ?
04:05Eh bien, ils faisaient des petites tournées d'inspection dans des bâtiments pour vérifier qu'ils étaient toujours aux normes.
04:11Il y avait aussi de la formation ou des passages dans les établissements scolaires pour expliquer comment travaillaient ces pompiers.
04:17Ça, ils ne le faisaient plus.
04:18Il y avait aussi des commandes qui ont dû être annulées de masques à oxygène qui pouvaient être utiles.
04:25On peut imaginer, puisqu'on vient de parler des fumées, à inhaler.
04:29Et puis, il y a la grande question des réservoirs.
04:32On le sait, ça manquait d'eau.
04:33Mais il y avait aussi des réservoirs qui n'étaient pas tout à fait aux normes pour accueillir des tuyaux qui auraient besoin de fonctionner de façon totalement folle,
04:42comme on l'a vu, et pas du tout à un niveau normal.
04:45Et tout ça, ça s'est vu.
04:46Et évidemment, ça a beaucoup manqué.
04:49Ce sera sans doute à mettre à la charge de la maire lors des prochaines élections.