Pour s’assurer d'une non-censure des socialistes, le gouvernement serait prêt à mettre sur pause l’emblématique réforme des retraites qui a tant cristallisé les oppositions.
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00:00Écoutez, moi je crois que M. Bayrou n'aura pas les moyens des promesses verbales qu'il va formuler demain,
00:05quelles que soient ses promesses, puisqu'on voit que, revenons un peu en arrière quand même,
00:09pourquoi est-ce que c'est un macroniste qui est Premier ministre ?
00:12Parce qu'on nous explique depuis la dissolution qu'il y a une majorité alternative au Nouveau Front Populaire,
00:15relative, tout ça n'est que relatif évidemment, chez tout le monde,
00:18qui est l'alliance de la Macronie et de LR, des LR qui ne sont pas partis avec Mme Le Pen.
00:24Bon, et on voit, je lis ce matin M. Wauquiez dire « je ne suis pas sûr de voter le budget »,
00:28donc en fait tout ça ne tient pas.
00:29Et M. Bayrou, il est encore plus seul que ne l'était Michel Barnier et que ne l'est M. Macron,
00:33donc c'est pas très très sérieux.
00:35Est-ce que vous êtes au point de le censurer, comme LFI vous le demande, en vous mettant bien la pression ?
00:40Mais c'est pas, pardon, c'est pas LFI qui demande quoi que ce soit,
00:42moi ce sont mes électrices et mes électeurs.
00:44Un sondage, je crois, présenté sur votre antenne hier ou avant-hier,
00:47disait que 20% c'est la cote de popularité de François Bayrou,
00:50c'est la plus faible cote de popularité lors d'une entrée en fonction.
00:53Personne ne vient me voir en circonscription en disant « il faut laisser sa chance au produit ».
00:56Il y a une colère froide, forte, de nos concitoyens qui disent « on a voté pour mettre les macronistes à la porte,
01:02pour rompre avec la politique d'Emmanuel Macron et on a un macroniste à Matignon,
01:06on a détourné le sens du résultat des élections législatives ».
01:09Donc moi c'est le serment que j'ai passé avec mes électeurs,
01:12de les défendre, de les protéger de la politique d'Emmanuel Macron
01:15et donc c'est ce qui me pousserait évidemment à censurer François Bayrou.
01:21Écoutez, sauf surprise énorme, mais moi il m'en faudrait beaucoup
01:24parce que vous avez évoqué la question des retraites.
01:26Moi d'abord j'ai conclu un serment avec mes électeurs, c'est l'abrogation de la réforme des retraites,
01:29pas un je-ne-sais-quel écran de fumée.
01:31Et ensuite, pardon, il n'y a pas que la question des retraites, la question de l'éducation nationale.
01:36Monsieur Barnier voulait supprimer 4 000 postes dans l'éducation nationale.
01:39Ce gouvernement semble reprendre une trajectoire qui serait la même,
01:42peut-être pas 4 000 postes, peut-être moins,
01:44mais quand même des postes supprimés dans l'éducation nationale.
01:47Qu'en sera-t-il de l'hôpital public ? Qu'en sera-t-il de nos collectivités locales
01:50qui sont aujourd'hui privées des moyens pour investir, notamment pour la transition écologique ?
01:54Qu'en sera-t-il, par exemple, pour l'adaptation au réchauffement climatique ?
01:57On voit ce qui se passe partout à travers le monde et dans notre propre pays.
02:00Qu'en est-il, par exemple, de la présence de Monsieur Retailleau au gouvernement ?
02:02Il y a quelques jours, Bruno Retailleau a proposé de fracasser la loi de 1905,
02:07qui est un trésor national, pour faire une arme de stigmatisation massive
02:10à l'égard des musulmans dans notre pays.
02:12Tout ça, ça compte quand même, il n'y a pas que les retraites,
02:13même si les retraites sont centrales.