François Bayrou poursuit ses tractations à la veille de son discours de politique générale pour éviter la censure, avec au centre des discussions la réforme des retraites, dont les socialistes demandent la suspension.
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00:00D'abord, j'aimerais qu'on se rappelle le point de départ de notre discussion.
00:03Nous sommes partis d'une situation de dérapage budgétaire,
00:06jamais vu quasiment dans notre histoire,
00:08et on va finir avec des dépenses nouvelles.
00:10Le débat, le prix de la stabilité dont on parlait à l'instant,
00:13ça ne peut pas être la faillite du pays.
00:15Je le dis très clairement, Valérie Pécresse a raison de le dire,
00:17je le dis à mon tour,
00:19suspendre ou abroger encore pire la réforme des retraites
00:22serait totalement irresponsable.
00:24On ne suspend pas une réforme qui est nécessaire.
00:27On ne suspend pas une réalité démographique, une réalité budgétaire.
00:30Et on est aujourd'hui dans une impasse budgétaire
00:32que tout le monde semble avoir oubliée.
00:34Donc notre responsabilité à droite, c'est effectivement, précisément,
00:37d'être du côté de l'intérêt général.
00:39L'intérêt général commande qu'on fasse passer un budget
00:41avec des mesures d'économie et pas un budget
00:44où on va évidemment tous aider à la gauche
00:47qui, sur cette question-là, est à rebours
00:49de tous les autres mouvements sociodémocrates en Europe
00:52qui ont fait des réformes de retraite.
00:53Mais alors attendez, vous n'avez pas répondu à ma question.
00:55Le mot « suspension » est prononcé demain par François Bayrou.
00:58Est-ce que les ministres LR doivent, oui ou non, quitter le gouvernement ?
01:01Je ne suis pas là pour mettre des occasions.
01:03Mais vous avez un avis ?
01:04Je vous donne mon avis.
01:05J'ai appartenu à un gouvernement qui a été celui de Michel Barnier
01:07qui a préféré prendre le risque de la censure
01:09plutôt que celui de la faillite.
01:10Donc vous dites, le courage et la logique,
01:13ce serait que les ministres LR quittent le gouvernement.
01:15Je vous dis que je souhaite que la réforme des retraites soit préservée.
01:17Et si ce n'est pas le cas ?
01:19Eh bien, si ce n'est pas le cas, nous verrons.
01:21Mais en l'occurrence, nous ne serons pas en soutien d'un gouvernement
01:24qui sacrifie l'équilibre financier du pays.
01:27Nous sommes la lanterne rouge de l'Europe.
01:29Voilà la réalité aujourd'hui.
01:30Il faut quand même que ceux qui nous écoutent se rendent compte
01:32que nous sommes dans une trajectoire financière qui nous singularise
01:34par rapport à tous les autres pays.
01:35Nous sommes les derniers de la classe.
01:36Et aujourd'hui, on voudrait à nouveau rajouter des dépenses supplémentaires,
01:40contribuer encore à couler le pays encore plus qu'il ne l'est.
01:43On ne va pas donner le dernier coup de grâce
01:45à la crédibilité économique de notre pays dans le monde entier.
01:47Et donc, il faut que j'appelle, moi, le Premier ministre, bien sûr,
01:50à tenir bon et j'espère qu'il le fera sur des principes essentiels
01:53qui menacent encore l'équilibre financier du pays.