La présidente du groupe “La France Insoumise” à l'Assemblée nationale et députée du Val-de-Marne Mathilde Panot était l’invitée de “Tout le monde veut savoir” ce lundi, alors que François Bayrou poursuit ses tractations pour éviter la censure à la veille de son discours de politique générale.
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00:00Lorsque vous avez une réforme de la retraite, il faut repartir du départ,
00:03qui est passée en force contre l'Assemblée nationale,
00:07contre l'ensemble des syndicats, contre une immense majorité du peuple,
00:10avec le plus grand mouvement social qu'on ait vu dans ce pays depuis 50 ans.
00:14Lorsque vous avez ensuite le vote de juillet avec une dissolution
00:17décidée par Emmanuel Macron, où l'abrogation de la retraite à 64 ans
00:21arrive immensément en tête des scrutins avec une majorité absolue à l'Assemblée nationale
00:27pour abroger cette réforme de la retraite à 64 ans.
00:30À ce moment-là, au moment où nous pouvons abroger cette réforme de la retraite à 64 ans,
00:35qui va dans le corps directement des gens,
00:39ce n'est pas le moment de l'amender, de le suspendre, ce qui ne veut rien dire,
00:43c'est le moment justement de l'abroger.
00:45Mais ceux qui nous écoutent, il y a sûrement vos électeurs qui se disent
00:48qu'ils sont en train de discuter d'une suspension qui pourrait peut-être,
00:51on ne le sait pas, aboutir à une abrogation,
00:53et vous n'êtes pas dans ces discussions volontairement.
00:56Vous pensez qu'ils vous comprennent, vos électeurs ?
00:58Nous défendons un principe qui s'appelle la démocratie.
01:01Le respect du scrutin qui s'est fait…
01:02Mais aller discuter avec le gouvernement, ce n'est pas la démocratie ?
01:05Si, mais nous discuterons avec le gouvernement s'il tient après le vote de la motion de censure.
01:09Parce que d'abord, un gouvernement, ce n'est pas le fait du prince d'Emmanuel Macron,
01:13d'un homme tout seul qui décide que M. Bayrou est maintenant le chef du gouvernement
01:19avec différents ministres qui sont tous un gouvernement de défaits et de défaites,
01:24qui décident, c'est ce qu'on appelle la représentation nationale
01:28qui doit avoir le gouvernement en face.
01:30Mais la suspension, s'il y avait suspension demain de la réforme des retraites,
01:33ça aurait un impact direct dans la vie de vos électeurs ?
01:35Mais nous ne voulons pas d'une suspension, nous voulons d'une abrogation.
01:38C'est quand même assez clair.
01:39Peut-être que ça pourrait aboutir à cela ?
01:40Eh bien nous, nous voulons l'abrogation.
01:42Si nous avons l'abrogation, c'est très bien.
01:44Mais je vais vous dire, qu'est-ce que ça veut dire suspendre la réforme des retraites ?
01:48Ça veut dire que nous allons suspendre la réforme des retraites.
01:50Ça n'existe pas, je ne sais même pas…
01:52Par exemple, si vous regardez les travaux de Michael Zemmour,
01:54vous voyez qu'il était impossible de suspendre une réforme pour six mois
01:57puisque c'est selon l'année de naissance de ceux qui, justement,
02:03se voient petit à petit voler deux ans de vie.
02:06Donc, si nous faisions une suspension, ce qui, encore une fois, n'a aucun sens,
02:10ça veut dire quoi ? Qu'on abrogerait après ?
02:11Pourquoi est-ce qu'on n'abroge pas maintenant ?
02:13Ça n'a aucun sens, d'autant plus avec un gouvernement
02:16qui peut-être, à la fin de la semaine, n'est plus là.
02:18À force de radicalité, vous ne craignez pas de passer à côté,
02:21d'avancer très concrète pour la vie des gens
02:23qui pourraient, dans un premier temps, leur permettre de ne pas travailler davantage ?
02:27Vous savez, nous avons un gouvernement qui vient de mettre un décret,
02:30là, au début de ce mois-ci, au 1er janvier,
02:33un décret qui force les allocataires du RSA à travailler 15 heures
02:37pour pouvoir toucher le RSA.
02:39Nous avons un gouvernement qui a d'ores et déjà annoncé
02:43qu'il ferait 50 milliards d'économies sur les dépenses.
02:46Ça veut dire un budget encore pire que celui que proposait M. Barnier,
02:49qui était déjà le budget le plus austéritaire
02:52qui avait été présenté sous la Ve République.
02:54La réalité, c'est que nous sommes dans un monde de malheur absolu,
02:57créé par les politiques macronistes,
02:59et que nous, nous faisons ce que je crois en politique,
03:02nous respectons ce sur quoi nous avons été élus,
03:05le programme sur lequel ont été élus
03:07l'ensemble des députés du Nouveau Front Populaire,
03:10c'est-à-dire l'abrogation des réformes des retraites.