A la veille de l'arrivée du Vendée Globe, Jean-Luc Nélias, le Team manager imoca Macif, revient sur la performance de Charlie Dalin.
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00:00Jean-Luc, tu connais ces arrivées de course, ces dernières heures, elles sont toujours importantes.
00:06Comment tu imagines Charly, dans quel état d'esprit là ?
00:10Ça doit être une espèce d'euphorie, de la fatigue, mais il faut rester concentré parce que les conditions météo sont favorables.
00:19Il n'y a pas beaucoup de vent, il va tirer des bords, ça c'est moins sympa.
00:23Il n'y a pas une angoisse météorologique, mais par contre, il y a peur du casier, peur du dernier truc qui peut casser sur le bateau,
00:32peur de rentrer en collision avec un pêcheur, donc il faut être vigilant sur plein de trucs.
00:36C'est un énervement, une espèce de fatigue, une concentration extrême pour atteindre la libération demain matin.
00:44C'est à la fois jubilatoire et à la fois c'est toujours trop long, ça dure trop de temps.
00:51Moi ça me va comme ça, juste un petit mot, je voudrais que tu me décrives le Charly que tu as connu en étant team manager.
00:59Là c'est une consécration, il a vécu avec ça ces quatre dernières années ?
01:06Oui, Charly il est très concentré sur cet objectif de gagner le Vendée Globe, c'est son pinacle, c'est son sommet du moment et il va l'atteindre.
01:15Mais pour ça il s'est donné tous les moyens, de la concentration, de l'assiduité, de l'acharnement,
01:21il peut se réveiller la nuit et avoir une idée et nous l'évoquer le lendemain matin, tout tourne autour de ça quand même.
01:29C'est une tranche de vie importante, quatre ans quand même, peut-être que là ça va s'ouvrir.
01:36Et l'expérience du dernier Vendée Globe a compté parce qu'il a construit vraiment le bateau pour ce parcours ?
01:42Oui, forcément on se nourrit de son expérience et donc il avait fait une première campagne de quatre ans avec Apivia et un ancien bateau,
01:49donc là ça a servi de marqueur pour faire le nouveau bateau et puis lui il se nourrit de cette expérience-là.
01:54Un marin dans le sport, dans la voile, on peut aller assez longtemps parce qu'on compense un peu la maturité physique par la maturité d'expérience et donc là il est au top, il est au sommet de son art.
02:08Il vous bluffe ?
02:09Oui, j'ai navigué un peu avec lui sur le bateau, dans la gestuelle, la rapidité, l'acharnement, la dureté, il est âpre, il supporte la douleur, la souffrance,
02:19parce que ce n'est pas facile ce bateau-là et il se nourrit de ça un petit peu en disant que si lui il souffre, les autres souffrent plus, donc c'est un dur.