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Raskolnikov, ancien étudiant ruiné, sort vagabonder dans la rue en monologuant. Court métrage inspiré de Crime et Ch | dG1fblhYZXU0VVYtaFU
Transcript
00:00Dans l'escalier, j'évite de rencontrer ma logeuse.
00:15Elle occupe un appartement au palier en dessous, et je dois passer à chaque fois devant une
00:21cuisine dont la porte est toujours ouverte.
00:22Je suis endetté vis-à-vis de cette femme.
00:32Dehors, le froid est terrible.
00:43L'hypochondrie et l'isolation me diminuent, mais j'ai envie de respirer.
00:47Avoir peur d'un rien, de quoi les gens ont le plus peur ? D'une démarche nouvelle,
01:00d'un mot nouveau ? Voilà ce dont ils ont le plus peur.
01:03Je bavarde trop, mais je bavarde parce que je ne fais rien.
01:10C'est ce dernier mois que j'ai appris à bavarder à force de rester couché des journées
01:13entières et de penser.
01:15Les immeubles à petits appartements, habités par toutes sortes de gens, tailleurs, serruriers,
01:23cuisinières, employés, comptent souvent trois ou quatre portiers, mais je suis ravi
01:27de n'en rencontrer aucun.
01:28Maintenant qu'un mois est passé, mon idée s'est transformée.
01:35Alona Ivanova, c'est une vie minuscule d'une soixantaine d'années, avec des yeux perçants
01:41et méchants.
01:42Des loques de flanels entourent son cou, et une méchante pèlerine de fourrure usée et
01:47jaunie lui couvre les épaules.
01:48Ce jour-là, le soleil brillera sans doute comme maintenant.
01:53J'ignore ma destination, mais je sais le nombre de pas qu'il me faut pour revenir
02:00à ma porte.
02:01830.
02:03830.
02:04830.
02:05830.
02:06830.
02:07830.
02:32Si Dieu n'existait pas, tout serait permis.
03:02Sous-titrage Société Radio-Canada

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