Charlie Dalin est arrivé ce mardi matin aux Sables-d'Olonne, remportant ainsi la dixième édition du Vendée Globe, qui s'était élancée le 10 novembre dernier. À l'occasion, Marc Thiercelin, skipper et ancien podium du Vendée Globe, était l'invité d'Apolline de 9 à 10 sur BFMTV.
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00:00Déjà, il y a la solidarité des gens de mer, quel que soit le bateau, que ce soit un voilier ou un autre bateau.
00:06Dans le cas de Thierry, Isabelle n'était pas très loin de lui, mais elle a freiné, puis elle a continué après parce qu'elle ne pouvait pas faire autrement.
00:12Moi, je suis remonté parce que Gento, le créateur de l'épreuve, m'avait demandé, j'étais troisième, donc il m'a dit « est-ce que tu peux aller sur la zone ? ».
00:19J'étais dans les icebergs, moi j'étais dans les 60e à l'époque, on descendait très très bas, enfin on pouvait descendre très très bas.
00:24Et j'étais dans les icebergs, je suis remonté, et effectivement j'ai cherché pendant deux jours, 48 heures.
00:30Après, j'ai dû m'échapper parce que le CROSS, l'autorité de sécurité, m'a intimé l'ordre de partir.
00:36– Intimé l'ordre ? C'était le 11 janvier, je me rappelle.
00:39– Oui, les documents, les telex, ils ont intimé.
00:40– Vous preniez trop de risques en fait ?
00:42– En fait, je prenais trop de risques, mais surtout, il y a un côté rationnel.
00:47Vous n'êtes plus forcément rationnel quand vous avez passé des semaines et des semaines seul,
00:50c'est-à-dire que vous vous êtes usé, fatigué, moi en plus je suis un gros compétiteur,
00:55donc j'étais en compétition avec un vieux bateau, je voulais absolument tout faire pour gagner.
00:59Et donc à un moment, quand vous perdez un des vôtres, et on en parlait tout à l'heure,
01:05moi je suis de la génération qui a perdu beaucoup de skippers, parce que j'ai connu la génération Tabarly,
01:09j'ai équipé contre lui avec des équipiers à lui, et puis j'ai connu les nouvelles générations,
01:14et j'ai calculé neuf amis skippers dans les courses auxquelles j'ai participé.
01:19Et donc, je ne sais pas comment dire, on n'est plus très rationnel,
01:22c'est-à-dire que je voulais tout faire pour le retrouver,
01:24mais c'est vraiment l'équivalent d'une aiguille dans une meule de fond.
01:27– Et quand finalement, on vous dit, il faut partir, il faut que tu quittes la zone,
01:32qu'est-ce qu'on ressent ?
01:34– Ça a cassé ma course, c'est-à-dire qu'en fait, moi j'étais compétiteur au début de la recherche,
01:40et à la fin de la recherche, enfin quand j'ai quitté la zone en question,
01:43sans l'avoir retrouvée en plus, c'est ça qu'il y a eu,
01:46en plus je me suis pris un énorme coup de vent, j'ai retrouvé la glace, etc.,
01:50j'ai eu une descente psychologique, et le trajet qui était du point Nemo jusqu'au Cap Horn,
01:57je l'ai fait en disant, mais à quoi bon tout ça ?
02:00J'avais écrit d'ailleurs, ma part de risque, votre part de rêve,
02:03parce qu'il y avait une polémique qui naissait à terre, évidemment,
02:05et j'avais écrit ça pour tous les journaux à l'époque,
02:08et c'est vrai qu'après je me suis remobilisé pour lui,
02:11et d'ailleurs quand j'ai franchi la ligne, et surtout le chenal des Sables d'Olonne,
02:15j'ai dédié ma deuxième place à Algérie,
02:19mais c'est vrai qu'il faut se bouger, comme on dirait.