Retrouvez « L'édito éco de Dominique Seux » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-eco
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00:00Dominique Selon continue avec vous, avant le discours de François Bayrou, mais avec
00:06trois sujets d'étonnement.
00:08Le premier est la place qu'occupe dans le débat public le sujet des retraites.
00:12Censure, budget, négociations de coulisses, on ne parle que de ça.
00:16Alors c'est vrai, les français souhaitent en majorité une révision de la réforme de
00:192023.
00:20Mais en réalité, ils ne placent pas cette question en haut de la pile de leurs préoccupations.
00:25Une enquête d'opinion élabe de la semaine dernière est très éclairante à ce sujet.
00:30Voici les priorités fixées par les français à François Bayrou dans l'ordre.
00:34Le pouvoir d'achat, puis la sécurité, puis la santé, puis la dette publique, puis l'immigration,
00:41puis les retraites.
00:42Un français sur cinq seulement place les retraites dans ces trois premières priorités.
00:46Quant au creux encore, la première urgence, c'est l'hôpital, puis de faire voter le
00:50budget, puis etc etc.
00:53Modifier les retraites en cinquième position.
00:56Sur les retraites, les français sont moins obsédés que les politiques.
01:00Deuxième sujet d'étonnement.
01:02Sur le budget, personne ne se formalise beaucoup de la situation hors norme de la France.
01:07C'est factuel.
01:08Le niveau du déficit public français est le plus élevé de la zone euro, très au-dessus
01:12de la moyenne, et on est à la 25e ou 26e position dans l'Union Européenne.
01:17Le plus étrange est que réduire ce déficit public de 6,1% du produit intérieur pour
01:228 à 5,4% entre 2024 et 2025, ce dont parle le gouvernement, ça nous semble un effort
01:29surhumain.
01:30C'est ridicule.
01:31Par ailleurs, ça n'intéresse pas grand monde, mais il s'est passé quelque chose de désagréable
01:36sur le plan financier ces derniers jours.
01:38Les taux d'intérêt auxquels tous les pays empruntent sont remontés, parce que la politique
01:42de Donald Trump pourrait être inflationniste, c'est inattendu, et ça va nous coûter des
01:47milliards en intérêt de notre dette.
01:50Deuxième étonnement, tout le monde s'en contre-moque.
01:52Et dernier étonnement alors ? Sur les retraites, on y revient d'abord ? D'abord, la négociation
01:57avec le PS se concentre non pas sur la négociation possible pour trouver une autre solution que
02:02les 64 ans, ça durerait 6 mois seulement, mais sur la suspension d'ici-là, et ça va
02:06peut-être échouer là-dessus.
02:08Ecoutez, l'essentiel, c'est l'après, ça n'est pas ce qui se passe pendant 6 mois.
02:13Ensuite, la nouveauté de 2024, c'est que tout le monde reconnaît qu'il y a un souci
02:17de financement, y compris ceux qui le niaient il y a deux ans, grand pas en avant.
02:21Mais François Bayrou lui-même défend l'idée que le trou serait en réalité d'une trentaine
02:25de milliards, parce que le budget de l'État cacherait une subvention pour les retraites
02:29des fonctionnaires.
02:30Ça s'appelle un écart abyssal avec les dépâts publics.
02:33Vous connaissez la formule, le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas.
02:37Et bien l'économie a parfois ses raisons que la raison politique ne connaît pas.