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00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros sur Europe 1 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:06Avec François Bayrou, le monde est flou.
00:09Les retraites ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non.
00:13L'immobilisme est en marche, rien ne pourra l'arrêter, disait Edgar Ford.
00:18L'immigration ? Ça ne peut plus durer.
00:20L'endettement ? Faut faire quelque chose.
00:23Si vous n'avez besoin de rien, François Bayrou est le Premier ministre qu'il vous faut.
00:28On cherche ce qu'il a dit après qu'il a parlé.
00:31Vous connaissez cet alexandrin chez Molière.
00:33On cherche ce qu'il a dit après qu'il a parlé.
00:36François Bayrou est une synthèse.
00:38Il incarne à lui tout seul l'inaction, l'indécision et la compromission.
00:43Il est une sorte d'anti-chef d'entreprise.
00:46Si Monsieur Bayrou était une pièce de la voiture, il serait le frein.
00:50Choisir, c'est renoncer.
00:52Décider, c'est trancher.
00:54François Bayrou est l'homme de la poussière sous le tapis.
00:57Il est un homme politique de la 4ème République égaré dans la 5ème.
01:01Je n'ai évidemment rien contre Monsieur Bayrou.
01:04Mais le sujet n'est pas qu'il soit habile, malin ou roué,
01:08comme je l'entends depuis hier soir.
01:10Le sujet est qu'il faut avancer.
01:12Et je sais qu'avec Monsieur Bayrou, on fera du sur place.
01:14C'est dans son ADN.
01:17Vous me direz que le cahier des charges n'est pas simple.
01:19Et vous n'avez pas tout à fait tort.
01:22Être Premier ministre de cette Assemblée est une mission impossible.
01:26En ce sens, François Bayrou est l'homme de la situation.
01:30Il est 9h01.
01:32Chana Lousteau.
01:46Bonjour Pascal, bonjour à tous.
01:47380 millions de chrétiens sont persécutés dans le monde.
01:51C'est le chiffre révélé par l'index de l'ONG Portes ouvertes.
01:55Le pays le plus hostile est une fois de plus la Corée du Nord.
01:58Dans ce pays, le seul fait d'être chrétien vaut la mort.
02:01Le Nigeria détient quant à lui le record de chrétiens tués sur un an.
02:053 000 sur les 4 000 recensés partout dans le monde.
02:09Le projet de loi d'urgence pour Mayotte a été adopté
02:12cette nuit en commission à l'Assemblée nationale.
02:14Cela va permettre de faciliter les procédures
02:17pour une reconstruction rapide de l'archipel dévasté par le cyclone Shido.
02:22Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a précisé que ce texte
02:25n'était qu'une première réponse avant une loi-programme
02:28prévue pour mars prochain.
02:30Et puis attention, un épisode de pollution aux particules fines
02:33est en cours sur le nord de la France.
02:35Certains départements ont pris des mesures.
02:38Il faudra rouler moins vite sur les routes du Nord,
02:40du Pas-de-Calais et de l'Oise.
02:41Vous ne pourrez pas dépasser les 110 kmh sur les autoroutes
02:45et les 90 kmh sur les portions habituellement limitées à 110.
02:48Voilà pour l'essentiel de l'information.
02:50C'est à vous Pascal.
02:51Merci Chana Lustow et merci à Sarah Salmane d'être avec nous ce matin.
02:54Avec Éric Nolot que vous connaissez, avec Georges Fenech,
02:57avec Thomas Bonnet et avec Richard Millet que je salue.
03:02Et je rappelle d'ailleurs votre livre, le journal,
03:03que chacun peut lire ou feuilleter et lire quelques aphorismes parfois.
03:12Il y a deux chiffres qui se sont télescopés ces 24 heures.
03:15Deux chiffres qui a priori n'ont rien à voir l'un avec l'autre.
03:18Le premier, c'est la dénatalité.
03:20C'est-à-dire qu'on n'a jamais fait si peu d'enfants en France.
03:24660 000 bébés l'année passée.
03:27Ce chiffre est en baisse de 2,2 %.
03:29Jamais on n'a fait si peu de bébés en France depuis 1945.
03:33Et l'autre chiffre, c'est la cocaïnomane.
03:36C'est-à-dire que depuis 6 heures ce matin,
03:37c'est une dépêche qui était datée de 6 heures,
03:39on a appris que 1 100 000 personnes ont pris de la cocaïne en France en 2023.
03:45Je ne sais pas d'ailleurs comment le calcul est fait.
03:48Et ça serait intéressant d'ailleurs, cette consommation.
03:52Et selon ce rapport paru en 2022, la France comptait 600 000 usagers.
03:57C'est-à-dire qu'en un an, entre 2022 et 2023,
04:03c'est l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives,
04:07on est passé de 600 000 usagers à 1 100 000.
04:11Alors évidemment, ces deux chiffres n'ont rien à voir.
04:13Mais on est donc un pays qui ne fait plus d'enfants et qui prend plus de cocaïne.
04:16Pourquoi vous dites que ça n'a rien à voir ?
04:17Parce qu'a priori, ça n'a rien à voir.
04:19Donc si vous ajoutez le nombre d'animaux domestiques,
04:22et on n'en a jamais eu autant en France aujourd'hui,
04:24donc on est un pays qui va se résumer à des chats, des chiens et de la cocaïne.
04:28C'est un raccourci, c'est un raccourci, évidemment.
04:32C'est un raccourci que je fais là, bien sûr.
04:35Mais avant d'être avec Laurent Carilla qui est psychiatre
04:38et qui va nous parler de cette cocaïne,
04:39je voudrais simplement savoir qu'est-ce que vous pensez.
04:42Et il y avait un excellent papier ce matin de Jenny Bastier sur Europe 1
04:45qui dit qu'un pays vieillissant est un pays averse au risque,
04:49qui n'innove plus et stagne.
04:51Un pays vieillissant, c'est un pays qui s'endette
04:53pour financer un modèle social intenable.
04:56Un pays vieillissant, c'est aussi un pays où la décision publique
04:59est orientée en faveur des électeurs âgés au détriment des plus jeunes.
05:01Un pays vieillissant, enfin, c'est un pays qui n'a plus de jus.
05:04Voilà ce que disait Jenny Bastier sur Europe 1 il y a quelques minutes.
05:07Donc j'ai trouvé ces deux chiffres de les mettre en perspective intéressants.
05:10Richard Millet ?
05:12L'adénatalité n'est pas propre à la France, je pense.
05:15Toute l'Europe, et notamment le Japon en Occident, politique,
05:19le Japon qui ne sait même pas comment il va renouveler ses générations,
05:23c'est-à-dire que c'est bien pire que nous.
05:25Quant à la drogue, enfin la cocaïne, vous parlez uniquement de la cocaïne,
05:29mais on pourrait voir tous les autres chiffres des autres drogues
05:31parce que c'est aussi important.
05:32Alors la cocaïne est intéressante parce que c'est une drogue de riches
05:35ou c'était une drogue de riches et d'intellectuels.
05:38La presse que j'ai entendue, elle passe peu à peu dans le peuple, comme on dit.
05:43Or je connais beaucoup par exemple d'avocats ou d'écrivains ou d'amis
05:47qui s'en servent pour des raisons de stress,
05:49c'est-à-dire trop de travail pour tenir le coup au lieu de prendre des amphétamines
05:52et de prendre de la coke.
05:54Je n'ai jamais essayé cette drogue.
05:56Je suis dessus d'une génération qui était plutôt celle du LSD, du hashish, etc.
06:01quand j'étais jeune et bête, mais le cas, je ne sais pas ce que c'est.
06:05Est-ce que la cocaïne permet ou empêche de faire des enfants ?
06:12Je ne suis pas sûr, ces deux chiffres, je les ai mis en parallèle.
06:16Ces deux chiffres sont dans l'actualité,
06:21mais je ne pense pas qu'il y ait un rapport de l'un à l'autre.
06:23Simplement, ils illustrent ce qu'est la société française aujourd'hui.
06:26C'est un paramètre, un critère.
06:29Éric Nolot ?
06:30La dénatalité, c'est un signe de perte de vitalité.
06:35C'est-à-dire qu'on a l'impression qu'il y a un inconscient collectif français
06:39qui consent à son propre effacement,
06:41parce que ce n'est pas qu'on ne veut pas seulement faire des enfants.
06:43Vous avez vu que la valeur travail est complètement négligée.
06:46Et même, il y a une perte de libido terrible.
06:49Quand vous faites des sondages parmi les jeunes générations,
06:51ils font beaucoup moins l'amour que les générations précédentes.
06:54Donc, il y a une perte de vitalité, comme si nous avions intégré
06:57que nous sommes en voie d'effacement, que nous sommes en voie de déclassement
07:01et qu'au fond, c'est confortable parce qu'on a décidé d'accepter.
07:05On ne se révolte plus.
07:06On ne veut plus bosser, on ne veut plus faire l'amour,
07:08on ne veut plus faire d'enfants.
07:09Et il reste quoi ?
07:10Il reste les paradis artificiels, en effet.
07:12Est-ce qu'il y a des statistiques précises pour savoir
07:15si des jeunes couples font moins l'amour que leurs parents ou leurs grands-parents ?
07:18Oui, tout à fait.
07:20Vous avez des sondages très récents.
07:23Dans les causes, c'est notamment le téléphone portable,
07:25où certains préfèrent s'endormir chacun sur son téléphone
07:27et ne pas se parler plutôt que de faire l'amour.
07:28Bon, alors, il est aussi possible que la femme,
07:32aujourd'hui, les féministes, regrettent peut-être
07:35que la nature soit misogyne, d'une certaine manière,
07:38parce que seules les femmes portent les enfants
07:41et que renvoyer la femme à cela, peut-être, aujourd'hui,
07:46est-ce, j'allais dire, moins la mode ?
07:48Vous avez entièrement raison.
07:49Il y a d'ailleurs des mouvements néo-féministes,
07:51pro-féministes, qui lancent le No Kids
07:53et donc la volonté de ne pas avoir d'enfants pour sauver la planète.
07:56Alors, quel intérêt de sauver la planète
07:58s'il n'y a pas de génération future derrière ?
08:00Je l'ignore.
08:00Il y a aussi le problème politique.
08:02Georges Fedek ?
08:02Il faudrait peut-être rétablir un ministère de la Famille qui a disparu.
08:06Oui, mais alors, ça, le ministère de la Famille,
08:08là, le signal que vous envoyez, c'est travail, famille, patrie,
08:12et ça ne va pas...
08:13Ce n'est pas très bien.
08:14Travail, c'est bien, famille, c'est formidable.
08:17Et vous avez dit la patrie, et du coup...
08:18Non, mais travail, famille, patrie, c'est juste la devise du Michel Pétain.
08:21Vous avez compris ce que je veux dire.
08:23Donc, si vous arrivez avec un programme et que vous faites travail, famille, patrie,
08:25je ne vous le conseille pas.
08:28L'universalité des allocations familiales.
08:30Rappelez-vous, ça marchait bien.
08:32Bon, Laurent Carilla est avec nous.
08:34Laurent Carilla est avec nous et je l'interroge sur la cocaïne.
08:36D'ailleurs, je le répète les chiffres.
08:38Bonjour, monsieur.
08:39Bonne année.
08:39Bonjour.
08:41Tout va bien ?
08:42Oui, tout va très bien et vous ?
08:44Écoutez, ça va bien.
08:45Bonne année à vous.
08:46Plus d'un million de personnes, je le rappelle, en France,
08:48ont consommé de la cocaïne.
08:51C'est un rapport de 2023.
08:53Je ne sais même pas combien coûte.
08:54Je ne sais pas s'il faut prendre un gramme, deux grammes.
08:57Je suis vraiment absolument inexpérimenté sur ce sujet.
09:03C'est en Colombie, en Bologne, en Bolivie et au Pérou,
09:06visiblement, qui sont les trois principaux producteurs.
09:09Bon, d'abord, est-ce que vous pouvez nous dire
09:12pourquoi, à votre avis, les gens et notamment les jeunes prennent-ils de la cocaïne ?
09:17La cocaïne, globalement, s'est démocratisée
09:19depuis plus de vingt ans, maintenant, avec des prix faibles.
09:24La cocaïne, il y a plusieurs années, c'était une drogue de l'élite,
09:27une drogue du show business, etc.
09:29Maintenant, c'est une drogue qui a perforé toutes les classes sociales.
09:33En 2009, déjà, j'écrivais « La cocaïne, tout le monde en prend »,
09:36parce qu'elle était présente du chômeur jusqu'au PDG.
09:41Donc, il n'y avait plus de barrière.
09:44Ça coûte moins cher.
09:45La France était un pays relativement vierge en cocaïne.
09:49C'est une drogue stimulante.
09:50Et puis, il y a le côté, on va dire, un peu très glamour qu'avait la cocaïne,
09:56qui est en fait une drogue très, très nocive et très, très pernicieuse.
09:59Justement, les conséquences ?
10:03Moi, les grands messages que je donne toujours
10:06et que je donne aux patients et au grand public,
10:08c'est que quand vous prenez une ligne de cocaïne,
10:11peu importe dans quel stade vous êtes au niveau des consommations,
10:15mais une seule ligne de cocaïne, 60 minutes après,
10:18vous avez un risque d'infarctus,
10:20un risque d'accident cardiaque, multiplié par 24.
10:23Et on sait très bien aussi que c'est les générateurs
10:25d'accidents vasculaires cérébraux, d'accidents vasculaires globaux.
10:29Ça, sur le plan physique, c'est ça les grands signes d'alerte.
10:32Et puis, il y a des complications psychiatriques qui sont possibles
10:34avec la cocaïne, comme des épisodes délirants,
10:38comme un risque suicidaire, comme une dépression.
10:41Donc, il faut prendre en compte tout ça.
10:43Est-ce qu'on est addict à la cocaïne ?
10:45Et ce qu'en prendre, c'est être obligé d'en prendre 24 heures plus tard.
10:48Bien sûr.
10:52Prendre une fois de la cocaïne, on n'est pas addict à la cocaïne.
10:55L'addiction à la cocaïne, c'est comme je le dis toujours,
10:57c'est ce moyen mémotechnique 5C pendant 12 mois,
10:59c'est je perds contrôle avec ma consommation.
11:02J'ai un usage compulsif, je ne peux pas m'empêcher de consommer.
11:05J'ai un craving, c'est un mot anglais qui veut dire
11:08j'ai des envies irrépressibles de consommer.
11:10J'ai un usage continu, c'est-à-dire qui est très régulier,
11:13pas forcément tous les jours, mais au moins 2-3 fois par semaine.
11:16Et j'ai des conséquences sur ma vie physique, psychologique et sociale.
11:19Merci beaucoup, Laurent Carilla, vous êtes psychiatre.
11:22Vous êtes psychiatre.
11:23Vous pouvez rester avec nous quelques secondes
11:25parce que vous avez peut-être un avis également sur cette dénatalité.
11:28Qu'est-ce que ça dit d'une société et les jeunes gens qui viennent,
11:30par exemple, dans votre cabinet ?
11:32Est-ce qu'il y en a qui vous disent
11:34je n'ai plus envie de faire des enfants ?
11:35Je voulais qu'on voit le sujet de Mickaël Dos Santos
11:38sur ce chiffre extrêmement inquiétant,
11:40qui est peut-être le chiffre le plus important de ces derniers jours
11:43depuis la fin de la Première Guerre mondiale.
11:45Cet indicateur n'a jamais été aussi bas, à préciser l'INSEE.
11:49De fait, il se levait à 1,59 en 1919
11:53et on est à 1,23.
11:56On était à 1,23 en 1916 et pour cause, puisque les hommes étaient à la guerre.
12:01Et donc, aujourd'hui, le nombre d'enfants par
12:06femme est donc en dessous de ce 1,23.
12:10Je vous propose de voir le sujet de Mickaël Dos Santos.
12:13Jamais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale,
12:16le taux de natalité avait été aussi faible.
12:18663 000 bébés sont nés en France en 2024, soit une baisse de 2,2 % sur un an.
12:25À ce rythme, le solde naturel, différence entre les naissances et les décès,
12:29sera, sauf surprise, négatif dès 2025.
12:34Ce repli de la natalité s'explique en grande partie par le recul de la fécondité.
12:38L'an dernier, l'indicateur conjoncturel de fécondité était de 1,62 enfants par femme.
12:44Il est même de 1,59 en métropole.
12:47Là encore, il faut remonter à plus d'un siècle, 1919, pour retrouver un taux aussi bas.
12:53Seul indicateur en hausse, l'âge moyen à l'accouchement.
12:56Il s'élève aujourd'hui à un peu plus de 31 ans.
12:59Pour relancer la natalité, l'Union nationale des associations familiales
13:03appelle le gouvernement à relancer une politique familiale,
13:06une réforme du congé parental ou une meilleure prise en compte fiscale de la charge de l'enfant
13:10sont quelques-unes des pistes proposées.
13:14Sauf que le congé parental, c'est aussi d'expliquer qu'on va encore travailler moins.
13:19Aujourd'hui, les pères, lorsque...
13:21Ce n'est pas un travail d'être mère ?
13:23Non, je parle des pères.
13:24Les pères ?
13:25Non, ce n'est pas un travail d'être père.
13:28Il s'occupe de son enfant, oui.
13:29Oui.
13:30Genre, j'ai écouté...
13:32Mais les gars...
13:32Non, mais je veux bien que tous...
13:34Le Portugal l'a réussi, vous avez vu ?
13:35Oui, je veux bien qu'on mette deux ans, les gens,
13:37quand ils viennent d'avoir un enfant qui ne travaille plus.
13:40Deux ans, mais vous pouvez très bien avoir un congé de six mois, par exemple.
13:42Un congé de six mois pour un père ?
13:44Pour un père qui n'a pas porté l'enfant, vous vous donnez six mois ?
13:46Non, mais Georges, franchement...
13:47Mais si le mère travaille ?
13:49Franchement, Georges...
13:49Réalité ou pas ?
13:50Non, mais vous n'êtes pas sérieux, Georges.
13:52Vraiment, vous n'êtes pas sérieux.
13:53Mais non, vous n'êtes pas sérieux.
13:54Si vous voulez mettre les pères à l'écart...
13:56C'est prévu, hein ?
13:57Oui, bon.
13:59C'est pas six mois.
14:00Si ?
14:01Je ne suis même pas sûr que ce soit une bonne chose.
14:03Ni pour les enfants, ni pour la mère, ni pour le père, ni pour personne.
14:06Oui.
14:08Mais vous, vous êtes sérieux ?
14:09Non, mais on s'est même parlé du congé.
14:10Il y a d'autres leviers.
14:11Je pense au logement, parce qu'on n'en parle jamais quand on parle de la natalité.
14:14Pourquoi les gens ne font pas d'enfants ?
14:15Parce qu'il faut changer d'appartement.
14:17Ça coûte cher.
14:17Vous avez vu la crise du logement, les salaires.
14:19Les salaires, aujourd'hui, les Français ont du mal à finir les fins de mois.
14:22Compliqué d'aller faire des enfants dans cette situation-là.
14:25En fait, c'est au croisement de tous les sujets sociaux du pays.
14:28Je ne sais pas si on va poser la question à Richard Millet.
14:33Pourquoi on ne fait plus d'enfants, à votre avis ?
14:35Pour bien des raisons.
14:37Parce que les hommes commencent à avoir vraiment peur des femmes, je pense.
14:40Peur au sens très large.
14:42Et je voudrais quand même reprendre ce que vous avez dit tout à l'heure,
14:44de façon peur au sens très large.
14:46Vous pouvez développer cette peur.
14:48Cette idée m'intéresse.
14:50Je vais d'abord répondre à ce que vous avez dit tout à l'heure.
14:52Oui.
14:52Sous une forme de boutade, vous avez parlé de chiens et de chats.
14:54Oui.
14:55Or, si vous regardez la famille idéale aujourd'hui,
14:56c'est, en général, tel que je la vois dans le bois de Vincennes, par exemple,
15:00c'est un ou deux enfants et un chien.
15:03Donc, vous voyez, le chien à remplacer parce qu'il pose moins de problèmes,
15:06ça coûte moins cher, etc.
15:07Par ailleurs, pour ce qui est de la cocaïne,
15:10je voudrais rappeler autre chose, c'est que les Français, je crois,
15:12sont les premiers consommateurs de psychotropes,
15:15c'est-à-dire d'antidépresseurs et d'anthiolithiques, d'Europe,
15:19peut-être même du monde.
15:20Donc, tout ceci est à relier.
15:22On ne fait plus d'enfants, au fond, pourquoi on n'a plus envie de faire l'amour ?
15:24Parce qu'on n'a plus envie à cause des psychotropes,
15:27à cause de l'anthiolithique.
15:28Bon, Laurent Carilha, je rappelle votre livre, d'ailleurs,
15:32qu'on peut acheter parce qu'on vous a reçus plusieurs fois.
15:34Et puis, c'est vrai qu'il est formidable, votre livre.
15:37Docteur, de point addict ou pas,
15:40Richard Millet dit
15:42« Les hommes ont de plus en plus peur des femmes ».
15:45Je ne sais pas précisément ce que ça veut dire,
15:46mais qu'est-ce qu'on vous dit dans votre cabinet,
15:51chez ces jeunes gens que vous recevez ?
15:53Ça fait combien de temps que vous êtes psychiatre, M. Carilha ?
15:56Ça fait 20 ans.
15:57Bon, qu'est-ce qui a changé dans votre cabinet,
16:00dans le discours entre les hommes et les femmes,
16:02dans leur rapport amoureux ou dans leur rapport de couple ?
16:06Ce qui a changé, c'est l'évolution de la société,
16:08qui est beaucoup plus speed,
16:09qui est beaucoup plus anxiogène.
16:12Il y a toute cette éco-anxiété qui est présente.
16:15Et c'est vrai que ça a beaucoup évolué,
16:18les relations hommes-femmes,
16:21avec, chez les plus jeunes,
16:23moins d'envie de faire d'enfants
16:26et plus d'anxiété vis-à-vis du climat,
16:30vis-à-vis du futur.
16:32Mais globalement, mes patients et mes patientes font des enfants.
16:37Donc, je pense qu'on ne peut pas généraliser ça en prenant
16:42« Oui, il y a de la cocaïne, il y a des antidépresseurs ».
16:44Les gens qui ont besoin d'antidépresseurs,
16:47il faut qu'ils aient des antidépresseurs.
16:48Il n'y a aucun conflit d'intérêt quand je dis ça.
16:51C'est vrai qu'on consomme beaucoup trop d'anxiolithie,
16:53qu'on pourrait en consommer beaucoup moins.
16:55Mais globalement, il ne faut pas être alarmiste
16:58et il ne faut pas faire l'amour, pas la guerre.
17:01C'est le cas avec vous, mais bon, on a des chiffres.
17:03Jamais on n'a fait si peu d'enfants qu'en 1916.
17:07Oui, il y a vraiment l'éco-anxiété qui est mal.
17:101945.
17:11L'éco-anxiété, oui, c'est intéressant d'ailleurs ce que vous dites.
17:13Je vous remercie grandement Laurent Carilla.
17:15Merci, merci vraiment beaucoup
17:16parce qu'on vous a actionné très tôt ce matin.
17:21Merci beaucoup à vous.
17:22Et puis je rappelle votre bouquin qu'on peut voir à l'antenne.
17:24Sarah Salmane et après on parle de François Bayrou.
17:26Il y a quand même des mesures qui ont été mises en place,
17:28notamment je pense à la loi bioéthique de 2021
17:30qui permet la congélation d'ovocytes en France
17:32avant les femmes à aller en Espagne
17:34et la PMA ouverte aux femmes seules.
17:35Et qu'est-ce que ça dit ?
17:36Que finalement, certaines femmes préfèrent faire un enfant seule
17:38qu'avec un homme, ce que je trouve regrettable.
17:41Donc les femmes ont aussi peur des hommes.
17:43Tout le monde a peur de tout le monde.
17:44Tout le monde a peur de tout le monde.
17:45Après, j'aimerais remonter à ce que vous dites.
17:47Les hommes ont peur des femmes.
17:48Ce n'est pas parce que vous avez trois esservolets féministes
17:50qui font le bazar que faut-je essentialiser à toutes les femmes, vous voyez ?
17:53Oui, mais il y a un discours, si vous voulez,
17:54qui finit par s'instiller dans la classe moyenne
17:57et qui fait que les hommes se méfient maintenant des femmes.
18:00Il y a une espèce de guerre des sexes, il ne faut pas l'oublier.
18:02Et là, vous dramatisez.
18:04Non, tout à coup.
18:05Sarah, les jeunes gens manifestement de 16, 17 ans, 18 ans,
18:08il y a deux choses.
18:09Vous avez un garçon de 16, 17, 18 ans aujourd'hui.
18:13Vous êtes père ou vous êtes mère ?
18:15Qu'est-ce que vous lui dites ?
18:16De bien se comporter avec les femmes.
18:18Il est très légaux.
18:19J'entends tout ça, mais ça, on nous le disait aussi déjà, en fait.
18:22Nos mères nous disaient ça déjà.
18:24Et elles étaient très précises et elles avaient complètement raison.
18:28Ça, ce n'est pas la situation.
18:30C'est quand vous tenez la porte à une femme,
18:33au mieux, vous pouvez être qualifié de suppôt du patriarcat
18:36et au pire, de fasciste.
18:37Ca pose un petit problème.
18:39Moi, j'ai suivi avec attention, comme nous tous,
18:41le procès de 50 hommes qui avaient violé une femme dans son sommeil.
18:45On nous avait expliqué que c'était le procès de tous les hommes.
18:47Donc, si vous voulez, quand, en tant qu'hommes,
18:49vous êtes associés à longueur de journée
18:52à un sexe délinquant, criminel, par nature,
18:55je vous jure qu'à force, ça finit par infuser dans les têtes
18:58et que nous, bon, on a un peu de bouteilles,
19:00mais les jeunes générations,
19:01ils ne savent plus sur quel pied danser avec les femmes.
19:02C'est une minorité agissante.
19:04Si vous tenez la porte à une femme, vous lui servez son verre d'eau
19:06et que vous lui réglez la disso, elle vous dira merci.
19:07Elle trouvera ça...
19:08Surtout, vous, j'ai bien compris, Sarah.
19:10Moi, oui, oui.
19:11Sarah, je vous assure,
19:14le raisonnement par l'exemple, il faut toujours s'en méfier.
19:16Mais je suis frappé de jeunes garçons de 16, 17, 18, 19 ans, 20 ans
19:21qui, aujourd'hui, ils préfèrent ne rien faire.
19:25Parce qu'ils ont peur.
19:26D'abord, leurs parents ont peur pour eux, parfois.
19:28Mais quelle est la peur ?
19:29Il faut aller jusqu'au bout.
19:30Quelle est la peur ?
19:31La peur qu'une relation sexuelle
19:35soit, comment dire, vue au regard d'un viol.
19:40Croyez-vous vraiment, ça ?
19:41Je vous dis que les parents...
19:44Je répète, vous avez un garçon de 16, 17 ans, aujourd'hui,
19:48il vous dit, papa, maman, ce soir, je vais dans une boîte,
19:51ou je vais en boum, parce qu'on ne va pas dans une boîte à 16 ans.
19:53Qu'est-ce que vous lui dites ?
19:54Fais attention.
19:56Fais attention.
19:57Tu n'approches pas, etc.
19:59Tu ne sais pas, etc.
20:00C'est ça que vous dites.
20:01Alors, l'éducation, elle était faite dans le temps.
20:05Tu te comportes bien, etc.
20:06Tout ça a été fait.
20:07Mais il n'y avait pas exactement le même climat.
20:11Donc forcément, il y a peut-être, sans doute,
20:13je n'ai pas de statistiques,
20:14mais j'entends des parents qui me disent,
20:16les enfants, ils préfèrent...
20:18Mais de l'autre côté, si vous avez une fille de 16, 17 ans,
20:21vous allez lui dire de faire vraiment très attention.
20:23Mais c'est entendu.
20:24Donc tout le monde fait attention.
20:25Richard Millet.
20:27Je connais aussi beaucoup de jeunes femmes qui me disent,
20:30et je ne vais pas entrer dans des débats à l'infini,
20:34nous voudrions que les hommes soient à la hauteur.
20:38Ça, c'est vrai qu'Erreintz Rouxni, il n'est pas à la hauteur, franchement.
20:41Oui, mais ça, je suis...
20:41Les hommes des vrais, si vous voulez, mais sans...
20:43Ah oui, alors ça, à la hauteur, des hommes des vrais, oui.
20:45Alors, ça, je vous donne entièrement raison.
20:47Moi, si je prends un homme de mon âge,
20:49effectivement, dans la plupart des cas,
20:51et je ne veux pas essentialiser,
20:52ils ne sont pas à la hauteur.
20:53Ah, racontez-nous ça.
20:56Mais allez avec des vieux !
20:59Bah oui, c'est ce que je fais !
21:00Mais c'est ce que je fais !
21:01Ces petits garçons, allez avec des gens qui ont passé...
21:05Pareil !
21:06Mais allez avec des vieux !
21:07Vous pouvez vous dire pourquoi ils ne sont pas à la hauteur.
21:08Ça veut dire quoi, pas être à la hauteur ?
21:10Ça veut dire qu'ils ne savent pas gérer, par exemple, un rendez-vous galant.
21:12Ils vont vous dire, on se rejoint là-bas.
21:14Bah non, la galanterie veut qu'on vienne chercher une femme,
21:16qu'on l'invite, qu'on lui tienne la porte, qu'on lui serve son verre d'eau.
21:18Ah, il faut aller vous chercher ?
21:20Oui.
21:21Il ne faut pas dire, tiens, on se retrouve à 18h ce soir au café
21:24ou chez Jean-Louis ou n'importe quoi.
21:26Il faut aller vous chercher.
21:28Oui.
21:28D'accord.
21:29C'est plus une question de standing, là, que de...
21:31Oui, il ne faut pas avoir une voiture.
21:33Pas du tout.
21:34Non, mais oui, au-delà de ça, j'imagine, il n'y a pas que ça.
21:37Donc, ils ne savent pas gérer un rendez-vous galant.
21:39D'accord.
21:39Et qu'est-ce qu'ils ne savent pas gérer, encore ?
21:41Beaucoup de choses.
21:42Dans les messages, ils ne savent pas gérer.
21:43Il y a beaucoup de choses qu'ils ne savent pas gérer.
21:45Mais dans les messages, c'est-à-dire, ils ne sont pas...
21:47Comment dire ? Ils ne sont pas délicats ?
21:49Ils sont plus pressés, je dirais.
21:51Ils sont...
21:52Oh, ouf !
21:53Je pense que, si vous me permettez,
21:55ayant été jeune, j'ai connu des garçons qui étaient assez pressés aussi.
21:58C'était même ce qui les caractérisait, souvent, de vouloir...
22:01Ils sont assez impatients.
22:02Quelqu'un de plus âgé est plus patient.
22:04Oui, mais alors...
22:05C'est combien de temps ?
22:07Si j'ose dire, vous imaginez, entre le moment où vous vous rencontrez
22:10et le moment où il se passe quelque chose.
22:11Alors, je peux parler pour moi ?
22:13Ben oui.
22:14Plusieurs mois ?
22:14Plusieurs... Ah oui, d'accord.
22:15Oui, effectivement.
22:16Donc là, effectivement, ça peut être...
22:17Un excédent l'autre, quoi.
22:18Ça peut être un souci.
22:21Aux Etats-Unis, par exemple, c'est très...
22:23C'est très codifié.
22:24J'adore ça.
22:25Aux Etats-Unis, premier rendez-vous, deuxième rendez-vous,
22:26tout ça est une chorégraphie très bien orchestrée.
22:28Il faut respecter les huit coutumes.
22:30Écoutez, je ne vais pas poser la question à notre amie Thaumahine.
22:34On a une discussion passionnante, cher Thaumahine,
22:36entre le moment du premier rendez-vous
22:39et le moment où...
22:41Comment dire cela ?
22:43On a l'idée, on a l'idée.
22:45Chacun comprend.
22:46On couche.
22:46Pas plusieurs mois.
22:48Le gros câlin, le gros câlin.
22:49Voilà, vous n'êtes pas à la hauteur, Georges.
22:52Non, ça, c'est pas possible.
22:53Voilà, entre le moment du premier rendez-vous
22:56et le moment où, peut-être, il peut se passer quelque chose,
22:59mais ça ne nous regarde pas.
23:00Non, je pense qu'un délai raisonnable de deux jours...
23:02Quel délai, si vous voulez, de pré-séance ?
23:06Deux jours, ça me semble largement raisonnable.
23:08Mais vous êtes vraiment...
23:09Moi, je vais vous dire le maximum.
23:10Vous êtes vraiment un rustre.
23:11Vous êtes un rustre, vous êtes une bête.
23:13C'est un jeune homme.
23:14Mais c'est un jeune homme.
23:16Mais non.
23:17C'est un jeune homme.
23:17Vous n'êtes que sens.
23:19Alors que vous n'êtes pas...
23:20Moi, je vous parle d'Éloïse et Abélard.
23:23Je vous parle de... Voilà.
23:25Mais ça corrobore ce que je disais, Pascal.
23:27Je vous parle de Tristan Iseult.
23:28C'est vrai, elle a raison.
23:29Je vous parle de Marc Dorcel.
23:31On manque de revendicons.
23:33Excusez-moi, Pascal.
23:34Éloïse et Abélard, on parle de castration, là.
23:36Bon, je vous remercie, Pascal.
23:38Je vous parle de... Voilà, je vous parle d'histoire d'amour.
23:40Oui, c'est... Voilà.
23:41Non, mais Pascal, vous voyez quand je disais...
23:42Allez, à tout à l'heure, on est en train de se mettre en retard.