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00:00Mais d'abord, Charlotte d'Ornella c'est avec nous sur Europe 1, bonjour Charlotte !
00:04Bonjour Dimitri, bonjour à tous !
00:05L'Observatoire français des drogues et des tendances addictives vient de sortir ses chiffres
00:10et ils n'ont pas de quoi nous réjouir, plus d'un million de français
00:13ont consommé de la cocaïne au moins une fois en 2023.
00:16Et c'est tout simplement le double, quasiment le double de l'année précédente selon le même organisme
00:21qui décrit une augmentation et une démocratisation globale de l'usage des drogues
00:25et même des drogues chimiques.
00:27Il n'y a pas de quoi s'étonner, nous avons laissé faire.
00:30D'abord parce que l'argent de la drogue est considérable.
00:33L'INSEE l'intègre même au calcul du PIB depuis 2018
00:36sur recommandation de l'Institut Statistique Européen
00:39qu'il fait vivre des centaines de milliers de personnes,
00:42240 000 très exactement selon l'office antistupéfiant
00:45et que l'on a prêté aux têtes de réseau un rôle de maintien de l'ordre dans de nombreux quartiers.
00:50Dans un pays gangréné par le chômage, inquiet de sa croissance et dépassé par sa violence,
00:55le narcotrafic a aussi joué un rôle de régulation de misère.
00:58Rôle dangereux parce que le réveil est brutal.
01:01Il coûte extrêmement cher en vie humaine, en soins et en accompagnement
01:05et menace la stabilité d'un état désormais confronté à la corruption.
01:09Tous les acteurs répressifs préviennent depuis des années.
01:12Le trafic est tellement lucratif que les dealers opèrent avec un marketing agressif.
01:17On demande innocemment la dépénalisation du cannabis,
01:20on banalise sa consommation,
01:22elle se démocratise et les dealers proposent de la coke, de l'héroïne et de l'ecstasie.
01:27Plus d'argent, plus de violence et plus de corruption.
01:30La stratégie est connue, des pays ont déjà basculé
01:33et les chiffres prouvent encore qu'elle fonctionne.
01:36Les psys aussi témoignent, la population bascule dans une dépression généralisée.
01:40L'explosion des chiffres de la consommation de psychotropes
01:43était en fait le miroir légal de celui de la drogue.
01:45Vous évoquez la déstabilisation, l'insécurité que dénoncent de plus en plus de français,
01:51l'insécurité générée par les trafics de stupes,
01:53mais ces mêmes français sont donc de plus en plus nombreux à alimenter le trafic, même épisodiquement.
01:58Les proportions ne sont évidemment pas les mêmes,
02:00mais cette hypocrisie existe indiscutablement chez certains.
02:03Aucun consommateur, en particulier épisodique et nouveau, n'ignore la réalité du trafic de drogue.
02:09Il est corrupteur, violent, meurtrier, destructeur et dangereux.
02:13Or, cette dernière année, il y a 500 000 testeurs de cocaïne en plus.
02:17Et on ne parle pas ici de malades soumis à une addiction avancée,
02:20leur responsabilité est donc plus grande encore.
02:23Parce que si l'addiction est une maladie, elle se provoque.
02:26Quand on prend de la cocaïne une première fois, il n'y a pas encore d'addiction.
02:30Il y a simplement un adulte libre et responsable
02:32qui succombe à une tentation mortifère qui doit être punie pour ce qu'elle est.
02:36Encore faudrait-il qu'une dissuasion lucide prenne la place du discours lénifiant de banalisation
02:41qu'on entend dans la bouche de certains responsables.
02:44A tout point de vue, la drogue est un engrenage mortel.
02:47Une véritable politique publique est de l'éviter à tout prix.
02:50On voit que l'Etat a désormais mobilisé,
02:52notamment à travers les voix de Gérald Darmanin et Bruno Retailleau
02:55qui entendent lutter contre ce narcotrafic de manière surferme.
02:59Ce n'est pas la détermination de tel ou tel qui est en cause,
03:01mais la stratégie globale de l'Etat
03:03qui relève une fois de plus une réelle hypocrisie sans doute à peine identifiée.
03:08Il y a le volet répressif, très bien.
03:10Mais il y a également la délégation de services publics accordée par l'Etat
03:13à des associations pour accompagner les addicts.
03:17La face visible étant la salle de shoot qui provoque souvent des débats.
03:20Mais ce secteur et des politiques avec lui portent lui aussi une hypocrisie.
03:24Quand on parle de répression, il répond maladie, addiction, soins.
03:28Or en amont, la répression annoncée et appliquée
03:31peut justement faire partie de la prévention.
03:34Et quand on parle de soins, pour ceux qui en ont effectivement besoin,
03:37le secteur d'accompagnement répond réduction des risques.
03:41Mais réduire les risques peut être nécessaire à condition d'être temporaire.
03:44Ce qu'il faut c'est soigner, sortir de l'addiction.
03:47Et là les mêmes répondent liberté.
03:50Mais alors il faut choisir, soit l'usager est libre et tombe donc sous le coup de la loi,
03:53soit il est esclave de la drogue et doit donc en être sorti.
03:57On aimerait à ce sujet entendre également le ministère de la Santé.
04:00On parle beaucoup des chiffres de la consommation de cocaïne
04:02et aussi des chiffres des trafics des drogues de synthèse.
04:05Alors là on a des envolées de 30-40%.
04:08Et qui là provoquent une addiction en quelques prises.
04:12Dès la première. Merci beaucoup Charlotte d'Ornelas.
04:14Signature Europe 1. Restez avec nous.