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00:007h43, l'heure d'accueillir notre invité. Ici Héro est avec vous ce matin. Actu locale, musique et bonne humeur.
00:07Le département de l'Héro veut essayer de mieux protéger les enfants Anne Pinxon-Ducel.
00:12Et le conseil départemental va faire toute une série de propositions à la commission d'enquête de l'Assemblée Nationale.
00:18Bonjour Véronique Kalueba, vous êtes vice-présidente du département en charge des solidarités de l'enfance et des familles.
00:25Alors pour préciser un petit peu de quoi on parle, on va redonner quelques chiffres.
00:28Il y a un peu plus de 6000 enfants qui sont suivis par l'aide sociale à l'enfance dans le département et 2800 enfants placés.
00:36Donc ça concerne beaucoup de familles dans le département.
00:39Oui, ça concerne beaucoup de familles, beaucoup d'enfants et c'est en constante augmentation depuis quelques années effectivement.
00:47Qu'est-ce qui explique justement cette augmentation des chiffres ?
00:50Est-ce que c'est parce qu'on détecte mieux des situations à risque ou c'est parce que la situation dans les familles empire ?
00:56Depuis le Covid, on s'est aperçu quand même qu'on a eu un effet rebond un peu secondaire de difficultés familiales qui ont émergé et qui ont été prises en charge.
01:08Et puis il y a aussi cette représentation plus large, plus citoyenne, plus partenariale de la nécessité de signaler les choses,
01:17de signaler des faits quand il y a des faits de violence, quand il y a des faits de maltraitance, quand il y a des faits d'abandon ou de manque d'éducation.
01:24On a un réseau partenarial avec les hôpitaux, l'éducation nationale et puis la citoyenneté, le 119.
01:32Donc tout cela rentre maintenant dans les mœurs et je pense qu'il y a une évolution, une prise en compte maintenant de la difficulté, de la maltraitance et surtout une connaissance des réponses possibles.
01:44Ce que vous dites, on va détailler quelques propositions parmi toutes celles que vous allez présenter ce matin,
01:50c'est que la protection de l'enfant c'est une compétence du département, mais il faut quand même que l'État prenne ses responsabilités.
01:56Oui totalement, puisque c'est une compétence qui a été décentralisée au niveau des départements et ça c'est bien, on est dans la proximité,
02:02on est dans la réponse plus dentelle, plus adaptée, on essaye en tout cas.
02:06Mais c'est une compétence qui doit être partagée et partagée par tous, puisque décentraliser ça ne veut pas dire sortir de la responsabilité.
02:14Un enfant c'est un total écosystème, il y a son éducation, sa prise en charge alimentaire, sa prise en charge scolaire, etc.
02:23Mais il y a autour de lui des structures à mettre en place, je pense par exemple, comme on a de plus en plus d'enfants qui ont des doubles vulnérabilités,
02:32des enfants qui ont des handicaps à l'aide sociale à l'enfance.
02:37On a à peu près entre 35 et 40% d'enfants qui ont aussi une forme de handicap, ça peut être un handicap léger, ça peut être un autisme, ça peut être un handicap mental, etc.
02:47Et ça il n'y a pas assez de structures pour prendre en charge un handicap et des problématiques familiales ?
02:52Non, il n'y a pas assez de structures, puisque au bout du bout le département prendra en charge la problématique familiale,
02:57se substituera et prendra en charge la sécurité et l'éducation de l'enfant.
03:02Mais tout ce qu'il y a autour, s'il y a un problème de délinquance, il faut par exemple que la protection judiciaire de la jeunesse soit redotée,
03:09qu'elle ait des lits pour prendre en charge, puisque c'est sa mission première.
03:12Qu'est-ce que vous demandez, vous, département ?
03:14Vous dites par exemple, parmi les propositions que vous dévoilez ce matin, donnez-nous la main pour plus facilement monter des structures.
03:23Oui, alors par exemple, une fois que nous on crée des places, quand on dit qu'on crée des places, c'est qu'on trouve un financement pour créer des places.
03:30Mais ça doit passer obligatoirement par exemple par un appel à projet, trouver un opérateur, un partenaire opérateur associatif ou autre, qui va mettre en place ces places-là.
03:39Ça peut prendre jusqu'à 18 mois. Vous vous rendez compte, dans l'urgence que nous sommes parfois, ça peut prendre jusqu'à 18 mois.
03:46Une des premières mesures qu'on pourrait demander, et qu'on va demander, c'est qu'on ait une autorisation plus rapide d'étendre les places des maisons d'enfants actuellement en place.
03:55Une autre mesure que nous souhaiterions soumettre à cette commission, c'est qu'on incite les communes, on incite les EPCI à accueillir les structures qui vont accueillir elles-mêmes les enfants.
04:07Et dans un système de gagnant-gagnant, qu'on rende les places d'accueil de ces enfants dans le quota, dans le pourcentage des logements sociaux dans le cadre de la loi SRU.
04:17Ça ne fait pas changer la loi, c'est un petit amendement, mais ça permettrait d'aller plus vite, de mettre à disposition du foncier, et surtout d'être gagnant-gagnant pour les communes qui accepteraient d'accueillir des structures avec des enfants.
04:30C'est pas toujours facile pour une commune de se dire qu'elle va accueillir une dizaine d'enfants qui sont déjà un peu fragiles, qui peuvent avoir une image pas forcément positive,
04:40qu'ils peuvent s'intégrer, dans certains petits villages ils peuvent éviter une fermeture de classe, remplir le club de foot, il y a du gagnant-gagnant là-dedans, il faut trouver des systèmes pour avancer ensemble.
04:51Et vous parlez d'image positive, autre mesure rapidement, vous dites qu'il faut absolument revaloriser les métiers du social, du médico-social, il y a eu une manifestation encore hier devant l'hôtel du département à ce sujet.
05:03Comment on fait ? On les paye mieux ces gens-là ?
05:05Oui, alors là évidemment, on les a beaucoup applaudis pendant le Covid et puis après on a oublié, il y a eu le Ségur que le gouvernement a mis en place, une prime Ségur pour revaloriser les métiers,
05:15sans compensation financière vis-à-vis des départements, on connaît la difficulté financière des départements, donc là aussi il y a une négociation à mettre en œuvre.
05:24Mais au-delà de ça, il faut rendre ce métier attractif. Nous ce que nous proposons par exemple, c'est que de prendre en charge, au moment du calcul de la retraite des assistantes familiales,
05:34prendre en charge la pénibilité du travail. Ce n'est pas un travail facile, vous avez 3-4 enfants, ce n'est pas forcément des enfants qui sont faciles,
05:41ils ont été extraits de leur milieu familial, ils peuvent avoir des problèmes de comportement ou des problèmes plus larges, c'est pénible.
05:48Une dame qui accepte, ou un monsieur d'ailleurs, on a de plus en plus de messieurs qui acceptent de prendre 4 enfants, 3 enfants, 4, et qui les accompagnent jusqu'au bout,
05:57il y a une forme de pénibilité de reconnaissance à trouver et à donner. Pareil pour le début de la chaîne, en termes de formation.
06:05Si on veut rendre ce métier attractif, peut-être faudrait-il renforcer la prime d'apprenti et mettre en place un peu plus d'apprentissage autour de ces métiers,
06:15avec en échange, par exemple, 5 ans d'engagement dans la structure qui les a pris en apprentissage.
06:21Essayer de construire un maillage, c'est la vingtaine de propositions que vous allez faire auprès de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale.
06:28Juste un mot pour terminer, si on a un doute sur une situation, si on est témoin de quelque chose, on prévient qui ?
06:34119.
06:35Enfance maltraitée, c'est le numéro à appeler.
06:38Merci beaucoup Véronique Cazemba d'être venue nous voir ce matin.
06:41Je rappelle que vous êtes vice-présidente du département en charge des solidarités de l'enfance et des familles.