Alors que le gouvernement israélien a donné ce samedi 18 janvier son feu vert à l'accord de cessez-le-feu et de libération des otages dans la bande de Gaza, qui devrait pour l'heure permettre le retour de 33 Israéliens kidnappés lors des attaques du 7 octobre 2023, les familles de ces derniers oscillent toujours entre espoir et appréhension.
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00:00On est comme ça, on est à la fois dans l'espérance et l'angoisse parce qu'on sait très bien que cette machine, elle n'est pas si bien huilée que ça et qu'un petit grain de sable peut la faire dérailler à tout moment, volontairement ou pas.
00:13Donc que voulez-vous qu'on fasse les familles ? On attend et c'est une attente insupportable. On ne sait pas si nos proches sont morts ou vivants. On espère qu'ils sont vivants mais on n'en sait rien.
00:27Et c'est vrai que le minimum serait quand même d'avoir une liste des vivants et des morts. Ce sera terrible pour certaines familles mais ça enlèvera beaucoup aussi de poids sur les autres.
00:39Vous entendez ce que dit le Premier ministre israélien ce soir ? Il promet de nouveau qu'il ramènera lui, les autorités israéliennes, l'armée israélienne, tous les otages en Israël.
00:52Et il dit aussi, pardonnez-moi, que la guerre peut continuer. Il garde le droit de reprendre la guerre avec le soutien de Washington. Ça vous inspire de l'inquiétude à la veille de l'entrée en vigueur de la Trêve ?
01:10Je ne suis pas une experte militaire mais il me semble qu'à la place du Hamas, ils ont quand même bien compris que les otages assuraient leur protection. Donc on peut leur dire rendez-vous les otages et dès qu'il n'y aura plus d'otages, on fera la guerre.
01:22Ça me paraît, je veux dire, ils sont peut-être des terroristes cruels et tout ce qu'on veut mais ils ne sont pas idiots. Donc je ne comprends pas ce discours qui est très troublant en fait.
01:35Dernière petite question Ariane. Sur les 10 membres de votre famille qui ont disparu le 7 octobre, Tal est le dernier encore aux mains du Hamas. On espère évidemment qu'il sera libéré dans les prochains jours, les prochaines semaines.
01:46Aujourd'hui, comment vont vos proches libérés en novembre 2023, notamment les enfants, les deux enfants de Tal ?
01:53Disons que sur les 10 personnes qui avaient disparu le 7 octobre, 3 ont été pour finir retrouvées assassinées ce même jour. Certains n'ont pas pu être enterrés, il n'y avait pas de quoi enterrer, c'est vraiment affreux.
02:08Et 7 qui avaient disparu, donc il y avait Tal. Tal, sa femme, ses deux enfants, sa belle-mère, son beau-père, etc., etc. En fait, Tal leur a probablement sauvé la vie. Ils étaient tous dans la même pièce, une pièce d'abri.
02:24Quand il a compris qu'il ne pourrait pas... que la fenêtre allait être ouverte de force et que les grenades allaient... il a réussi à communiquer en arabe. Il connaît quelques mots arabes. Il a dit on se rend, on se rend. Probablement, ça a sauvé toute cette famille.
02:42Alors maintenant, ils ont été séparés, les hommes des femmes, dès le départ. Les femmes sont revenues. Alors sa femme et ses deux enfants, ils ne sont pas revenus, en fait. Ils sont dans cette attente depuis le jour 1. Ils étaient là-bas avec tout ce qu'on peut imaginer d'angoisse.
03:02Et chaque jour, pour eux, c'est un jour de trop. Ils n'ont pas repris une vie normale. On ne peut pas dire ça du tout. Elle a dit, sa femme et ma cousine, sa belle-mère, pour remuer ciel et terre, pour qu'on parle d'eux, qu'ils puissent être dans cette fameuse liste de libérables.
03:22Bon, c'est qu'il a été blessé, donc c'est une bonne raison. Mais voilà, toute leur vie tourne autour de ça. Et quand il reviendra, c'est la première chose qui fera qu'il y aura une sorte de normalité, peut-être. C'est pas mal du tout.