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Éric Dupond-Moretti, ancien garde des Sceaux, était l’invité de Benjamin Duhamel ce dimanche 19 janvier. Il a été interrogé sur son spectacle "J'ai dit oui!". 

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Transcription
00:00D'abord, j'avais fait un seul en scène pour expliquer ce qu'était le métier d'avocat et ses coulisses.
00:06Puis, le confinement et ma nomination, la conjugaison des deux, a fait que je n'ai pas pu continuer ce spectacle.
00:16Je me suis consacré complètement et totalement à la mission qui était la mienne.
00:23Et puis, j'ai constaté à de nombreuses reprises, à de très nombreuses occasions,
00:28que les gens ne savaient pas ce que faisait un ministre, comment il le faisait,
00:34pourquoi un politique ne peut pas forcément toujours dire la vérité.
00:38– Et donc, faire de la langue de bois quand il est reçu sur les planes de télévision,
00:43défendre ses collègues là où il en pense l'envers.
00:45– Vous inquiétez pas, monsieur Duhamel, vous verrez si vous me faites l'honneur de venir,
00:49j'évoque aussi la relation entre les politiques et les journalistes.
00:53Car certains d'entre vous confondent bienveillance et complaisance.
00:59Ils ont tellement peur de passer pour des journalistes aux ordres,
01:02qu'ils ne conçoivent au fond l'interview que comme un combat, voyez-vous ?
01:06Et puis, parler de justice et de politique pénale devant un journaliste
01:10qui n'envisage la justice que sous l'angle du fait divers,
01:13je le dis, c'est impossible et c'est dangereux.
01:16On va évoquer tous ces sujets avec, évidemment, de l'humour, c'est nécessaire,
01:22et de l'auto-dérision.
01:24– Vous le disiez, Éric Dupond-Moretti, vous aviez déjà joué au théâtre
01:26pour raconter les coulisses de votre vie d'avocat.
01:29Est-ce qu'au fond, avec le caractère que les Français vous connaissent,
01:32votre grande gueule, est-ce qu'au fond vous n'êtes pas plus fait
01:36pour monter sur scène, être comédien, pour être ministre ?
01:39Est-ce que ça ne correspond pas plus à votre caractère,
01:42à la façon dont vous envisagez les choses ?
01:45C'est peut-être ça votre vrai élément ?
01:47– Peut-être que vous ne connaissez pas mon bilan.
01:49– Assez souvent dans les interviews, on en a parlé ici,
01:53vous les mettiez en avant.
01:55– Oui, mais c'est quand même la première réponse qui me vient à l'esprit.
01:59Et au fond, pourquoi pas, parce qu'il y a tellement d'infos,
02:02un clou chasse l'autre, et l'une des difficultés pour les ministres
02:06et pour les gens qui font de la politique, c'est d'expliquer ce qu'ils ont fait,
02:10sachant que ce qui est consensuel est moins intéressant
02:14pour certains de vos confrères que ce qui fait le buzz.
02:18Bon, donc j'ai un bilan.
02:20– Donc c'est ça le spectacle, c'est régler ses comptes avec les médias,
02:22avec les journalistes, c'est ça ?
02:24– Non, mais c'est dire un certain nombre de choses
02:26qu'on ne peut pas dire quand on est ministre.
02:29Voilà, parce que naturellement, il y a un certain nombre de polémiques
02:35que l'on évite quand on est ministre.
02:38Et je donne d'ailleurs dans ce spectacle un certain nombre d'exemples, bien sûr.
02:43Puis nos compatriotes, ils détestent le mensonge,
02:47mais ils ne supportent pas non plus la vérité.
02:50Et là aussi je donnerai un certain nombre d'exemples,
02:52parce que c'est un partenariat, il y a d'un côté les politiques,
02:55puis il y a de l'autre nos compatriotes qui regardent les politiques,
02:59qui les jugent de façon extrêmement sévère.
03:03On sait que ce n'est pas dans l'ère du temps de réhabiliter les politiques,
03:08mais j'essaie de dire, moi, et d'analyser pour quelles raisons
03:11il y a ce désamour entre les politiques et les Français.

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