• il y a 11 heures

Category

🗞
News
Transcription
00:00Il est 19h10 sur Europe 1, je suis Azarka, ambassadeur d'Israël en France, et t'es avec moi dans ce studio.
00:05Bonsoir monsieur l'ambassadeur.
00:06Bonsoir.
00:07Merci d'être avec nous.
00:09Évidemment, c'était une journée extrêmement importante, ce cessez-le-feu qui est entré en vigueur ce matin,
00:14ça a été extrêmement tendu, mais ces trois otages, ces trois premières otages israéliennes
00:20sont rentrées en Israël ce soir, sont avec leurs familles.
00:25D'abord, on a vu ces scènes de liesse évidemment, notamment à Tel Aviv sur la place des otages,
00:31j'imagine d'abord que c'est un premier soulagement.
00:35Comment vous vivez les choses, comment l'État hébreu vit les choses ce soir ?
00:40C'est un jour d'immenses émotions.
00:44Voir ces jeunes filles rentrer chez nous, vivantes, debout, souriantes,
00:53c'est quelque chose qu'on n'osait pas vraiment espérer.
00:57Ça a été un an et quatre mois terribles.
01:02Et voilà, elles sont rentrées chez elles, elles ont rencontré leur mère,
01:07une d'entre elles est blessée, mais elles sont vivantes, elles sont avec nous.
01:12C'était une journée de grandes émotions,
01:16mais on sait que c'est le début d'une période qui va être d'un côté forte,
01:23en bonnes émotions de voir tous les otages rentrer,
01:27mais d'un autre côté on sait que certains d'entre eux rentreront dans des sacs.
01:31Ça va être terrible, ça va être très très dur.
01:33C'est important ce que vous dites monsieur l'ambassadeur, je vais rebondir dessus.
01:38Certes, il y a trois otages vivantes qui sont rentrées,
01:41mais vous savez que sur les dizaines d'otages, malheureusement,
01:47certains ne rentreront pas en vie.
01:49Est-ce que vous avez une estimation ?
01:53Est-ce que vous attendez un chiffre malheureusement de dépouilles qui rentreront en Israël ?
01:57Il y a des estimations, mais vous savez, je préfère ne pas en parler,
02:00parce que ce ne sont que des estimations, nous ne savons pas exactement qui est en vie et qui ne l'est pas.
02:05Mais on sait qu'une partie des 97, qui sont maintenant 94,
02:12les otages qui sont entre les mains des Hamas, ne sont pas en vie.
02:18Une bonne partie.
02:19Et sur les 33 otages, puisque là il va y avoir 42 jours,
02:22le cessez-le-feu s'étale sur 42 jours.
02:2433 otages vont être libérés.
02:27Pensez-vous que ces 33 otages, dans cette première phase, seront tous en vie ?
02:31Non.
02:33Non. Malheureusement, non.
02:35C'est terrible à dire, c'est terrible à estimer, mais malheureusement, non.
02:39On espère encore, mais non.
02:43L'estimation, c'est que pas tous les otages, malheureusement, rentreront en vie.
02:48Donc, on s'attend, dans cette prochaine phase, à priori samedi,
02:52parce qu'un dirigeant du Hamas qui a dit aujourd'hui
02:55que le prochain échange de prisonniers aurait lieu samedi prochain.
02:59Effectivement.
03:01On pourra voir des sacs mortuaires arriver en Israël ?
03:03Non, je pense qu'ils ont dit, si je ne me trompe pas,
03:06je pense que ce qu'a dit le Hamas, c'est que dans le prochain échange,
03:09il sera encore des jeunes femmes ou des femmes en vie.
03:12C'est ce qu'ils ont dit.
03:14Mais, il est clair que, dans la première phase de cet accord,
03:18qui va être très difficile, parce qu'on a vu ce matin,
03:22ce n'était pas des problèmes techniques, le Hamas avait.
03:24Il joue sur nos émotions.
03:28Il continue à essayer de torturer les familles,
03:32de torturer la population israélienne.
03:35C'est clair qu'ils vont continuer à le faire.
03:37Alors, ça va être très difficile.
03:39Mais, on sait que, malheureusement,
03:41dans ces 33, maintenant 30,
03:44otages, pas tous rentreront en vie.
03:48Monsieur l'ambassadeur d'Israël en France,
03:50avant de parler de Kfir, ce bébé, Kfir Bibas,
03:54qui a été enlevé à l'âge de 9 mois,
03:56avec sa maman, son père et son grand frère de 4 ans.
03:59Evidemment, c'est l'un des visages des otages israéliens.
04:03Juste un mot.
04:05Est-ce que vous avez pu avoir des nouvelles de la santé,
04:08peut-être mentale et physique,
04:10de ces 3 otages qui ont été libérés ?
04:12Oui, effectivement.
04:13Quelles sont les nouvelles, monsieur l'ambassadeur ?
04:14Les premières nouvelles, c'est qu'elles sont en bonne santé.
04:17Elles ont été vérifiées,
04:21testées, vérifiées initialement, dès qu'elles sont arrivées.
04:25Psychologiquement et physiquement, une d'entre elles est blessée,
04:28elle a perdu deux doigts.
04:29Elle a été blessée à la jambe quand elle a été kidnappée.
04:32Mais elles sont relativement en bonne santé.
04:35On dit qu'elles ont perdu du poids.
04:37Elles ont été mal nourries, selon vous ?
04:39Vous savez, si vous vous rappelez,
04:41les 6 otages qui ont été exécutés,
04:44il y a 2 mois, 2 mois de cela, 3 mois de cela,
04:48une d'entre elles a été retrouvée,
04:51elle pesait 34 kilos.
04:52Elle faisait 1m70, elle pesait 34 kilos.
04:54Alors, il est clair qu'elles ont été maltraitées.
04:57Maltraitées, mal nourries.
04:59Mais, pour l'instant, une d'entre elles,
05:03les 3 qui sont rentrées aujourd'hui,
05:05étaient souriantes quand elle a rencontré sa mère.
05:07Les autres se tenaient debout, seules.
05:10Donc, je ne peux pas vous dire encore,
05:13il n'a pas été publié, quel est vraiment leur état de santé.
05:17Mais les rapports initiaux, c'est qu'elles étaient en bonne santé, relativement.
05:23Monsieur l'ambassadeur d'Israël en France, est-ce qu'on sait,
05:25est-ce qu'on a des informations, des petites informations,
05:28j'imagine évidemment qu'elles retrouvent leur famille,
05:30qu'il y a un bilan psychologique, qu'elles vont être entendues,
05:33sur leurs conditions de détention ?
05:35Non, pas pour l'instant.
05:36Rien ? Aucune information ?
05:37Certaines d'entre elles, vous savez,
05:39ces 3-là devaient être libérées la dernière fois
05:41et le Hamas les avait gardées.
05:43La dernière fois qu'il y avait eu cette trêve,
05:45le Hamas avait arrêté de libérer les otages.
05:49On sait qu'après avoir parlé aux otages qui avaient été libérés,
05:54qu'à l'époque, elles étaient maintenues dans des conditions assez difficiles,
05:58très difficiles même, je dirais.
06:00Dans les tunnels ?
06:01Certaines d'entre elles dans les tunnels,
06:02certaines d'entre elles chez des familles,
06:03qui exactement où, on ne sait pas exactement.
06:05Vous savez, on va les interviewer,
06:07une fois qu'elles se seront reposées,
06:10qu'elles sont prêtes à être interviewées,
06:13on va les interviewer pour savoir exactement
06:15qu'est-ce qui leur est passé, où elles ont été maintenues, etc.
06:18Un mot pour ce bébé Kfir, on y arrive.
06:22On a vu effectivement un peu partout, en France, à Paris,
06:26son visage placardé.
06:29Il représente, cet enfant,
06:32les otages qui ont été enlevés par le Hamas,
06:359 mois, il a 2 ans, je crois qu'il a eu 2 ans hier.
06:38Oui, il a eu 2 ans hier.
06:392 ans hier, il a été enlevé avec sa maman, son père, son grand frère de 4 ans.
06:43Est-ce qu'on sait, monsieur l'ambassadeur,
06:46si cet enfant est toujours en vie ?
06:47Ce qu'on sait, c'est que le Hamas s'est filmé,
06:51annonçant au père qu'ils avaient tué, assassiné,
06:55la femme, donc la mère de cet enfant, et les deux enfants.
06:59On ne sait pas si c'était réel,
07:01on ne sait pas s'ils ont fait ça pour les torturer,
07:04parce qu'il faut comprendre,
07:06vous dites qu'ils représentent tous les otages,
07:10mais ils représentent aussi l'inhumanité
07:13de cette organisation terroriste à laquelle nous avons affaire.
07:16Parce que pour faire quelque chose comme ça,
07:18pour tenir en otage, pour garder en otage,
07:21un enfant de 9 mois qui est maintenant 2 ans,
07:24avec son frère et sa mère,
07:26et ensuite le dire au père,
07:28on les a assassinés, on les a tués,
07:31simplement pour lui faire du mal,
07:33ou peut-être parce qu'ils l'ont vraiment fait,
07:35c'est inhumain.
07:36C'est inhumain, parce qu'il est sur la liste.
07:38Il est sur la liste, effectivement.
07:39Mais on ne sait pas, et je reviens à ce que vous disiez,
07:41c'est-à-dire qu'on ne sait pas,
07:42on pourra peut-être le récupérer,
07:43mais peut-être pas en vie, c'est épouvantable.
07:45On espère, on espère,
07:46parce qu'il représente vraiment l'espoir.
07:49Vous savez, on veut toujours croire
07:52que ceux qui sont en face de nous
07:54ne sont pas entièrement mauvais,
07:56ne sont pas entièrement inhumains.
08:01Alors il représente cet espoir.
08:04On espère qu'effectivement,
08:07il sera libéré et qu'il sera en vie.
08:09Qui sont ces 1.880 ?
08:11Parce qu'il faut rappeler aux auditeurs d'Europe 1
08:13qu'effectivement, il y a 33 otages qui vont être libérés,
08:15en contrepartie de 1.890 prisonniers palestiniens
08:19qui doivent être aussi relâchés
08:21durant ces 42 jours.
08:23Il n'y aura pas de prisonniers condamnés
08:25à perpétuité en Israël parmi ces personnes ?
08:27Il y aura des prisonniers qui ont participé
08:29à des actes de terrorisme.
08:31Donc on échange,
08:32il faut bien que les auditeurs d'Europe 1 comprennent
08:34qu'Israël est obligé, donc,
08:37de libérer des terroristes.
08:40Des terroristes.
08:41Par exemple, trois de ces terroristes
08:43ont participé à un attentat
08:46à l'Université Hebraïque de Jérusalem
08:48sur le Manskopus
08:49et ont tué un Français.
08:50Et ont assassiné un Français.
08:51Un de ces trois terroristes qui,
08:53parmi les 1.800,
08:54qui vont être libérés.
08:55Alors oui, c'est terrible, c'est terrible.
08:57Mais vous savez, la dernière fois qu'on a fait un accord
08:59avec le Hamas,
09:00c'était quand Gilad Chalid avait été kidnappé
09:03et on a libéré
09:05Riach Hassinouar à l'époque.
09:07Et donc,
09:10Israël a toujours été prêt
09:12à payer un prix énorme
09:14pour rapatrier
09:16ses citoyens
09:17et pour libérer les otages.
09:19Ça veut pas dire que maintenant on va se laisser faire.
09:21Ça veut dire qu'on est prêt à payer
09:23le prix qu'il le faut.
09:25Et malheureusement,
09:26il y a 1.800 membres du Hamas
09:28et d'autres prisonniers
09:30qui vont être libérés maintenant.
09:31Voilà.
09:32Des prisonniers contre des otages innocents.
09:35Contre des otages innocents.
09:36Des terroristes contre des otages innocents.
09:38C'est même pas des prisonniers.
09:39C'est des terroristes qui ont tué des civils
09:41contre des otages innocents.
09:43C'est des gens qui n'avaient pas hésité
09:46à rentrer dans une université
09:48ou faire exploser des bombes dans des restaurants.
09:52Monsieur l'ambassadeur d'Israël en France,
09:54est-ce que vous avez des nouvelles ?
09:56On pense aussi à nos deux compatriotes,
09:57ces deux otages français
09:59qui sont encore retenus par le Hamas,
10:01Ofer Calderon et Ouad Yahalomi.
10:04Ils font partie de la liste des 33 personnes,
10:07mais on n'a aucune nouvelle d'eux.
10:09Est-ce que vous, vous en avez ?
10:11Ce soir, monsieur l'ambassadeur ?
10:13On n'a pas vraiment de nouvelles.
10:15On espère que les deux sont sains et saufs.
10:18On n'est pas sûr, on n'est pas certain.
10:21Mais on sait qu'ils seront parmi les 33
10:23qui vont être libérés.
10:24Donc les 30 qui restent,
10:25qui vont être libérés dans cette première phase.
10:27Ils ne restent pas pour la seconde phase
10:29des négociations avec le Hamas.
10:31On ne sait pas exactement
10:32quel est leur état de santé.
10:35Malheureusement.
10:36Il n'y a pas d'informations ?
10:37Non, il n'y a pas d'informations.
10:38Les dernières informations qu'on avait d'eux
10:40datent de quelques mois.
10:42Leurs familles sont à part régulièrement.
10:44Je les rencontre et ils rencontrent
10:46les administrations françaises
10:47d'une façon assez régulière.
10:49On essaie de les aider,
10:51de les soutenir autant qu'on peut.
10:53Mais je ne peux pas vous dire
10:55qu'on a des informations réelles
10:57sur la santé des deux.
10:59Vous avez peut-être échangé avec Emmanuel Macron
11:01à propos au moins de ces deux otages.
11:03Est-ce que vous avez eu des liens
11:05avec l'Elysée, avec le Quai d'Orsay ?
11:07On a eu des liens réguliers
11:09avec le Quai d'Orsay
11:11sur différents sujets,
11:13que ce soit sur Gaza, bien sûr,
11:15ou bien sur le Liban, sur la Syrie,
11:17sur l'Iran.
11:18On a eu d'excellentes conversations,
11:20surtout sur les trois derniers sujets.
11:26Il y a aussi, bien sûr,
11:29la personne qui s'occupe des otages.
11:31Je ne sais pas si j'ai le droit
11:32de parler de son nom.
11:33La personne qui s'occupe des otages à l'Elysée,
11:35avec qui nous sommes en contact,
11:37et avec qui nous travaillons.
11:39Quand je dis que nous organisions
11:41des rendez-vous pour les familles
11:43des otages qui venaient apparaître régulièrement,
11:45on le fait avec l'Elysée.
11:47On travaille bien avec eux, effectivement.
11:49Emmanuel Macron, on n'a pas vu de réaction.
11:51Alors, on a vu Olaf Schoch,
11:53on avait le Premier ministre britannique,
11:55évidemment Ursula von der Leyen,
11:57le président américain Joe Biden.
11:59Bref, il y a beaucoup de personnalités,
12:01de responsables politiques mondiaux
12:03qui se sont félicités
12:05de la libération des otages.
12:07Pardon, mais nous on a cherché,
12:09on n'a pas vu de réaction
12:11d'Emmanuel Macron,
12:13Thomas Lacroix qui vient de vérifier une nouvelle fois.
12:15Il n'y a pas de message de félicitation.
12:17Très bien, c'est certain que nous avons
12:19deux de nos compatriotes qui n'ont toujours pas été libérés.
12:21Comment vous prenez les choses,
12:23M. l'ambassadeur ?
12:25Il y avait un tweet
12:27qui a apparu quelques jours,
12:29que franchement, je ne comprends pas entièrement.
12:31Vous ne comprenez pas Emmanuel Macron ?
12:33Je ne comprends pas le tweet
12:35qui a été envoyé, c'est tout.
12:37Quel tweet, M. l'ambassadeur ?
12:39C'est un tweet que le président a
12:41publié immédiatement après
12:43que l'accord a été annoncé.
12:45Il dit quoi dans ce tweet ?
12:47Est-ce que vous pouvez nous le rappeler ?
12:49Pour bien comprendre, attendez, on va me l'envoyer
12:51le tweet, alors c'est moi qui vais
12:53le lire. Il faut comprendre
12:55les choses. Moi, je vous pose la question parce que, honnêtement,
12:57j'étais très étonnée.
12:59Pardon, on a le droit d'être étonné qu'Emmanuel Macron
13:01ne se félicite pas de la libération des
13:03otages. Voilà, je vous le dis.
13:05Donc, on va trouver ce tweet.
13:07Je le lis, vous allez me dire si c'est celui-là.
13:09« Après 15 mois de calvaire injustifiable,
13:11soulagement immense pour les Gazaouis,
13:13espoir pour les otages
13:15et leurs familles. Ce soir, mes pensées
13:17vont au fer et au had. L'accord
13:19doit être respecté, les otages libérés,
13:21les Gazaouis secourus, une solution politique doit
13:23advenir. » C'est-à-dire qu'en substance,
13:25monsieur l'ambassadeur,
13:27Emmanuel Macron pense d'abord
13:29aux Gazaouis avant de penser
13:31aux otages. Encore une fois,
13:33c'est un tweet que je n'ai pas entièrement
13:35compris. Mais vous avez le droit, monsieur
13:37l'ambassadeur. Vous avez le droit. La parole
13:39est libre en France. Vous avez le droit de dire, effectivement,
13:41ce que vous pensez.
13:43Vous avez le droit de dire que vous ne
13:45comprenez pas que l'Elysée, le Quai d'Orsay
13:47ne se réjouissent pas de la libération de ces otages ce soir.
13:49Non, je suis sûr
13:51que l'Elysée et le président se réjouissent
13:53de la libération des otages. Et je suis
13:55sûr que le président et
13:57bien sûr l'Elysée et la République
13:59française en entier sont
14:01heureux de voir ces jeunes femmes se rentrer
14:03chez elles. C'est un
14:05tweet que je n'ai pas compris. C'est tout.
14:07Je préfère ne pas
14:09développer cela plus que cela.
14:11Ça renvoie effectivement aux
14:13petites tensions qu'il y avait eues entre
14:15Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahou ?
14:17Non, je ne pense pas.
14:19Encore une fois,
14:21les deux leaders ne doivent pas
14:23être très amis. Ils doivent être capables
14:25de travailler ensemble et franchement, je peux vous dire
14:27qu'ils travaillent très bien ensemble.
14:29Ils ont de bonnes conversations, des fois plus tendues,
14:31des fois moins, mais
14:33nos deux pays sont des pays très proches.
14:35Il faut dire les choses comme elles le sont.
14:37Dans les dossiers les plus
14:39lourds, disons comme le dossier iranien,
14:41la question du Liban, la Syrie
14:43et d'autres, nous sommes très
14:45proches les uns des autres. Je pense que là,
14:47il y a quelque chose que je ne comprends
14:49pas, qui a été décidé.
14:51Voilà, c'est tout.
14:52Vous pouvez demander des explications.
14:54Vous allez demander des explications,
14:56M. l'ambassadeur ?
14:57Si je peux me permettre, je préfère
14:59laisser ça comme ça, simplement dire que c'est
15:01quelque chose que je n'ai pas compris, c'est tout.
15:03Juste un mot aussi sur le cessez-le-feu.
15:05Le cessez-le-feu provisoire,
15:07c'est ce qu'a rappelé Benjamin Netanyahou.
15:09Est-ce que vous craignez pendant cette période ?
15:11C'est 42 jours.
15:13Il y a un attentat hier à Tel Aviv au Couteau.
15:15Il y a un attentat hier au Couteau.
15:17Regardez les images de
15:19ces trois jeunes femmes
15:21qui ont été libérées. Si elles n'avaient pas
15:23été protégées par
15:25la Croix-Rouge et même par le Hamas,
15:27ils auraient été lynchés par
15:29la population de Gaza.
15:31Oui, bien sûr,
15:33on craint. Parce que d'abord,
15:35le Hamas va
15:37faire tout en sorte pour nous manipuler.
15:39Ensuite, ils vont essayer
15:41de trouver,
15:43de faire en sorte de changer les termes
15:45de l'accord au dernier moment,
15:47d'essayer de ne pas libérer ceux qu'ils doivent libérer.
15:49Ils vont essayer
15:51de faire ce jeu parce que c'est ce qu'ils font.
15:53C'est la façon dont le Hamas...
15:55Bien sûr, on craint cette période.
15:57Ça va être une période très difficile,
15:59non seulement cela, mais comme je l'ai dit
16:01plus tôt, on va voir des gens arriver
16:03dans des sacs. Et ça,
16:05ça va être terrible.
16:07En espérant que ce n'est pas
16:09des enfants et que ce n'est pas des jeunes
16:11filles et que celles qui arriveront
16:13à la fin de ces 33 jours
16:15seront en bonne santé.
16:17Mais il est clair pour nous tous que ça va
16:19être une période très difficile
16:21émotionnellement.
16:22Est-ce que le Hamas est détruit, M. l'Ambassadeur ?
16:24Le Hamas est très affaibli.
16:26Le Hamas n'est plus capable de nous menacer,
16:28de menacer Israël.
16:30Le Hamas va devoir...
16:32Je pense qu'une fois qu'on aura
16:34terminé cet accord, et comme l'a dit
16:36le président Biden aujourd'hui, plus tôt,
16:38la deuxième étape,
16:40la deuxième phase de cet accord sera de détruire
16:42le Hamas complètement.
16:44Mènera à la destruction du Hamas.
16:46Il est clair que le Hamas ne peut plus
16:48jouer un rôle de gouvernance
16:50dans la bande de Gaza si la bande de Gaza veut
16:52un futur.
16:54Mahmoud Abbas pourrait ?
16:56Vous savez, Mahmoud Abbas,
16:58malheureusement, c'est un dirigeant
17:00de l'autorité palestinienne, c'est le dirigeant
17:02de l'auto-palestinienne,
17:04mais c'est un être totalement corrompu.
17:06On sait qu'il a
17:08pris chez lui,
17:10dans ses propres poches,
17:12une grande partie de l'assistance qu'il a donnée aux Palestiniens.
17:14Il a un jet privé qui lui appartient.
17:16A lui-même. Un théoriste qui a
17:18pu, avec son salaire mensuel,
17:20acheter un jet privé
17:22pour ses enfants. Alors non,
17:24je pense que l'autorité palestinienne
17:26comme telle pourra être éventuellement,
17:28pourra jouer un rôle, mais seulement si
17:30elle est réformée. Fondamentalement.
17:32Si elle est prête à vraiment œuvrer
17:34avec nous pour la paix. Si elle est prête
17:36à déradicaliser sa population.
17:38Pour l'instant, elle n'a rien prouvé de cela.
17:40Monsieur l'ambassadeur, est-ce que vous pouvez rester un petit peu plus avec nous ?
17:42Avec grand plaisir.
17:44On va revenir dans un tout petit instant, parce que j'ai d'autres questions
17:46à vous poser. Il est 19h28 sur Europe 1.
17:48Joshua Zarca, ambassadeur d'Israël
17:50en France, a accepté de rester un petit peu
17:52plus longtemps avec nous sur Europe 1.
17:54Merci monsieur l'ambassadeur. J'ai quand même des questions à vous poser
17:56sur Donald Trump, de ma vestiture
17:58de Donald Trump. D'abord, première question.
18:00C'est vrai qu'on a
18:02entendu ici et là
18:04qu'éventuellement, il y aurait eu un coup de pression de
18:06Donald Trump et de Joe Biden sur
18:08Benjamin Netanyahou pour pouvoir décrocher cet accord
18:10de cesser le feu. Et ce, évidemment,
18:12juste avant que Donald Trump
18:14ne soit investi, puisque lui-même
18:16l'avait promis. Est-ce que c'est vrai
18:18monsieur l'ambassadeur ? Il y a eu des discussions.
18:20Je pense qu'on n'aurait pas pu atteindre cet accord
18:22sans l'aide des Etats-Unis.
18:24Je pense qu'il faut regarder cet accord
18:26avec une perspective beaucoup plus large
18:28de tout le Moyen-Orient.
18:30Je pense qu'il y a eu des discussions
18:32enfin, je ne connais pas les détails
18:34de ces discussions, mais je pense qu'il y a eu des discussions
18:36très approfondies
18:38sur le sens et l'importance
18:40régionale
18:42d'avoir un accord maintenant.
18:44Est-ce que Donald Trump est un allié ?
18:46Un vrai allié d'Israël ?
18:48Vous savez, on parle énormément
18:50de Donald Trump comme quelqu'un
18:52qu'on ne connaît pas. Ce n'est pas le cas. On a eu
18:54une administration de Donald Trump pendant 4 ans.
18:56J'ai personnellement travaillé
18:58très prochement avec
19:00son administration sur le dossier iranien.
19:02On sait exactement à qui on a affaire.
19:04On connaît son administration.
19:06On connaît ses proches.
19:08Simplement, il est différent.
19:10Il est très différent de ce qu'on voit
19:12dans la politique internationale.
19:14On ne voit pas des dirigeants
19:16comme Donald Trump.
19:18Il faut suivre ce qu'il dit.
19:20Donald Trump, généralement, essaie de mettre en œuvre ce qu'il dit
19:22qu'il va faire.
19:24Ce qui est assez rare chez les politiciens.
19:26Et non seulement cela,
19:28mais je pense
19:30qu'il veut vraiment
19:32stabiliser
19:34le Moyen-Orient.
19:36Et pour cela, il comprend très bien que l'Iran
19:38est le problème numéro 1
19:40qui
19:42empêche le Moyen-Orient
19:44de se déstabiliser, de résoudre
19:46tous les problèmes que nous avons.
19:48En fin de compte, le 7 octobre était un événement iranien.
19:50C'est l'Iran qui tirait les ficelles ?
19:52C'est l'Iran qui tirait les ficelles.
19:54Et le Qatar ?
19:56Le Qatar est un pays qui finance énormément
19:58de mauvais acteurs.
20:00De très mauvais acteurs.
20:02Que ce soit en Europe, que ce soit aux Etats-Unis,
20:04que ce soit un peu partout.
20:06L'Iran et le Qatar sont derrière, selon vous ?
20:08L'Iran a financé des organisations
20:10terroristes avec but de vraiment...
20:12Ils ont créé une architecture
20:14qui avait pour but de nous détruire.
20:16De combattre Israël.
20:18Je pense que, simplement, le Qatar finance tout ce qu'il peut
20:20financer, surtout si c'est des organisations
20:22sunnites extrêmes.
20:24Alors ils achètent leur influence.
20:26Ils achètent leur influence.
20:28Monsieur l'ambassadeur,
20:30un petit mot, peut-être,
20:32pour la communauté juive de France,
20:34qui a énormément souffert ces derniers mois
20:36et depuis le 7 octobre.
20:38On rentre dans un accord de cesser le feu.
20:40Évidemment, on va voir
20:42comment on va tenir ce cesser le feu.
20:44Rien n'est gagné, mais c'est un premier pas.
20:46Est-ce que, peut-être,
20:48que cette communauté juive qui a souffert,
20:50je parle de l'explosion des actes antisémites en France,
20:52je crois qu'on était à quasiment
20:542000 sur 2024,
21:00je crois à peu près, c'était ça,
21:02le nombre d'actes antisémites.
21:04Est-ce que vous avez, peut-être, un message à leur faire passer ?
21:06Premièrement, je pense
21:08qu'il est important de savoir
21:10que la France est un pays qui combat l'antisémitisme.
21:12Si on compare
21:14la France, par exemple, aux Etats-Unis,
21:16à l'Angleterre, au Canada et à d'autres pays
21:18qui n'ont pas l'habitude de combattre l'antisémitisme,
21:20parce que l'antisémitisme était beaucoup moins présent
21:22dans ces pays auparavant.
21:24La France, malheureusement, a l'habitude
21:26depuis longtemps
21:28d'un certain antisémitisme
21:30et a l'habitude de le combattre.
21:32Donc, il y a des institutions. Ce n'est pas le cas
21:34dans d'autres grands pays, comme les Etats-Unis,
21:36l'Angleterre et le Canada, comme je disais.
21:38C'est le premier point.
21:40Il est important, du coup, de le comprendre, cela,
21:42parce que la République française fait
21:44énormément pour les citoyens juifs
21:46au long des années.
21:48Oui, la confession juive, oui.
21:50C'est le premier point. Le second point
21:52est que, vraiment, je pense que
21:54énormément de cet antisémitisme
21:56que nous voyons aujourd'hui est
21:58d'abord une instrumentalisation
22:00de, soi-disant, la cause palestinienne
22:02et du conflit entre nous et les Palestiniens
22:04qui nous le ramassent. Et une fois que
22:06cela va se calmer, ces tensions aussi
22:08se calmeront. Alors,
22:10je crois à un apaisement.
22:12Je crois que cet apaisement va venir avec la fin
22:14de ce conflit. Et, effectivement,
22:162025, comme je le dis
22:18à l'Assemblée nationale, 2025, je crois profondément
22:20que 2025 va être
22:22une année de reconstruction.
22:24Reconstruction d'apaisement.
22:26Reconstruction en Gaza, reconstruction, pour nous,
22:28vous savez, parce que notre société
22:30vit un cauchemar.
22:32Et les otages
22:34qui vont être libérés commencent un nouveau
22:36cauchemar. Alors, cela va être
22:38pour notre société aussi
22:40une année de reconstruction
22:42de notre âme nationale, dont on a besoin tous.
22:44Et je pense qu'aussi,
22:46ici, en France, ça va être
22:48une période d'apaisement pour tout ce qui
22:50est des actes antisémites.
22:52Voilà. Donc, ce message, effectivement,
22:54à faire passer, c'est vrai que nous les avons
22:56dénoncés sur Europe 1, ces actes
22:58antisémites.
23:00Nous les avons dénoncés fermement
23:02et nous continuerons à le faire. Je vous remercie
23:04infiniment, M. l'ambassadeur d'Israël,
23:06en France, d'être venu dans ce studio
23:08d'Europe 1. Vous félicitez, évidemment, ce soir
23:10de cette libération des otages.
23:12Vous mettez en garde,
23:14M. l'ambassadeur, en disant que, malheureusement,
23:16on va avoir des sectes mortuaires rentrées
23:18en Israël.
23:22D'autres libérations d'otages
23:24viendront. Et on peut le dire aussi,
23:26ce soir, M. l'ambassadeur, vous ne comprenez
23:28pas, vous êtes un peu surpris par
23:30cette position prise par Emmanuel
23:32Macron. Peut-être demanderez-vous
23:34des explications au chef de l'État. Merci
23:36infiniment, en tout cas, d'être venu dans le studio
23:38d'Europe 1, ce soir. Il est 19h38.

Recommandations