Le mercato hivernal bat son plein, la Ligue des champions reprend et l'arrêt Bosman fête ses 30 ans. Autant de raisons d'analyser les conséquences de cette décision qui a changé le visage du football et celui des vainqueurs de la reine des compétitions. Parce que vous allez voir que depuis la mise en application de ce texte, tout un tas d'équipes, qui gagnaient la C1 à une époque, ont été réduites au rang de figurantes. La faute, en partie, à la règlementation européenne qui a sonné la fin des quotas.
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00:00On est en pleine période de Mercato, la Ligue des Champions reprend et l'arrêt Bossman fait de ses 30 ans.
00:04Autant de raisons qui m'ont poussé à vous parler des conséquences de cette décision
00:08qui a changé le visage du football et celui des vainqueurs de la Reine des compétitions.
00:12Parce que vous allez voir que depuis la mise en application de ce texte,
00:15tout un tas d'équipes qui gagnaient à une époque ont été réduites au rang de figurants.
00:19Remercions la réglementation européenne qui a sonné la fin des quotas.
00:23Prenons d'abord la dernière finale de C1 avant l'arrêt Bossman, à Jacques-Amsterdam, à C-Milan.
00:28Chaque formation n'avait à leur droit qu'à trois joueurs étrangers dans ses rangs.
00:32Mais le 24 mai 1995, Batave et Italiens alliaient des équipes quasi exclusivement composées de nationaux,
00:40presque tous formés au club pour la Jax.
00:42Et quelle génération ! Reisiger, Deboer, Kluivert, Overmars, Seedorf…
00:47Autant de joueurs qui, dès l'arrêt enterriné, partiront vers des championnats plus attractifs.
00:52Et si on regarde bien, depuis cette finale, aucun club hors du top 5 européen n'a plus remporté la compétition.
00:58Aucun, sauf Porto en 2004, qui a soulevé le trophée avec 9 joueurs portugais titulaires lors de la finale face à Monaco.
01:05Mais c'est une exception puisque la mobilité internationale des joueurs est devenue la règle,
01:09de même que l'inflation du montant des transferts et des salaires.
01:13Ce qui a encore plus profité aux clubs puissants qui ont les reins solides financièrement.
01:16Mentionnons en exemple les Galactiques du Real, symbole de cette démesure où aligner les stars, c'était cool.
01:22Rien qu'en 1996, Zizou quitte les Girondins pour la Juventus,
01:26Blanc part à Barcelone, Djorkaeff signe à l'Inter et Thuram file à Parma après Monaco.
01:32Et globalement, entre 1995 et 2022, le nombre de joueurs étrangers dans les championnats européens a explosé.
01:38103% en Espagne, 104% en Angleterre, 153% en Allemagne, 317% en France et 439% en Italie.
01:48J'ajoute qu'en liant au compté 81% de joueurs français contre 19% d'étrangers en 1995,
01:54en 2024, ce n'est plus que 41% contre 59% d'étrangers.
01:58Et pendant ce temps, les championnats hollandais, écossais, belges, portugais, roumains ou serbes
02:04se sont affaiblis parce qu'incapables de rivaliser avec leurs concurrents du top 5.
02:08Allez, soyons nostalgiques.
02:10En 67, le Celtic remporte l'AC1 avec une équipe composée de joueurs tous nés à moins de 50km de son stade.
02:17Fou.
02:17En 71, 72 et 73, l'Ajax réalise un triplé en battant le Panathinaikos, l'Inter puis la Juve.
02:24Une moisson hollandaise réalisée avec, à chaque fois, un seul joueur étranger dans leur once de départ.
02:29En 86, c'est au tour du Steaua Bucharest de soulever le trophée.
02:33Et là, c'est toute l'équipe, remplaçant Compris, qui est 100% roumain.
02:37Et une dernière pour la route en 91, l'étoile rouge Belgrade l'emporte face à Marseille
02:42avec une équipe composée de 10 yougoslaves et un roumain.
02:45Un roumain du nom de Miodrag Belodedic, vainqueur 5 ans avant avec le GTOA
02:50et dont je vous ai déjà conté l'histoire folle.
02:52Bref, ne soyons pas nationalistes, on aime toujours autant la Ligue des Champions et les équipes qui s'y affrontent
02:57mais faut dire que depuis l'arrêt Bossman, elle a quand même vachement perdu en diversité.
03:01La faute aussi aux différents changements qu'a connus l'AC1, peut-être plus accessible à une époque
03:05mais qui permet aujourd'hui aux championnats les plus forts d'aligner jusqu'à 4 de leurs équipes en compétition.
03:10Ce qui augmente forcément les chances de victoire finale.
03:13Et là où la formation des jeunes joueurs avait tendance à permettre à certains petits clubs de rivaliser avec les gros
03:18avant 95, la planche à billets a pris le relais.
03:21Après, à leur détriment.
03:23Encore un exemple concret avant cette 7ème journée de phase de groupe.
03:26Au classement, on ne retrouve pas un club hors du top 5 européen au-dessus de la 15ème place avec Benfica.
03:33Et tout en bas, 5 des 10 dernières places sont occupées par des clubs issus de championnats devenus moins compétitifs.
03:40Alors dans tout ça, Larry Bossman n'est pas le seul fautif, mais il est pour sûr le catalyseur de ce phénomène.