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"1000 pays pour demain", le magazine qui nous entraîne à la rencontre de ceux et celles, entrepreneurs, ingénieurs, artisans ou encore designers qui innovent ou remettent au goût du jour des savoir-faire ancestraux de nos territoires.
Tous excellent dans leur domaine et contribuent au dynamisme de leur "pays", tous se battent pour que vive le "Made in France".
Rebecca Fitoussi reçoit en fin d'émission un sénateur, élu de la région qui réagit aux reportages et met à l'honneur une entreprise de son choix . Année de Production :

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00:00Générique
00:31Générique
00:35Bonjour à tous, bienvenue sur Public Sénat.
00:37Ravi de vous retrouver pour un nouveau numéro de 1000 pays pour demain.
00:40Nous sommes aujourd'hui à Brest, dans le Finistère, une métropole et même tout un département
00:45marqué par ses activités maritimes absolument incontournables dans la région.
00:49L'économie maritime, c'est plus de 40 000 emplois ici.
00:52Un port extrêmement actif, un trafic qui se compte en millions de tonnes.
00:56Mais ce qui va nous intéresser aujourd'hui, c'est ce qui est moins visible, moins connu
00:59et pourtant tout aussi crucial pour faire rayonner la région.
01:03On va faire la connaissance d'entrepreneurs au parcours atypique,
01:06de femmes et d'hommes passionnés que le Finistère et ses atouts naturels inspirent tous les jours.
01:12Une sénatrice va les découvrir avec nous.
01:14On la retrouve tout de suite dans un lieu qu'elle a choisi elle-même et elle va nous expliquer pourquoi.
01:181000 pays pour demain, en balade dans le Finistère, c'est parti !
01:22Nadège Avey, bonjour, ou devrais-je dire Démat ? Je crois que c'est comme ça qu'on dit en breton.
01:27Tout à fait, c'est ça, Démat. Bienvenue, Dégmermat.
01:30Merci de nous accueillir sur vos terres bretonnes.
01:33Vous êtes sénatrice RDPI du Finistère.
01:35Alors RDPI, j'explique pour nos téléspectateurs, c'est le groupe qui correspond au mouvement politique d'Emmanuel Macron.
01:41Vous êtes également vice-présidente de la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable.
01:46Peut-être d'abord un mot du lieu dans lequel nous nous trouvons parce qu'il est particulièrement atypique.
01:51C'est vous qui l'avez choisi. Nous sommes dans les ateliers des Capucins, c'est ça ?
01:54Tout à fait. Alors c'est un lieu un peu emblématique qui correspond aussi à l'histoire de Brest avec la marine nationale.
02:01Donc ça s'appelle les Capucins parce qu'auparavant, c'était plutôt lié à la religion.
02:05Et en fait, au moment de la révolution, ça devient un lieu de la marine nationale.
02:10Et puis depuis 2005, en fait, ce lieu a été rétrocédé à la ville et c'est devenu un lieu de vie où on trouve une médiathèque, des restaurants, un cinéma.
02:20Et c'est un lieu où les Brestois et plus loin, en fait, les jeunes et moins jeunes viennent faire du skate et autres.
02:28C'est un bâtiment qui fait partie du port militaire de Brest. Et d'ailleurs, l'activité militaire est très importante ici.
02:34J'ai découvert ça en préparant cette émission. C'est assez peu. On connaît l'activité maritime de Brest.
02:38Mais l'activité militaire, un peu moins. Elle est très importante, je crois.
02:41Alors, elle est très importante par la place stratégique du Finistère en général.
02:46Et Brest est aussi un port qui est dans une rade et donc qui est en eau profonde.
02:52Ça fait que la marine s'est développée à Brest.
02:55Et puis en face de Brest, vous avez la base stratégique qui accueille les sous-marins nucléaires.
03:00Donc, on est sur le premier employeur du Finistère, en fait, lié à la marine nationale.
03:07Que ce soit les marins en eux-mêmes ou alors les différentes entreprises qui y travaillent.
03:11Naval Group, Thalès, avec tous les emplois induits derrière.
03:14Et il y a plein d'autres secteurs qui sont très dynamiques dans le coin.
03:17Je pense à l'agriculture, je pense à la santé.
03:19Et puis au numérique, la région Bretagne compte deux capitales labellisées French Tech.
03:24Il y a Saint-Malo et il y a Brest.
03:26Tout à fait. French Tech Brest, ça ne comprend pas que Brest.
03:30Ça comprend Lagnon, Morlaix, Brest et Quimper.
03:33Donc, ça rayonne sur un territoire plus important.
03:36Ça date d'une petite dizaine d'années.
03:38Ça date de 2015 et la French Tech a été relabellisée, si je ne me trompe pas, en 2023.
03:45On sait assez peu.
03:47Alors, on va aller un peu sur le terrain pour en savoir plus sur les entrepreneurs
03:50qui font rayonner l'économie du Finistère.
03:53On ne va pas aller bien loin puisqu'on va aller au port de Brest,
03:55à une trentaine de minutes à pied d'ici, à la découverte du chantier du GIP.
03:59On y construit et on y restaure des bateaux en bois, quasi 50 ans d'existence,
04:04labellisés Entreprises du Patrimoine Vivant.
04:07Visite guidée avec le fils du gérant.
04:09Il s'appelle Teguen Mofret et c'est un vrai passionné.
04:16C'est un coquillet de la rate de Brest.
04:18Et c'est un bateau qui a été classé monument historique.
04:21Il y a aujourd'hui quatre coquillets classés.
04:24Et donc ces bateaux-là ont été restaurés et sont entretenus.
04:28C'est toute une flottille qui est extrêmement vivante en rade.
04:31Et c'est vraiment typique de la rate de Brest.
04:37Donc ça, c'est une autre partie de l'activité du chantier,
04:39c'est les bateaux de travail, donc les bateaux de pêche.
04:42Donc ça, c'est un bateau qui est en activité dans le quartier brestois.
04:45Et aujourd'hui, on doit le sortir pour faire un carénage
04:48et quelques travaux de coque avant qu'il retourne à l'eau
04:51et qu'il retourne en activité.
04:56Depuis tout petit, je suis dedans.
04:58Et puis arrivé un moment quand il a fallu choisir,
05:00je me suis dit que c'est un métier qui me plaît.
05:02La mer, c'est vraiment un milieu qui m'attire beaucoup.
05:06J'ai fait beaucoup de bateaux, beaucoup de régates.
05:08On a toujours navigué tous les étés.
05:10Et puis j'ai toujours traîné dans les copeaux, dans les bateaux bois.
05:13Donc voilà.
05:19Quand on restaure un bateau, quand on restaure un monument historique,
05:22c'est d'être des passeurs d'histoire.
05:24On va être là, on va faire qu'une partie de l'histoire du bateau.
05:26On va le restaurer.
05:27Et l'idée, c'est que plus tard, dans 50 ans,
05:30quand il y aura une autre restauration,
05:31quand le bateau aura 100, 130 ans,
05:33quand d'autres charpentiers le prendront,
05:35ils retrouveront le travail qui a été fait par les charpentiers
05:38à l'époque de la construction.
05:40Si on va jusque-là, si la coupe va jusque-là,
05:42faire sauter ce bout de contreplaqué, quoi.
05:45Donc là, on colle ce soir.
05:47C'est bien.
05:48Comme ça, demain, on pourra continuer à réaliser,
05:51refaire le pont, quoi.
05:52C'est une vedette de la marine nationale.
05:54C'est la vedette du préfet maritime.
05:57Et donc là, c'est une première restauration de pont.
05:59Et donc, on doit voir ce qu'on peut faire.
06:01C'est une première restauration de pont.
06:03C'est une première restauration de pont.
06:05C'est une première restauration de pont.
06:07C'est une première restauration de pont.
06:09Et donc, on doit retirer le contreplaqué,
06:11remettre propre tout ce qui est barottage et structure
06:13afin de pouvoir reposer un contreplaqué
06:15et après, des lattes de tec dessus.
06:17OK.
06:19Nous, on peut voir en bas,
06:20parce qu'on va arriver au bout du...
06:22Ouais. OK. On va voir.
06:25Dans ma carrière professionnelle,
06:27ma grande fierté, c'est de pouvoir continuer à transmettre,
06:29transmettre le métier,
06:31construire avec des jeunes
06:33et faire en sorte que le métier soit pérenne.
06:40J'ai fait un diplôme du bois
06:42et je suis venu faire mon apprentissage après au chantier de dip.
06:44Donc, j'ai été formé.
06:46On m'a appris vraiment tout.
06:48J'ai eu des super...
06:50des super chantiers.
06:52Je suis tombé à un moment où on a fait plusieurs bateaux
06:54en iode classique neuf.
06:56Donc, j'ai vraiment...
06:58J'ai eu un support d'apprentissage au chantier
07:00qui était vraiment top.
07:02Et puis, j'ai continué gentiment.
07:04Et plus ça allait, plus on me faisait confiance au chantier.
07:07Et puis, de fil en aiguille,
07:09je suis passé chef d'équipe au bout de...
07:11au bout de 13 ans quand même.
07:18Il a passé sa couche, Thomas ?
07:20Pas aujourd'hui, non.
07:22Il doit venir tout à l'heure, je crois.
07:24On va avoir du teck de Birmanie,
07:26mais on va aussi bien avoir des acajous d'Afrique
07:28ou d'Amérique, de l'Iroquo
07:30et beaucoup de chênes de France.
07:34Alors, pour nous, la grosse difficulté,
07:36ça va être de trouver ces bouts de bois,
07:38ces bouts de bois qui sont tords,
07:40ces grands bouts de bois, ces bouts de bois majestueux,
07:42et d'avoir la possibilité de les réserver
07:45pour la charpente navale.
07:47Aujourd'hui, Notre-Dame-de-Paris a pu être restaurée
07:49grâce justement à cette réservation.
07:51Ils se sont permis d'aller chercher dans des forêts
07:54qui étaient classées des pièces majestueuses
07:56pour réaliser la charpente de la Flèche de Notre-Dame-de-Paris.
07:59Donc, nos bateaux, ce sont aussi des monuments historiques
08:02et on souhaiterait qu'ils puissent...
08:05qu'ils puissent avoir ce privilège-là
08:07de pouvoir bénéficier des bois qui sont classés.
08:11On sent qu'il les aime, ces bateaux.
08:13En tout cas, il les défend.
08:14Il veut du bois classé, Teguen Mofret,
08:17comme celui utilisé pour la Flèche de Notre-Dame.
08:19Il veut le meilleur bois.
08:20On peut peut-être le comprendre.
08:21Qu'est-ce qu'on peut lui répondre ?
08:22Est-ce qu'il faudrait réserver les bois précieux
08:24à la charpenterie navale ?
08:26En fait, vous avez raison.
08:27C'est aussi lié à l'histoire.
08:29C'est du patrimoine,
08:31donc on sait réserver un certain nombre de choses
08:33pour le patrimoine, un patrimoine vivant.
08:35Pourquoi pas travailler sur une réservation
08:38des bois les plus précieux
08:39pour qu'ils puissent continuer à travailler
08:41et faire vivre l'entreprise,
08:44mais au-delà de ça, faire continuer à rêver
08:46en voyant ces jolis bateaux avec son histoire.
08:48Et puis, plus généralement,
08:49on sent quand même qu'il y a une bataille
08:50autour de l'exploitation du bois.
08:52Les bois nobles sont très demandés par les industriels.
08:55On a les défenseurs de l'environnement
08:57qui disent autre chose.
08:58Comment on peut réconcilier tout ce petit monde,
09:00faire en sorte que tout le monde travaille ensemble
09:02et dans la même direction ?
09:03Alors déjà, il faudrait que tout le monde se parle
09:05à un même endroit
09:06et puisse explorer à la fois ses problématiques
09:09et ses besoins.
09:10Et oui, effectivement, il y a une grosse concurrence
09:13parce qu'il y a aussi dans la construction
09:15de maisons individuelles,
09:17dans la construction de logements,
09:19on fait appel aussi de plus en plus au bois.
09:21Et puis, on voit que c'est une ressource fragile
09:24qu'il faut exploiter dans de bonnes conditions.
09:27Et quand on voit les incendies qu'il y a eu,
09:29il y a aussi un certain nombre de mètres carrés de bois
09:33qui sont partis.
09:34Donc déjà, pour moi, la première des choses,
09:36c'est que les gens se parlent
09:38et ils ont tous des objectifs qui peuvent être différents.
09:41Mais je pense que si on met tout le monde autour de la table,
09:44à la fin, on devrait sortir avec quelque chose de bien.
09:46Dialoguer, c'est la clé.
09:47C'est ça.
09:48Le bateau, c'est vraiment une institution ici,
09:50vous l'avez dit.
09:51Il y a même chaque année,
09:52les fêtes maritimes de Brest
09:53avec plusieurs centaines de milliers de visiteurs.
09:55C'est vraiment...
09:56Ça s'est passé en juillet sur 8 jours, je crois.
09:58Et ça a accueilli 500 000 visiteurs.
10:01Alors, qu'est-ce que représente la fête maritime ?
10:04C'est à la fois voir des vieux gréments,
10:06mais au-delà de ça,
10:07c'est rencontrer aussi des marins
10:09qui viennent de partout dans le monde.
10:11Et puis, c'est vraiment rendre à la mer
10:16la passion qu'on a pour elle.
10:18Vous en faites du bateau, vous, vous naviguez ?
10:20Oui, tout à fait.
10:21C'est vrai ?
10:22Un tout petit peu.
10:23Un tout petit peu ?
10:24Allez, direction Plouguerneau,
10:26on va découvrir Agrimer,
10:28une entreprise spécialisée dans la cosmétique à base d'algues.
10:31Oui, vous soignez ou maquillez votre peau, peut-être,
10:34à base des algues de Plouguerneau,
10:36des algues toutes fraîches,
10:37récoltées et transformées dans les 24 heures.
10:40L'entreprise joue la carte du local et du circuit très, très court.
10:43Tout cela, évidemment, en harmonie avec la nature.
10:46Son directeur nous raconte son histoire.
10:50Il n'y a rien de plus beau.
10:52Cette expression sauvage du trait de côte de la commune de Plouguerneau,
10:56qui a gardé son authenticité,
10:58qui a gardé ses inspirations, ses traditions marines.
11:04La matière première, elle est là.
11:0690% de ce qui se passe en France dans le monde des algues
11:09se passe sur le littoral nord finistérien.
11:12Agrimer, la vocation, c'est la valorisation des ressources naturelles du marine.
11:17Personnellement, moi, j'ai rencontré un monsieur qui était naturopathe,
11:20qui avait un discours, qui profondément aimait la mer et les algues.
11:23Il avait une profonde culture et il savait tous les bienfaits de la mer et des algues.
11:26Et quand il me l'a révélé, sincèrement, c'était presque une évidence de dire
11:32qu'il faut l'appliquer.
11:34Il faut l'appliquer à des solutions de cosmétologie.
11:36Il faut l'appliquer à des solutions pour le bien-être, pour la beauté.
11:44On se retrouve avec la pêche du jour au laboratoire.
11:47C'est une petite pêche, on a juste besoin de quelques centaines de grammes
11:49pour faire l'extrait et les dosages.
11:58Avec deux marées par jour, il faut savoir que la pelvétia qui est la plus haute
12:02peut passer plus de temps hors de l'eau que dans l'eau.
12:05Et ensuite, avec les variations météorologiques,
12:08alors qu'elle est dans l'eau de mer, elle va subir une agression par de l'eau douce, la pluie.
12:12Elle va subir le soleil alors qu'elle est dans l'eau à 12, 14 degrés.
12:16Elle va subir tout d'un coup un rayonnement solaire.
12:18Et tout ça fait qu'elle développe des molécules spécifiques qui lui servent à se défendre.
12:22Et c'est ces molécules qui nous intéressent en cosmétique
12:24parce qu'on trouve des propriétés analogues, anti-oxydantes,
12:28protection de la peau, hydratation, pour se battre contre les agressions.
12:33Et ça va me suffire.
12:35Ça va suffire au laboratoire pour faire son extraction et ses dosages.
12:47On réalise un premier extrait avec des paillettes d'algues.
12:50On va les incorporer dans un solvant.
12:53Et on va faire varier les paramètres aussi,
12:55donc le temps d'agitation, la température,
12:58qui vont nous permettre d'extraire différentes molécules.
13:02On va le séparer
13:05afin de récupérer les algues au-dessus et l'extrait en dessous.
13:10Et par la suite, on va pouvoir partir en évaporation.
13:13On utilise un rotavapeur.
13:15Notre vapeur de solvant va arriver dans notre réfrigérant
13:19et on va ensuite pouvoir le récupérer dans notre fiole.
13:27Je vous dépose l'extrait qui a été dosé.
13:34Ici, on va peser 3 % d'extrait dans notre crème.
13:39Lorsqu'on fait goûter ce sérum contenant de l'alginate et des actifs,
13:44on obtient des perles qui vont se former petit à petit.
13:49Ça nous donne des sérums de ce type-là.
13:52Et les perles vont être broyées par la pompe,
13:56très facilement applicable sur l'ensemble du visage,
14:00sans aucun résidu.
14:03Aujourd'hui, on est basé sur un système traditionnel de récolte.
14:06Mais les marchés évoluent et si on se projette sur l'avenir,
14:09on doit apporter aussi une autre vision.
14:11L'algoculture en est une.
14:13Ou de solutions à terre,
14:15qui peuvent être aussi des solutions pour la reconversion
14:18de certains problèmes en congéliculture.
14:21C'est-à-dire que l'algoculture,
14:23c'est-à-dire que l'algoculture,
14:25c'est-à-dire que l'algoculture,
14:27c'est-à-dire que l'algoculture,
14:29c'est-à-dire pour la reconversion de certains problèmes en congéliculture,
14:32par exemple, ou en solution à terre,
14:34il nous faut pomper de l'eau de mer,
14:36construire des bassins en bord de mer.
14:38Aujourd'hui, la réglementation est extrêmement stricte.
14:41Le territoire doit se mobiliser.
14:43Il doit mobiliser les instances nationales
14:46pour faciliter l'accès,
14:49pour assurer son développement économique.
14:52Il a des inquiétudes, ce chef d'entreprise,
14:54pour l'avenir de l'algoculture.
14:56Peut-être que vous allez pouvoir lui répondre dans un instant, Nadejdavae.
14:58Mais d'abord, ces algues, quelle richesse pour le territoire.
15:01Elles donnent lieu à l'émergence d'entreprises innovantes.
15:03C'est un petit secteur qui monte en flèche énormément.
15:08Il y a des choses qui se mettent en place,
15:10comme le cluster algues qui n'existait pas il y a encore quelques années.
15:14C'est fait pour que tout le monde travaille ensemble.
15:17Un cluster, qu'est-ce que c'est en quelques mots, Nadejdavae ?
15:19En fait, c'est un groupe d'acteurs qui travaille autour d'une problématique.
15:23Et donc là, notamment, c'est les algues.
15:25Et donc, ils vont promouvoir toute la culture d'algues
15:28et tout ce qu'on peut faire autour de l'algue.
15:30Les algues, elles sont utilisées un peu pour tout.
15:32La cosmétique, comme le montre le reportage,
15:35mais ça peut être le pharmaceutique.
15:36Ça peut être également pour l'agroalimentaire.
15:39Donc, on a un enjeu de préservation de cette nature.
15:43Parce qu'il y a aussi, on le sait, une forte demande sur le littoral,
15:47à la fois pour des activités touristiques,
15:50mais il faut savoir préserver ce littoral.
15:52Mais oui, parce qu'il a l'air de dire que la loi littoral est un peu trop restrictive
15:56et que peut-être elle menace la filière, c'est à ce point-là ?
15:59Alors en fait, la difficulté, c'est qu'aujourd'hui,
16:03on ne peut pas faire venir des engins sur l'estrand pour pouvoir ramasser les algues.
16:07On ne peut pas aller avec un camion, une voiture,
16:11aller charger directement sur la plage.
16:13Ça, la loi littoral l'interdit ?
16:15Ça, en fait, c'est une réglementation qui l'interdit.
16:17Et puis, il y a la loi littoral, effectivement, qui restreint un certain nombre de choses.
16:21Quand on travaille avec une ressource qui est proche du littoral,
16:25on devrait pouvoir avoir son usine ou ses locaux, en fait, le plus proche possible
16:30pour pouvoir les travailler, comme vous le disiez, en circuit très, très court.
16:34Et ça, en fait, c'est là où on a une difficulté,
16:37c'est qu'il faut pouvoir prouver que l'activité que l'on fait
16:40a bien un rapport avec le littoral.
16:42Et parfois, il y a un peu de bisbille au niveau des textes.
16:47Est-ce qu'on peut le rassurer ou pas, alors, ce chef d'entreprise ?
16:49Alors, la loi littoral, en fait, elle est faite vraiment pour préserver le littoral.
16:52Et c'est extrêmement compliqué à chaque fois qu'on veut essayer de la modifier.
16:58On le voit bien.
16:59Et du coup, la seule chose que l'on peut faire,
17:02c'est vraiment de discuter avec l'ensemble des acteurs
17:05pour pouvoir réserver des endroits, en fait,
17:09où on va pouvoir continuer la culture d'algues,
17:11même si, en fait, on va juste la ramasser là où elle est.
17:16Nadège Avey, c'est le moment de nous faire partager votre entreprise coup de cœur.
17:19Vous avez choisi une grosse entreprise qui est un vrai succès local
17:22qui s'appelle la Brittany Ferries.
17:24Et on ne le sait que trop peu, mais elle est finistérienne.
17:26Pourquoi cette entreprise ?
17:28Parce que je trouve que c'est aussi une entreprise
17:30qui naît de la volonté de résilience, en fait, d'une personne,
17:33de désenclaver un territoire pour pouvoir continuer à vivre.
17:38Puisque ce sont bien un groupe d'agriculteurs qui,
17:42pour pouvoir continuer à vendre leurs artichauts suite à une crise,
17:47il y avait une production trop importante
17:48et donc ils voulaient se dégager sur d'autres marchés.
17:50Et donc, ils sont partis dans l'aventure d'acheter un bateau
17:54et de pouvoir charger leur production pour pouvoir les vendre en terre anglaise.
17:58Et 50 ans plus tard, en fait,
18:00cette entreprise continue à transporter des marchandises,
18:03mais transporte également des voyageurs
18:06qui font les navettes entre les îles britanniques
18:10et même jusqu'à l'Espagne aujourd'hui.
18:12Alors, on a pas mal parlé de la mer et c'est bien normal.
18:15Nous sommes dans le Finistère, après tout.
18:16Mais je voudrais aussi qu'on parle d'artisanat,
18:18d'un artisanat qui est inspiré de la Bretagne.
18:21On va le faire avec Audrey Blétery,
18:23qui est à la fois artiste et entrepreneuse.
18:25Elle a installé sa bijouterie à Quimper,
18:27dans son centre historique, au pied de la cathédrale.
18:29Sa passion, c'est le travail du métal.
18:32Elle le chauffe, elle le tord, elle le coupe, elle le presse.
18:35Et cela donne des boucles d'oreilles, des bracelets, des bagues.
18:37Mais attention, ce ne sont pas des bijoux tout à fait comme les autres.
18:40Ils sont inspirés de la tradition de la dentelle bretonne.
18:43On va la rejoindre, elle va tout nous expliquer.
18:46Là, on est dans le centre-ville piéton de Quimper,
18:49avec les rues piétonnes, le centre historique,
18:52les petites rues pavées et l'architecture quimperoise typique.
18:57L'architecture bretonne et en face, la cathédrale Saint-Corentin.
19:01Et là, on arrive au musée départemental breton,
19:03qui est une de mes sources d'inspiration, entre autres,
19:06car on peut y trouver de nombreux costumes bretons de toutes les époques.
19:10Et donc, voir l'évolution de la dentelle, les formes, les découpes,
19:15même leur logo, en fait, on dirait un logo en dentelle quand je le regarde.
19:19Et c'est vraiment pour moi une source d'inspiration au quotidien.
19:24Et nous voilà à l'atelier où finalement la magie opère avec la dentelle.
19:28Donc là, je viens sélectionner les pétales d'hortensiables.
19:31Je vais laisser l'empreinte sur le métal.
19:34Ce sont des hortensiables de mon jardin que j'ai fait sécher.
19:42Je suis en train de préparer mon métal, je suis en train de le recuire.
19:45En fait, le métal, il reste dur,
19:47mais pour pouvoir faire une empreinte, il faut qu'il soit ramolli.
19:50Le laminoir, c'est un outil traditionnel de bijouterie.
19:52Ça vient presser le métal, et en fait,
19:54tout ce qui passe entre les rouleaux vient laisser son empreinte sur le métal.
19:59C'est le moment toujours un peu magique.
20:06Ça m'a toujours sidéré de voir comme une chose aussi fine et délicate qu'un pétale d'hortensia.
20:11Et c'est vraiment une chose qui m'intéresse.
20:14Ça m'a toujours sidéré de voir comme une chose aussi fine et délicate qu'un pétale d'hortensia
20:19arrive à laisser une empreinte aussi marquée.
20:24Ensuite, je vais venir faire la découpe.
20:31L'hortensia a une particularité, c'est qu'il peut être très dentelé selon les variétés.
20:44Là, je suis en train de le mettre en forme
20:46pour qu'il vienne vraiment se cambrer sur l'anneau.
20:51Parce que le but, c'est que le pétale vienne épouser le doigt
20:54pour que ça ne s'accroche pas, pour que ça reste vraiment un bijou très fluide, en fait.
21:00Là, on est plutôt pas mal.
21:05Moi, je dis que je suis bijoutière, que je réalise des bijoux attachants,
21:08des bijoux qui vont parler aux gens,
21:11dans lesquels il va y avoir un petit peu de sentiment, un petit peu d'âme
21:14et que les gens vont pouvoir se retrouver dans mes bijoux et se les approprier.
21:18Ouais, ça c'est chouette.
21:20Quand j'étais enfant, mes parents m'emmenaient dans les salles des ventes.
21:23J'ai toujours été fascinée par les bijoux anciens,
21:26donc voir comment c'était fabriqué, etc.
21:29Et un jour, lors des journées du patrimoine, je suis allée visiter un grand bijoutier.
21:34Et là, les gens étaient fascinés par les bijoux et les pierres précieuses,
21:38mais moi, ce qui me fascinait le plus, c'était finalement l'établi.
21:43Et je me disais, ah, ça doit être génial d'être assise là.
21:56Coucou Lydie.
21:57Coucou.
21:58Ça va ?
21:59Ça va et toi ?
22:00Ouais, entre.
22:02Prête pour ta journée ?
22:03Bah oui.
22:04Moi, je vais te montrer les nouveautés.
22:05Bah super.
22:06Allez.
22:07Alors, tu vas voir, c'est pas encore doré.
22:09C'est pas encore passé chez le doreur.
22:11Il y a les boucles d'oreilles cœur-longues avec les empreintes de dentelle.
22:13On voit super bien la dentelle sur celle-ci.
22:15Ouais, j'adore.
22:16Je suis fan.
22:17Tu penses que ça pourrait plaire chez toi ?
22:18Ah oui, complètement.
22:19Ouais ?
22:20Ouais.
22:21Super.
22:22J'ai une partie qui est chez le doreur, donc qui pourra être pour toi bientôt.
22:24Début décembre, courant décembre.
22:25Mais comme t'es pas loin, au pire, je te les amènerai.
22:27On déjeune ensemble la semaine prochaine ?
22:29Ouais.
22:30On passe déjà beaucoup de temps à fabriquer, à démarcher, à travailler, à avancer,
22:36à faire tourner notre entreprise parce que généralement, on est seul.
22:38Et donc, je pense qu'il est important qu'on puisse savoir un petit peu où,
22:43vers qui se tourner quand on a des questions,
22:45que ce soit des questions d'ordre de type de formation ou de type réglementaire, administratif.
22:52Par exemple, quand je veux faire des formations, je ne sais pas forcément à qui m'adresser.
22:56Je l'ai appris cette année qu'en fait, on peut se former avec des formations
23:00qui ne sont pas référencées obligatoirement par la chambre des métiers.
23:04C'est dommage d'avoir appris ça au détour d'un couloir.
23:08Alors, on va répondre à cette question de la solitude des entrepreneurs
23:11que soulève Audrey Blettery.
23:12Mais d'abord, la dentelle bretonne comme source d'inspiration.
23:15Moi, j'avoue que j'ai vraiment découvert un savoir-faire.
23:18J'ai d'ailleurs été surprise en préparant cette émission.
23:20L'artisanat, c'est environ 30% des entreprises du territoire.
23:23Ça semble beaucoup quand on sait que sur l'ensemble du territoire français,
23:27les artisans, c'est 10% des actifs.
23:29Donc, c'est le bon territoire pour l'artisanat ?
23:32En fait, on est sur une terre d'entreprenariat
23:34et effectivement avec beaucoup de personnes qui se lancent
23:38dans différentes choses.
23:42On a vraiment une culture du savoir-faire, de la tradition
23:46et de vouloir faire rayonner plus loin
23:51par ce qu'on peut inventer.
23:53C'est vrai que c'est aussi parfois pour ça que dans le Finistère,
23:57on s'en sort peut-être mieux que dans d'autres endroits,
23:59c'est qu'on a un tissu artisanal et entrepreneurial très riche
24:03avec des petites et moyennes entreprises.
24:05Audrey Blétery, elle était responsable de formation à Paris
24:08pour une très grande marque de cosmétiques.
24:10C'est vraiment un pari qu'elle a fait en se lançant dans l'artisanat ici.
24:14C'est ce qu'on appelle une vraie reconversion.
24:16C'est aussi le bon endroit pour faire des reconversions ?
24:18Le Finistère accompagne les entrepreneurs en reconversion ?
24:21Il y a pas mal de personnes qui se lancent dans le métier de leur rêve,
24:25à un moment ou à un autre.
24:26Il y a différents acteurs pour accompagner la reconversion,
24:29notamment quand on fait de l'artisanat,
24:31avec la chambre des métiers et de l'artisanat,
24:34qui peut regrouper et expliquer là où on peut trouver
24:39les formations professionnelles.
24:41Il faut aller vers la structure.
24:42C'est ce qu'elle dit, qu'ils se soient un peu seuls.
24:44Les entrepreneurs sont assez peu accompagnés.
24:46Il faut vraiment que la personne aille vers la structure
24:50et il est peut-être plus compliqué pour la structure
24:53de pouvoir rayonner partout et sur l'ensemble du territoire.
24:57A priori, ça ne changera pas ?
24:59On peut toujours travailler à ce que ce soit plus efficace,
25:03plus efficient.
25:04Aujourd'hui, avec les nouvelles technologies,
25:06on doit pouvoir délivrer un certain nombre d'informations
25:09pour au moins avoir un premier niveau.
25:11Un dernier petit rituel, avant de se quitter,
25:13Nadège avait trois bonnes raisons de venir s'installer
25:15ou installer son entreprise dans le Finistère.
25:17Souvent, ce qu'on dit, c'est qu'en premier,
25:19on met la qualité de vie.
25:21Effectivement, on est un territoire entre terre et mer.
25:24On peut y trouver un peu tous les aspects.
25:26Et comme vous avez pu le constater, il y fait toujours beau.
25:30Donc, en fait, très souvent, on met la qualité de vie en premier.
25:35Après, moi, je mettrais qu'il y a aussi les Finistériens,
25:38les Finistériennes qui sont très attachés à leur territoire,
25:41mais qui sont également très solidaires.
25:43Et le troisième, c'est tout ce qui se passe en fait
25:45en termes culturels et en termes de rayonnement
25:47que l'on a envie de mettre en œuvre.
25:49Et comme on est un territoire maritime,
25:51et souvent, on dit, le Finistère, c'est le bout de la terre,
25:53j'ai tendance à dire que ça dépend de quel côté du monde on regarde.
25:56On peut être aussi le début du monde
25:58et on est aussi beaucoup tournés vers la préservation
26:01de l'environnement et de notre cadre de vie.
26:03Eh bien, voilà, vous nous avez tous convaincus.
26:05On va tous venir s'installer dans le Finistère.
26:07Merci beaucoup, Nadège.
26:08Vous déplacez les bureaux de public Sénat.
26:10Voilà, exactement, les bureaux de public Sénat dans le Finistère.
26:12Merci, en tout cas, de nous avoir accueillis sur vos terres
26:15si riches et si enrichissantes.
26:17Merci, évidemment, aux équipes des Ateliers des Capucins
26:19d'avoir accueilli ce tournage.
26:21Merci à vous de suivre nos aventures dans 1000 pays pour demain.
26:24À très bientôt sur public Sénat.
26:26Comment on dit au revoir en breton ?
26:27Que n'avons !
26:28Que n'avons !

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