A Paris, en 1942, Lucas Steiner, un metteur en scène juif, s'est officiellement réfugié en Amérique, laissant la direction du Théâtre Montmartre à son épouse, Marion, une comédienne. En réalité, il vit dans les caves de l'établissement, qu'il n'a pas pu se résoudre à abandonner. Marion lui rend visite tous les soirs et recueille ses directives. C'est ainsi qu'elle s'apprête à monter la pièce norvégienne dont Lucas avait préparé la mise en scène. Jean-Loup Cottins, un vieil ami, introduit auprès des milieux collaborateurs, s'efforce de lui venir en aide, tandis que le premier rôle qu'elle a engagé, Bernard Granger, cumule allègrement répétitions, résistance clandestine et amour passionné pour Marion...
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Court métrageTranscription
00:00C'est elle? Oui, c'est elle. Elle est belle. C'est vrai qu'elle est belle. Elle m'a fait
00:12l'effet d'un croissant chaud. C'était surtout que je voulais coucher avec elle. Je n'ai pas
00:16le droit d'aimer, comprenez-vous cela? Je n'ai pas le droit d'aimer, ni d'être aimée.
00:19Tu as fait de moi ta prisonnière. Mais regarde-moi, regarde la tête que j'ai. Tu es belle Helena,
00:27tu es belle, que te regarder est une souffrance. Tu ne sortiras pas d'ici, je te casse la tête
00:30de la rue. Le carte d'identité que je vous ai montré a été trouvé sur un passeur. En fait,
00:40il y a des passeurs, des soi-disant passeurs, qui prennent l'argent et puis qui arrêtent le
00:44camion juste devant la commande d'attour. Ces deux types, vous les connaissez? Des gens de la
00:48défense passive? Non, non, ce sont des gens de la Gestapo. Je reconnais l'un d'eux. La Gestapo?
00:52Oui, oui. Vous êtes sûr? Absolument, je vous dis, je reconnais l'un d'eux. Je ne cacherai pas
00:55que j'ai hésité à venir, parce qu'avec un homme comme vous, on ne sait jamais s'il s'agit d'un
00:58rendez-vous ou d'une convocation. Je ne me battrai pas ici. Alors nous nous battrons dehors.
01:08J'ai peur, j'entends des bruits. Il y a quelqu'un là? Hé, il y a quelqu'un?
01:35Depuis le moment où je suis entré dans cette maison, je n'ai entendu que des mensonges.
01:38Qu'est-ce que vous voyez? Je vois qu'il y a deux femmes en vous. Vous ne dites pas qu'il y a deux
01:53femmes en moi? Si, justement, il y a deux femmes en vous. Oui, mais malheureusement, aucune des deux
01:59n'a envie de coucher avec vous. J'avais l'impression que vous entrepreniez quelque chose avec toutes
02:03les femmes, sauf moi. D'abord, ce ne sont pas toutes les femmes. Appuyez-vous, m'intimidiez. Écoutez-moi bien,
02:09on est embarqués sur le même bateau. On continue de jouer cette pièce ensemble, mais en dehors de
02:12ça, je vous demande de ne plus jamais m'adresser la parole.