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Emmanuel Macron a annoncé fin décembre qu'il demandera cette année aux Français de "trancher" sur des "sujets déterminants". Dans l'entourage du président de la République, la réflexion autour d'un référendum se poursuit. Alors qu'Emmanuel Macron a fait savoir lors de ses vœux pour 2025 qu'il demandera au peuple français de "trancher" sur des "sujets déterminants". 

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00:00Ah bah, idée, votre choix ce soir, Christophe Barbier. On va reparler du référendum. J'ai lu le Figaro ce matin.
00:05Guillaume Tabard dans le Figaro explique qu'Emmanuel Macron a bien l'intention de relancer en 2025 un voire plusieurs référendum.
00:13Eh oui ! Une fois que la stabilité politique sera assurée, une fois le budget voté, on pourrait voir revenir concrètement cette idée de référendum. Pourquoi ?
00:19Quand un président de la République n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale, il ne lui reste que trois outils constitutionnels.
00:25La dissolution, mais il l'a déjà utilisée et il a promis de ne pas recommencer. L'adresse solennelle au Congrès, mais la majorité des parlementaires lui sont hostiles,
00:33à moins d'un drame international ou d'attentats comme en novembre 2015, c'est inutilisable. Et le référendum. C'est pourquoi, sans prononcer le mot,
00:41il y a fait allusion, rappelez-vous, dans ses voeux du 31 décembre dernier. On l'écoute.
00:47Nous aurons des choix à faire pour notre économie, notre démocratie, notre sécurité, nos enfants.
00:54Oui, l'espérance, la prospérité et la paix du quart de siècle qui vient dépendent de nos choix aujourd'hui.
01:03Et c'est pour cela qu'en 2025, nous continuerons de décider. Et je vous demanderai aussi de trancher certains de ces sujets déterminants.
01:12Car chacun d'entre vous aura un rôle à jouer. Chacun d'entre vous sera nécessaire.
01:19Alors voilà. Adieu le « et » en même temps. Bonjour le « oui » ou « non ». Un référendum, des référendums ou plutôt, parce que l'Élysée l'a précisé à Guillaume Tabard,
01:28des référendats pour respecter un le pluriel en latin. Mais sur quel sujet ? Alors on parle de la fin de vie, de la proportionnelle, du cumul des mandats,
01:35peut-être de la règle d'or, vous savez, ce qui interdirait de faire des déficits budgétaires. Sauf que, il y a un problème.
01:41C'est que le référendum, il y a deux moyens de le proposer aux Français. L'article 11, c'est le Président qui s'adresse au peuple.
01:47Sauf que, ça veut dire que le référendum devient un plébiscite. On répond pas à la question, on dit oui ou non au Président.
01:53Et il est évident aujourd'hui qu'une majorité de Français a envie de dire non au Président Macron, quelle que soit la question posée.
01:59Par ailleurs, l'article 11, c'est très encadré juridiquement. On ne peut pas, nous disent les juristes, interroger les Français sur la fin de vie,
02:05l'immigration, l'école, dans le cadre de l'article 11. Bon, alors on va passer à l'autre article, l'article 89.
02:13Oui, mais l'article 89, c'est l'article qui nous propose de réviser la Constitution. Donc, on fait un référendum pour faire entrer dans la Constitution quelque chose.
02:21Est-ce que les partis politiques seraient d'accord pour que l'interdiction de cumuler les mandats, ou bien le mode de scrutin, proportionnel ou majoritaire,
02:28ou bien ne pas faire de déficit budgétaire, ça soit inscrit dans la loi fondamentale française ? Pas évident.
02:34En l'an 2000, le Premier ministre de l'époque, en cohabitation, Léonel Jospin, appuyé sur les centristes, avait utilisé l'article 89 pour forcer Jacques Chirac
02:44à soumettre à référendum la réduction du mandat présidentiel, c'est-à-dire le quinquennat. Et voilà ce que Chirac avait dit.
02:53Mes chers compatriotes, j'ai décidé d'appeler les Français à se prononcer par la voie du référendum sur la réduction de la durée du mandat présidentiel.
03:05C'est aux Français, à vous toutes et à vous tous, de vous exprimer par voie de référendum pour fixer la durée de son mandat.
03:15C'est votre liberté et votre droit. Un droit essentiel. Car la démocratie, c'est d'abord l'expression par le peuple, seul souverain, d'un choix et d'une volonté.
03:30De constat, 25 ans plus tard, on en est au même point, l'Elysée veut plus de référendum mais ne le fait jamais.
03:37Seulement 10 référendums en 67 ans, aucun depuis 20 ans en France. Par ailleurs, deuxième conclusion, Chirac, vous l'avez entendu, appelle à voter oui.
03:45Alors qu'il était contre le quinquennat, le 14 juillet 1999, il me le dit en tête à tête dans son bureau, la constitution c'est du caoutchouc, M. Barbier, il ne faut pas y toucher.
03:53Un an après, il appelle à voter oui parce qu'il veut être du côté des vainqueurs, il ne veut pas être du côté des perdants.
03:58Macron, s'il fait un référendum et qu'il le gagne, il se relance. S'il fait un référendum et qu'il le perd, beaucoup de gens vont dire qu'il faut qu'il démissionne, comme De Gaulle.
04:06C'est à qui tout double. Vous savez quel jour on est aujourd'hui ? Le 21 janvier. Vous vous souvenez de ce qui s'est passé il y a 232 ans, jour pour jour, pour Louis XVI ?
04:14Les référendums, c'est à peu près.
04:18Je me permets une petite anecdote personnelle, parce que moi j'ai une mauvaise expérience du référendum.
04:25C'était il y a 20 ans le référendum pour la constitution européenne, c'était ma première expérience de démocratie.
04:32Je ne vous dirai pas si j'ai voté oui ou non, ce que j'ai retenu en tout cas comme expérience démocratique, c'est que la majorité des Français a voté non.
04:39Et que la constitution a quand même été adoptée.
04:43Enfin le traité de Lisbonne a bricolé quelque chose.
04:46Mais c'est vrai, c'est perçu comme une trahison démocratique.
04:49Très largement aujourd'hui. C'est évoqué par beaucoup de gens, beaucoup de souverainistes et de courants extrêmement différents qui s'appuient sur ce moment-là.
04:56Ça a nourri le populisme, le rejet de la démocratie par le vote.

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