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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours avec Jean-Michel Salvatore et Gilles Boutin du Figaro.
00:07Changement de programme, on va parler de la fin de vie.
00:09Projet de loi qui avait été porté par le gouvernement Attal.
00:12L'examen avait été interrompu, on se souvient, par la dissolution.
00:16Retour dans l'hémicycle prévu en février.
00:19Et François Bayrou annonce qu'il souhaite scinder le projet de loi sur la fin de vie.
00:25Deux textes, l'un sur les soins palliatifs, l'autre sur l'aide à mourir.
00:28Ces deux textes seraient examinés dans une même temporalité parlementaire, nous dit-on.
00:34C'est un soulagement pour Ségolène Perruccio, elle est vice-présidente de la Société Française des Soins Palliatifs.
00:40C'est une bonne chose de séparer ces deux notions.
00:43Les soignants répètent haut et fort que les soins palliatifs et la mort provoquée ne sont pas compatibles.
00:49Ce qui est très important, c'est de laisser à chaque député la possibilité de voter pour ces deux sujets de manière différente, s'il le souhaite.
00:56Quel député va oser voter contre une loi qui développe les soins palliatifs alors que le développement des soins palliatifs fait l'unanimité ?
01:05Et puis d'un autre côté, il s'agit de réfléchir à la légalisation de l'euthanasie ou du suicide assisté,
01:12qui n'a pas à voir avec l'amélioration des soins, mais avec la possibilité pour chacun de choisir le moment de sa mort.
01:18Donc il est important de pouvoir séparer les deux textes et faire deux lois pour qu'un député qui le souhaite puisse éventuellement voter pour l'un et contre l'autre, ou vice-versa.
01:28Ségolène Perrecqueux, vice-présidente de la Société Française des Soins Palliatifs, interrogée par Yasmina Kattou pour Europe 1.
01:34Il y en a une qui n'est absolument pas d'accord avec ça, c'est la présidente de l'Assemblée.
01:39Elle l'a dit ce soir sur France 5. Écoutez Yael Braun-Pivet.
01:43Je suis opposée à cette scission.
01:46Il y a beaucoup de choses sur les soins palliatifs qui ne nécessitent pas de passer par une loi.
01:50On peut faire beaucoup par décret et il s'agit d'un engagement de l'État en augmentant les moyens pour former les soignants en soins palliatifs,
01:59pour pourvoir l'ensemble des départements en soins palliatifs, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
02:04Nous n'avons pas besoin de loi pour avoir des soins palliatifs dans tous les départements de France par exemple.
02:09Donc moi je crois que pour développer les soins palliatifs, nous n'avons pas besoin d'attendre de légiférer en la matière.
02:15Il faut nous y attaquer dès aujourd'hui.
02:18S'agissant de l'aide active à mourir, moi je considère qu'il faut absolument légiférer, quitte à ce que le Parlement rejette.
02:25Mais vous connaissez l'Assemblée, vous pensez qu'il y a une majorité aujourd'hui ?
02:27Moi je pense qu'il y a une majorité pour, mais c'est une conviction personnelle.
02:31Yael Braun-Pivet sur France 5, ce soir, Gilles Boutin, qui a raison, qui a tort ?
02:36C'est une question de société.
02:38Là où on peut saluer une habileté politique, c'est celle de François Bayrou.
02:45Parce qu'en divisant la question en deux, c'est sûr qu'en termes de communication, ça met beaucoup plus mal à l'aise.
02:52On va dire que ça passe beaucoup moins bien de légiférer sur un texte qui parle uniquement d'aide à mourir,
02:56que d'un texte qui accompagne les derniers jours et qui, dans ses paramètres, comporte l'aide à mourir.
03:07On sait que François Bayrou est opposé à l'aide à mourir.
03:11Donc sa démarche, il ne la veut pas frontale, c'est une façon, l'espère-t-il, d'enterrer le deuxième texte.
03:20Et donc derrière, ça questionne toujours cet équilibre entre droite et gauche, progressisme, conservatisme,
03:28teinté de catholicisme, puisque François Bayrou est croyant.
03:33Je pense aussi qu'il y a un autre débat plus profond, qui est moins facile à aborder frontalement,
03:41personne ne peut le dire, mais je pense que beaucoup de personnes dites conservatrices qui sont opposées à un tel texte
03:46ne sont pas nécessairement opposées à la fin de vie, à l'euthanasie.
03:50C'est-à-dire que, je cite Éric Deschavannes, philosophe qui est spécialiste de ces questions,
03:54qui dit qu'il faut que l'euthanasie reste une transgression.
03:56La question étant celle, que veut-on comme projet de société ?
03:59Est-ce qu'on veut une société qui aide uniquement à se sentir mieux,
04:03ou alors est-ce qu'on veut une société qui fait mourir, quand bien même il y a de bons sentiments ?
04:08Alors derrière, il y a cette question de la transgression et de l'aide à mourir qui n'est pas as accompagnée,
04:14qui n'est pas as officielle, et beaucoup de personnalités ont témoigné d'ailleurs,
04:16sur le fait qu'elles ont aidé à un moment donné un proche à partir.
04:20Mais c'est ces questions qui ne sont pas tranchées, qui sont difficiles à trancher,
04:23et face à laquelle François Bayrou tente de trouver une échappatoire,
04:26on verra bien si, comme sur les retraites, face aux socialistes, il réussit à trouver une porte de sortie.
04:34Jean-Michel Salvatore, sur cette question.
04:36Moi, je pense que c'est de la politique.
04:39Et là, Bayrou fait de la politique.
04:41Il a beaucoup cédé aux partis socialistes, pour avoir cet accord de non-censure.
04:47Il leur a cédé sur énormément de choses, sur les retraites, etc.
04:50Donc là, il faut quand même qu'il fasse un geste en direction de la droite.
04:54Parce qu'on sait bien que les députés républicains ne sont pas très acquis à l'idée de voter cette loi sur l'aide à mourir.
05:06Et donc, il coupe la poire en deux, en boncentriste,
05:11en se disant que finalement, il va y avoir une loi qui va être assez facile à faire adopter,
05:15ça sera celle sur les soins palliatifs, parce que c'est vrai qu'il y a un consensus sur ces questions-là.
05:21Et puis, sur l'aide à mourir, il la met à part, en se disant que chacun se prononcera en conscience,
05:28et que si c'est voté, il n'y pourra rien, et si ce n'est pas voté, il n'y pourra rien non plus.
05:34Donc, pour vous, il n'a aucune conviction personnelle ?
05:36Si, alors sa conviction, c'est plutôt qu'il est contre,
05:38mais je pense que lui, sa logique aujourd'hui, ça n'est pas d'affirmer des convictions personnelles,
05:43on l'a bien vu sur la dette, lui, son sujet, c'est de durer.
05:47Donc, c'est quand même ça le sujet, et ce que je trouve affolant,
05:52c'est la réaction de la Présidente de l'Assemblée Nationale.
05:56Quand on voit le désordre politique dans lequel on est,
06:00c'est quand même assez étonnant de voir la Présidente de l'Assemblée Nationale,
06:04qui est quand même la troisième ou quatrième personnage de l'État,
06:07mettre une telle zizanie dans ce débat.
06:11Elle ne l'interroge pas, elle donne juste son avis.
06:13Oui, elle donne son avis.
06:14Elle est interrogée par un journaliste qui lui pose des questions,
06:17on l'a tous reconnu, bon voilà, après c'est...
06:19Je trouve qu'elle le dit avec une véhémence,
06:22qui à mon avis, n'aide pas, c'est-à-dire que là,
06:26elle met de l'huile sur le feu.
06:27Elle devrait le faire.
06:28Non, mais enfin, il y a moyen et moyen, il y a toujours façon de répondre.
06:31Là, je trouve qu'elle met vraiment de l'huile sur le feu,
06:34et qu'elle met un peu en difficulté Bayrou,
06:36moi je trouve que de son point de vue,
06:37elle devrait plutôt essayer de calmer un petit peu les choses.
06:42Elle est Présidente de l'Assemblée,
06:44et quand on est Président de l'Assemblée,
06:45on a une obligation non pas de...
06:48Pas de réserve.
06:49Pas de réserve, mais de retenue.
06:50C'est vrai qu'on sent sa sincérité qui s'exprime,
06:52et puis depuis le début,
06:53elle a exprimé des inquiétudes sur le devenir de...

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