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La ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, et sa ministre déléguée en charge du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, ont avancé des pistes pour participer au financement de la Sécurité sociale: sept heures de travail supplémentaires par an non rémunérées pour les actifs et la contribution des retraités "qui peuvent se le permettre". Des propositions qui ne sont "à ce stade" pas "la position officielle du gouvernement", d'après la porte-parole Sophie Primas.

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Transcription
00:00Moi je trouve que c'est toujours désagréable d'abord de changer les règles du jeu en fin de partie.
00:05Une fois que vous êtes retraité, vous avez travaillé toute votre vie avec des règles,
00:08et puis vous êtes à la retraite, vous ne pouvez plus travailler davantage,
00:11vous ne pouvez pas reprendre la partie en cours de route,
00:14et on vous dit finalement vous deviez gagner tant, vous allez être taxé davantage.
00:17Donc je trouve que c'est tout à fait déloyal et c'est valable ce que je dis
00:21pour les chefs d'entreprise, pour les associations, pour tous les acteurs économiques français,
00:25il faut arrêter, il faut de la stabilité dans les règles.
00:28A chaque fois qu'on touche à quelque chose, on déstabilise l'édifice.
00:31Oui mais là on a besoin d'argent, il faut quand même reconnaisser qu'aujourd'hui
00:33ce sont les salariés qui contribuent plus que les retraités à l'information nationale.
00:36Moi je veux bien qu'on dise qu'il y aurait les gentils salariés et les méchants retraités,
00:39c'est bizarre, ce jeu où tout le monde a envie de devenir méchant le plus rapidement possible,
00:43d'être à la retraite le plus rapidement possible.
00:44Donc il faut arrêter d'opposer les français les uns aux autres,
00:48il y a des règles du jeu, les français ils ont cotisé,
00:50ils ont payé les retraites de leurs aînés, maintenant c'est à leur tour d'être à la retraite.
00:53Le syndicat ne soutiendra pas cette mesure si elle était retenue.
00:55Et surtout pourquoi ? Parce qu'on est tous le riche de quelqu'un d'autre dans ce pays.
00:58Donc avant on nous disait qu'on était riches à 3 000 euros, à 4 000 euros,
01:01maintenant on va nous dire que c'est 2 000 euros.
01:03Mon collègue socialiste qu'on vient d'entendre, pour lui c'est 8 000.
01:07Bon, il faut arrêter toutes ces fourchettes.
01:09Et les secteurs travaillés gratuitement ? Parce que ça vient du Sénat, ce sont vos amis.
01:13Moi je ferais une différence entre cette mesure, la première et la seconde.
01:16Pourquoi ? Parce que dans notre pays on a un problème avec le travail.
01:19On est ceux qui, dans le monde occidental, en Europe en particulier,
01:22travaillons le moins, le moins dans la semaine, le moins dans l'année, le moins dans la vie.
01:27Donc je ne dis pas qu'il faut les faire travailler gratuitement,
01:29mais en revanche, le fait de travailler davantage, déjà ça va dans la bonne direction.
01:33Et je pense que 7 heures par an, ce n'est pas à la maille.
01:36Ça serait plutôt... Ben oui, bien sûr.
01:38Enfin pardon, c'est quand même une drôle idée.
01:40Vous êtes élu d'une famille où Nicolas Sarkozy disait...
01:43Travaillez plus pour gagner plus.
01:45Donc là, on va travailler plus et gagner pour rien.
01:49C'est ce que je vous dis, ce n'est pas forcément gratuitement,
01:52mais je pense qu'il faut distinguer dans la mesure l'idée de travailler davantage,
01:55parce que quand on travaille davantage, même si on est payé...
01:57Il faut payer.
01:58Oui, mais d'accord, mais je pense que c'est quand même une idée qu'il faut regarder de près.
02:01Et d'ailleurs, déjà dans le programme de François Fillon,
02:03il y avait déjà cette idée, notamment pour la fonction publique territoriale,
02:06de pouvoir passer éventuellement à 39 heures, payer 37,
02:09c'est-à-dire de dire...
02:10Ce n'est pas proposé.
02:11Je travaille plus, mais une partie c'est pour moi, une partie c'est pour mon pays.
02:14Ah bon ?
02:15Oui, mais attendez, il faut que tout le monde...
02:16Donc travailler 39 heures, payer 37 ?
02:18Mais pourquoi pas ?
02:19Vous voulez mettre des millions de fonctionnaires dans la rue ?
02:21C'est pour ça qu'il faut que tout le monde comprenne qu'on est dans une situation dramatique
02:24et qu'on dépense au détriment de nos enfants et de nos petits-enfants l'argent qu'on n'a pas aujourd'hui.
02:29Non, mais monsieur le député, pardon, mais les Français travaillent six mois dans l'année pour l'État.
02:33Oui, mais c'est pour ça qu'il faut arrêter.
02:35C'est vers mi-juin qu'on commence à travailler pour nous,
02:37parce qu'on paye tellement d'impôts, de taxes, de TVA,
02:40que vous votez à l'Assemblée nationale, et vous nous dites que ce n'est pas suffisant.
02:43Nous, on ne les vote pas. Nous, ce n'est pas nous qui votons.
02:45Quand j'entends mon collègue socialiste...
02:48D'abord, je fais partie d'une génération qui n'a jamais été au pouvoir.
02:51Vos aînés ?
02:52Oui, peut-être, mais il y a des choses qui se sont passées depuis.
02:54Ça fait douze ans qu'on n'avait pas eu un seul d'entre nous dans un ministère.
02:58Il s'est quand même passé beaucoup d'eau.
03:00Vous reconnaissez qu'Emmanuel Macron n'était plus au pouvoir des impôts
03:02depuis que vous êtes en découvrement ?
03:08Si la France n'était pas le champion du monde des impôts,
03:10si les impôts avaient baissé durant ces dernières années,
03:13on ne serait peut-être pas là.
03:14Parce que si l'augmentation des impôts, c'est un gage de bonne gestion
03:16qui nous permettait d'obtenir des résultats sur les bénéfices,
03:19j'observe que le taux de trélèvement obligatoire dans notre pays,
03:23il est toujours aussi élevé.
03:24On est toujours les champions du monde.
03:25Vous ne proposez pas de le baisser ?
03:26On est toujours les champions du monde.
03:27Mais si, bien sûr.
03:28Moi, ce que je propose, et j'ai même fait une tribune là-dessus,
03:30c'est de baisser encore davantage la dépense publique
03:32pour pouvoir baisser déjà un peu les impôts et aller dans la bonne direction.

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