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00:00C'est une nouvelle année sans Cécile. Sa situation reste absolument bloquée, de même que celle de Jacques, et ils sont de plus en plus désespérés.
00:08Ils commencent vraiment à douter de pouvoir revenir un jour. Donc c'est de plus en plus difficile, et c'est difficile de tenir sur la longueur.
00:17— Il y a des otages... Une otage italienne qui a été libérée après 2 semaines ou 3 semaines, je sais plus, de détention.
00:24une autre otage allemande qui a été libérée. Comment vous expliquez que les autres pays y arrivent et pas nous ?
00:30— C'est la grande question. On sait que c'est des cas parfois différents. On sait que dans le cas de l'otage italienne,
00:38il y a eu un échange de prisonniers. Donc effectivement, quand c'est aussi transparent, bon, c'est plus évident.
00:44Dans notre cas, on ne sait pas du tout ce que les autorités iraniennes veulent. Et c'est vrai que c'est un énorme soulagement
00:52de voir que les otages sont libérés. Nous, ça nous fait aussi du bien, parce que ça nous rappelle que c'est possible et qu'ils finissent
00:59par revenir, même après 4 ans, comme c'était le cas de l'otage allemande, notamment. Mais c'est vrai que là, c'est long pour nous.
01:07On n'a toujours aucune perspective. Et c'est très difficile.
01:11— Aujourd'hui, quelles nouvelles vous avez sur l'état de santé de votre sœur ? Au début du mois, avec la nouvelle de la paix,
01:17l'anarchiste Mohamedi s'est dit très inquiète. Il disait que... Je crois que c'était des nouvelles indirectes.
01:24Il disait qu'elle était plutôt affaiblie. Vous, qu'est-ce qui vous parvient ?
01:28— Alors c'est très difficile d'avoir des informations fiables sur l'état de santé de Cécile, parce que tout simplement,
01:33les seuls contacts qu'elle peut avoir avec l'extérieur, ce sont des contacts très rares, très aléatoires qu'elle a avec nous.
01:39Donc c'est des visios WhatsApp d'environ 5 minutes qui se déroulent sous très haute surveillance.
01:44Elle ne peut pas s'exprimer librement sur son état de santé et ses conditions de détention.
01:50Mais par contre, on sent, quand on lit entre les lignes, que son désespoir est de plus en plus grand.
01:54On connaît certains éléments de ses conditions de détention. On sait que dans de telles conditions et sur une telle durée,
02:01c'est impossible de rester en bonne santé, que ce soit la santé physique comme la santé psychologique.
02:06Elle est enfermée dans une cellule avec la lumière allumée 24 heures sur 24. Elle n'a pas de fenêtre.
02:11Elle est surveillée 24 heures sur 24. Elle ne peut en sortir que 3 fois par semaine pendant des sorties très courtes,
02:16de 20 à 30 minutes dans une cour. Elle dort à même le sol. Elle fait tout par terre. Elle n'a pas de quoi écrire.
02:22Elle ne reçoit pas nos livres. Donc c'est vraiment des conditions extrêmes qui nous font craindre vraiment le pire pour sa santé.
02:30— Vous parliez des déclarations du ministre. Est-ce que l'État vous tient régulièrement informés des négociations,
02:36des tractations, ou vous avez l'impression d'être laissé dans le flou sur ça ?
02:40— Alors nous, on est pris en charge par le centre de crise et de soutien du Quai d'Orsay.
02:43On rencontre l'ambassadeur de France Nicolas Roche, l'ambassadeur de France en Iran Nicolas Roche,
02:48tous les 3-4 mois quand il est passage en France. Donc on a des informations sur ce qui est fait
02:54pour améliorer leurs conditions de détention, obtenir des visites consulaires et ce genre de choses.
02:58Par contre, en ce qui concerne d'éventuelles tractations, ils nous ont toujours été très clairs avec nous.
03:03On ne serait jamais informés de ce qui peut se passer pour récupérer nos proches.
03:08— Je crois que demain, le Parlement européen débat d'une résolution pour demander la libération des otages.
03:13Est-ce que vous espérez qu'une initiative européenne, ça puisse faire bouger les lignes ?
03:18— Absolument. Il y a une quinzaine d'otages européens actuellement en Iran. Et nous, on est persuadés
03:25qu'une plus grande coopération entre les États membres sur la question des otages en Iran serait bienvenue
03:32et nécessaire vu l'urgence de la situation de nos 3 otages notamment, donc Cécile Koller, Jacques Paris et Olivier Grandon.