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00:00Cependant, on va faire le point sur l'économie en Isère.
00:03Dans l'écho d'ici ce matin, nous allons pousser la porte d'une librairie T.O.H.
00:06Oui, à l'occasion des Nuits de la Lecture, on va se pencher sur la santé économique des librairies,
00:11pas forcément au beau fixe, prise en tenaille entre l'inflation et le prix très encadré des livres.
00:16Bonjour Nicolas Trijassou.
00:18Bonjour.
00:19Merci d'être en ligne avec nous ce matin, dirigeant de la librairie Le Square à Grenoble.
00:23Parlons d'abord des clients, des lecteurs.
00:25On a vu pendant le Covid que les librairies étaient considérées comme des commerces essentiels.
00:30Vous aviez gagné des clients à l'époque. Est-ce qu'ils sont restés ?
00:34C'est vrai qu'il y a eu, au moment du Covid, un élan magnifique, étonnant de tous les lecteurs dans les librairies.
00:44Et oui, beaucoup sont restés, bien sûr.
00:50Qui ça ? Des jeunes ? Qui sont vos clients aujourd'hui ? Des jeunes, des moins jeunes ?
00:54Une librairie s'inscrit dans un espace, dans un quartier, donc c'est tout un quartier qui vient.
01:00Donc on a toute population.
01:03Mais il y a eu aussi, et ça c'est plus nouveau avec le pass culture,
01:08on a eu aussi beaucoup de jeunes qui sont rentrés dans les librairies et qui les découvraient presque pour la première fois,
01:15qui s'autorisaient du moins à rentrer.
01:17Et là, on a beaucoup parlé d'un effet manga, mais pas que.
01:23On a eu des jeunes qui enfin pouvaient souffrir des livres de littérature qu'ils n'osaient pas acheter,
01:30ou des beaux livres, ou même des livres de cours parce qu'ils n'avaient plus les moyens de se les acheter.
01:35Vous anticipez ma question suivante, effectivement.
01:37Quel genre littéraire fonctionne ? Vous avez évoqué les mangas, mais pas que, visiblement.
01:42Non, non, non, non.
01:45Ça, effectivement, c'est un phénomène récent.
01:48Mais non, non, il ne faut pas oublier, des fois on ne regarde pas assez,
01:55on ne regarde pas ce qui se passe autour, mais quand même la littérature tient une place en France qui est quand même étonnante.
02:02Tout s'arrête chaque année avec la rentrée littéraire, enfin, ou les prix littéraires de novembre.
02:09Donc non, non, la littérature est encore très vive.
02:11La France compte effectivement 3700 librairies indépendantes.
02:15Mais combien il y en aura-t-il à la fin de l'année ?
02:17L'inflation, la hausse des prix de l'énergie, du personnel pèsent beaucoup.
02:21Le syndicat de la librairie française a lancé cet été un vrai SOS face aux risques de faillite.
02:27Vous, comment vous le tenez ? Est-ce que vous arrivez à tenir ?
02:30Alors, oui, c'est une librairie qui va bien, mais effectivement, le secteur est sur le fil.
02:40Et le syndicat, à juste titre, attire l'attention, c'est qu'il y a un effet ciseau.
02:46C'est-à-dire que la librairie n'est pas maître de ses prix.
02:50Les prix sont fixés par les éditeurs, n'est pas maître de ses marges parce qu'elles sont fixées par les distributeurs.
02:58Et dans le même temps, les frais, les coûts augmentent avec l'inflation.
03:05Effectivement, les librairies sont parmi les commerces qui ont la marge la plus faible en France.
03:10C'est-à-dire le taux de rentabilité, oui, et au longtemps, on a eu ce privilège.
03:15Bon, depuis, je crois que les machines de chaussures ont une rentabilité encore plus faible.
03:21Et les fleuristes, également.
03:23Et les fleuristes. Mais oui, c'est en moyenne de 1%.
03:27Donc, soutenez les librairies indépendantes.
03:30Et ça commence peut-être dès maintenant avec les nuits de la lecture.
03:33Ça commence ce soir jusqu'à dimanche.
03:34Vous avez tout le programme sur nuitdelalecture.fr.
03:37Attention, nuit au pluriel.
03:39Merci beaucoup, Nicolas Trijassou, d'être intervenu ce matin dans l'écho d'ici.
03:43Belle journée.