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Madame Yaël Braun-Pivet, Présidente de l'Assemblée nationale, présente ses voeux à la presse.

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00:00:00Générique
00:00:02...
00:00:09Bonjour à tous et bienvenue sur la chaîne parlementaire.
00:00:12Nous vous retrouvons ce matin pour suivre les vœux à la presse
00:00:16de la présidente de l'Assemblée nationale,
00:00:18Yael Broun-Pivet. Merci.
00:00:20Merci. Bonjour à tous.
00:00:23Ravie de vous retrouver en ce début d'année,
00:00:26même si le mois de janvier est bien entamé.
00:00:30Je ne vais pas être très longue, parce que j'imagine
00:00:31que vous avez un certain nombre de questions à poser.
00:00:36Simplement, mais vous l'avez tous vécu,
00:00:38puisque vous suivez l'actualité politique
00:00:40avec beaucoup d'acuité.
00:00:42On a vécu une année 2024 assez folle,
00:00:46avec des événements qui n'étaient pas arrivés depuis longtemps.
00:00:51Une dissolution au mois de juin, un gouvernement qui tombe,
00:00:55ça faisait 62 ans que ça n'était pas arrivé.
00:00:59Une instabilité gouvernementale importante,
00:01:014 Premiers ministres, 140 membres de gouvernements nommés.
00:01:06Et donc, cette année a été très turbulente.
00:01:11On voit les désordres du monde qui s'accentuent,
00:01:15les dangers qui pèsent sur nos démocraties,
00:01:18avec des tentatives d'ingérence,
00:01:20de remise en cause de l'Etat de droit,
00:01:22de remise en cause de certains droits fondamentaux,
00:01:25que ce soit dans nos démocraties ou dans le monde.
00:01:29Et donc, je crois qu'en 2025,
00:01:31il faut absolument que nous ayons une action résolue,
00:01:35une action sans aucune naïveté.
00:01:37Une action, et là, moi, je suis pleinement dans mon rôle
00:01:40de stabilisation des institutions et de notre démocratie,
00:01:45qui me semble être non pas en péril,
00:01:49mais en tout cas, subir des attaques
00:01:51et avoir des fragilités
00:01:53qu'il nous faut absolument contenir.
00:01:57Et donc, moi, à la tête de cette Assemblée nationale
00:02:00plus diverse que jamais,
00:02:02je suis assez...
00:02:05En fait, je suis très concentrée sur la mission qui est la mienne.
00:02:08La mission qui est la mienne,
00:02:09c'est de faire fonctionner cette Assemblée.
00:02:12D'aucuns, en 2022, disaient que c'était impossible
00:02:15de faire fonctionner une Assemblée avec une majorité relative.
00:02:19Nous l'avons fait de 2022 à 2024,
00:02:22en menant une activité législative extrêmement importante.
00:02:26En 2024, il y a eu cette dissolution
00:02:28et cette nouvelle réélection
00:02:30avec une Assemblée encore plus fragmentée que jamais,
00:02:32un socle commun qui est extrêmement étroit.
00:02:36Et pour autant, cette Assemblée commence à fonctionner.
00:02:41Commence à fonctionner, je vois quelques frémissements.
00:02:44Nous avons adopté un certain nombre de textes,
00:02:48évidemment, d'initiatives parlementaires,
00:02:51donc des propositions de loi, des propositions de résolution.
00:02:54Hier encore, à l'Assemblée,
00:02:56nous avons examiné le PJL de Mayotte,
00:02:58qui a été adopté à une quasi-unanimité,
00:03:01moins de voix et 2 abstentions de groupe.
00:03:04Donc on arrive à trouver des voix de passage
00:03:07dans cette Assemblée fragmentée.
00:03:09J'ai réussi avec l'ensemble des présidents de groupe,
00:03:12et que je voudrais remercier,
00:03:13parce que parfois, on les voit dans l'hémicycle
00:03:17et on voit beaucoup de tiraillements et de confrontations,
00:03:20mais nous avons un dialogue extrêmement fructueux,
00:03:23que ce soit en conférence des présidents,
00:03:25que ce soit en réunion de bureau,
00:03:28ou alors, lorsque je les réunis, en plus petit format.
00:03:31Ce dialogue fructueux nous permet de faire avancer l'institution,
00:03:34nous a permis de continuer
00:03:37ce qu'on a appelé les désormais connus,
00:03:40je l'espère de vous, les semaines transpartisanes,
00:03:43où nous portons des textes qui viennent de la majorité
00:03:46et de l'opposition nativement.
00:03:48Nous avons décidé de les rénover,
00:03:51et j'ai obtenu de l'ensemble des présidents de groupe
00:03:54une unanimité sur ce point.
00:03:56Plus de transpartisans, plus souvent,
00:03:58avec des règles assouplies
00:04:00pour le fonctionnement de ces semaines transpartisanes.
00:04:03Nous avons également décidé, à l'unanimité également,
00:04:06de rénover nos semaines dites de contrôle.
00:04:09Le contrôle, vous savez, c'est une des missions fondamentales
00:04:12de l'Assemblée nationale,
00:04:13prévue à l'article 24 de la Constitution.
00:04:15On a toujours dit que l'Assemblée
00:04:17ne s'emparait pas suffisamment
00:04:19des capacités qu'elle pouvait avoir
00:04:22de contrôler l'action du gouvernement.
00:04:24Evidemment, l'action la plus visible
00:04:27pour nos concitoyens, c'est les questions au gouvernement.
00:04:29On a continué et on a décidé, pareil, collectivement,
00:04:32de continuer à avoir 2 séances de questions au gouvernement.
00:04:35Certains pouvaient se questionner
00:04:37sur la pérennité de ce système.
00:04:40On a décidé de continuer avec des séances identiques,
00:04:43et elles ont trouvé leur rythme,
00:04:45et je trouve qu'il y a pas mal d'affluences
00:04:48lors de ces séances de questions au gouvernement,
00:04:50mais nous avons décidé de renforcer les pouvoirs de contrôle
00:04:53en prévoyant des débats qui, désormais,
00:04:56se tiendront dans l'hémicycle,
00:04:58avec des rapporteurs auxquels j'ai adjoint un administrateur
00:05:02pour qu'il y ait un travail de contrôle davantage fouillé.
00:05:06De la même façon, nous avons décidé
00:05:08d'installer dans l'hémicycle les débats de contrôle
00:05:10issus du comité d'évaluation des politiques publiques
00:05:13que l'Assemblée nationale a.
00:05:15Donc des réformes qui se mettent en place tranquillement.
00:05:19Nous n'avons pas besoin de réformes,
00:05:21du règlement de l'Assemblée nationale pour ce faire
00:05:23parce que nous arrivons à une unanimité
00:05:26des présidents de groupe.
00:05:28Je voudrais vraiment le souligner parce que c'est important.
00:05:30Je crois que tout le monde a conscience qu'en ce moment,
00:05:33le Parlement a un rôle majeur à jouer.
00:05:35Il faut rééquilibrer les pouvoirs.
00:05:37Vous savez que c'est une de mes marottes.
00:05:39Avant d'être présidente de l'Assemblée nationale,
00:05:41j'avais écrit un livret
00:05:45contenant 25 propositions
00:05:47pour renforcer les pouvoirs du Parlement.
00:05:49Je pense que c'est une exigence démocratique aujourd'hui.
00:05:52Et donc moi, je suis très satisfaite
00:05:54que l'ensemble des groupes politiques
00:05:57s'associent à cette démarche de ma part
00:05:59pour justement renforcer notre pouvoir
00:06:03et nos pouvoirs de contrôle.
00:06:05S'agissant de la diplomatie parlementaire,
00:06:07vous savez qu'elle me tient particulièrement à coeur.
00:06:10En 2024, j'ai fait un certain nombre de déplacements,
00:06:13dont un 2e déplacement en Ukraine et en Moldavie notamment.
00:06:18Donc là, nous continuons cette action.
00:06:20Je reviens du Maroc.
00:06:22Nous ferons en 2025 un forum interparlementaire
00:06:25avec le Sénat au Maroc à Rabat au mois de mai, probablement.
00:06:30Il y a évidemment le franco-allemand
00:06:32qu'il faut soutenir.
00:06:33J'ai rencontré hier encore mon homologue du Bundesrat,
00:06:36enfin, l'homologue de Gérard Larcher du Bundesrat.
00:06:41Vous savez qu'en Allemagne, en ce moment,
00:06:43ils sont en campagne électorale,
00:06:45donc ce qui fait que ça met un peu en pause
00:06:47toute la coopération interparlementaire
00:06:49que nous avons avec l'Assemblée parlementaire franco-allemande.
00:06:52Mais ça n'est pas une raison pour ne pas continuer cet axe
00:06:56qui, me semble, compte tenu des changements dans le monde
00:07:00qui interviennent sous nos yeux,
00:07:02un axe qu'il nous faut renforcer et faire vivre à tout prix.
00:07:08Je pense que je vais pas aller beaucoup plus loin
00:07:12pour pouvoir répondre à vos questions.
00:07:13Vous dire simplement que, comme vous le savez,
00:07:16moi, j'ai des exigences fortes de prévisibilité des travaux
00:07:19de l'Assemblée nationale
00:07:21qui ne sont pas encore complètement satisfaites,
00:07:23et c'est une litotte.
00:07:26Mais je pense en tout cas qu'il est extrêmement important
00:07:28qu'on ait de la visibilité.
00:07:30On a de l'instabilité gouvernementale.
00:07:32J'espère et je ferai tout
00:07:33pour que cette instabilité gouvernementale
00:07:36soit maintenant derrière nous
00:07:38et que nous puissions avancer dans l'intérêt des Français.
00:07:41Mais en tout cas, nous avons besoin
00:07:43d'avoir un programme de travail à 6 mois, à 1 an
00:07:46pour que le Parlement puisse préparer les textes,
00:07:49préparer les réformes et puisse avancer.
00:07:52Et donc, ça fait partie des éléments
00:07:54que j'ai demandés au Premier ministre avec insistance
00:07:58et au ministre en charge des Relations avec le Parlement.
00:08:02Dernier petit point sur un texte qui m'importe beaucoup,
00:08:04c'est la PPL qui concerne le consentement
00:08:08par rapport au viol.
00:08:09Comme vous le savez, il y a un texte
00:08:11qui est transpartisan là aussi
00:08:14et qui a été déposé par Marie-Charlotte Garin
00:08:16et Véronique Ruyauton,
00:08:17la présidente de la Délégation aux droits des femmes.
00:08:20Ce texte, il est important.
00:08:21On ne peut pas dire qu'il fait suite au procès de Mazan,
00:08:24mais en tout cas, il s'inscrit dans cette logique-là
00:08:27qui est de mieux travailler sur la définition pénale du viol
00:08:31pour permettre davantage de poursuites.
00:08:34Et donc, cette proposition de loi a été déposée.
00:08:37Je vais saisir dans les quelques jours qui viennent
00:08:39le Conseil d'Etat pour avoir son avis éclairé sur le sujet.
00:08:42Et j'espère que nous pourrons inscrire
00:08:44cette proposition de loi fin mars, début avril
00:08:47dans une semaine transpartisane.
00:08:50Je crois que c'est un texte qui est attendu
00:08:52et qui est important.
00:08:54Voilà. Je m'arrête là
00:08:55et je suis évidemment à votre disposition.
00:08:59Madame.
00:09:01Bonjour.
00:09:02Victoria Coussa de France Info.
00:09:04Les journalistes de France Information
00:09:06suggèrent parler de...
00:09:08Excusez-moi.
00:09:09Oui, je l'ai fait, mais je le refais.
00:09:11Victoria Coussa de France Info.
00:09:13Un autre texte que vous défendez, c'est la PPL fin de vie.
00:09:18Le Premier ministre suggère de couper le texte en deux.
00:09:21Vous, vous voulez défendre cette PPL
00:09:23dans son entièreté en un seul texte.
00:09:25Que pouvez-vous faire aujourd'hui ?
00:09:28Dire ce que je pense, et je pense que c'est pas mal.
00:09:33Écoutez, sur ce texte, comme moi, je l'ai toujours dit,
00:09:38je suis favorable à ce qu'on ouvre une aide active à mourir
00:09:42et je souhaite que le Parlement puisse débattre de cette question.
00:09:45La Convention citoyenne l'a fait de façon très large
00:09:49à adopter des conclusions qui étaient favorables
00:09:52à la création de ce nouveau droit.
00:09:54Le Conseil de l'ordre des médecins aussi,
00:09:57le CCNE aussi.
00:09:59Tout un processus de travail a été réalisé
00:10:03dans les années qui précèdent
00:10:05et il devait aboutir, évidemment, à l'ouverture de ce nouveau droit
00:10:10dans une loi soumise au Parlement.
00:10:11C'est ce qui avait été fait dans une loi unique
00:10:14et portée par les gouvernements précédents.
00:10:18Et moi, je voudrais saluer à cet égard
00:10:20tout le travail qu'avait fait Agnès Firmin-Lebaudot
00:10:23de préparation extrêmement minutieuse de ce texte,
00:10:26puis endossé par Catherine Vautrin.
00:10:28Et le choix avait été fait à l'époque de porter un seul texte.
00:10:32C'était le choix également de la Convention citoyenne
00:10:35comprenant qu'il s'agit d'un sujet unique.
00:10:38Le sujet, c'est la fin de vie.
00:10:39Et le sujet de la fin de vie,
00:10:42il touche évidemment les soins palliatifs
00:10:44et une aide active à mourir
00:10:46et je ne pense pas qu'on puisse dissocier les deux.
00:10:48Donc moi, je suis toujours très favorable à un seul texte.
00:10:52Saut d'autant plus que la partie soins palliatifs,
00:10:56finalement, ne comporte que très peu de dispositions
00:10:59réellement législatives.
00:11:01En fait, le gouvernement a annoncé un plan décennal
00:11:05sur le sujet, comprenant une trentaine de mesures,
00:11:09un investissement sur 10 ans d'un milliard d'euros,
00:11:11parce que pour ouvrir des lits partout en France,
00:11:15pour mieux former les soignants, etc.,
00:11:17évidemment que nous n'avons pas besoin de loi.
00:11:19Donc moi, déjà, j'invite le gouvernement
00:11:21à mettre en oeuvre pleinement ce plan
00:11:24qui ne l'est pas encore parfaitement.
00:11:27Il y a notamment 2 observatoires qui doivent être créés,
00:11:30qui ne sont toujours pas mis en place.
00:11:32Et ça, ce sont des mesures réglementaires.
00:11:35Je pense que c'est urgent,
00:11:36parce qu'il faut accompagner nos compatriotes
00:11:38lors de leur fin de vie
00:11:39et il faut que l'on puisse rendre accessibles partout
00:11:42les soins palliatifs.
00:11:44Cela étant dit, moi, je veux que nous avancions rapidement.
00:11:48Pourquoi ? Parce que c'est un texte
00:11:50qui fera l'objet d'une procédure qu'on appelle ordinaire,
00:11:54c'est-à-dire qui nécessitera une double navette
00:11:57de lecture dans chaque chambre
00:11:59avant une commission mixte paritaire
00:12:01qui, je ne sais pas si elle sera conclusive ou pas,
00:12:03et qui va...
00:12:05C'est un texte dont l'examen, si on veut le faire correctement,
00:12:08en prenant notre temps, va prendre à peu près 2 ans.
00:12:12Nous sommes fin janvier 2025.
00:12:15Si nous ne commençons pas l'examen de ce texte rapidement,
00:12:19nous ne pourrons pas le terminer avant la fin du quinquennat.
00:12:22C'est aussi simple que ça.
00:12:23Et donc, si l'on souhaite scinder le texte,
00:12:26eh bien, en fait, on met en péril ce calendrier.
00:12:28Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas de texte aujourd'hui.
00:12:31Je n'ai pas de texte.
00:12:33Moi, aujourd'hui, je n'ai qu'un texte,
00:12:34qui est la proposition de loi Falorni,
00:12:36qui est déposée, qui est co-signée par 235 parlementaires
00:12:40et qui peut être examinée
00:12:42à n'importe quel moment à l'Assemblée nationale.
00:12:45Si l'on veut scinder le texte,
00:12:47ça veut dire qu'il faut redéposer 2 textes,
00:12:492 projets de loi ou 2 propositions de loi.
00:12:52Comme nous sommes en procédure ordinaire,
00:12:54eh bien, il faudra attendre
00:12:56les délais de 6 semaines pour leur inscription.
00:12:59Si ce sont des projets de loi,
00:13:00il faudra recommencer les procédures,
00:13:02peut-être de consultation,
00:13:03mais en tout cas, certainement la consultation
00:13:05du Conseil d'Etat,
00:13:06repassage en Conseil des ministres, etc.
00:13:08Et donc, c'est la meilleure façon de perdre encore,
00:13:12allez, un trimestre.
00:13:14Et vous voyez que si l'on veut tenir un calendrier
00:13:16pour terminer avant la fin du quinquennat,
00:13:19c'est très compliqué.
00:13:21Et donc, moi, ce que je dis,
00:13:22c'est qu'il faut respecter le débat parlementaire,
00:13:25respecter les engagements qui ont été pris
00:13:28par les autres gouvernements.
00:13:29Et le gouvernement précédent s'était engagé
00:13:31pour inscrire un seul texte, une proposition de loi
00:13:35à partir du 3 février,
00:13:37en donnant 2 semaines de temps gouvernemental.
00:13:40Donc, moi, je ne peux pas,
00:13:42en tant que présidente de l'Assemblée nationale,
00:13:44considérer qu'on remet à chaque fois les compteurs à zéro
00:13:48sur ce type de sujet comme sur d'autres.
00:13:50Et donc, moi, je pense qu'il faut tenir les engagements
00:13:53vis-à-vis des Français qui ont travaillé
00:13:56sur une convention citoyenne,
00:13:58vis-à-vis de l'ensemble des organismes
00:14:00qui se sont prononcés sur la question
00:14:02et vis-à-vis des parlementaires
00:14:03qui avaient commencé leur délibération.
00:14:06Donc, poursuivons le processus tel qu'il était engagé
00:14:09et reprenons le débat là où il en était.
00:14:13Et donc, c'est la proposition de loi d'Olivier Falorni.
00:14:15Rappelez-vous également que, procéduralement,
00:14:18de toute façon, on repartira sur l'article 1.
00:14:20Il n'est pas question de reprendre les débats
00:14:22à l'article 6 ou à l'article 7.
00:14:24On reprendra les débats depuis le début.
00:14:25Donc, tout le monde pourra s'exprimer,
00:14:27mais je crois qu'il s'agit vraiment d'un respect
00:14:30que l'on doit à nos compatriotes.
00:14:34J'ai été un peu longue, mais au moins,
00:14:35je crois que j'ai été exhaustive sur le sujet.
00:14:38Ah non ?
00:14:40Toujours l'être un peu plus jannie qu'ennemie
00:14:42pour France Info TV.
00:14:43Juste, vous n'êtes pas dans la tête de François Bayrou,
00:14:46je le sais bien, mais pourquoi est-ce que François Bayrou
00:14:49choisit ce procédé, on va dire, de 2 textes ?
00:14:52Est-ce que, pour vous, c'est justement
00:14:54pour ne pas avoir à traiter, pendant la législature,
00:14:58du texte de fond, on va dire ?
00:15:00Et 2e petite question, certains vous font le procès,
00:15:04la critique d'être sortis de vos fonctions
00:15:06de président, d'arbitre, en prenant position
00:15:09sur un texte aussi, sur quel que soit le texte d'ailleurs,
00:15:12mais enfin, un texte aussi important que celui-là.
00:15:15Écoutez, sur le 1er point,
00:15:17votre réponse était dans la question,
00:15:20je ne suis pas dans la tête de François Bayrou,
00:15:22mais en tout cas, moi, j'exprime une opinion
00:15:25qui est différente de la sienne.
00:15:27Ce qui est sûr, c'est que je ne saurais absolument pas
00:15:29de mon rôle, au contraire, je défends le Parlement,
00:15:31je défends l'Assemblée nationale,
00:15:34et quelle femme politique je serais
00:15:36si je ne défendais pas les convictions
00:15:37qui sont les miennes depuis des années ?
00:15:39Je crois que les Français en ont assez,
00:15:41des hommes et des femmes politiques,
00:15:43soit qui changent d'avis comme de chemise,
00:15:46soit qui, en fonction des moments politiques,
00:15:50aussi, empruntent des chemins sinueux.
00:15:53Moi, j'ai un chemin, il est très droit,
00:15:55j'ai un cap, il est très fixé,
00:15:57et sur ce sujet de la fin de vie, je n'ai jamais dévié,
00:16:00et c'est un sujet que j'ai embrassé
00:16:02avant d'être présidente de l'Assemblée nationale.
00:16:04J'ai une conviction, je la porte,
00:16:06et je défends l'Assemblée nationale.
00:16:08Le débat avait commencé à l'Assemblée nationale,
00:16:11il a été entourompu par la dissolution,
00:16:13il faut le reprendre,
00:16:15et ça, c'est la défense stricte du Parlement.
00:16:25Bonjour, madame la présidente.
00:16:26Ludovic Faux pour la chaîne parlementaire
00:16:28et l'Association des journalistes parlementaires.
00:16:30Une question encore sur ce sujet.
00:16:33Si le gouvernement persistait dans sa volonté
00:16:36de scinder ce texte en deux,
00:16:37est-ce que vous remettriez sur la table
00:16:40l'idée d'inscrire la proposition de loi d'Olivier Falorni,
00:16:44qui a été signée par plus de 200 députés,
00:16:46à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale,
00:16:47sur une semaine de l'Assemblée ?
00:16:49Ce qui n'est pas évident, puisque vous avez peu de temps
00:16:51d'initiative et beaucoup de textes à examiner,
00:16:54mais est-ce que, compte tenu de l'enjeu sur ce texte-là,
00:16:57vous seriez favorable à cette idée ?
00:17:00En fait, vous mettez le doigt dessus, le problème,
00:17:02et c'est pas un dysfonctionnement,
00:17:05mais, en tout cas, nous fonctionnons ainsi
00:17:07qu'au Parlement en France,
00:17:10nous n'avons que peu de capacités de fixer notre ordre du jour,
00:17:13puisque 15 jours par mois sont attribués au gouvernement,
00:17:18et que nous, nous n'avons qu'une semaine d'ordre du jour par mois,
00:17:20puisque l'autre est réservée à une semaine de contrôle.
00:17:23Donc, en fait, notre capacité à avoir du temps suffisant
00:17:28est très limitée, c'est la raison pour laquelle
00:17:30j'avais négocié avec Michel Barnier,
00:17:33qui, lui aussi, avait beaucoup d'interrogations sur ce texte
00:17:36qu'il nous donne de semaines d'ordre du jour.
00:17:40Donc, je lui avais demandé, finalement,
00:17:41de ne pas endosser ce texte,
00:17:42puisque ça n'était pas un projet de loi,
00:17:44mais une proposition de loi,
00:17:46mais simplement de nous donner 15 jours d'ordre du jour.
00:17:48C'est un peu triste que, aujourd'hui,
00:17:50dans une grande démocratie, en 2025,
00:17:52la présidente de l'Assemblée nationale
00:17:53soit condamnée à quémander du temps pour légiférer.
00:17:57Mais c'est ainsi, tant que nos institutions
00:17:59ne seront pas changées. Il y a des pays européens
00:18:01qui fixent à 100 % leur ordre du jour
00:18:03nativement par le Parlement.
00:18:05Ce n'est pas le choix qui a été fait dans la Ve République.
00:18:07Et donc, moi, je dois faire avec les règles qui sont les nôtres.
00:18:11Mais je pense qu'aujourd'hui,
00:18:13nous ne pouvons pas saucissonner ce texte,
00:18:16parce que le problème des semaines de l'Assemblée,
00:18:17c'est que c'est une par mois.
00:18:19Et donc, en fait, elles sont aussi parfois à trous
00:18:22avec des niches parlementaires, etc.
00:18:25Ce débat mérite mieux que d'avoir ce saucissonnage
00:18:29pendant des mois et des mois.
00:18:30Donc, simplement, obtenir 2 semaines
00:18:33d'ordre du jour parlementaire.
00:18:34C'est ce que nous avions demandé en 2019, d'ores et déjà,
00:18:37que nous n'avions pas obtenu.
00:18:39On y était arrivés.
00:18:42Et puis, la vie politique est ainsi faite.
00:18:45Mais nous ne renoncerons pas.
00:18:49Madame.
00:18:54Christine Clerc, Le Figaro, Midi libre,
00:18:56la revue des deux mondes.
00:18:58Je ne vous demande pas comment vous allez,
00:19:00puisque vous avez l'air d'aller très bien.
00:19:03Vous parcourez le monde,
00:19:04vous allez de conférences de presse en séance à l'Assemblée.
00:19:07Pourtant, vous nous avez révélé récemment
00:19:09que vous avez eu un cancer.
00:19:11Ça vous a valu des milliers de lettres.
00:19:14Qu'allez-vous faire cette année pour les malades du cancer
00:19:18qui n'ont pas tous la chance d'être aussi bien soignés que vous ?
00:19:23Je pense qu'il y a deux axes.
00:19:25Et c'était effectivement les axes que j'ai essayé de développer
00:19:28lorsque j'ai révélé cette maladie.
00:19:32D'une part, l'axe de la prévention.
00:19:34Nous avons la chance de vivre dans un pays
00:19:37qui organise des campagnes de dépistage national.
00:19:41C'est le cas sur le cancer du sein,
00:19:43sur le cancer colorectal, notamment,
00:19:46ou celui du col de l'utérus, pour parler des cancers féminins.
00:19:49Et malheureusement,
00:19:51ces dépistages nationaux ne sont pas suffisamment utilisés.
00:19:54Donc, le 1er message est celui que je vais continuer à porter
00:19:57tout au long de l'année et des années qui suivent,
00:19:59c'est allez vous faire dépister.
00:20:02Et ça, ce n'est pas un problème d'accès aux soins.
00:20:05C'est un dépistage national qui est organisé.
00:20:07Vous pouvez prendre rendez-vous des semaines, des mois à l'avance,
00:20:11mais il est impératif de se faire dépister.
00:20:13Beaucoup de femmes, lorsque l'on regarde les raisons
00:20:16pour lesquelles elles n'y vont pas, ont peur,
00:20:18se disent que ça va faire mal.
00:20:20Elles n'ont parfois pas envie de savoir.
00:20:22Je pense que ça, il faut vraiment lever tous ces freins.
00:20:25Il faut aller se faire dépister.
00:20:27Donc, mon 1er message, c'est celui de la prévention.
00:20:29C'est important.
00:20:31Le 2e message, c'est l'inclusion dans le monde du travail.
00:20:34On a, et j'ai rencontré beaucoup de femmes, d'hommes
00:20:38qui sont en difficulté par rapport à leur vie professionnelle,
00:20:42soit parce qu'ils le cachent, parce qu'ils ont peur
00:20:44que ça les défavorise dans l'exercice des responsabilités
00:20:48qui sont les leurs, ou alors qui n'ont pas de capacité
00:20:53et qui ne trouvent pas suffisamment d'écoute
00:20:56chez leur employeur pour pouvoir adapter leur emploi
00:21:01à la gestion qui peut être parfois difficile de la maladie.
00:21:05Et donc, moi, le 2e message,
00:21:07et je ne suis pas la seule à le porter,
00:21:08on est beaucoup à le faire,
00:21:10c'est vraiment d'avoir un monde du travail plus inclusif
00:21:13pour les personnes qui sont atteintes d'une maladie
00:21:18et d'une maladie de longue durée,
00:21:19parce qu'on sait à quel point,
00:21:21lorsque l'on a ce type de maladie,
00:21:25il est important d'avoir une activité,
00:21:27d'avoir une vie sociale, d'avoir un sens à sa vie,
00:21:30et le travail, évidemment, fait partie de cela.
00:21:32Donc, ce sera les deux combats que je pourrais mener
00:21:36pendant les semaines et les mois qui viennent sur ce sujet.
00:21:44Bonjour, Virginie Rivat, Contexte.
00:21:46Une petite question sur la proportionnelle.
00:21:48Est-ce que vous allez relancer une initiative à l'Assemblée,
00:21:51comme vous aviez fait,
00:21:52sur toute la réflexion autour des institutions ?
00:21:54Merci.
00:21:55Alors, c'est un sujet, comme vous le savez,
00:21:57qui tient profondément à coeur à notre Premier ministre.
00:22:00Il en a parlé lors de sa discussion de politique générale.
00:22:04Moi, j'avais lancé des travaux sur la proportionnelle
00:22:07avant la dissolution.
00:22:08J'avais eu des échanges avec l'ensemble
00:22:10des présidents de groupe.
00:22:11Ce qui m'était apparu assez clairement,
00:22:15c'est que beaucoup, pas tous,
00:22:17mais beaucoup étaient pour la proportionnelle,
00:22:19mais personne n'était d'accord sur quel proportionnel.
00:22:22Il me semble que ça n'a pas beaucoup évolué depuis.
00:22:26Donc, il faut réussir à faire converger tout le monde.
00:22:29Et là, finalement, ça n'est pas tant des cycles
00:22:32de consultations, etc., qu'il faut mener.
00:22:34Je pense que, vraiment, il est temps d'y aller.
00:22:36Donc, moi, j'ai commencé à revoir des présidents de groupe,
00:22:40mais je pense qu'il faut se décider sur un modèle
00:22:43et voir si nous sommes capables d'avoir une majorité.
00:22:45J'observe que les Républicains
00:22:49et un certain nombre de nos alliés sont plutôt opposés.
00:22:53C'est une des raisons pour lesquelles, aussi,
00:22:55moi, j'avais proposé un système mixte,
00:22:57à l'instar de celui qui existe au Sénat,
00:23:00mais qui, comme les autres systèmes,
00:23:01n'a pas remporté l'adhésion d'une majorité de groupes politiques.
00:23:05Donc, pour le moment, c'est un petit peu à l'arrêt,
00:23:10mais je pense, en tout cas, qu'il est important
00:23:13qu'on avance sur la proportionnelle,
00:23:14parce que c'est ça qui, je crois, permettra de signer
00:23:20un changement de culture politique dans notre pays.
00:23:23Et j'observe que, pratiquement, tous les pays qui nous entourent
00:23:27ont des modes de scrutin proportionnels
00:23:29pour désigner leurs parlementaires.
00:23:36Bonjour. Rosalie Lafarge, à France Culture.
00:23:37Il y a plusieurs sujets sur lesquels vous n'êtes pas d'accord
00:23:39avec François Bayrou. On a parlé de la fin de vie.
00:23:41Il y a le cumul des mandats, aussi.
00:23:43Quel est l'état de vos relations avec lui ?
00:23:44Est-ce que vous arrivez à discuter ?
00:23:45Est-ce que vous le sentez ouvert à la discussion ?
00:23:48Alors, l'état de nos relations est excellent.
00:23:53Et ce n'est pas parce que nous avons des désaccords
00:23:56que nous n'avons pas une bonne relation.
00:23:58Moi, je suis vraiment convaincue qu'en politique,
00:24:04il faut être fidèle aux convictions qui sont les siennes.
00:24:08Et mes positions, que ce soit sur la fin de vie,
00:24:11sur la proportionnelle, sur le cumul des mandats,
00:24:15sont connues de tous et elles sont anciennes.
00:24:18Elles sont anciennes et certaines datent du mandat précédent
00:24:21lorsque je n'étais pas présidente de l'Assemblée nationale.
00:24:23Et effectivement, mes convictions ne changent pas
00:24:26en fonction de la fonction que j'exerce, moi,
00:24:29et ni en fonction de celui qui est à Matignon ou à l'Elysée.
00:24:34J'ai des convictions et c'est le principe d'une conviction.
00:24:36Donc ça ne détermine pas la relation que j'ai
00:24:40avec François Beyroux qui est vraiment une très bonne relation.
00:24:43En tout cas, nous faisons partie de la même majorité politique
00:24:46et nous avons beaucoup en partage.
00:24:48Maintenant, nous avons, et j'assume, ces désaccords-là
00:24:51parce que sur le fond, ce ne sont pas des postures,
00:24:56c'est des désaccords de fond,
00:24:58notamment sur le non-cumul des mandats.
00:25:00Moi, je me suis engagée, vous savez, en 2017.
00:25:03Avant 2017, je ne faisais pas de politique.
00:25:05Quand je m'engage en 2017,
00:25:07c'est parce que je suis enthousiasmée
00:25:11par cette idée de renouveau démocratique.
00:25:13Et ce renouveau démocratique,
00:25:14c'est une nouvelle façon de faire de la politique,
00:25:16c'est oxygéner la vie politique,
00:25:19faire rentrer des jeunes dans la vie politique,
00:25:21faire rentrer des femmes dans la vie politique
00:25:24et se débarrasser de ces anciens barons locaux
00:25:30qui cumulaient pendant 20 ans un mandat de maire
00:25:33et un mandat de député.
00:25:34On est beaucoup, en tant que parlementaires,
00:25:36à les avoir remplacés.
00:25:39Moi, la première,
00:25:41j'ai, en gagnant les législatives en 2017,
00:25:46j'ai remplacé un cumular qui avait un fief.
00:25:51Eh bien, ça, moi, je n'en veux plus.
00:25:53Je n'en voulais pas en 2017.
00:25:55Je me suis battue contre.
00:25:56C'est pas pour, en 2025, revenir dessus.
00:26:00Ca n'aurait aucun sens.
00:26:01Et je rappelle que le cumul des mandats
00:26:03n'avait pas été supprimé par notre majorité,
00:26:05mais par la majorité précédente.
00:26:06Mais nous sommes la 1re assemblée, en 2017,
00:26:09du non-cumul des mandats.
00:26:11Mais j'ajoute à cela que moi, je suis assez favorable
00:26:14à ce qu'on revienne sur le non-cumul dans le temps.
00:26:17Parce que nous avions proposé aussi, en 2017,
00:26:20pour justement lutter contre ces baronies,
00:26:23que de limiter l'exercice de 3 mandats identiques.
00:26:27Eh bien, ce faisant,
00:26:29vous pouvez développer des parcours d'élus.
00:26:31Moi, je suis contre un maire qui est député en même temps,
00:26:35mais je suis hyper favorable à ce que nous soyons maires
00:26:38pendant 18 ans, 3 mandats, suffisamment longs.
00:26:41Puis après, vous faites 2 mandats de députés.
00:26:43Et ça fait des parcours d'élus,
00:26:46et vous faites profiter l'Assemblée nationale
00:26:47de votre expérience d'élu local.
00:26:49Mais pour autant, vous ne cumulez pas les 2.
00:26:52Et j'ajoute que le non-cumul des mandats
00:26:54a permis à beaucoup plus de femmes
00:26:55de rentrer à l'Assemblée nationale.
00:26:56C'est plus de 10 % de femmes supplémentaires
00:26:59à l'Assemblée nationale grâce au non-cumul.
00:27:02Et donc ça, je pense qu'il faut le conserver,
00:27:06parce qu'on est souvent, sur ces sujets-là, en régression
00:27:09sur la place des femmes, qu'elles soient dans le politique,
00:27:11dans le monde économique, dans le monde sportif.
00:27:14Et donc, n'accentuons pas ce mouvement de régression,
00:27:16parce qu'on le sait,
00:27:18les barons locaux qui cumulaient tout,
00:27:20c'était plutôt des hommes.
00:27:22Et c'est pour ça que je suis favorable aussi,
00:27:24pour faire encore un peu plus de place aux femmes,
00:27:26à une proposition de loi qui a été portée par Élodie,
00:27:28Jacquier Laforge, sous le précédent mandat du Modem,
00:27:31qui avait été votée à une extrêmement large majorité
00:27:34à l'Assemblée nationale,
00:27:36qui prévoyait des scrutins de listes paritaires
00:27:39pour toutes les élections dans toutes les communes,
00:27:41quel que soit le nombre de leurs habitants.
00:27:43Vous savez qu'aujourd'hui, ça ne concerne que les communes
00:27:46de plus de 1 000 habitants,
00:27:47c'est-à-dire que ça écarte 70 % des communes
00:27:50des exigences de parité de scrutins de listes.
00:27:54Le résultat, c'est quoi ?
00:27:55C'est qu'on a aujourd'hui 2 mères sur 10 qui sont des femmes.
00:27:582 mères sur 10.
00:27:59Et donc, il faut continuer à faire des lois, à légiférer.
00:28:04Et là, pour le coup, j'en ai parlé aussi à François Béroud.
00:28:07J'espère que ça ne sera pas un nouveau point de désaccord.
00:28:10En tout cas, c'est un point d'accord que j'ai
00:28:11avec Gérard Larcher, qui est favorable à ce texte
00:28:14et qui plaide pour son inscription au Sénat
00:28:16dans les semaines ou les mois qui viennent.
00:28:18À l'instar de l'Association des mères de France,
00:28:20de l'Association des mères ruraux de France,
00:28:22je pense qu'en ce moment, les planètes sont alignées
00:28:24pour cela, donc allons plutôt dans cette direction,
00:28:26plutôt que de revenir en arrière.
00:28:31Bonjour, Nicolas Domenac.
00:28:33Vous êtes félicité tout à l'heure au début de votre propos
00:28:37des frémissements d'action pour la majorité relative.
00:28:42Alors, quand on discute avec les élèves et leurs professeurs
00:28:46qui sont accueillis en nombre d'ailleurs assez important,
00:28:49ils sont vraiment enthousiastes de l'accueil
00:28:51qu'il aurait réservé.
00:28:53Les guides, tout ça, le lieu.
00:28:55Mais alors, comme me le disait un de ses professeurs,
00:28:59il va me falloir au moins 15 jours pour leur faire comprendre
00:29:01que le bazar auquel ils ont assisté,
00:29:03ce n'est pas ça, l'exemple.
00:29:05Est-ce que vous avez l'impression que, quand même,
00:29:07la conscience de ce que cette professeure appelle un bazar
00:29:11est suffisamment partagée ?
00:29:12Est-ce que vous pensez avoir la possibilité
00:29:14de prendre des mesures pour remédier à ça ou pas ?
00:29:19Alors, déjà, je suis contente que vous ayez noté
00:29:21qu'il y avait beaucoup de jeunes qui visitaient
00:29:23l'Assemblée nationale.
00:29:24C'est vraiment un axe de la politique
00:29:25que je me menais d'ouverture de l'Assemblée nationale
00:29:27et on a quasiment doublé le nombre de visiteurs à l'Assemblée
00:29:31et on a ouvert, par exemple, le concours du Parlement des enfants
00:29:35aux classes de collège, ce qui n'existait pas ailleurs.
00:29:37Donc, il y a une vraie volonté de ma part
00:29:40de faire en sorte que cette Assemblée
00:29:42soit de plus en plus ouverte aux citoyens
00:29:44pour qu'ils se réapproprient leur démocratie
00:29:47et qu'ils fassent à nouveau confiance aux institutions.
00:29:50Après, j'aurais un bémol.
00:29:52Si ces jeunes assistent aux séances,
00:29:56ils n'assistent pas toujours à des séances avec,
00:29:58comme vous dites, je reprends vos mots, du bazar.
00:30:00C'est pas vrai.
00:30:02Vous regardez les débats que moi, j'ai présidés lundi
00:30:06sur le projet de loi d'urgence de Mayotte.
00:30:10Je sais pas si vous l'avez suivi,
00:30:11mais moi, j'ai présidé des débats extrêmement apaisés
00:30:15où chacun des articles a été voté à l'unanimité.
00:30:17Donc, oui, il y a des moments de tension et très agités
00:30:22et beaucoup les questions au gouvernement.
00:30:24Et c'est vrai que c'est ce que regarde le plus le public.
00:30:28Les textes qui sont emblématiques
00:30:30et qui font l'objet d'une forte contestation,
00:30:32mais le reste du temps, l'Assemblée nationale
00:30:35est plutôt apaisée et arrive à avoir des débats sereins.
00:30:39Moi, j'ai toujours...
00:30:41C'est ce que j'explique toujours aux élèves,
00:30:42c'est que c'est comme une partie émergée de l'iceberg.
00:30:45En fait, l'agitation qui est très dure,
00:30:49c'est la partie émergée.
00:30:50Il faut regarder ce qu'il y a en dessous.
00:30:51Et je vous remercie aussi de pouvoir le montrer.
00:30:55Après, vous savez, la radicalité,
00:30:57elle a toujours existé à l'Assemblée nationale.
00:31:00Et c'est le propre d'une démocratie.
00:31:03Il n'y a que dans les dictatures où vous avez une assemblée
00:31:05où personne ne dit un mot plus haut que l'autre,
00:31:09où 100 % de l'assistance
00:31:12écoute religieusement l'orateur qui s'exprime.
00:31:18Nous sommes dans une démocratie, elle est vivante.
00:31:20Et certains groupes politiques dans cette assemblée
00:31:22ont choisi de porter de façon radicale des idées radicales.
00:31:25Eh bien, c'est leur droit. C'est leur droit.
00:31:28Et mon rôle, justement, de présidente
00:31:29de l'Assemblée nationale,
00:31:31c'est de leur permettre de le faire
00:31:32dans le respect de nos règles.
00:31:34Et lorsque ces règles ne sont pas respectées,
00:31:38eh bien, nous avons un règlement
00:31:39qui permet de sanctionner les débordements.
00:31:42Et nous avons à nouveau prononcé un certain nombre de sanctions
00:31:47depuis le début de cette législature.
00:31:56Ma question va un peu dans le même sens.
00:31:58Comment expliquez-vous que les présidents,
00:32:00présidentes de séances,
00:32:01n'arrivent plus à imposer le silence ?
00:32:03Déjà, il y en a tout le temps, comme vous le dites,
00:32:05c'est le propre de la démocratie,
00:32:06mais là, les orateurs, souvent, ne sont pas entendus.
00:32:09Peut-être qu'à la télévision, ça se voit moins,
00:32:11mais quand on est dans l'hémicycle, on n'entend plus rien
00:32:13et il semble qu'il y a une marge de manoeuvre
00:32:16pour améliorer le calme et le silence.
00:32:19Alors, une marge de manoeuvre, oui,
00:32:23mais déjà, il faut bien voir que cet hémicycle
00:32:26est un hémicycle indépendamment des gens qui y siègent,
00:32:30bruyant.
00:32:31Il a été construit pour une époque
00:32:33où il n'y avait pas de sonorisation,
00:32:35donc il a été construit pour qu'un orateur
00:32:37qui s'exprime sans micro puisse être entendu
00:32:40de l'ensemble de l'assistance.
00:32:42Et lorsque vous vous exprimez dans l'hémicycle sans micro,
00:32:44vous voyez que votre voix porte beaucoup.
00:32:46Donc, c'est vrai que c'est un hémicycle qui, par nature,
00:32:49lorsqu'il y a du brouhaha, est extrêmement sonore.
00:32:53Je veux dire, ce brouhaha est un peu amplifié par les lieux.
00:32:57Moi, j'ai été au Parlement européen,
00:32:59j'ai été scotché par le calme,
00:33:03mais parce que les députés sont plus éloignés les uns des autres.
00:33:07Regardez comme nous, on est un peu collés
00:33:10et donc, on peut parler à ses voisins,
00:33:12devant, derrière, sur le côté, le bruit porte,
00:33:15alors que dans les hémicycles modernes,
00:33:17il y a des matériaux qui sont faits pour absorber le bruit.
00:33:20Donc ça, moi, je crois que c'est assez frappant
00:33:22et malheureusement, c'est vraiment très mécanique.
00:33:25Après, ramener le silence,
00:33:26c'est vraiment le président de séance
00:33:28qui a la capacité de présider,
00:33:30mais vous ne pouvez pas imposer des sanctions
00:33:33pour ramener le silence.
00:33:35Ça, ça ne marche pas.
00:33:37Après, on peut suspendre, on peut...
00:33:40Après, chaque président de séance
00:33:42préside comme il le souhaite, comme il le peut,
00:33:45comme il l'entend.
00:33:46C'est une fonction qui n'est pas facile,
00:33:48je peux vous assurer,
00:33:51qui est vraiment, parfois, assez périlleuse et assez lourde.
00:33:55Moi, franchement, les 6 présidents de séance
00:33:57que je vois en ce moment
00:34:00me semblent parfaitement dans leur fonction
00:34:02et tout à fait à même de ramener le calme quand il le faut.
00:34:04Après, c'est une assemblée qui vit.
00:34:08Vraiment, moi, je...
00:34:09Et je pense que ça ne doit choquer personne
00:34:11que cette assemblée vive à nouveau.
00:34:14Alors, c'est vrai que je reçois beaucoup de courriers.
00:34:16Les courriers les plus nombreux que je reçois,
00:34:18c'est sur l'attitude des députés dans l'hémicycle.
00:34:21Mais parfois, on me dit,
00:34:22ils sont sur leur téléphone, ils n'écoutent pas.
00:34:24Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?
00:34:25Je ne vais pas supprimer les téléphones
00:34:27dans l'enceinte de l'Assemblée nationale.
00:34:30Mais non, mais... Alors, on n'a pas le droit de téléphoner
00:34:32dans l'Assemblée nationale,
00:34:34mais vous ne pouvez pas empêcher...
00:34:36Vous, vous êtes en train de regarder vos téléphones,
00:34:39et je ne vais pas vous empêcher de le faire.
00:34:40Nous sommes dans une démocratie, bon sang.
00:34:42Donc non, moi, je pense qu'il y a les règles qui sont les nôtres.
00:34:46Quand ça va trop loin,
00:34:48nous avons une capacité de rappel à l'ordre
00:34:49et de rappel à l'ordre
00:34:51avec des niveaux de gradation de sanctions.
00:34:54Le président de séance a divers outils,
00:34:56mais franchement, moi, il n'est pas question
00:34:57que je caporalise cette Assemblée nationale.
00:35:01Elle est ce qu'elle est.
00:35:03Elle est le résultat du vote des Français.
00:35:05Et ma mission, c'est de faire en sorte qu'elle fonctionne
00:35:08et qu'elle puisse remplir les missions qui sont les siennes,
00:35:11pas de caporaliser l'ensemble des parlementaires qui y siègent.
00:35:21Anita Osser, je voulais vous demander
00:35:23si vous avez l'occasion fréquemment d'exposer
00:35:26ou de débattre en tête-à-tête avec François Bayrou
00:35:30à propos de vos désaccords.
00:35:33Et d'autre part, qu'est-ce qui est fait
00:35:35pour les femmes à l'Assemblée ?
00:35:37Je veux dire les femmes députées,
00:35:38parce que, bon, les femmes, c'est une statistique.
00:35:40Il y en a 10 % de plus, 10 % de moins.
00:35:43Mais concernant leur confort,
00:35:46ce n'est pas facile d'être femme députée à l'Assemblée.
00:35:49Qu'est-ce qui pourrait être fait
00:35:51ou qui a été fait et qu'on ne connaît pas ?
00:35:55Alors, avec François Bayrou et Gérard Larcher,
00:35:58nous avons convenu d'organiser des rendez-vous réguliers
00:36:02sur un format à 3 ou à 4
00:36:05avec le ministre des Relations en charge du Parlement,
00:36:08comme avec Michel Barnier.
00:36:09Nous avions, avec le président du Sénat,
00:36:11décidé que nous n'allions pas au petit-déjeuner,
00:36:14au fameux petit-déjeuner de la majorité
00:36:17ou du socle commun.
00:36:18Et nous avons décidé, en plein accord avec François Bayrou,
00:36:21que nous continuerions à faire ainsi,
00:36:23c'est-à-dire que nous n'assistons pas ni l'un ni l'autre
00:36:26au petit-déjeuner du mardi matin,
00:36:27mais nous avons convenu de nous voir à intervalles réguliers
00:36:31le lundi soir pour échanger et travailler ensemble.
00:36:35Donc ça, c'est l'organisation que nous avons mise en place.
00:36:39Il est important que nous ayons ce dialogue-là.
00:36:42Après, je suis en dialogue constant.
00:36:44On n'est pas obligé de se voir, on échange,
00:36:46on se téléphone, etc.
00:36:49Donc c'est pour ça, moi, je pense que c'est extrêmement fluide.
00:36:54Je crois que nous avons cette même ambition
00:36:57d'oeuvrer pour nos compagnies riot.
00:36:58Nous faisons partie d'une même majorité.
00:37:00Donc, en fait, qu'il y ait des points de désaccord,
00:37:03franchement, moi, ça me semble très mineur.
00:37:07Et votre autre question, excusez-moi ?
00:37:09Les femmes, excusez-moi.
00:37:11Alors, les femmes, en fait, nous avons adopté
00:37:14un certain nombre de dispositifs,
00:37:16que ce soit pour les femmes députées ou pour les femmes
00:37:18qui sont collaboratrices, salariées à l'Assemblée nationale.
00:37:22Donc on a mis en place des distributeurs
00:37:26de serviettes hygiéniques.
00:37:29Nous faisons un certain nombre, vous voyez, de choses très simples,
00:37:32mais qui sont nécessaires.
00:37:34Des actions, évidemment, de prévention
00:37:36sur le cancer du sein, que nous accueillons tous les ans.
00:37:40Nous avons également travaillé sur les femmes et les hommes
00:37:43qui ont des jeunes bébés
00:37:45pour faciliter l'accès au Palais Bourbon
00:37:49et dans les résidences de l'Assemblée nationale
00:37:52aux jeunes parents.
00:37:53Donc on a mis à disposition, on a arrangé des chambres
00:37:56pour qu'il y ait des chauves-biberons,
00:37:58pour qu'il y ait des lits dans nos espaces.
00:38:01Nous avons des espaces maintenant pour changer les bébés.
00:38:05Donc on a essayé d'aller dans ce sens-là.
00:38:08On n'a pas créé de crèche à l'Assemblée nationale
00:38:11parce qu'après avoir fait un bilan des demandes,
00:38:15nous nous sommes rendus compte qu'il n'y avait pas assez
00:38:17de demandes et qu'en plus, les horaires de la vie parlementaire
00:38:21n'étaient pas forcément compatibles
00:38:22avec l'existence d'une crèche à l'Assemblée nationale.
00:38:25Mais ce que nous avons fait,
00:38:26c'est que nous avons passé des accords avec les crèches
00:38:29aux alentours immédiats de l'Assemblée nationale
00:38:31où nous avons des berceaux prioritaires
00:38:34pour les femmes députées ou pour les hommes députés
00:38:38qui auraient des enfants dans le cours de leur mandat.
00:38:41Donc voilà, nous essayons de répondre de façon très pragmatique
00:38:45aux besoins exprimés par les femmes.
00:38:48Et évidemment, ça me permet de couper court
00:38:50à une légende urbaine.
00:38:51Evidemment, même s'il n'y a pas de congés maternité
00:38:55ou paternité formelle pour les parlementaires,
00:38:57il est évident que lorsqu'une femme est, par exemple, enceinte
00:39:00et qu'elle ne peut plus être en séance,
00:39:02elle peut déléguer son vote sans avoir à le justifier.
00:39:06Elle le justifie de sa grossesse une fois
00:39:08et pendant le cours de sa grossesse et les 1ers mois,
00:39:11elle n'a pas besoin de justifier son absence
00:39:14pour faire des délégations de vote.
00:39:16Nous avons assoupli ces conditions-là
00:39:18pour faciliter l'exercice de ce mandat.
00:39:22L'idéal, ce serait quoi ?
00:39:24Objectivement.
00:39:25Mais pas que pour les femmes, pour tout le monde.
00:39:28C'est d'avoir un rythme différent,
00:39:30d'avoir une semaine assemblée, une semaine circonscription.
00:39:34Ce qui permettrait aussi pour tous les couples
00:39:36qui sont séparés de pouvoir mieux gérer leur coparentalité.
00:39:40Mais pour faire ça, on se heurte à un blocage constitutionnel.
00:39:44Il faudrait faire une révision de la Constitution
00:39:46pour avancer dans cette direction-là.
00:39:48Et donc, c'est une des raisons pour lesquelles, moi,
00:39:49j'essaye d'avancer pas à pas sur des choses
00:39:52qui sont très concrètes et qui peuvent être faites immédiatement.
00:40:05Bonjour. Stéphanie Lerouge de l'AFP.
00:40:08Le budget de l'Etat est en cours d'examen au Sénat.
00:40:12Les sénateurs ont procédé à un certain nombre de coupes
00:40:15dans l'émission, notamment sur tous les sujets environnementaux.
00:40:20Ils ont aussi supprimé hier la mesure des 4 000 postes
00:40:26qui avaient été concédés au PS.
00:40:29Est-ce que vous regrettez ces choix ?
00:40:32Et est-ce que vous pensez, de manière plus générale,
00:40:35qu'il y a un chemin pour embarquer le PS
00:40:39dans l'adoption de ce budget ?
00:40:41Et est-ce que ça passera nécessairement par un 40-3 ?
00:40:45Alors, effectivement, le texte budgétaire,
00:40:48en première lecture, va être voté au Sénat aujourd'hui,
00:40:50cet après-midi.
00:40:52Et après, viendra le temps de la commission mixte paritaire
00:40:55pour voir si nous sommes en capacité de trouver des compromis.
00:41:00Moi, je ne suis pas évidemment d'accord avec tous les choix
00:41:02qui ont été faits par les sénateurs,
00:41:05mais leur pleine liberté et leur vote se sont exprimés.
00:41:09Maintenant, moi, je suis convaincue qu'il y a un chemin.
00:41:11Je crois, et il faut le saluer,
00:41:13que François Bayrou et Éric Lombard, Amélie de Montchalin
00:41:18ont vraiment repris le cycle de concertation
00:41:21de façon très sincère,
00:41:23avec la volonté d'aboutir et de négocier.
00:41:26Il faut saluer également tous ceux qui sont venus,
00:41:29les socialistes, les écologistes, les communistes,
00:41:31et bien sûr, ceux du socle commun.
00:41:33Et donc, moi, je suis raisonnablement confiante.
00:41:37En tout cas, moi, ce que je constate,
00:41:39c'est quand toutes les parties ont envie d'aboutir,
00:41:42eh bien, évidemment que ça maximise les chances d'aboutir.
00:41:46Et aujourd'hui, et c'est une lapalissade,
00:41:49on arrive à la fin du mois de janvier,
00:41:50on n'est plus au mois de décembre.
00:41:52En décembre, on avait la capacité de voter une loi spéciale
00:41:55et on pouvait se dire, on va avoir,
00:41:58pendant les premières semaines de janvier,
00:41:59la capacité de refaire un budget,
00:42:01ben, on y est, et on n'aura pas 3 chances.
00:42:04Moi, je pense qu'il est vital que la France
00:42:07se dote d'un budget,
00:42:09qu'on puisse avancer sur de nouvelles réformes
00:42:12et notamment des réformes structurelles.
00:42:14Et c'est ce que j'attends aussi dans un calendrier de réformes
00:42:17qui pourrait nous être présenté prochainement.
00:42:20Et donc, je pense qu'il faut continuer et poursuivre
00:42:23jusqu'au bout les efforts pour réussir à avoir
00:42:26une commission mixte paritaire conclusive
00:42:28qui satisfasse et l'Assemblée nationale et le Sénat.
00:42:32S'agissant des modalités d'adoption,
00:42:33c'est encore bien trop tôt,
00:42:35mais vous savez comme moi que le vote positif d'un budget
00:42:39signe plutôt l'adhésion à une majorité.
00:42:44Et je crois que les socialistes ont exprimé très clairement,
00:42:47j'étais au perchoir lorsqu'Olivier Faure était à la tribune,
00:42:51il a bien réexprimé qu'il ne souhaitait pas,
00:42:54malgré cette attitude constructive,
00:42:55rentrer dans la majorité.
00:42:57Et donc, le 49-3, vous le savez, c'est le choix de l'exécutif.
00:43:01Ca n'est jamais agréable, mais en tout cas,
00:43:04moi, ce qui m'importe, c'est qu'on ait un budget rapidement.
00:43:08Bonjour, Elisabeth Pinault de l'agence Reuters.
00:43:11Vous l'avez dit, vous vous êtes engagée en 2017,
00:43:13derrière Emmanuel Macron.
00:43:16A votre place aujourd'hui et au regard de votre parcours,
00:43:19quel est votre regard sur ces 8 années de pouvoir
00:43:22du président de la République
00:43:24et sur la fin du 2e quinquennat à venir ? Merci.
00:43:29C'est une sacrée question.
00:43:32La réponse, évidemment, ne tient pas en quelques mots,
00:43:36mais en tout cas, je pense qu'il y a un immense souffle démocratique
00:43:42qui a soufflé en 2017.
00:43:46Très rapidement, les crises se sont succédées,
00:43:52que ce soit des crises internes dans notre pays
00:43:54ou des crises dans le monde.
00:43:56Et ce que je note, c'est la dureté de l'exercice du pouvoir,
00:44:04la difficulté immense à tenir, justement, le cap.
00:44:09Et c'est peut-être pour ça que je suis vraiment très soucieuse
00:44:14de tenir avec de la cohérence dans les convictions.
00:44:20Après, je crois que c'est un bilan en demi-teinte.
00:44:25Nous avons des formidables réussites,
00:44:27vraiment des formidables réussites,
00:44:29notamment l'attractivité de notre pays,
00:44:32la baisse du nombre de chômeurs,
00:44:35et qui continue avec une réorganisation massive,
00:44:38France Travail, France Service, etc.
00:44:40Donc on a fait de grandes mutations
00:44:43qui, je crois, sont très utiles pour notre pays.
00:44:45Maintenant, on a effectivement un certain nombre de points noirs.
00:44:49Nous n'avons pas réussi à réformer suffisamment
00:44:52l'éducation nationale,
00:44:53nous n'avons pas réussi suffisamment à réformer
00:44:55l'univers de la santé,
00:44:57donc trop de nos compatriotes souffrent encore
00:44:59de problématiques d'accès aux soins.
00:45:01Et puis, sur le plan démocratique,
00:45:03nous n'avons pas été assez loin.
00:45:06Il y a eu des innovations démocratiques
00:45:08telles que la Convention citoyenne, justement,
00:45:11et c'est une des raisons pour laquelle aussi
00:45:12je tiens à ce que la fin de vie soit examinée
00:45:14parce qu'à quoi cela servirait de faire
00:45:17des conventions citoyennes si nous ne faisions rien
00:45:19des conclusions et des délibérations des citoyens.
00:45:22Moi, je crois beaucoup, vous savez,
00:45:23que la confiance que nous demandons au peuple
00:45:28de nous accorder,
00:45:29nous devons en priorité l'accorder au peuple.
00:45:33Et donc, c'est pour ça que je suis également favorable
00:45:36au référendum.
00:45:37J'espère que le président en fera,
00:45:38ça fait des années que je lui demande d'en faire.
00:45:40Mais voilà, je pense que sur le plan du renouveau démocratique,
00:45:43nous n'avons pas été assez loin.
00:45:45Nous avons fait des choses avec les lois confiance
00:45:47quand nous sommes arrivés,
00:45:49mais après, vous connaissez l'histoire,
00:45:50les réformes constitutionnelles qui n'ont pas été au bout
00:45:53sur le plan de la justice,
00:45:54sur le plan de la participation citoyenne, etc.
00:45:57Et donc, voilà.
00:45:59Mais c'est...
00:46:00En fait, ce que l'on voit, c'est que dans le monde
00:46:04qui est le nôtre, c'est extrêmement complexe
00:46:06de parvenir à faire des réformes systémiques.
00:46:10La retraite par points en est un excellent exemple.
00:46:13Et donc, en tout cas, il ne faut pas renoncer,
00:46:16mais il faut continuer à se battre
00:46:21et à peut-être davantage aussi
00:46:25pour se faire associer.
00:46:28Et sur l'homme, Emmanuel Macron ?
00:46:29Et sur l'homme ?
00:46:33Écoutez, je...
00:46:37Non, mais...
00:46:39En fait, l'homme, moi,
00:46:42la première fois que j'entends Emmanuel Macron,
00:46:45c'est à la radio.
00:46:46Je suis une citoyenne et je suis embarquée
00:46:49dans le projet qu'il portait
00:46:50depuis que je suis présidente de l'Assemblée nationale.
00:46:52On se parle régulièrement,
00:46:53on se voit régulièrement en tête-à-tête.
00:46:56Et moi, j'ai beaucoup d'amitié.
00:47:01Je suis toujours aussi impressionnée,
00:47:04même si je les assume aussi,
00:47:06beaucoup de désaccords avec lui.
00:47:09Mais je mesure aussi l'immense difficulté
00:47:15d'exercer la fonction qui est la sienne.
00:47:19Et je trouve que parfois,
00:47:22on pourrait être un peu plus indulgent
00:47:25parce que, dans ce monde-là,
00:47:28exercer cette fonction-là...
00:47:31Vous savez, c'est des fonctions
00:47:33qui sont aussi très solitaires, très...
00:47:36Et vous avez la charge de 68 millions d'âmes.
00:47:40Vous n'en avez pas rien.
00:47:44Bonjour, Thomas Dépré, RTL.
00:47:46Vous allez devoir nommer, dans quelques jours,
00:47:49votre 1re personnalité au Conseil constitutionnel.
00:47:53Quelle personnalité vous souhaitez nommer ?
00:47:55On parle de Laurence Wyschniewski.
00:47:57Est-ce que c'est ce profil
00:47:58ou, en tout cas, quel profil vous aimeriez nommer ?
00:48:00Et question bonus, que pensez-vous de l'idée présidentielle
00:48:03de nommer, par exemple, Richard Ferrand,
00:48:05président du Conseil constitutionnel,
00:48:06votre prédécesseur ?
00:48:08C'est, en tout cas, ce que dit le Figaro ces derniers jours.
00:48:11Ecoutez, c'est une nomination qui est extrêmement importante.
00:48:14Peut-être est-ce la nomination la plus importante
00:48:18que nous ayons à faire, le président de la République,
00:48:20le président du Sénat et moi-même.
00:48:22Donc ce sont des nominations
00:48:24auxquelles on réfléchit depuis des mois.
00:48:27Et évidemment, nous avons échangé ensemble,
00:48:31en séparément, mais...
00:48:33Et donc, évidemment, je ne vous dirai pas
00:48:35qui je souhaite nommer aujourd'hui,
00:48:39mais, en tout cas, sachez que ce sont des nominations
00:48:42que nous regardons et que nous examinons
00:48:43avec beaucoup de soin, parce que le Conseil constitutionnel
00:48:47occupe une place centrale.
00:48:49Je vous parlais de stabilité, je vous parlais de démocratie,
00:48:52je vous parlais de préservation de nos droits et libertés.
00:48:56Le Conseil constitutionnel, c'est une de ces missions.
00:48:59Et donc, voilà, nous faisons extrêmement attention.
00:49:02Les auditions en commission des lois auront lieu,
00:49:08je crois, le 19 février.
00:49:11Et donc, nous pourrons, un peu 10 jours avant,
00:49:15nous annoncerons ensemble
00:49:18quelles sont les propositions que nous faisons.
00:49:21En tout cas, ce qui est certain, c'est qu'il faut nommer
00:49:24des personnes qui ont eu des carrières
00:49:27qui montrent leur indépendance, leur expérience,
00:49:30leur capacité, évidemment, à faire face,
00:49:34et aussi leur sens de l'intérêt général,
00:49:37et leur sens de l'intérêt général.
00:49:40Je crois que c'est fondamental.
00:49:42Pardon ?
00:49:43C'est la question de l'une sur les autres.
00:49:46En fait, je ne répondrai pas sur le nom,
00:49:49mais j'ai répondu sur les profils qui nous semblent,
00:49:54à tous, importants,
00:49:56et donc correspondre à ce nom comme à d'autres.
00:49:59Mais je crois que, vraiment, il faut...
00:50:03Le Conseil constitutionnel, et on le voit bien
00:50:05dans les différents débats, est de plus en plus attaqué,
00:50:08de plus en plus sollicité,
00:50:10que ce soit pour des contrôles a priori
00:50:12ou des contrôles a posteriori
00:50:13avec la question prioritaire de constitutionnalité.
00:50:16Et donc, il nous faut des gens
00:50:18qui ont prouvé par leur carrière
00:50:21qu'ils étaient pleinement capables d'occuper ces missions-là.
00:50:25Et donc, ancien Premier ministre, ancien président d'Assemblée,
00:50:27président du Sénat, etc.,
00:50:29évidemment, ça fait partie de ces personnes-là.
00:50:32Alain Juppé est aujourd'hui membre du Conseil constitutionnel.
00:50:36Le Conseil constitutionnel est actuellement présidé
00:50:38par un ancien président de l'Assemblée.
00:50:40Donc, voilà, j'ai le sentiment que c'est assez usuel
00:50:43de chercher dans ce vivier des présidents d'Assemblée,
00:50:47présidents du Sénat, premiers ministres,
00:50:49pour exercer ce type de fonctions.
00:50:54J'observe qu'il n'y a jamais eu de femme présidente
00:50:56du Conseil constitutionnel.
00:51:02Oui, mais pas pour être présidente, de ce que je comprends.
00:51:05Geneviève de Cazaux, Madame la présidente,
00:51:09le système de retraite auquel nous sommes attachés
00:51:15date, en fait, du Conseil national de la résistance.
00:51:19Cela fait 80 ans.
00:51:22C'était un système qui convenait après-guerre
00:51:26et, manifestement, qui ne convient plus à l'heure actuelle.
00:51:31Est-ce que vous pensez
00:51:33qu'il faudrait vraiment remettre en question
00:51:36tout cet héritage du CNR ?
00:51:39Et, d'autre part, je voudrais savoir
00:51:42ce que vous pensez
00:51:44de cette...
00:51:46Qu'un pays de l'OCDE
00:51:49puisse fixer un seuil de richesse à 2 000 euros ?
00:51:55Alors, sur le système de retraite, moi, je me réjouis vraiment
00:51:59qu'on ait réussi à réouvrir les discussions
00:52:02avec l'ensemble des partenaires sociaux.
00:52:05Je trouve que c'est une extrêmement bonne nouvelle pour nous.
00:52:08On voit bien que la réforme qui avait été adoptée
00:52:11était quelque chose qui...
00:52:14Voilà. Obérait tout rapprochement et tout débat public.
00:52:18Et on voyait également que, malgré son absolue nécessité
00:52:22avec l'adoption de l'âge de la retraite à 64 ans
00:52:25pour permettre de financer et de viabiliser le système,
00:52:28il y avait des imperfections.
00:52:30Et donc, il faut y revenir et remettre l'ouvrage sur le métier.
00:52:33Je me réjouis de ce qui se passe,
00:52:35même si, moi, je considère
00:52:38que l'âge de 64 ans était une bonne chose.
00:52:42Il a toujours été favorable
00:52:44parce que nous avons besoin de viabiliser notre système
00:52:46et d'assurer son financement.
00:52:48Après, moi, je ne suis pas de ceux qui considèrent
00:52:50qu'il faut, en 2025,
00:52:53réfléchir comme après-guerre
00:52:56et considérer qu'on doit fermer les yeux
00:52:59sur l'évolution d'une démographie,
00:53:02sur l'évolution d'une société et sur l'évolution d'un monde.
00:53:05Donc, pour moi, le système de retraite tel qu'il existe
00:53:09et tel qu'il est issu du Conseil national de la résistance
00:53:12n'est pas intangible et immuable par principe.
00:53:16Ce qui est intangible et immuable,
00:53:17c'est les objectifs qu'on assigne à un système de retraite.
00:53:20Faire en sorte que chaque personne âgée dans notre pays
00:53:23puisse avoir une retraite minimale, digne,
00:53:27qui lui permette de vivre dignement.
00:53:30Je crois que ça, c'est fondamental.
00:53:32Faire en sorte qu'on reconnaisse les carrières,
00:53:36les difficultés, la pénibilité, les carrières longues,
00:53:38les carrières des femmes, etc.
00:53:40Le système de retraite, ça, c'est ses objectifs.
00:53:43Après, l'objectif principal aussi, c'est qu'il soit viable.
00:53:47Or, on sait que plus le temps passe,
00:53:50plus notre régime par répartition est en danger
00:53:52parce que les équilibres démographiques changent.
00:53:55Nous n'avons pas aujourd'hui les mêmes équilibres qu'après guerre.
00:53:59C'est une réalité et nous ne pouvons pas continuer
00:54:02à faire comme si le système tel qu'il existe
00:54:06pouvait perdurer pendant des dizaines d'années.
00:54:08Donc moi, je crois que c'est utile
00:54:10de remettre l'ouvrage sur le métier.
00:54:12Moi, j'ai toujours été favorable,
00:54:14et ça faisait partie de ce qu'on portait en 2017,
00:54:17la réforme de retraite par points
00:54:20pour faire aussi davantage d'égalité entre les personnes,
00:54:23quel que soit le secteur public, privé, etc.,
00:54:27dans lesquels elles travaillent.
00:54:29En tout cas, moi, je pense qu'il faut réouvrir le jeu
00:54:33et s'interroger aussi sur la question du financement.
00:54:36Est-ce que, et certains le portent,
00:54:38la question de la capitalisation, je trouve, s'oppose.
00:54:41Nous sommes, lorsque l'on regarde les pays européens,
00:54:44celui qui a la plus grande part de systèmes par répartition,
00:54:49c'est quasiment 95 %.
00:54:51Et ça va, selon les choix politiques
00:54:54faits par les pays, les différents pays,
00:54:56ça va jusqu'à 50 %.
00:54:58En tout cas, la question se pose.
00:55:00Ce qui est sûr, c'est que nous voulons un système
00:55:02qui permette à chacun de percevoir une retraite digne
00:55:07et lui permettre d'avoir des jours heureux
00:55:11lorsqu'il a le droit de partir à la retraite
00:55:14et qu'il puisse partir à la retraite en bonne santé.
00:55:17Donc je crois que maintenant, il faut qu'on travaille tous ensemble.
00:55:20Evidemment, le Parlement sera associé également
00:55:23aux réflexions menées par le Premier ministre
00:55:26et les partenaires sociaux.
00:55:27S'agissant de la question des 2 000 euros,
00:55:32je trouve qu'il est toujours très difficile de fixer des seuils
00:55:36parce qu'en plus, selon que vous habitez à Paris
00:55:40ou dans un petit village de la Creuse,
00:55:44la même somme ne donne absolument pas le même pouvoir d'achat.
00:55:47Et donc, moi, j'aurais été...
00:55:49Si on devait s'aventurer dans cette voie,
00:55:51moi, j'étais plutôt favorable à la question de la suppression
00:55:54de l'avantage fiscal de 10 %
00:55:56lié aux frais professionnels que les retraités n'ont plus,
00:56:00qui me permet d'être beaucoup plus égalitaire
00:56:02et beaucoup plus progressif.
00:56:04Mais toutes ces discussions sont ouvertes.
00:56:06C'est ça qui est intéressant en ce moment.
00:56:08Il y a différentes opinions qui s'expriment
00:56:10et c'est ça, faire du débat.
00:56:12Il reviendra ensemble après au Premier ministre,
00:56:15au Parlement et aux partenaires sociaux,
00:56:16de trancher les solutions qui nous paraissent être les meilleures.
00:56:20Mais que toutes les pistes soient sur la table,
00:56:22je ne peux que m'en réjouir.
00:56:25Je n'aime pas écarter les choses par principe.
00:56:32Bonjour. Rachel Garavalcar, CEL du Monde.
00:56:35Vous avez dit dans votre propos liminaire
00:56:36que vous disiez qu'il n'y avait pas besoin
00:56:37de modifier le règlement de l'Assemblée.
00:56:39Est-ce que c'est parce que vous ne voyez pas d'objet à modifier
00:56:42ou est-ce que parce que, vu la physionomie de l'hémicycle,
00:56:44c'est un chantier un petit peu compliqué à ouvrir ?
00:56:47Alors, en fait, c'est pour 2 raisons.
00:56:49Déjà, parce que moi, j'aime quand on est d'accord
00:56:52sur une réforme à mener et que j'ai l'unanimité
00:56:55des présidents de groupe.
00:56:56En fait, c'est beaucoup plus rapide et beaucoup plus facile
00:56:59de mettre en oeuvre une réforme
00:57:02et donc sans passer par la modification du règlement.
00:57:05Donc, c'est très pragmatique.
00:57:06J'ajoute que lorsque l'on fait des réformes de la sorte,
00:57:12on peut passer par voie d'expérimentation.
00:57:14Et donc, parce qu'une fois que vous avez gravé
00:57:17dans le marbre du règlement, si vous vous rendez compte
00:57:20qu'au bout de 3 mois, 6 mois, la réforme que vous avez proposée
00:57:23ne remplit pas les objectifs,
00:57:25il faut remodifier le règlement
00:57:27et je trouve que c'est trop lourd.
00:57:30Après, je pense qu'il y aurait des réformes du règlement à faire.
00:57:35Evidemment, nous en avions aussi avec le président du Sénat
00:57:40avant la dissolution.
00:57:41Nous travaillons aussi à une réforme de la loi organique
00:57:43qui lie nos deux assemblées.
00:57:46Et il y avait des dispositions qui pouvaient après se décliner
00:57:49sur le plan réglementaire.
00:57:51Mais je trouve qu'en ce moment, ce n'est pas l'objet
00:57:54et il est difficile d'obtenir une large majorité
00:57:59sur une modification réglementaire.
00:58:01Et j'ajoute également, comme vous le savez parfaitement,
00:58:04c'est que les modifications du règlement
00:58:06sont, avec les réformes constitutionnelles,
00:58:08les seules auxquelles on ne peut pas opposer
00:58:10l'article 45 de la Constitution,
00:58:13c'est-à-dire le lien direct ou indirect
00:58:16de la disposition que l'on veut rajouter
00:58:19avec le texte initial.
00:58:20Et donc, il me faut de la même façon,
00:58:22si je veux faire des réformes ciblées du règlement,
00:58:25il me faut un accord unanime des présidents de groupe
00:58:27pour nous permettre d'aller dans cette direction.
00:58:29Je suis en train de travailler quand même
00:58:32à une réforme ciblée du règlement
00:58:34sur les procédures de vote.
00:58:37Parce que l'on a vu lors du dernier bureau...
00:58:40Pas du dernier bureau,
00:58:43lors de l'élection du dernier bureau de l'Assemblée nationale,
00:58:46ça a été un peu compliqué,
00:58:47il y a eu des problèmes de comptage, etc.
00:58:50Donc on est en train de réfléchir à une réforme
00:58:52des procédures de vote.
00:58:54J'en ai reparlé hier au bureau de l'Assemblée nationale
00:58:57et notamment Sébastien Pétavis, député écologiste,
00:59:01me reparlait de la question...
00:59:03Vous savez, on a un vote qui est assis debout
00:59:05et qui est, pour les personnes en situation de handicap,
00:59:09totalement inapproprié.
00:59:11Là, il faudrait que je modifie aussi le règlement intérieur,
00:59:13donc on l'a évoqué hier.
00:59:15Mais il faut d'abord que je voie...
00:59:16Donc moi, je travaille à une réforme ciblée
00:59:18sur les procédures de vote.
00:59:19Il faut que j'obtienne l'accord de tous les présidents de groupe
00:59:21qui me disent qu'on est OK pour faire une réforme ciblée.
00:59:25Si moi, j'ai pas cet accord-là,
00:59:26je n'ouvre pas de grande réforme du règlement
00:59:29parce que ça partira dans tous les sens.
00:59:32Et je pense que, comme on a besoin de stabilité,
00:59:36c'est pas forcément la bonne idée.
00:59:40Bonjour, madame la présidente.
00:59:42Laurent Bailly, Arte Journal.
00:59:45D'abord, bonne année et bonne santé à vous aussi.
00:59:48Merci à vous.
00:59:502 petites questions sur l'Algérie,
00:59:522 petites questions sur le Maroc.
00:59:53Vous êtes membre du comité de soutien à Bouhallem-Sensal.
00:59:56Quelle nouvelle ce matin, ce jeudi 23 janvier 2025 ?
01:00:02De Bouhallem-Sensal.
01:00:04Deuxième petite question sur l'Algérie.
01:00:07Quelle est votre position sur l'idée qui circule en ce moment,
01:00:10en tout cas du côté de la place Beauvau,
01:00:13de toucher un texte qui régule la circulation
01:00:17entre la France et l'Algérie,
01:00:20voire les conditions de séjour pour certains ?
01:00:23Ça, c'était les 2 petites questions sur l'Algérie.
01:00:25Sur le Maroc.
01:00:27Vous relancez le forum interparlementaire.
01:00:30Vous nous en avez parlé tout à l'heure.
01:00:32Vous avez rencontré votre homologue marocain le mois dernier.
01:00:36Est-ce qu'il faut y voir une étape de plus
01:00:39dans le réchauffement des relations franco-marocaines ?
01:00:42Et est-ce que le réchauffement de ces relations
01:00:44pourrait aboutir même, pourquoi pas,
01:00:47à ce que les choix royaux du Maroc,
01:00:53en termes, par exemple, d'équipements militaires,
01:00:56soient différents en 2025, 2026 et 2027,
01:01:02c'est-à-dire favorisent la France ?
01:01:05Deuxième question sur le Maroc.
01:01:07Non, non, mais c'est fini.
01:01:08Saisirez-vous l'occasion de ce déplacement au mois de mai,
01:01:11à Rabat, pour rencontrer les associations de mères célibataires
01:01:16qui sont les grands oubliés du toilettage
01:01:18de la réforme du code de la famille, la Moudawana,
01:01:22à laquelle procède tous les 20 ans
01:01:24Sa Majesté le roi Mohamed VI ?
01:01:26Merci.
01:01:28Alors, beaucoup de questions.
01:01:29Sur l'Algérie, évidemment, on est très inquiets
01:01:35sur l'état de santé de Boïlham Sansal.
01:01:39Et j'ai rencontré l'autre jour
01:01:42ceux qui ont organisé le comité de soutien,
01:01:45notamment l'avocate Noëlle Lenoir.
01:01:48Nous en sommes membres avec Gérard Larcher.
01:01:51Dès qu'il a été lancé, nous continuons à demander
01:01:53sa libération.
01:01:55Il faut absolument qu'il puisse revenir sur notre sol.
01:01:58Ce n'est pas de nouvelles, malheureusement,
01:02:00récentes de sa santé,
01:02:03mais on sait qu'il est gravement malade.
01:02:06Il est, je crois, hospitalisé et soigné correctement.
01:02:10En tout cas, nous ne pouvons que l'espérer.
01:02:12Mais il est urgent qu'il rentre en France, son pays,
01:02:17et nous continuons à oeuvrer pour cette libération
01:02:21qui nous paraît indispensable.
01:02:23Après, sur l'accord franco-algérien,
01:02:26vous savez, il a d'ores et déjà été revu
01:02:29à au moins trois reprises.
01:02:30Donc moi, je n'ai pas de tabou pour ce faire.
01:02:33Je me dis qu'il faut réévaluer.
01:02:36C'est de la même façon...
01:02:38Chaque chose qui nous vient de notre héritage
01:02:41n'est pas immuable, n'est pas gravée dans le marbre.
01:02:45Et donc, il y a des évolutions,
01:02:47il y a un monde qui bouge,
01:02:50et donc, il n'y a pas de raison, a priori,
01:02:52de ne pas réévaluer cet accord.
01:02:55Maintenant, moi, ce que je crois aussi profondément,
01:02:57c'est qu'il ne faut pas résumer les relations à l'Algérie
01:03:01avec les relations entre les deux gouvernements
01:03:05qui sont les gouvernements actuels.
01:03:08C'est pour ça que je tiens beaucoup
01:03:09à la diplomatie parlementaire.
01:03:11Parce que la diplomatie parlementaire,
01:03:12c'est autre chose.
01:03:13C'est des peuples qui parlent à d'autres peuples
01:03:16via leurs représentants.
01:03:18Donc c'est du pluralisme politique,
01:03:20c'est là où il n'y en a pas forcément.
01:03:23C'est des relations qui sont différentes.
01:03:26Et donc, moi, je ne voudrais pas
01:03:27qu'on résume les relations intimes, historiques,
01:03:32très proches que l'on a avec l'Algérie,
01:03:34avec le peuple algérien,
01:03:36avec ce qui se passe en ce moment sur le plan politique
01:03:41avec ce régime-là algérien.
01:03:44Donc il faut être plus mesuré.
01:03:47En tout cas, moi, je n'ai pas de tabou.
01:03:50Et il ne faut pas être naïf non plus
01:03:52dans nos relations avec l'Algérie.
01:03:54Et lorsque l'on voit parfois le niveau de violence verbale
01:03:58qu'ils utilisent à notre endroit,
01:04:00nous ne pouvons pas non plus faire comme si cela n'existait pas.
01:04:03Donc ne soyons pas naïfs,
01:04:05mais soyons attentifs à cette relation
01:04:09qui va bien au-delà de ce gouvernement.
01:04:12Et concernant le Maroc,
01:04:14oui, forum interparlementaire au mois de mai.
01:04:16Moi, j'y suis allée en décembre.
01:04:18Gérard Larcher, normalement,
01:04:20ira au mois de février au Maroc.
01:04:22Et nous avons convenu de le relancer.
01:04:25Ca fait partie effectivement du processus
01:04:27de relations diplomatiques qui reprennent
01:04:30de façon beaucoup plus intense avec ce pays.
01:04:34Il y a eu la visite du président de la République,
01:04:37ma visite ensuite, celle du président du Sénat
01:04:39et la reprise du forum interparlementaire.
01:04:41On a vraiment ce processus que l'on veut décliner
01:04:44à tous les niveaux,
01:04:45que ce soit le niveau exécutif ou le niveau du Parlement.
01:04:49Et évidemment que j'espère
01:04:52que ces relations diplomatiques et politiques
01:04:57soient aussi des bouches
01:04:59sur des relations plus fortes sur le plan économique.
01:05:03Moi, lorsque je suis allée au Maroc,
01:05:05j'ai visité notamment une usine Safran.
01:05:08On voit que les Marocains ont créé un secteur de pointe
01:05:12sur les questions aéronautiques,
01:05:14sur les questions automobiles.
01:05:16Donc évidemment, nos entreprises françaises
01:05:18ont un rôle immense à jouer là-bas.
01:05:21Et donc il faut se saisir de ces opportunités.
01:05:23Ca fait partie évidemment des objectifs qui sont les nôtres.
01:05:26Vous savez, il y a beaucoup de pays,
01:05:28notamment les Américains,
01:05:29qui fonctionnent davantage comme cela
01:05:31en liant les actions diplomatiques et économiques.
01:05:35Il n'y a pas de raison de ne pas faire pareil
01:05:36et d'en avoir honte.
01:05:41Et les femmes...
01:05:42Alors oui, quand je suis allée au Maroc,
01:05:44moi, j'ai fait ce que je fais quasiment
01:05:47à tous mes déplacements diplomatiques.
01:05:48J'organise des tables rondes
01:05:51qu'on ne médiatise pas
01:05:54avec des associations de défense des droits des femmes.
01:05:57Et donc j'ai évidemment rencontré ces associations
01:06:00lors de mon déplacement au Maroc.
01:06:02Nous avons beaucoup échangé.
01:06:03On voit qu'il y a encore beaucoup à faire.
01:06:06Beaucoup à faire.
01:06:08C'est difficile qu'il y ait une société
01:06:10qui évolue clairement dans le bon sens,
01:06:13mais il y a encore des injustices
01:06:17immenses,
01:06:18notamment les questions d'héritage
01:06:21pour les femmes.
01:06:23Donc je pense qu'il y a des bons signaux
01:06:25qui avancent avec cette réforme,
01:06:27mais ça ne va pas assez loin.
01:06:30Mais c'est certainement pas à moi de donner des leçons
01:06:33sur les droits des femmes
01:06:35et à leur dire ce qu'ils ont à faire.
01:06:36Je crois qu'aussi, comparativement à d'autres pays,
01:06:39ils avancent, en tout cas, sur le bon chemin.
01:06:41Il y a une vraie volonté pour ce faire.
01:06:43Les associations le reconnaissent.
01:06:49On ne parle pas de Nouvelle-Calédonie ?
01:06:56Non, mais...
01:07:02Je ne m'étais pas préparé à l'avoir.
01:07:05Non, simplement...
01:07:08Depuis le 13 mai, effectivement,
01:07:10la Nouvelle-Calédonie a eu une situation de crise terrible
01:07:15sur le plan social, sur le plan humain,
01:07:17sur le plan économique, etc.
01:07:19Vous êtes rendu là-bas
01:07:22avec le président d'Archers
01:07:23à la fin de l'année dernière.
01:07:26Vous avez rencontré tous les interlocuteurs.
01:07:29Le Premier ministre va envoyer,
01:07:32à la fin de cette semaine,
01:07:34les invitations à tous les groupes politiques
01:07:38représentés au Congrès
01:07:40pour une nouvelle séance de négociations
01:07:44début février.
01:07:47Est-ce que, en première chose,
01:07:49est-ce que vous souhaitez être partie intégrante
01:07:52des négociations qui se tiendront à ce moment-là
01:07:55à Rugudino et à Matignon ?
01:07:58Et deuxième chose, croyez-vous possible
01:08:01un accord d'ici au 30 mars
01:08:04qui est, en quelque sorte, la date butoir
01:08:06qui a été fixée pour un accord global ?
01:08:10C'est possible ?
01:08:12Pour aller ensuite à Versailles avant l'été.
01:08:14Effectivement, nous sommes allés
01:08:16avec le président du Sénat en Nouvelle-Calédonie
01:08:18à la demande du Premier ministre
01:08:20et du président de la République.
01:08:22Nous avions, lors de ce déplacement,
01:08:24échangé avec l'ensemble des forces du Congrès
01:08:26que nous avions réunies ensemble.
01:08:29Nous les avons revues lorsqu'elles sont revenues à Paris
01:08:32et nous avons réorganisé une table ronde
01:08:34et nous avions fixé des échéances.
01:08:37Et l'échéance de la fin du mois de janvier
01:08:39et début du mois de février était celle
01:08:40où nous pourrions réenclencher les discussions avec l'Etat.
01:08:44Donc tout se déroule pour le moment
01:08:46tel que dans le calendrier
01:08:48que nous avions fixé collectivement.
01:08:50Il n'était pas question, ni pour le président du Sénat,
01:08:52ni pour moi-même, d'imposer quoi que ce soit,
01:08:54mais nous avions défini ce modus operandi
01:08:57et ce calendrier ensemble avec les forces politiques.
01:09:00Donc moi, je me réjouis que nous puissions le tenir.
01:09:03Elles avancent sur leur point d'accord, de désaccord.
01:09:06Et effectivement, elles avaient souhaité,
01:09:09dans un 1er temps, le faire entre elles
01:09:11pour après réouvrir les discussions avec l'Etat.
01:09:13Et c'est ce qui est en train de se passer.
01:09:15Donc moi, je m'en réjouis
01:09:16parce que la Calédonie a besoin de cet accord,
01:09:20a besoin de se reconstruire.
01:09:21Et pour se reconstruire, il faut de la confiance.
01:09:24Et pour avoir de la confiance, il faut de la stabilité,
01:09:26notamment institutionnelle.
01:09:28Et donc moi, je suis assez confiante.
01:09:30Nous avons toujours dit avec le président du Sénat
01:09:33que nous ne souhaitions pas nous imposer dans les discussions.
01:09:38Bien au contraire, que nous étions là
01:09:39simplement pour accompagner, faciliter.
01:09:42Tous les acteurs locaux ont voulu
01:09:43que nous continuions à être de la partie
01:09:47parce qu'ils ont confiance.
01:09:49Ils ont confiance en nous et ils savent que...
01:09:52Bien, nous sommes là dans la durée
01:09:57pour accompagner la Nouvelle-Calédonie.
01:09:59Donc nous sommes plutôt à disposition.
01:10:02S'ils ont besoin de nous, nous serons là.
01:10:05Mais il n'est pas question
01:10:06que nous nous imposions dans le rang de discussion.
01:10:10Ce qui est certain, c'est que s'il y a un accord,
01:10:12il faudra qu'il soit validé par nos 2 assemblées
01:10:15à des majorités simples d'abord,
01:10:17puis par une majorité des 3e, 5e dans un congrès à Versailles.
01:10:20Donc il est évident que nous avons un rôle à jouer,
01:10:23le président du Sénat et moi-même.
01:10:28On va aller prendre un café, maintenant ?
01:10:31C'est bon ? On arrête ?
01:10:33Bon, merci à tous et très bonne année,
01:10:35très bonne santé, surtout.
01:10:40Voilà, vous avez suivi en direct les voeux
01:10:42de la présidente de l'Assemblée nationale à la presse.
01:10:45Elle l'a dit, l'Assemblée est plus fragmentée que jamais.
01:10:47Oui, mais elle commence à trouver les moyens de fonctionner.
01:10:50Pour sa relation avec François Bayrou, fluide,
01:10:53même si elle assume certains désaccords
01:10:55et demande expressément au gouvernement
01:10:57de reprendre les débats sur la faim de vie
01:10:59avec un seul texte alliant soins palliatifs
01:11:02et aides actives à mourir.
01:11:03Merci beaucoup de nous avoir suivis.
01:11:05Très belle journée à tous sur les chaînes parlementaires.

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