• le mois dernier
En tant que président du groupe  écologiste - solidarité et territoires  au Sénat,  Guillaume Gontard a été en première ligne ces derniers mois dans les négociations avec le Président de la République sur les nominations de  premiers ministres. Le sénateur de l’Isère est l’invité du QG Politique pour commenter l’actualité de la semaine. 

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00:00:00Bonjour à tous. Bienvenue dans le QG, le rendez-vous politique de Télé Grenoble, après
00:00:23une pause de quelques semaines liée à la campagne des élections législatives partielles
00:00:28sur la première circonscription de l'ISER. On reprend le format habituel de cette émission
00:00:32avec chaque semaine un élu du territoire qui vient commenter l'actualité sur notre
00:00:37plateau et j'ai le plaisir de recevoir aujourd'hui Guillaume Gontard.
00:00:39Bonjour.
00:00:40Bienvenue pour cette petite reprise pour nous après quelques semaines de coupure. Vous
00:00:45êtes sénateur de l'ISER depuis 2017, président du groupe écologiste Solidarité et Territoire
00:00:52au Sénat. Ça représente combien d'élus ?
00:00:5416.
00:00:5516 élus.
00:00:5616 sénatrices et sénateurs, voilà.
00:00:57Bon, sur 348 sénateurs au total. Mais ça vous donne quand même un statut particulier.
00:01:03Cet été, par exemple, vous avez fait partie des discussions avec Emmanuel Macron pour
00:01:08nommer un Premier ministre à la France. C'est des moments un peu particuliers dans une carrière
00:01:13politique de se retrouver comme ça dans des échanges stratégiques, bien importants ?
00:01:17Évidemment, non, mais évidemment. Cette séquence à la fois des législatives avec
00:01:21Lucie Casté quand on avait rencontré le président de la République à l'Élysée, encore sur
00:01:25les dernières discussions qu'on a pu avoir aussi avec le président Macron, avec Michel
00:01:31Barnier, François Bayrou, etc. et les différents premiers ministres qui se sont succédés
00:01:34puisqu'on en a eu beaucoup. Oui, c'est sûr que c'est à la fois une responsabilité,
00:01:41mais aussi une responsabilité collective, puisque c'est à chaque fois, à la fois
00:01:43avec Cyrielle Chatelain. En ISER, on est bien doté de présidents du groupe écologiste
00:01:50à l'Assemblée et puis Marine Tondelier, présidente des écologistes. Mais c'est vrai
00:01:56que c'était important. C'était important d'être présent, de porter la voix de l'écologie
00:01:59et de la porter aussi au Sénat. C'est important. Et oui, 16, ce n'est peut-être pas énorme.
00:02:05C'est peut-être un petit pourcentage, mais je pense qu'on fait beaucoup plus que le pourcentage
00:02:09qu'on représente en tout cas. Et c'est important en tout cas de tracer une ligne,
00:02:14de montrer qu'on a des propositions. On l'a vu encore sur la séquence, notamment sur
00:02:20l'agriculture biologique, sur la suppression de l'agence bio. On a eu le débat cette semaine,
00:02:25puisque la droite a supprimé cette agence bio. On espère que dans la commission mix
00:02:29parité, on reviendra sur cette erreur, parce que c'est dramatique pour l'agriculture,
00:02:33pour l'agriculture biologique. Mais je dirais dans ce cadre-là, heureusement qu'il y a
00:02:38des paroles pour dire attention, en fait, quelle agriculture nous voulons, comment vous
00:02:44voulez nous battre sur les questions à la fois de pollution, de santé, de prévention.
00:02:49C'est évidemment important. Et puis sur la question du réchauffement climatique,
00:02:52qui en plus, impacte terriblement notre territoire, bien plus que d'autres, que ce soit avec
00:02:57la Bérharde, on le voit avec les stations de ski et la transition en montagne. On a
00:03:02beaucoup à faire, on a beaucoup à anticiper. Et moi, ce qui m'inquiète un petit peu,
00:03:06c'est qu'on est dans une séquence où, en fait, on travaille au jour le jour. On n'a
00:03:09pas de vision, on n'a pas de cap, on n'a pas d'orientation, alors qu'au contraire,
00:03:13on devrait avoir des plans pluriannuels et on devrait tracer une ligne.
00:03:18Et c'est ce qui manque réellement, cruellement en ce moment.
00:03:21Alors, contrairement à l'Assemblée nationale, le Sénat est clairement à droite, les sénateurs
00:03:25ont été, vous n'allez pas me contester les chiffres, les sénateurs ont été les
00:03:32premiers cette semaine à se prononcer sur le projet de budget pour 2025. C'est pour
00:03:36ça que c'est intéressant de vous avoir sur ce plateau. On va en parler dans cette
00:03:39émission, mais pour démarrer, je voulais revenir sur l'actualité locale, l'élection
00:03:43d'un nouveau député sur la première circonscription de l'ISER. C'était dimanche dernier, un scrutin
00:03:49qui faisait suite à la démission du titulaire, Hugo Prévost, qui avait été élu en juillet
00:03:53dernier pour le Nouveau Front populaire, qui avait démissionné en septembre après des
00:03:57accusations de harcèlement sexuel. Vous avez eu le temps de le côtoyer un petit peu, j'imagine,
00:04:02pendant son court mandat. Est-ce que vous l'avez revu depuis sa démission surprise ?
00:04:06Non. Non, non, oui, effectivement, je l'avais côtoyé, j'avais fait sa campagne, je l'avais
00:04:11sur le début de son mandat. Et puis voilà, à la fois ce qui s'est passé, sa démission,
00:04:17et c'est vrai que non, je ne l'ai absolument pas revu.
00:04:20Alors, il y a eu 11 candidats pour prendre sa place. La campagne a débarré en 2024,
00:04:26en décembre. Elle s'est terminée en 2025. Vous avez soutenu Liesse Loufocq, qui était
00:04:31le candidat investi par le Nouveau Front populaire, un candidat parachuté au dernier moment.
00:04:37Il vit et travaille à Paris. Il avait d'ailleurs été candidat aux législatives en juillet
00:04:41dans le Val-de-Marne. Est-ce que vous, qui êtes un élu de terrain, attaché à votre
00:04:45territoire, je rappelle que vous avez été maire du Percy, qui est un petit village du
00:04:50Triel. Est-ce que ce sont des pratiques que vous cautionnez, d'envoyer comme ça des
00:04:53candidats de Paris, quelle que soit leur couleur politique, pour aller sur des territoires
00:04:56de province ?
00:04:57J'ai toujours un attachement au territoire et c'est un peu comme ça que je suis aussi
00:05:01rentré en politique, justement, par l'aspect municipal.
00:05:05Donc ma vision, elle est plutôt effectivement avec cet ancrage-là. Après, des parachutages,
00:05:11il y en a eu. Il y en a eu beaucoup, d'ailleurs, sur cette circonscription même. Et donc,
00:05:15il y en aura encore. Ça fait partie aussi de géopolitique. Après, ce que je trouvais
00:05:19vraiment intéressant avec Liesse Loufocq, c'est ce qu'il a apporté. Parce que parachutage,
00:05:23OK, c'est juste pour se faire élire. Il avait quelque chose aussi de particulier sur une
00:05:27thématique qui est très peu abordée sur la question de l'enfance, de la protection
00:05:31de l'enfance. Et je pense que c'était une parole importante, forte, qui aurait pu
00:05:35être menée au sein de l'Assemblée nationale. On a vu d'ailleurs qu'il y a eu des auditions,
00:05:40je crois, du président du département de l'ISER sur la question de l'enfance cette
00:05:45semaine. Donc on voit que c'était un sujet. Donc je trouve que pour le coup, ce qu'on
00:05:50appelle un parachutage était plutôt, en tout cas, justifié. Moi, j'aurais vraiment aimé
00:05:54que Liesse Loufocq pouvait travailler avec lui. Ce qui n'empêchera pas d'ailleurs,
00:05:58parce qu'on sait que c'est une cause qu'il continuera à défendre. Il est complètement
00:06:02investi sur ce sujet-là. Et donc moi, je compte poursuivre et travailler avec lui.
00:06:07Je souhaite évidemment bonne chance et félicitations à la nouvelle députée. Après, on sait
00:06:15aussi, parce que c'est vrai que beaucoup ont fait des analyses politiques sur cette
00:06:19séquence. On sait un peu dans les conditions. Je pense qu'il y avait un rejet d'Olivier
00:06:24Véran à l'époque, en juillet. On sait qu'on est dans une circonscription clairement
00:06:29ancrée à droite, dans une circonscription, je crois, depuis 1956, qui a eu cinq ans,
00:06:36un ou une élue, on va dire plutôt de gauche, puisque c'était Mme Curazo et puis Olivier
00:06:44Véran. Donc c'était une petite séquence. Je regrette évidemment. Moi, j'aurais préféré
00:06:49effectivement que cette circonscription reste à gauche au sein du Nouveau Front
00:06:54Populaire. Bon, voilà, c'est une séquence, effectivement, pas très positive.
00:07:00D'autant que le Nouveau Front Populaire avait envoyé ses poids lourds pour faire campagne
00:07:06ici, en Isère, ces dernières semaines. Il y a eu Manuel Bompard, le patron de la France
00:07:10Insoumise, Marine Plondelier, celle des Verts, Mathilde Panot. Ils sont venus tracter sur
00:07:15Lucie Castet est venue apporter son petit tract dans les rues de la capitale des Alpes.
00:07:22Mais là où leur candidat avait réussi à l'emporter en juillet, comme vous l'avez
00:07:26dit, face à l'ancien ministre de la Santé, Estouffauc a été largement battu par la
00:07:30candidate macroniste, Camille Galliard-Mignet, qui avait, elle, reçu le soutien de Gabriel
00:07:35Attal. Donc il y avait quand même un combat national sur cette élection partielle locale
00:07:39avec des poids lourds qui sont venus chacun défendre son camp. Lucie Castet, qui avait
00:07:44un temps, était pressentie pour essayer d'être la députée de cette première circonscription
00:07:49de l'Isère. Finalement, elle a bien fait de ne pas venir.
00:07:52Je ne sais pas si elle a bien fait, parce qu'on peut toujours faire des si et refaire
00:07:55le film. Voilà, le résultat est ce qu'il est. C'est aussi une élection partielle,
00:08:01donc il faut la considérer comme une élection partielle. On sait qu'il y a très peu de
00:08:06participation, c'est que les gens ne sont pas mobilisés. On sait aussi qu'on est dans
00:08:09une séquence très complexe. Et c'est vrai que globalement, moi, je ne me félicite jamais
00:08:15en fait que la participation soit aussi faible.
00:08:17Il y a eu 38% au deuxième tour.
00:08:19Ça veut dire aussi un rejet assez, mais on le voit d'ailleurs, assez global. Je dirais
00:08:24quels que soient d'ailleurs les groupes politiques en fait, des politiques en général. Donc
00:08:30on va dire que cette séquence, la dissolution, tout ce qui est en train de se passer, les
00:08:34difficultés, justement, à avoir un cap, avoir une orientation, à savoir où on va,
00:08:38cet aspect très anxiogène qu'on a dans notre société, en fait, voilà, fait en sorte
00:08:43que les gens restent chez eux, ne croient plus forcément à la politique. Moi, je trouve
00:08:47ça dommage. Et justement, je trouve que la campagne de Liesse Loufocq, on a vu un premier
00:08:52ministre qui renvoyait toujours sur les soi-disant l'extrême gauche, etc. En disant quelques
00:08:58temps avant tout le bien qu'il pensait de Liesse Loufocq sur son combat sur l'enfance
00:09:03justement. Voilà, je pense que Liesse a amené quelque chose, a amené une certaine
00:09:07fraîcheur. Ça n'a pas, voilà, ça n'a pas suffi. Voilà, dont acte.
00:09:11Un petit mot sur l'une des surprises de ce scrutin, c'est l'émergence d'un nouveau
00:09:15parti alternatif, un parti écologiste. En tout cas, il se présente comme ça. Equinox,
00:09:19qui est inspiré par l'ingénieur Jean-Marc Jancovici, qui n'a pas toujours été en
00:09:24phase avec les idées des écologistes pursouches, j'ai envie de dire, les Verts, un parti
00:09:28qui fait près de 8%, notamment à Grenoble. Ce n'est pas neutre. Ils sont presque au
00:09:34score qu'a réussi les Verts lors des européennes en juillet dernier sur Grenoble. Qu'est-ce
00:09:39que ça vous inspire ?
00:09:40Ça m'inspire surtout qu'en fait, il y a un vrai besoin, une vraie envie qu'on parle
00:09:45des questions d'écologie, de la question climatique, des enjeux climatiques, de comment
00:09:50justement on peut apporter des solutions, on peut trouver des solutions et notamment
00:09:55effectivement à l'échelle locale. Je pense que je le disais tout à l'heure, on est un
00:09:59département, on est une région, les Alpes, qui sont encore plus impactées par ce réchauffement
00:10:05climatique et donc il y a la question de comment on lutte contre le réchauffement, la question
00:10:08aussi de comment on s'adapte. Et donc ça, c'est toutes des politiques qu'on doit mettre
00:10:11en œuvre sur la question de la biodiversité, sur la question de l'eau. On sait qu'on est
00:10:15un département aussi très impacté sur les questions d'eau, de potabilité de l'eau.
00:10:20Et donc tous ces sujets-là, effectivement, il y a une véritable attente et je pense
00:10:25que c'est en tout cas notre rôle aussi et d'être peut-être aussi sur à la fois toutes
00:10:31ces élections. On s'est battu pour ça dans ce budget dont l'écologie a été complètement
00:10:37sabrée, a été mise derrière. Moi, j'ai vu Donald Trump avec son gros stylo, son gros
00:10:44feutre et qu'il signait des décrets à tir à l'arrigo. C'était des décrets en réalité
00:10:50dramatiques, dramatiques pour les droits humains, dramatiques même pour l'humanité et avec
00:10:56un décret où il sortait de l'accord de Paris. Vous avez déjà fait le coup la dernière
00:11:01fois. Mais là, c'est vrai que maintenant, aujourd'hui, avec tout ce qui est en train
00:11:06de se passer, de décider de sortir de l'accord de Paris. Mais en réalité, quand je vois
00:11:11le budget qui a été voté au Sénat avant hier soir, en fait, François Bayrou, avec
00:11:18ce budget, en prenant une orientation et en, je dirais, piétinant, puisqu'on recule de
00:11:241,3 milliard sur les questions de climat, sur les questions d'écologie, en fait, est
00:11:30sorti des accords de Paris, lui, par la petite porte. Lui, il n'avait pas un gros feutre,
00:11:34mais c'est en réalité ce qu'on a fait en votant ce budget avec ces orientations.
00:11:38Alors, justement, sur ce budget, il y a quand même des mesures qui semblent aller dans
00:11:43le bon sens pour la gauche, mais je ne me prononce pas à votre place. L'effort sur
00:11:47l'impôt, sur le revenu pour les ménages les plus aisés, qui est estimé à 2 milliards
00:11:51d'euros. Il y a la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises
00:11:54qui est restée dans le projet de budget.
00:11:57Une année.
00:11:58Pour l'instant.
00:11:59Et on va voir effectivement dans la CMP si ces quelques mesures restent et vont jusqu'au
00:12:05bout.
00:12:06Vous avez dit que les sénateurs ont voté ce texte. Il y avait le malus aussi sur l'achat
00:12:09des voitures thermiques, une taxe supplémentaire sur les billets d'avion. Tout ça, ce sont
00:12:13des mesures quand même que vous soutenez.
00:12:16Mais c'est des mesures, évidemment, qu'on soutient. Et en fait, c'est surtout des mesures,
00:12:20ce n'est pas des choses en plus. C'est des choses, à part effectivement le dispositif
00:12:25de contribution exceptionnelle sur les grandes entreprises, qui ne sera que sur un an et
00:12:29qui est très, très, très mesuré. Sinon, tout le reste, c'est juste des non-reculs,
00:12:34en fait. C'est tout. Par rapport à 2024, pour le coup, on a juste sauvé des meubles.
00:12:40Mais la réalité de ce budget, c'est qu'on demande énormément, énormément de sacrifices
00:12:46aux personnes qui sont en bas de l'échelle, à tous ceux qui ont subi la crise.
00:12:51Par contre, aujourd'hui, ceux qui ont réellement bénéficié de la crise, je regarde encore,
00:12:57on n'arrête pas de nous dire qu'on est un pays en difficulté financière, etc.
00:13:02La rémunération des actionnaires, sous tout le quinquennat, Macron a augmenté
00:13:08de plus de 114 %, plus de 114 %. Le salaire moyen, lui, globalement, a baissé de 3 %
00:13:15pendant cette séquence. Donc, si on en est là aujourd'hui, si on a ces discussions sur le budget,
00:13:19si on nous dit c'est difficile, c'est la crise, etc., il faut aussi se dire pourquoi on en est là.
00:13:24On en est là parce qu'on a eu cette année d'une politique de droite libérale,
00:13:29et c'est ce bilan-là. Et ça, il faudrait aussi, quand on est responsable, l'acter en responsabilité.
00:13:35Parce qu'on nous renvoie, maintenant, on va nous dire que c'est parce qu'il y a la censure
00:13:38que c'est compliqué. Non, c'est compliqué parce qu'il y a eu cette dérive totale.
00:13:43On a donné de l'argent à gogo aux grandes entreprises, sans aucune conditionnalité,
00:13:49mais surtout sans recettes en face. Donc, on a totalement déséquilibré notre budget
00:13:54et on se retrouve dans la situation dans laquelle on est. On avait d'autres propositions.
00:13:57On a fait des propositions, justement. Alors, ce n'était pas révolutionnaire.
00:14:01C'était juste pour rééquilibrer un peu, parce que nous, on pense que, oui, il y a besoin,
00:14:04dans la période où on est, on a besoin de ressources nouvelles. On a besoin, je dirais,
00:14:09même de faire appel au patriotisme de ces grandes entreprises, de ceux qui ont doublé leur fortune
00:14:13en quelques mois, parce qu'il y a des enjeux. Parce qu'il y a des enjeux terribles,
00:14:19à la fois sociaux, à la fois climatiques, et que si on ne se donne pas les moyens
00:14:24et les capacités pour agir, en fait, en réalité, moi, je suis très inquiet pour le budget 2026,
00:14:31pour le budget 2027, parce que les mesures qu'on prend, ces mesures d'austérité,
00:14:35en réalité, on prépare les dépenses de demain. Quand on n'agit pas sur la transition écologique,
00:14:40quand on n'agit pas sur les questions énergétiques, quand on n'agit pas sur la rénovation des logements,
00:14:46demain, ce sera des coûts bien pires. On va se retrouver dans une nouvelle crise énergétique
00:14:51et puis on va nous dire, on va mettre un bouclier tarifaire qui va nous coûter, la dernière fois,
00:14:56c'était 63 milliards d'euros. Je pense que si on avait fait le travail, si on avait avancé,
00:15:01justement, sur les questions de sobriété, sur les questions de rénovation thermique,
00:15:05on n'aurait pas eu à dépenser 63 milliards d'euros de bouclier tarifaire. Voilà, c'est ça qu'on souhaite,
00:15:10une vision à long terme et des réponses qui s'inscrivent dans le temps et dans la durée.
00:15:15– Bon, certains de ces milliardaires que vous évoquez avaient même fait l'an dernier,
00:15:18si je me souviens bien, une tribune dans la presse pour réclamer d'être plus taxés.
00:15:23Pourquoi Emmanuel Macron ne les entend pas ? C'est quoi sa stratégie selon vous ?
00:15:28– Mais ce n'est pas que Emmanuel Macron. Cette année, les actionnaires du CAC 40,
00:15:35c'est 100 milliards de dividendes qui se sont distribués. Voilà, c'est ça aujourd'hui.
00:15:40Et on nous dit, non, ce n'est pas possible, c'est difficile.
00:15:43On n'est pas à dire qu'il faut tout prendre, etc.
00:15:46– Certains le disent.
00:15:47– Participer, peut-être, mais en tout cas, nous, ce n'est pas le cas.
00:15:49On en est très, très loin. Pour le coup, on n'en reprend rien.
00:15:51Enfin, je veux dire, on est dans cette… Non, mais on est vraiment…
00:15:54Moi, je veux vraiment le dire parce que ça aussi, c'est en termes même de symbolique.
00:15:59Moi, je l'entends tous les jours, cette question de la justice, de la justice fiscale,
00:16:04de la justice sociale. Quelqu'un qui travaille, qui prend sa voiture
00:16:09parce qu'il n'a pas d'autres possibilités, qui va payer son essence souvent très chère
00:16:14et qui voit ces injustices, qui dit, moi, je ne peux pas faire autrement.
00:16:18Et puis, il y en a qui vont faire leur course en jet, qui vont se verser des dividendes
00:16:23et qui ont triplé, doublé leur fortune. Ce n'est pas acceptable.
00:16:28Et donc, si politiquement, on n'arrive pas à montrer qu'on est en capacité,
00:16:31justement, de réorienter les choses, juste de mettre un petit peu d'égalité,
00:16:35de participer aussi, parce que ces gens, ces grandes fortunes,
00:16:39ce sont ceux aussi qui créent ce dérèglement climatique, bien plus que le villageois
00:16:45qui va travailler à côté de chez lui, qui va peut-être prendre sa voiture.
00:16:48Ce n'est pas lui qui crée le dérèglement climatique.
00:16:52Et donc, il faut à un moment donné faire pollueur-payeur, faire participer aussi à ceux.
00:16:57Maintenant, il va falloir aussi qu'on répare, qu'on répare notre planète.
00:17:00Et donc, il faut que tout le monde s'y mette.
00:17:02Et en premier lieu, ceux qui en ont les moyens.
00:17:05Donc, on ne dit pas autre chose, en fait. C'est de remettre un petit peu de justice.
00:17:09Et c'est Emmanuel Macron. Mais en réalité, c'est qui ?
00:17:12C'est Emmanuel Macron, c'est l'ensemble de la droite et de l'extrême droite.
00:17:15Ils sont tous alliés, ils sont tous d'accord pour ne surtout pas toucher aux plus grandes fortunes.
00:17:21C'est en fait la seule chose qui les tient et qui les lie.
00:17:24On est dans cette situation-là aujourd'hui.
00:17:26– Et pourquoi, selon vous ? Pourquoi ils ne veulent pas les toucher ?
00:17:29– Parce que c'est leurs intérêts, c'est leur propre intérêt.
00:17:32Ils ne veulent surtout pas qu'on puisse toucher au capital, qu'ils ne veulent surtout pas.
00:17:37Parce qu'on sait très bien les liens que peut avoir Emmanuel Macron avec les grandes fortunes.
00:17:41On sait très bien également le parti de Marine Le Pen de la même manière.
00:17:46Et donc, on a cette espèce de coalition qui se protège alors qu'on est dans une situation.
00:17:52Je donne un exemple, parce que moi, il m'a frappé.
00:17:55Et je me suis dit, mais si quelqu'un regarde ces débats, qu'est-ce qu'il peut penser ?
00:17:58On a eu le débat au Sénat, c'était sur les retraites chapeau.
00:18:03Les retraites à plus de 10 000 euros, sur la taxation de ces retraites chapeau
00:18:09qui étaient passées, je ne sais plus exactement le chiffre, mais c'était de 9 à 12 %.
00:18:13C'était quelque chose quand même de très léger.
00:18:16On a eu, mais alors là, toutes les banques de la droite, tout le monde s'est offusqué
00:18:23en disant que ce n'était pas possible, qu'on ne pouvait pas faire ça,
00:18:25que c'était hors de question.
00:18:27Et puis, et du coup, ça a été rejeté, évidemment.
00:18:30Juste après, on a eu le débat sur le fameux jour de solidarité,
00:18:35c'est-à-dire travailler un jour pour rien, en fait, au service de...
00:18:40Ça veut dire quoi, ça, en fait ?
00:18:41Ça veut dire que le smicard, on va lui dire, tu vas donner une journée.
00:18:46Une journée au smic, c'est 65 euros.
00:18:48Toi, tu vas donner 65 euros.
00:18:49Mais par contre, ceux qui ont des retraites de plus de 10 000 euros
00:18:53qui peuvent toucher des actions et des dividendes,
00:18:55ceux-là, on ne va pas les toucher.
00:18:56C'est terrible.
00:18:57C'est terrible comme image et dans même de l'incapacité du politique
00:19:01à pouvoir agir sur ces questions-là.
00:19:03Et vraiment, c'est une question de justice.
00:19:06Voilà, c'est tout.
00:19:07Et là-dessus, effectivement, on n'a pas de réponse.
00:19:09Alors, ce budget, on a compris que même s'il y a quelques points
00:19:12sur lesquels vous êtes plus ou moins d'accord,
00:19:15vous le rejetez de façon globale, comme une grande partie de la gauche.
00:19:20Jean-Luc Mélenchon a déjà annoncé qu'il déposerait une motion de censure
00:19:25en cas de 49.3.
00:19:27Comment vous le voyez évoluer ?
00:19:28On l'a dit, au Sénat, il n'y a pas trop de suspense.
00:19:31Il y a une majorité de droite.
00:19:32Il a été validé dans l'État.
00:19:34Il va être rediscuté, je crois, en commission mixte paritaire la semaine prochaine.
00:19:38Et ensuite, on va être dans le même processus que ce qu'on a connu
00:19:41avec Michel Barnier, selon vous ?
00:19:43C'est ce qui est un peu quand même assez dingue quand même.
00:19:47C'est dingue quand même.
00:19:48C'est que Michel Barnier a mis en place sa méthode,
00:19:52donc un budget très austéritaire avec un passage en force.
00:19:57On n'écoute personne.
00:19:58On continue comme on a envie.
00:19:59On fait un 49.3.
00:20:00Puis, il a été censuré.
00:20:01On aurait pu se dire, peut-être que cette méthode ne fonctionne pas.
00:20:04Peut-être que ce n'est pas tout à fait l'orientation qu'il faut.
00:20:07Parce que s'il a été censuré, c'est qu'il a été censuré par le Parlement
00:20:11suite aux élections législatives qu'a convoquées Emmanuel Macron.
00:20:16Eh bien, on reprend les mêmes, exactement.
00:20:1914 ministres étaient dans le précédent gouvernement de Michel Barnier.
00:20:24On repart au même endroit.
00:20:26C'est-à-dire qu'on reprend le même budget, sauf qu'on ne peut pas agir sur les recettes.
00:20:29Ça, évidemment.
00:20:30On reprend le même budget.
00:20:31Et donc, on poursuit la discussion au Sénat.
00:20:34Et on nous dit qu'on va aller vers un 49.3.
00:20:37On va avoir exactement la même méthode.
00:20:40Pareil, comment on pourrait imaginer qu'il y ait une autre réponse,
00:20:44pour le coup, que la censure ?
00:20:46Et moi, je voudrais avoir un mot sur la censure.
00:20:47Moi, je ne veux pas la censure.
00:20:49Je veux dire, la censure, c'est pour moi un échec.
00:20:52C'est une incapacité, justement, à avoir trouvé des compromis,
00:20:56à avoir pu avancer dans le dialogue.
00:20:58On a participé à toutes les discussions, à toutes les discussions.
00:21:02On a fait des propositions sur l'écologie, évidemment.
00:21:05Mais si je prends juste sur l'écologie,
00:21:07on demandait, et il nous faudrait, on l'a chiffré,
00:21:117 milliards d'euros pour pouvoir répondre,
00:21:13notamment sur les collectivités,
00:21:14pour qu'elles puissent mettre en œuvre un vrai plan de transition,
00:21:17puisqu'on sait que c'est elles, à l'échelle locale, qui peuvent agir.
00:21:21Aujourd'hui, le budget, c'est un recul d'un milliard trois
00:21:25sur les questions de transition écologique.
00:21:27Ce n'est pas possible.
00:21:28Enfin, comment on peut, nous, écologistes,
00:21:31accepter un budget de ce type-là ?
00:21:34Je ne parle pas de la question sociale.
00:21:36Et puis, après, sur les différents arbitrages,
00:21:39les 4 000 postes.
00:21:41François Bayrou a annoncé que, du coup,
00:21:43il reviendrait sur la suppression de 4 000 postes.
00:21:45Heureusement.
00:21:46– À la demande du PS, on peut le dire.
00:21:48– Effectivement, à la demande du PS,
00:21:50il y avait une autre demande aussi,
00:21:51puisqu'on avait tous à avoir fait cette demande,
00:21:53on était évidemment, on avait mené le débat, d'ailleurs, au Sénat,
00:21:56on était évidemment opposés à ça.
00:21:57Mais ce que j'ai constaté, c'est qu'il y avait un amendement
00:21:59qui a été voté hier soir, ou avant-hier soir, au Sénat,
00:22:03qui permettait, ce dispositif qui permettait, on va dire,
00:22:06de reventiler les postes, parce que, attention,
00:22:08on revenait sur la suppression, mais on allait les chercher ailleurs,
00:22:11donc ce n'est pas non plus…
00:22:12Mais la droite a voté contre l'amendement du gouvernement
00:22:16qui permettait de mettre en place ces 4 000 postes.
00:22:18On va voir comment, à la CMP, du coup, tout ça se concrétise,
00:22:22parce que ça veut dire aussi que, derrière François Bayrou,
00:22:25en fait, il n'y a pas d'unité.
00:22:26On n'a pas d'unité, les LR votent à peu près l'inverse
00:22:29de ce qu'ils peuvent dire.
00:22:31On a le camp de Macron qui tire aussi sur un autre côté,
00:22:35donc on n'a aucune vision, si ce n'est ce que je disais tout à l'heure.
00:22:38Surtout, on ne touche pas aux plus riches, quoi.
00:22:40Voilà, c'est peut-être leur seul point d'unité.
00:22:43– Alors, on devrait retomber, si je vous écoute,
00:22:46sur le même scénario qu'on a connu en décembre.
00:22:48À la différence près, c'est que la stratégie semble diverger
00:22:51un petit peu au sein du Nouveau Front Populaire.
00:22:53Vous étiez tous unis, à l'époque, pour voter la censure.
00:22:56Il fallait simplement que le RN pascule avec vous,
00:22:59ce qui avait été le cas pour faire tomber Michel Barnier.
00:23:01Là, le Parti Socialiste, pour l'instant,
00:23:04n'est pas forcément sur la même ligne que celle de Jean-Luc Mélenchon,
00:23:07qui, lui, ne fait aucun doute de ses intentions.
00:23:09Ou même celle des Verts, qui semblent aussi dans l'idée
00:23:12de voter une censure, quel que soit le budget
00:23:15qui émanera des discussions.
00:23:17– Oui, d'abord, c'est vrai que Jean-Luc Mélenchon
00:23:20a toutes les sauces sur la ligne de Jean-Luc Mélenchon.
00:23:22Je rappelle que Jean-Luc Mélenchon n'est pas parlementaire.
00:23:26Et que voilà, on est dans un débat parlementaire,
00:23:29ça c'est une première chose.
00:23:31Et deuxièmement, c'est pas Jean-Luc Mélenchon
00:23:33qui trace la ligne, la stratégie du Nouveau Front Populaire.
00:23:36Cette stratégie, elle se discute,
00:23:38notamment avec les groupes à l'Assemblée Nationale
00:23:40qui se rencontrent, qui se voient très régulièrement,
00:23:43et avec des spécificités.
00:23:45Je ne porte pas tout à fait les mêmes choses,
00:23:48les mêmes orientations que peut porter le Parti Socialiste,
00:23:52que peut porter le Parti communiste ou que la France Insoumise.
00:23:55Heureusement, sinon on serait un seul parti,
00:23:57donc on a chacun des spécificités.
00:23:59Et heureusement aussi, une autonomie sur la stratégie.
00:24:02Le Parti Socialiste a décidé une stratégie différente,
00:24:05pas tant différente que ça, en fait.
00:24:07On a participé aux mêmes réunions, aux mêmes rencontres.
00:24:10D'ailleurs, avec également les communistes,
00:24:14nous les écologistes, on a rapporté, voilà.
00:24:16Les socialistes ont estimé qu'ils pouvaient encore peut-être
00:24:19peut-être décrocher des choses, gagner des choses.
00:24:22– Ce qui semble être le cas.
00:24:24– Ce qui semble être le cas, je dirais plutôt l'inverse.
00:24:27J'ai d'ailleurs vu mon collègue Patrick Cannaire,
00:24:30président du groupe socialiste au Sénat,
00:24:34quand il a vu le vote final et qu'il faisait le compte,
00:24:37il s'est dit en fait, il ne reste pas grand-chose.
00:24:39Donc s'il n'y a pas d'inversion au niveau de la CMP,
00:24:41ça va être quand même très compliqué.
00:24:43Mais encore une fois, nous écologistes,
00:24:45quand on regarde sur la question à la fois environnementale,
00:24:48sur l'écologie, sur la transition,
00:24:51on n'a jamais eu un budget aussi dramatique.
00:24:55Ça n'a jamais existé.
00:24:56Donc ce gouvernement qui avait déjà été condamné
00:24:58pour inaction climatique, là, est en train de sortir
00:25:01des accords de Paris, ce que je disais par la petite porte.
00:25:03Comment des écologistes peuvent valider un budget de ce type-là ?
00:25:06Ça nous serait reproché totalement.
00:25:08Mais encore une fois, moi je ne me satisfais pas
00:25:11et je ne me satisferais jamais de la censure.
00:25:14C'est-à-dire que pour moi, vraiment,
00:25:16c'est une responsabilité du Premier ministre.
00:25:19Du Premier ministre dans sa méthode.
00:25:21Nous, on est prêts, on est toujours prêts à discuter.
00:25:23Heureusement d'ailleurs, on a toujours des liens d'ailleurs,
00:25:25que ce soit avec le ministre de l'Économie,
00:25:28que ce soit avec la ministre de la Transition.
00:25:30Mais sauf qu'on n'a absolument aucune réponse,
00:25:33aucun budget, aucune orientation qui permettrait.
00:25:36Pourquoi ? Parce qu'il y avait des solutions.
00:25:39Pourquoi ? Parce que ce gouvernement a fait le choix,
00:25:42comme le précédent, de travailler sur son aile droite,
00:25:45de travailler avec le Rassemblement national
00:25:47puisque pour l'instant, c'est aussi le Rassemblement national
00:25:50qui va dicter, on va voir d'ailleurs,
00:25:52on le voit très bien, suivant les mesures qui sont prises.
00:25:54On a Marine Le Pen qui va hausser un peu le ton.
00:25:57Ils ont fait ce choix-là et en réalité,
00:25:59ils se sont remis dans la main,
00:26:01dans la seringue du Rassemblement national.
00:26:03Il me semble qu'il y avait une capacité à travailler
00:26:05sur l'aile gauche et la responsabilité,
00:26:08en réalité, elle est sur le bloc central,
00:26:11sur le bloc d'Emmanuel Macron et sur Emmanuel Macron.
00:26:13C'était à lui aussi de prendre conscience,
00:26:15à la fois à travers les élections législatives,
00:26:17de se dire, c'est peut-être à nous de bouger,
00:26:19c'est peut-être à nous de faire le bilan de notre politique.
00:26:21Est-ce que la politique d'Emmanuel Macron
00:26:23depuis sept ans est satisfaisante ?
00:26:25Il me semble que là, si on n'était pas dans ce marasme économique,
00:26:30voilà, je veux dire, la réponse, elle est claire.
00:26:33Donc quand ça ne marche pas, quand ça ne fonctionne pas,
00:26:35il faut changer.
00:26:36– Vous dites que le gouvernement a fait le choix
00:26:38de discuter plutôt avec son aile droite qu'avec son aile gauche,
00:26:40mais est-ce qu'à gauche, tout le monde avait vraiment envie
00:26:43de discuter avec le gouvernement ?
00:26:45Quand on regarde les positions de la France insoumise,
00:26:47on a l'impression que dès le début, de toute façon,
00:26:50ils ferment la porte à une discussion
00:26:52ou à un semblant de collaboration,
00:26:54ce qui n'est peut-être pas le cas chez les Verts
00:26:55ou chez les socialistes, bien sûr.
00:26:56– Mais un, je le dis, chacun a sa stratégie,
00:27:00il n'y a pas de, voilà, en tout cas,
00:27:02on est assez cohérents sur le programme
00:27:04et sur ce qu'on porte.
00:27:06Il me semble d'ailleurs que la France insoumise avait dit
00:27:08qu'il ne participerait pas à quelconque gouvernement,
00:27:11mais ça ne voulait pas dire qu'il y ait une censure.
00:27:13Et donc, c'est évidemment dans ce cadre-là aussi
00:27:16qu'il faut qu'on discute.
00:27:18Si le camp d'Emmanuel Macron décidait aussi
00:27:21de jouer la carte de la non-censure,
00:27:23s'il avait fait quand même des propositions
00:27:25que nous avions faites avec les socialistes,
00:27:27de dire, on a une règle simple, n'utilisons pas le 49-3,
00:27:30faisons confiance dans la période
00:27:32dans laquelle on est au Parlement.
00:27:34Le Parlement, c'est la représentation nationale,
00:27:36faisons confiance au Parlement.
00:27:38Mais ça veut dire accepter du coup que le Parlement,
00:27:40par exemple, ne soit pas d'accord avec la réforme des traites
00:27:43et revienne sur la réforme des retraites.
00:27:45C'était un pari assez honnête.
00:27:47C'était juste de dire, le Président de la République
00:27:50a décidé de rebattre les cartes,
00:27:52a décidé une élection législative.
00:27:54Voilà, c'est fait.
00:27:55Et bien maintenant, on a un Parlement.
00:27:57Et bien, laissons-le travailler, donnons-lui la main
00:27:59et ne jouons pas comme ça avec le 49-3.
00:28:02François Bayrou a refusé du coup d'aller dans cette orientation-là
00:28:07et le Président de la République, de la même manière,
00:28:09a refusé de se dire, est-ce qu'on ne pourrait pas trouver
00:28:12une coalition de stabilité ?
00:28:14De stabilité, parce qu'on sait qu'on a besoin, effectivement,
00:28:17de stabilité et surtout, de se mettre d'accord
00:28:19sur quelques orientations, sur quelques axes.
00:28:21Est-ce que quelqu'un peut me dire, aujourd'hui,
00:28:23quelle est l'orientation ?
00:28:25Quelle est la priorité de ce gouvernement ?
00:28:27Sur quoi on va aller ?
00:28:28À part sur l'armée, où le budget de l'armée
00:28:31a été quelque peu augmenté.
00:28:33Et, pour vous dire, on s'est abstenus sur ce budget
00:28:36parce que je pense qu'il y a, effectivement, une nécessité
00:28:39d'avoir des montants importants dans la période actuelle
00:28:42sur notre armement.
00:28:44Et l'autre aspect, c'est la sécurité.
00:28:46Mais ça montre, ça dit quoi ?
00:28:48Ça dit qu'on est très anxiogènes, ce qu'on envoie
00:28:50à notre société sur l'orientation.
00:28:52Mais quelles sont les autres priorités ?
00:28:54Il me semblait que la priorité, c'était le logement.
00:28:56On a su créer tous les budgets pour le logement,
00:28:58que ce soit sur le logement social,
00:29:00que ce soit sur la rénovation thermique.
00:29:02On aurait pu se dire que la priorité, justement,
00:29:05c'était l'adaptation des territoires, justement,
00:29:07par rapport au réchauffement climatique.
00:29:09On a su créer, on est en train de su créer
00:29:11toutes les aides qui vont dans cette...
00:29:13Donc, ce qui manque, c'est un cap.
00:29:15Et je pense qu'on aurait pu se mettre d'accord,
00:29:17globalement, sur un bloc central de gauche,
00:29:20sur quelques aspects.
00:29:22Je pense sur la question, effectivement,
00:29:24de la transition écologique,
00:29:26et sur la question de la justice sociale.
00:29:28Je l'aurais dit, de la justice sociale,
00:29:30de la justice fiscale, quand on voit ce que demandent
00:29:32les Françaises et les Français, c'est quelque chose
00:29:34qui est limité, quasi 80% des gens disent
00:29:36on a besoin de ça.
00:29:38Voilà, je pense que là-dessus, on peut se mettre d'accord.
00:29:40Ce bloc central de gauche, il a quand même été évoqué,
00:29:42aussi, par les macronistes.
00:29:44C'était le PS, les Verts, sans la France insoumise,
00:29:47pour essayer de trouver une stabilité,
00:29:49une majorité, avec le centre droit.
00:29:51Oui, mais alors qu'on me dise,
00:29:53bien sûr qu'on peut l'évoquer,
00:29:55quel est le bougé ?
00:29:57Est-ce qu'il y a eu un semblant de bougé
00:29:59sur leur politique ?
00:30:01Est-ce qu'il y a eu une remise en question
00:30:03de se dire, si on veut justement
00:30:06travailler différemment,
00:30:08ça veut dire qu'il faut qu'on soit en capacité
00:30:10de changer, qu'on soit en capacité aussi
00:30:12de faire le bilan.
00:30:13Quand je vois, par exemple, la question de la réforme
00:30:15des retraites faire le bilan,
00:30:17de se dire, cette réforme, elle est rejetée
00:30:19toujours par plus de 80% des Français,
00:30:2190% des Françaises et des Français,
00:30:23elle n'a jamais été votée à l'Assemblée nationale.
00:30:26Donc on a un problème démocratique.
00:30:28Elle a fait un geste, François Birou,
00:30:30elle va être discutée avec les partenaires sociaux.
00:30:32On n'a toujours pas, on ne sait toujours pas
00:30:34réellement s'il y aura un texte
00:30:37qui sera présenté à l'Assemblée nationale.
00:30:39Et quel texte ? Quel périmètre ?
00:30:41Je me souviens, dans les discussions,
00:30:43j'avais posé la question à François Birou,
00:30:45qui n'était pas encore Premier ministre,
00:30:47mais qui était pressenti.
00:30:49Je lui avais dit, si au terme des discussions,
00:30:51on arrive justement à un arrêt de cette réforme,
00:30:53une abrogation de cette réforme des retraites,
00:30:55du coup, est-ce que ça sera posé ?
00:30:57Est-ce qu'on ira jusqu'au bout ?
00:30:59Il dit, ah ben non, pas l'abrogation.
00:31:01Où tout ça va mener ?
00:31:03Parce qu'il n'y a pas cette volonté,
00:31:05à un moment donné, de dire, oui, il va falloir qu'on bouge.
00:31:07Il va falloir qu'on réoriente, tout simplement,
00:31:09parce qu'il y a eu une élection législative
00:31:11et que les Françaises et les Français ont donné
00:31:13un certain nombre d'orientations.
00:31:14Dans l'hypothèse où le gouvernement de François Birou
00:31:16soit censuré dans les prochaines semaines,
00:31:18voire dans les prochains mois,
00:31:20il y aura un nouveau gouvernement
00:31:22qui aura la même marge de manœuvre
00:31:24que celui de François Birou, c'est-à-dire quasiment aucune,
00:31:26mais on n'aura pas beaucoup avancé non plus ?
00:31:28En réalité, on n'avancera pas
00:31:30tant qu'on continuera
00:31:32dans une orientation qui ne marche pas.
00:31:34Comment on peut imaginer ?
00:31:38Ou alors,
00:31:40on serait peut-être irresponsables
00:31:42et que ça serait
00:31:44une censure,
00:31:46comme ça, pour s'amuser.
00:31:47Je ne le pense réellement pas.
00:31:49Parce que quand on nous fait des...
00:31:51Sur la question de la responsabilité,
00:31:53je pense qu'on est en capacité
00:31:55et qu'on sait être responsable.
00:31:57Mais cette question
00:31:59de la censure
00:32:01sur le gouvernement de Michel Barnier,
00:32:03je le redis, il faut juste poser des questions.
00:32:05Pourquoi Michel Barnier a été censuré ?
00:32:07On a les mêmes.
00:32:09D'ailleurs, je faisais souvent la différence.
00:32:11On ne sait plus si c'est
00:32:13François Barnier ou Michel Birou.
00:32:15On est dans cette situation-là.
00:32:17Moi, j'attends.
00:32:19J'espère encore. On peut encore espérer.
00:32:21Même si je ne suis pas totalement naïf.
00:32:23Je sais ce qu'on peut faire et ce qu'on ne peut pas faire
00:32:25dans une commission mixte paritaire.
00:32:27J'explique aussi
00:32:29cette députée et cet sénateur
00:32:31qui se retrouvent et qui discutent
00:32:33sur les bases de ce qui a été voté
00:32:35à la fois à l'Assemblée nationale et au Sénat sur le budget.
00:32:37On peut bouger des choses,
00:32:39mais on ne peut pas tout bouger.
00:32:41Je dirais que c'est déjà trop tard.
00:32:43Ça aurait dû être, et chacun aurait dû
00:32:45prendre sa responsabilité au moment
00:32:47des discussions du Parlement.
00:32:49Encore une fois, faire confiance au Parlement.
00:32:51C'est pour ça aussi, je pense que derrière tout ça,
00:32:53il y a une vraie question démocratique.
00:32:55C'est pour ça aussi que nous, écologistes,
00:32:57on propose aussi de retravailler,
00:32:59de re-réfléchir.
00:33:01À la fois de réfléchir peut-être aussi sur une constituante,
00:33:03mais d'abord aussi,
00:33:05il me semble qu'il y a une question
00:33:07sur la proportionnelle,
00:33:09qu'il va falloir mettre sur la table pour qu'on ait une représentation
00:33:11politique plus large.
00:33:13Et surtout,
00:33:15qui nous amène aussi à travailler différemment.
00:33:17Parce que si on le met en amont,
00:33:19si on a une proportionnelle et qu'on réfléchit en amont,
00:33:21ça veut dire qu'on est obligé de travailler sur des accords en amont.
00:33:23Ça veut dire qu'on sait que personne n'aura la majorité tout seul.
00:33:25Et donc ça, c'est important,
00:33:27comme je dirais tous les autres pays européens,
00:33:29puisqu'on est les seuls encore
00:33:31à fonctionner de cette manière-là.
00:33:33Et donc nous, par exemple, notre groupe,
00:33:35on va déposer, on aura dans notre niche parlementaire
00:33:37le 30 janvier, un débat
00:33:39justement sur le sujet de la proportionnelle.
00:33:41François Bayrou était plutôt favorable avant qu'il soit Premier ministre.
00:33:43On verra, c'est le but justement.
00:33:45Voilà.
00:33:47On verra s'il se contredit ou pas.
00:33:49Pour débloquer les choses,
00:33:51il y en a un, en tout cas, et je reviens à lui,
00:33:53qui a une solution.
00:33:55Il s'agit de Jean-Luc Mélenchon.
00:33:57Il demande la démission d'Emmanuel Macron.
00:33:59Vous êtes aussi sur cette ligne-là,
00:34:01de faire en sorte que le Président de la République
00:34:03n'ait pas d'autre choix que de démissionner
00:34:05pour reconvoquer une élection nationale ?
00:34:07Déjà, je vous ai dit que je ne me positionne pas
00:34:09en fonction de Jean-Luc Mélenchon ou de quoi que ce soit.
00:34:11Les écologistes sont suffisamment grands,
00:34:15responsables,
00:34:17dirigent les grandes villes,
00:34:19ont un groupe à l'Assemblée nationale, au Sénat
00:34:21et ont une ligne politique.
00:34:23Cette ligne politique
00:34:25est aussi basée sur le respect
00:34:27de nos institutions.
00:34:29Il y a un Président de la République
00:34:31qui a été élu sur 5 ans.
00:34:33Je respecte ça.
00:34:35La responsabilité de la démission, c'est la sienne.
00:34:37C'est sûr que si je regarde
00:34:39ce qui est en train de se passer,
00:34:41je me dis qu'Emmanuel Macron
00:34:43est en train de tout faire,
00:34:45comme je disais pour Michel Barnier,
00:34:47pour aller vers la censure.
00:34:49J'ai l'impression que
00:34:51Emmanuel Macron
00:34:53fait la même chose, c'est-à-dire qu'en fait
00:34:55il est en train de mettre tous les dispositifs
00:34:57et tout ce qu'il peut pour aller
00:34:59vers la seule solution qui lui restera,
00:35:01ça sera peut-être de démissionner.
00:35:03Mais ça, c'est quelque chose pour moi qui lui regarde.
00:35:05Sa responsabilité a été élue.
00:35:07Par contre,
00:35:09on a des dispositions dans notre Constitution
00:35:11dont effectivement
00:35:13la censure qui est un élément.
00:35:15On avait d'autres dispositions,
00:35:17notamment le 49-3, encore une fois.
00:35:19Est-ce que le Premier ministre accepte
00:35:21de ne pas utiliser ce 49-3
00:35:23et de faire en sorte que ce débat-là
00:35:25puisse avoir lieu ?
00:35:27On avait fait par exemple la proposition,
00:35:29on pensait que de reprendre le budget là où il en était
00:35:31et de reprendre le même budget,
00:35:33on nous dit que c'est une question d'urgence
00:35:35parce que pour avoir le budget en février, sinon c'est avril.
00:35:37On sait très bien qu'il y avait d'autres dispositifs.
00:35:39On pouvait avoir une loi budgétaire
00:35:41qui permettait justement
00:35:43de gagner un petit peu de temps
00:35:45autour de la loi spéciale
00:35:47et d'adapter un certain nombre de dispositifs
00:35:49et de remettre sur le tapis,
00:35:51on va dire,
00:35:53la question budgétaire
00:35:55et de laisser la main au Parlement.
00:35:57Ce n'est pas ce choix-là qui a été fait.
00:35:59Je le constate tout simplement.
00:36:01Et nous, après, on utilise les outils
00:36:03qui nous sont donnés
00:36:05par la Constitution, tout simplement.
00:36:07– Bon, si l'émission d'Emmanuel Macron
00:36:09n'est pas encore forcément d'actualité,
00:36:11son rôle en tant que Président de la République,
00:36:13il est affaibli au niveau national,
00:36:15au niveau européen,
00:36:17au niveau international.
00:36:19Vous évoquiez tout à l'heure l'arrivée
00:36:21de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis.
00:36:23Il ne va pas hésiter, Donald Trump,
00:36:25à profiter, on l'a déjà vu,
00:36:27des faiblesses de certains États
00:36:29et notamment en Europe.
00:36:31Vous évoquiez vos craintes pour l'écologie,
00:36:33notamment les accords de Paris.
00:36:35Je crois qu'il a voulu sortir,
00:36:37enfin il est sorti, vous l'annoncez,
00:36:39de l'OMS aussi,
00:36:41l'Organisation Mondiale de la Santé,
00:36:43il y a le Groenland, le canal de Panama,
00:36:45enfin il y a beaucoup de déclarations
00:36:47en quelques jours à l'arrivée de Donald Trump.
00:36:49Vous lui apportez du crédit ou ça fait partie
00:36:51du personnage d'aller raconter un peu n'importe quoi
00:36:53sur des sujets où finalement
00:36:55il ne pourra pas mettre en œuvre
00:36:57ce qu'il prétend ?
00:36:59– C'est ce que je disais, je veux dire,
00:37:01si c'était juste l'image d'un Président
00:37:03avec sa cravate rouge et son gros stylo
00:37:05et qui fait, voilà, ça pourrait nous faire sourire.
00:37:07Il y a une réalité, il y a vraiment une réalité
00:37:09avec, ce n'est pas n'importe quel pays,
00:37:11ce sont les États-Unis.
00:37:13Alors, on sait qu'il y a l'affichage
00:37:15et il y a la réalité des choses,
00:37:17donc heureusement que toutes ces choses-là
00:37:19vont être atténuées.
00:37:21Mais rien que le message de dire
00:37:23on peut sortir de l'OMS,
00:37:25on peut sortir des accords de Paris,
00:37:27c'est complètement, enfin,
00:37:29je ne sais pas, on ne vit pas dans le même monde,
00:37:31en tout cas c'est même criminel,
00:37:33totalement criminel d'avoir ce type d'orientation-là.
00:37:35Et qu'on ne soit pas en capacité,
00:37:37à la fois nous,
00:37:39en tant que pays aussi important
00:37:41à réagir et à montrer justement
00:37:43une autre voie, oui, moi ça me désole.
00:37:45Et au niveau européen,
00:37:47parce que c'est vrai qu'on va se retrouver quand même
00:37:49en étau entre la Chine,
00:37:51les États-Unis qui, eux, n'hésitent pas
00:37:53à fermer leurs frontières, à bloquer leurs frontières,
00:37:55pour le coup pas forcément
00:37:57dans la bonne,
00:37:59dans la bonne orientation,
00:38:01parce que c'est pas pour lutter contre le réchauffement climatique,
00:38:03c'est pas pour avoir des conditions sociales
00:38:05meilleures, non, c'est l'inverse.
00:38:07Si l'Europe n'est pas en capacité,
00:38:09et pour moi, aujourd'hui, c'est maintenant,
00:38:11c'est-à-dire que soit l'Europe est en capacité
00:38:13de répondre et en capacité d'agir,
00:38:15sinon pour moi,
00:38:17je suis très inquiet pour l'avenir
00:38:19de l'Europe. Et la capacité à agir,
00:38:21c'est capacité aussi à répondre,
00:38:23économiquement,
00:38:25à ce que fait, ce que va faire
00:38:27Donald Trump, à ce que fait la Chine.
00:38:29On ne peut pas accepter d'avoir des produits
00:38:31qui rentrent sur notre
00:38:33territoire, avec des conditions
00:38:35sociales, écologiques, qui soient catastrophiques,
00:38:37et qui viennent faire concurrence
00:38:39à notre production.
00:38:41Voilà, on ne peut pas accepter
00:38:43le dumping qui est fait, qu'il soit social
00:38:45ou écologique, sur
00:38:47notre territoire. On vit
00:38:49actuellement, sur l'industrie
00:38:51française et sur la chimie,
00:38:53ici, dans notre territoire, avec Ponclet,
00:38:55Jarry, avec la
00:38:57fermeture de Vancorex,
00:38:59et d'Arkema, et licenciements sur Arkema.
00:39:01C'est exactement ça.
00:39:03On laisse des entreprises,
00:39:05une sorte d'association de malfaiteurs,
00:39:07faire ce qu'ils veulent, et on laisse
00:39:09au niveau international,
00:39:11entrer des produits
00:39:13à la fois de moindre qualité,
00:39:15et puis on regarde ça,
00:39:17les bras ballants, moi je pense que c'est pas
00:39:19possible. Là aussi, on a besoin
00:39:21d'une action, on a besoin d'une orientation,
00:39:23on a demandé à rencontrer
00:39:25Michel Barnier, je fais toujours
00:39:27François Bayrou, en urgence,
00:39:29en urgence, parce que
00:39:31avec Cyriel Chatelain, avec
00:39:33Christophe Ferrari, avec Marie-Noëlle Batistel,
00:39:35avec Camille Gaillermier aussi,
00:39:37on a rencontré le cabinet du
00:39:39ministre de l'Industrie, au sujet notamment
00:39:41de la chimie et de
00:39:43Vancorex. C'était une réunion scandaleuse.
00:39:45En gros, on nous dit, on va faire un plan
00:39:47social, on va s'en occuper, et puis on va
00:39:49travailler sur la dépollution. Mais non, c'est pas ça.
00:39:51Ils n'ont pas compris. Ils n'ont pas
00:39:53compris que l'action de
00:39:55Vancorex qui se faisait sur la plateforme chimique,
00:39:57ça avait un impact national,
00:39:59ça avait un impact stratégique sur la question
00:40:01de l'armement,
00:40:03sur la question de la santé, puisque
00:40:05il y a la question de l'eau aussi, puisque c'est des produits
00:40:07aussi pour le traitement
00:40:09de l'eau, pour le spatial,
00:40:11puisque c'est le carburant d'Ariane.
00:40:13Et donc, on ne serait
00:40:15plus en capacité de produire
00:40:17ces produits hautement stratégiques
00:40:19sur notre territoire, et on va aller les
00:40:21importer. Alors, pour l'instant, ça peut être
00:40:23d'Italie ou d'Allemagne, puis après, ça sera peut-être
00:40:25de beaucoup plus loin, et c'est déjà
00:40:27le cas d'ailleurs avec la Chine.
00:40:29Ce n'est pas acceptable, on ne peut pas
00:40:31accepter cette orientation-là.
00:40:33Là, encore une fois, il y a des solutions.
00:40:35On est dans le cas, on a des éléments dans notre
00:40:37constitution, dans nos lois,
00:40:39notamment la nationalisation temporaire.
00:40:41Pourquoi on ne l'utilise pas ?
00:40:43Non seulement le gouvernement ne veut
00:40:45pas l'utiliser, mais surtout ne travaille même
00:40:47pas sur cette question. On a demandé
00:40:49ça. Si le gouvernement arrivait en nous disant
00:40:51non, mais la nationalisation temporaire, ça coûte tant,
00:40:53ce n'est pas possible, etc.
00:40:55On n'a même pas ce travail qui a été réalisé.
00:40:57Donc nous, on demande vraiment à se
00:40:59bouger très fortement sur cette question-là,
00:41:01sur cette question de la
00:41:03chimie, parce que c'est une catastrophe.
00:41:05C'est une catastrophe à la fois
00:41:07sociale, environnementale,
00:41:09stratégique, de
00:41:11sécurité, qui est
00:41:13invraisemblable. Et quand on sait que ça peut aller
00:41:15jusqu'à 5 000, 6 000, voire plus
00:41:17emplois qui sont concernés
00:41:19en cascade par ces fermetures,
00:41:21voilà. Moi, ce qu'on demande, c'est
00:41:23de l'action et
00:41:25qu'on arrête avec les paroles. Maintenant,
00:41:27il faut agir. Et la nationalisation
00:41:29temporaire sur le sujet Vancorex
00:41:31me semble indispensable aujourd'hui.
00:41:33Vous évoquiez une sorte d'unanimité,
00:41:35quel que soit le bord politique des élus locaux,
00:41:37notamment des parlementaires. Ils sont tous sur
00:41:39cette ligne, même à droite, de nationaliser
00:41:41pour sauver... Moi, je ne suis pas le porte-parole
00:41:43de l'ensemble des groupes
00:41:45politiques. Non, mais vous m'avez dit de vous échanger avec eux.
00:41:47En tout cas, moi, à tous ceux,
00:41:49et à chaque fois, voilà,
00:41:51on est vraiment sur
00:41:53un sujet, pour moi, national.
00:41:55Enfin, je veux dire, de défense nationale.
00:41:57Donc, j'espère, oui,
00:41:59effectivement, que tous les parlementaires, quel que soit
00:42:01le bord, et je pense que c'est le cas,
00:42:03et je n'ai aucun doute, sont là,
00:42:05se battent et en font une priorité.
00:42:07Pour moi, c'est évident.
00:42:09Vraiment, ce qui est en train de se passer là...
00:42:11Et en plus, moi, je pense
00:42:13qu'il faut avoir ça en tête aussi. Si on
00:42:15arrivait à une non-réponse de l'Etat
00:42:17sur ce sujet-là, ça serait dramatique
00:42:19aussi pour notre démocratie,
00:42:21pour la capacité que peuvent avoir
00:42:23les politiques à agir.
00:42:25Si on n'arrive pas à dire stop,
00:42:27ce n'est pas possible. Ce ne sont pas quelques
00:42:29entreprises qui vont faire dans leurs coins
00:42:31et qui vont dévaster tout un territoire,
00:42:33qui vont remettre en cause notre stratégie
00:42:35nationale. Si
00:42:37la nation n'est pas en capacité d'agir,
00:42:39il ne faudra pas s'étonner ensuite
00:42:41qu'on ait un parti
00:42:43qui joue sur le populisme, qui arrive
00:42:45en tête des élections. Il y a aussi cet enjeu-là.
00:42:47C'est vrai que moi, j'en appelle
00:42:49vraiment, mais alors sincèrement.
00:42:51C'est pour ça que je suis prêt à travailler avec tout le monde
00:42:53pour avancer sur
00:42:55cette question, pour inverser
00:42:57les choses, pour peser.
00:42:59Et on peut le faire. C'est le but de la
00:43:01nationalisation temporaire qui permet de
00:43:03gagner du temps, qui permet de poser les choses
00:43:05et qui permet de réfléchir un peu plus à moyen
00:43:07et à long terme. – C'est le crédit de l'action
00:43:09et de la parole politique qui est en jeu sur cette affaire.
00:43:11– C'est indispensable. En tout cas, je pense que si on fait de la politique,
00:43:13c'est pour ça.
00:43:15– Ceux qui sont contre ce processus de nationalisation,
00:43:17vont vous dire que c'est de l'argent public
00:43:19qu'on va mettre coûte que coûte pour maintenir
00:43:21une activité qui n'a peut-être plus de réalité économique
00:43:23là où elle se passe ?
00:43:25– Écoutez,
00:43:27justement, on attend
00:43:29des chiffres de l'État pour savoir
00:43:31qu'est-ce que pourrait coûter. Ce que j'ai entendu,
00:43:33c'est que globalement, une nationalisation
00:43:35temporaire pourrait coûter de l'ordre de 200
00:43:37millions d'euros. On a eu
00:43:39des chiffres aussi, puisque ce que je disais sur l'armement,
00:43:41les produits qui sont réalisés
00:43:43avec Vancorex et les entreprises qui tournent autour,
00:43:45alors je ne suis pas un technicien,
00:43:47mais on en a besoin
00:43:49pour les missiles que
00:43:51utilise l'armée française.
00:43:53Du coup, dans le projet, s'il y a l'abandon de
00:43:55Vancorex, il va falloir revoir tout ce
00:43:57processus. Et donc, on sait qu'il va falloir
00:43:59refaire des essais, parce que ça ne sera pas le même type
00:44:01de carburant, enfin de produit.
00:44:03Il va falloir refaire ces essais,
00:44:05c'est une obligation, donc faire des essais
00:44:07de tir de missiles. Au
00:44:09bout du compte, c'est
00:44:11quasi, on approche le milliard
00:44:13pour refaire des essais, pour remettre au point quelque
00:44:15chose. Donc à un moment donné, il faut regarder les choses,
00:44:17il faut mettre les choses à plat. On demande aussi à l'État,
00:44:19si on arrête Vancorex, si on arrête la plateforme
00:44:21chimique de
00:44:23Pont-de-Clé,
00:44:25la dépollution, combien ça coûte ? Combien
00:44:27ça va coûter la dépollution ? On sait aussi
00:44:29qu'on ne refera pas, on ne refera pas
00:44:31après coup, une
00:44:33zone chimique comme elle a été faite.
00:44:35Peut-être pour d'ailleurs de
00:44:37bonnes raisons, mais on ne le refera pas.
00:44:39Et donc, on a besoin plutôt de travailler
00:44:41sur cette base-là
00:44:43et de ne pas faire. J'ai pu vivre
00:44:45en direct, quasi,
00:44:47sur la question du paracétamol.
00:44:49On se battait, c'était déjà en
00:44:512009, quand le paracétamol a été arrêté
00:44:53à Roussillon, pour
00:44:55dire, est-ce que c'est vraiment sérieux ? Est-ce que
00:44:57on va se couper de la production de paracétamol
00:44:59en France ? On disait, ne vous inquiétez pas,
00:45:01tout va bien se passer, etc. Et puis,
00:45:03je me souviens avoir été avec Jean
00:45:05Castex, à l'époque Premier ministre,
00:45:07pour mettre la première pierre à Roussillon
00:45:09sur la remise en place
00:45:11d'une unité de paracétamol après
00:45:13Covid. Combien ça a coûté ?
00:45:15Combien ça a coûté comme argent public ?
00:45:17Donc ça aussi, quand on parle
00:45:19de budget, quand on parle de dépenses qui ne servent à rien,
00:45:21plutôt que d'aller chercher sur
00:45:23quelques fonctionnaires, etc., il y aurait peut-être
00:45:25à réfléchir sur la stratégie globale
00:45:27de ce que fait la France et des orientations
00:45:29et encore une fois, voir sur du long terme.
00:45:31Alors, l'enjeu n'est pas le même, mais
00:45:33on est un peu dans un cas de figure
00:45:35similaire avec un
00:45:37milieu économique qui en appelle
00:45:39à l'argent public, aux collectivités, à l'État,
00:45:41pour essayer de sauver son outil. C'est pas très loin
00:45:43de Vancouver, c'est la station de l'Alpe du Grand-Sœur
00:45:45qui est sur un territoire que
00:45:47vous connaissez bien, en Mathésine.
00:45:49C'est une station que les élus
00:45:51du territoire avaient décidé de fermer en
00:45:53septembre dernier, fermeture définitive, puis
00:45:55qui lui ont redonné une
00:45:57saison de sursis
00:45:59suite à une forme de pression
00:46:01notamment des socioprofessionnels.
00:46:03Qu'est-ce que
00:46:05vous pensez de cette situation ? Est-ce que vous soutenez
00:46:07le combat de ceux qui veulent
00:46:09coûte que coûte que la station de l'Alpe du Grand-Sœur
00:46:11continue d'exister dans les années à venir ?
00:46:13En fait,
00:46:15le sujet, la question ne se pose pas
00:46:17comme ça.
00:46:19Moi, je suis un skieur. Je ski
00:46:21depuis que j'ai deux ans et demi.
00:46:23J'adore ça.
00:46:25Et j'espère
00:46:27pouvoir évidemment encore
00:46:29skier. Mais pour skier,
00:46:31il faut de la neige.
00:46:33C'est un peu un principe de base.
00:46:35Et qu'on ait effectivement
00:46:37un réchauffement climatique.
00:46:39Je ne dis pas qu'il n'y aura pas plus de neige.
00:46:41On le sait déjà.
00:46:43Il peut même parfois y en avoir beaucoup à un certain moment.
00:46:45On est même plutôt dans ces phases-là
00:46:47avec des précipitations
00:46:49qui peuvent être assez fortes à un moment donné,
00:46:51puis des réchauffements très rapides. En tout cas,
00:46:53on le sait, et on a
00:46:55déjà perdu quasi un mois d'enneigement
00:46:57sur les stations de Moyenne-Montagne.
00:46:59Il suffit de regarder
00:47:01les études, de regarder les scientifiques
00:47:03qui le disent tous, qui l'expliquent
00:47:05tous, et qu'on voit en direct.
00:47:07Parce que qu'est-ce qui se passe derrière
00:47:09l'Alpe du Grand-Serre,
00:47:11Grèce-Envers-Cors, on a toutes
00:47:13des stations de Chartreuse également.
00:47:15Qu'est-ce qui se passe ? C'est qu'on
00:47:17arrive à des collectivités qui, à un moment donné,
00:47:19sont obligées
00:47:21de financer sur l'argent public
00:47:23le fonctionnement de ces stations de ski
00:47:25parce que ça coûte trop cher,
00:47:27et donc se retrouver
00:47:29à choisir entre des projets
00:47:31communaux ou intercommunaux
00:47:33ou financer la station de ski.
00:47:35Donc on voit que c'est quelque chose qui ne fonctionne plus.
00:47:37Quand à Grèce-Envers-Cors, on doit choisir
00:47:39entre dire est-ce qu'on va réaménager l'école
00:47:41pour nos enfants et pour ceux qui habitent ici,
00:47:43ou réinjecter encore
00:47:45quelques 100 000 euros
00:47:47ou plus dans la station.
00:47:49Et c'est louable, c'est louable.
00:47:51Moi je comprends, tous ceux qui ont participé
00:47:53à la création de ces stations de ski,
00:47:55c'est quelque chose de, voilà, c'est à la fois
00:47:57une histoire, c'est souvent du patrimoine aussi,
00:47:59c'est, voilà,
00:48:01il y a quelque chose d'émotionnel, il y a quelque chose,
00:48:03on est attaché à ça, moi je suis profondément
00:48:05attaché aux stations de ski.
00:48:07Et soit on se voile la face,
00:48:09soit on dit on continue,
00:48:11on continue, puis on va remettre de l'argent
00:48:13pour sauter une année, puis une année de plus, etc.
00:48:15Soit on regarde les choses
00:48:17et on se dit, ben voilà, on sait la trajectoire,
00:48:19il y a un certain nombre de stations, oui ça va être
00:48:21très compliqué, donc il faut peut-être les réorienter
00:48:23sur d'autres dispositifs, et puis se dire
00:48:25aussi que des territoires peuvent vivre aussi
00:48:27d'autres choses, de l'artisanat,
00:48:29de l'agriculture,
00:48:31aussi d'autres entreprises.
00:48:33Et donc c'est comment on oriente et comment on met
00:48:35les moyens justement, ça demande de l'ingénierie,
00:48:37ça demande des moyens supplémentaires.
00:48:39On a un projet qui est plutôt intéressant
00:48:41et qui se développe sur l'Alpe du Grand Serre justement,
00:48:43pour essayer d'avoir à la fois
00:48:45un tourisme, on va dire, 4 saisons,
00:48:47mais aussi être moins dépendant
00:48:49de remontées qui
00:48:51coûtent cher, parce qu'on sait que c'est ça aussi qui coûte cher,
00:48:53quand on a des grosses remontées pour la mise en norme,
00:48:55etc, et de voir comment on peut réorienter
00:48:57ça, comment on peut avoir une offre touristique aussi
00:48:59plus globale. Je pense qu'il y a aussi
00:49:01d'avoir une vision, moi je pense, à l'échelle départementale,
00:49:03ça me paraît important, on est un département
00:49:05qui a beaucoup de stations de ski, qui se
00:49:07retrouve dans cette situation-là, si on n'a pas une visibilité
00:49:09globale et de se dire, tiens, qu'est-ce qu'on fait là,
00:49:11où est-ce qu'on peut être complémentaire,
00:49:13etc, ben je pense qu'on n'y arrivera pas.
00:49:15Mais encore une fois, pour ça,
00:49:17il faut une ambition, une ambition politique,
00:49:19il faut des moyens, oui, il faut des moyens financiers,
00:49:21évidemment, mais des moyens financiers, encore, si on ne les met pas là,
00:49:23ça va coûter très cher
00:49:25dans quelques temps. Et ce que je constate,
00:49:27tout simplement, un exemple,
00:49:29il a fallu qu'on se batte, mais
00:49:31vraiment à plusieurs, et là pareil,
00:49:33différentes groupes politiques, pour
00:49:35remettre en place le
00:49:37FNADT, qui est le Fonds National
00:49:39d'Aides au Développement des Territoires,
00:49:41et notamment qui est quasi le seul financement
00:49:43qui va sur les territoires de montagne
00:49:45pour adapter, justement, pour
00:49:47travailler sur la transition.
00:49:49Le gouvernement voulait sucrer, tout simplement,
00:49:51et arrêter. On s'est battus pour gagner
00:49:5315 millions sur ce... ça a été voté,
00:49:55j'ai un amendement qui a été voté dans ce
00:49:57sens-là, mais on voit bien
00:49:59que ce n'est pas suffisant. Et on voit bien, voilà, l'orientation
00:50:01et l'absence de vision
00:50:03qu'on peut avoir. Et moi, je tire mon
00:50:05chapeau, quand même, à tous ces élus qui se battent
00:50:07dans leurs communes, face à
00:50:09ces problématiques-là, qui sont très, très
00:50:11complexes, parfois avec des tensions très fortes
00:50:13entre les gens,
00:50:15je pense qu'on a besoin de les épauler,
00:50:17de les accompagner, et de
00:50:19leur permettre d'avancer, et surtout de leur donner
00:50:21de la visibilité.
00:50:22Vous évoquiez la station de
00:50:24Grèce-Envercors.
00:50:26À l'instant, qu'est-ce que vous pensez de l'arrêté
00:50:28municipal qui a été pris cette semaine par le maire
00:50:30pour obliger la neige
00:50:32à tomber avant le 31 janvier
00:50:34et pouvoir faire les vacances de février ?
00:50:36Moi, c'est arrêté de Jean-Marc Béleau,
00:50:39le maire de Grèce-Envercors.
00:50:40Il faut prendre au second degré, au minimum.
00:50:42Évidemment, mais je trouve que
00:50:44je lui ai envoyé un petit message pour lui dire,
00:50:46pour le féliciter, en fait, parce que
00:50:48je trouve que ça dit tout, en fait. Ça dit tout.
00:50:50Je veux dire, on en est là. On en est à dire
00:50:52pourvu qu'il neige.
00:50:54Et sinon,
00:50:56oui, ça va être très compliqué.
00:50:58Et donc, oui, c'est une boutade.
00:51:00Oui, évidemment que son arrêté,
00:51:02à moins qu'il ait du pouvoir, on va voir, mais pour l'instant, ça n'a pas l'air
00:51:04de fonctionner. Il est sur une
00:51:06période assez longue, donc on va voir comment ça se met
00:51:08en place. Mais derrière
00:51:10la boutade, il y a quand même ça.
00:51:12C'est-à-dire qu'on est dépendant
00:51:14du climat. On est dépendant de ces
00:51:16chutes de neige. Alors, on le voit bien d'ailleurs
00:51:18maintenant, aujourd'hui, canon au neige ou pas canon à neige.
00:51:20On est dépendant
00:51:22de ça. Et donc, si on ne s'adapte pas
00:51:24et si on ne permet pas un territoire de pouvoir vivre
00:51:26justement pour pouvoir skier
00:51:28quand il y a de la neige. Je pense que c'est parfois
00:51:30comme ça qu'il faut raisonner.
00:51:32On va passer à côté de beaucoup de choses.
00:51:34Et ça risque d'être dramatique pour un certain
00:51:36nombre de territoires. Moi, je n'y crois pas.
00:51:38Moi, je pense qu'il y a des vraies solutions, notamment
00:51:40un village comme Grèce-en-Vercors qui a plein de capacités.
00:51:42Moi, je l'ai vu pendant la période Covid.
00:51:44Grèce-en-Vercors, le parking était plein
00:51:46parce que c'est aussi une terre
00:51:48de randonnée,
00:51:50de randonnée à ski, qu'on peut construire
00:51:52d'autres choses.
00:51:54Moi, je pense qu'il faut être humble.
00:51:56Moi, je n'ai pas de solution miracle. C'est compliqué.
00:51:58Mais justement, parce que c'est compliqué,
00:52:00ça veut dire qu'il faut de l'intelligence.
00:52:02Ça veut dire qu'il faut du collectif. Et ça veut dire
00:52:04qu'il faut de l'accompagnement. Et ça, ça manque cruellement.
00:52:06On va changer de sujet.
00:52:08Vous évoquiez tout à l'heure les mesures
00:52:10radicales prises par Donald Trump
00:52:12pour renvoyer
00:52:14les immigrés
00:52:16des États-Unis sur les pays
00:52:18d'origine. En fin d'année, vous avez
00:52:20transformé votre permanence parlementaire
00:52:22ici, à Grenoble, en annexe de la
00:52:24préfecture pour recevoir les demandeurs
00:52:26d'asile. C'était quoi l'objectif
00:52:28de cette action ?
00:52:30Déjà, ce n'est pas pour recevoir que les demandeurs d'asile.
00:52:32C'est qu'on a un problème
00:52:34vraiment chronique
00:52:36et vraiment terrible
00:52:38avec le fonctionnement de la préfecture.
00:52:40Préfecture de l'Isère,
00:52:42mais je pense que c'est assez global quand j'en discute
00:52:44avec mes collègues.
00:52:46Tout simplement, il n'y a plus d'accès
00:52:48physique à la préfecture.
00:52:50Une difficulté,
00:52:52puisque quelqu'un qui veut faire son renouvellement
00:52:54de carte de séjour, mais c'est le cas
00:52:56d'étudiants. Moi, j'ai eu des étudiants
00:52:58dans ma permanence qui veulent,
00:53:00tout simplement, pour leurs études.
00:53:02J'ai vu le président de l'UGA qui me
00:53:04dit qu'ils ont quelqu'un à temps plein pour
00:53:06accompagner justement ces étudiants parce que
00:53:08toutes ces problématiques-là, pour
00:53:10les régler. Des personnes qui arrivent
00:53:12dans ma permanence, tout simplement, qui
00:53:14travaillaient normalement, qui travaillent,
00:53:16qui ont un contrat de travail. Et puis, en fait,
00:53:18comme ils ne peuvent pas faire leur renouvellement de leur carte
00:53:20de séjour,
00:53:22parce qu'il faut
00:53:24s'inscrire sur un site, que ce site,
00:53:26en fait, il ouvre à zéro heure
00:53:28et puis, dans les 5 minutes,
00:53:30toutes les places sont prises et donc, il n'y a plus de possibilités.
00:53:32Ils sortent du délai qu'il leur est imparti.
00:53:34Ils n'ont plus du coup de papier.
00:53:36Donc, leur employeur normal ne veut
00:53:38plus les employés, enfin, en tout cas, sont dans l'incapacité.
00:53:40Et ils se retrouvent dans des situations dramatiques.
00:53:42À la fois pour l'employeur, à la fois pour les entreprises,
00:53:44parce que je peux dire que les entreprises montent aussi
00:53:46au créneau. Et puis, pour
00:53:48tous ces gens-là, et qui se retrouvent dans des situations
00:53:50particulièrement angoissantes, quand on se retrouve sans papier,
00:53:52quand on ne sait plus ce qu'on doit faire.
00:53:54Et donc, ça, c'est particulièrement... Et ce que j'ai constaté,
00:53:56c'est que tous ces gens qui venaient me voir,
00:53:58on essaye de traiter ces dossiers,
00:54:00on essaye de les transmettre à la préfecture.
00:54:02On arrive à avoir quelques résultats.
00:54:04C'est-à-dire qu'on débloque des choses, parce qu'on arrive à voir.
00:54:06Je me dis que ce n'est pas normal.
00:54:08Ce n'est pas normal que, dans un état
00:54:10de droit, tout le monde devrait avoir
00:54:12justement les mêmes droits et ne devrait pas être
00:54:14obligé de passer à travers
00:54:16son parlementaire. Voilà.
00:54:18Et donc, moi, j'en rappelle encore
00:54:20à Madame la Préfète
00:54:22qu'il faut vraiment qu'on se penche
00:54:24sur cette question-là. Alors, je suis particulièrement inquiet,
00:54:26parce que je vois le décret
00:54:28qui vient d'être signé par
00:54:30Bruno Retailleau, qui est une totale
00:54:32catastrophe, qui... Je ne sais pas s'il
00:54:34connaît un petit peu ce qui se passe
00:54:36et qui durcit,
00:54:38en fait, la circulaire, notamment la circulaire
00:54:40Valls, et qui fait qu'en fait,
00:54:42qui a donné la consigne à l'ensemble
00:54:44des préfets de ne plus
00:54:46prolonger
00:54:48de séjour,
00:54:50qui durcit
00:54:52les capacités à avoir
00:54:54des papiers. Mais c'est particulièrement
00:54:56dramatique. Je pense qu'on va avoir
00:54:58très prochainement de vrais
00:55:00problèmes dans tous les secteurs,
00:55:02à la fois économiques,
00:55:04mais même aussi à l'hôpital, etc.
00:55:06Parce qu'on a
00:55:08un certain nombre, quand même, de gens
00:55:10qui sont étrangers, qui ont
00:55:12une carte de séjour,
00:55:14qui travaillent dans tous les secteurs
00:55:16dont on peut avoir besoin.
00:55:18Et c'est à ceux-là à qui on va taper dessus,
00:55:20à qui on est en train d'emmerder,
00:55:22je dirais, parce que c'est vraiment le mot,
00:55:24c'est pas acceptable, c'est pas possible.
00:55:26Et donc, voilà, on est dans cette orientation-là.
00:55:28C'est ça aussi, le gouvernement
00:55:30de François Bayrou.
00:55:32C'est Bruno Retailleau comme
00:55:34ministre de l'Intérieur,
00:55:36et c'est Gérald Darmanin comme
00:55:38ministre de la Justice.
00:55:40Bruno Retailleau qui a remis en cause l'état de droit,
00:55:42Gérald Darmanin
00:55:44qui contestait
00:55:46les décisions des juges, notamment sur
00:55:48le décès de Marine Le Pen. Voilà où on en est
00:55:50aujourd'hui en France.
00:55:52– Je pensais que vous alliez citer Manuel Valls.
00:55:54– J'aurais pu citer Manuel Valls,
00:55:56mais en fait, il y en aurait tellement à citer sur cette dérive
00:55:58ultra-droitière
00:56:00de ce gouvernement,
00:56:02mais de l'ensemble,
00:56:04et qui, moi, me fait peur, en tout cas, parce qu'il y a
00:56:06une espèce de banalisation.
00:56:08L'étranger devient
00:56:10le...
00:56:12le bokimissère total,
00:56:14ça devient totalement assumé par un certain
00:56:16nombre de politiques.
00:56:18La réalité, je veux dire, quand on voit,
00:56:20je rappelle quand même que l'immigration,
00:56:22le solde, il est toujours positif.
00:56:24C'est-à-dire que les immigrés qui travaillent
00:56:26en France, ils payent leurs cotisations,
00:56:28ils participent, et que globalement,
00:56:30ils participent plus que ce que ça pourrait globalement
00:56:32nous coûter. Donc il faut toujours avoir ça en tête
00:56:34et que notre économie, elle ne tournera pas
00:56:36sans l'immigration. – Alors parmi ces nouveaux
00:56:38ministres ou anciens que vous avez cités,
00:56:40il y en a un qui est nouveau, pour le coup,
00:56:42et qui vient du territoire iséraux,
00:56:44Yannick Neuder, il est aujourd'hui ministre
00:56:46de la Santé, il était d'ailleurs en visite
00:56:48ministérielle en Isère, lundi,
00:56:50pour faire la chasse aux fraudes
00:56:52sociales, notamment auprès des salariés
00:56:54de la caisse d'assurance maladie.
00:56:56Qu'est-ce que vous pensez ? J'imagine que vous le connaissez bien,
00:56:58Yannick Neuder, qui est parlementaire depuis des années également.
00:57:00– Bien sûr, je le connais d'autant plus
00:57:02parce que si les ministres,
00:57:04ils nous le doivent un petit peu, puisque je rappelle
00:57:06que nous, nous avons fait front
00:57:08républicain, nous avons...
00:57:10la candidate qui était
00:57:12face à lui, aux élections législatives,
00:57:14c'est d'hésiter pour permettre à Yannick Neuder
00:57:16de se présenter, enfin de pouvoir
00:57:18être élu, et notamment j'ai même fait campagne pour lui,
00:57:20j'ai même appelé à voter pour lui.
00:57:22Donc j'aurais aimé par exemple que Yannick Neuder
00:57:24justement ait cette vision
00:57:26et sache d'où il vient en fait, et de se dire
00:57:28attention peut-être que j'ai aussi justement
00:57:30je ne vais pas appliquer le programme
00:57:32des républicains, je n'ai pas été élu
00:57:34pour ça, ça aussi j'aurais aimé
00:57:36parce que ça fait partie de la responsabilité
00:57:38politique dans un moment
00:57:40fort, dans un moment dur
00:57:42de notre pays.
00:57:44Qu'est-ce qu'il fait en
00:57:46étant ministre de la Santé, quand on voit
00:57:48les problématiques des urgences,
00:57:50quand on voit la problématique
00:57:52qu'on peut avoir à l'hôpital,
00:57:54les difficultés à la fois pour recruter
00:57:56des médecins, des infirmières, quand on voit les conditions
00:57:58dans lesquelles travaille ce personnel,
00:58:00quand on voit la difficulté qu'on peut avoir
00:58:02sur la santé,
00:58:04le choix du ministre de la Santé,
00:58:06sa première sortie, et sa première sortie
00:58:08sur le territoire, c'est pour aller
00:58:10pointer du doigt
00:58:12les soi-disant
00:58:14fraudes sociales. Oui, évidemment
00:58:16qu'il y a quelques fraudes sociales.
00:58:18On peut aussi rappeler
00:58:20le montant du non-recours, ça veut dire
00:58:22des droits que les gens
00:58:24ne vont pas demander, ne vont pas réclamer
00:58:26parce que parfois c'est aussi compliqué
00:58:28mais on sait réellement très bien
00:58:30que la problématique n'est pas là.
00:58:32La problématique n'est pas là, la problématique
00:58:34elle est qu'on a un déficit
00:58:36de financement de notre hôpital
00:58:38public. Pourquoi ? Parce que
00:58:40on a fait des
00:58:42suppressions
00:58:44de taxation
00:58:46sur
00:58:48divers secteurs
00:58:50de contributions sociales
00:58:52sans les compenser,
00:58:54sans jamais les compenser. C'est-à-dire que
00:58:56l'État, à chaque fois, dit
00:58:58on va supprimer
00:59:00ce prélèvement
00:59:02sur des prestations
00:59:04sociales, on va les supprimer
00:59:06parfois peut-être à juste titre
00:59:08peu importe, mais on ne les compense pas
00:59:10pour le budget de la Sécurité sociale. Donc oui,
00:59:12on se retrouve dans une situation et on sait très bien
00:59:14que la vraie question c'est qu'on a un problème
00:59:16de recettes, c'est vraiment
00:59:18un problème de recettes qu'on a sur la question
00:59:20de la Sécurité sociale
00:59:22mais pas un problème de dépenses. Les dépenses au contraire,
00:59:24c'est le besoin, c'est ce qu'on a
00:59:26besoin pour justement soigner
00:59:28l'ensemble de la nation.
00:59:30Et donc voilà, je pense qu'en termes
00:59:32de priorité, l'affichage
00:59:34aurait pu être meilleur de la part de Yannick Neder.
00:59:36– Yannick Neder qui reste
00:59:38pour l'instant le patron des Républicains
00:59:40en Isère, c'était sa fonction.
00:59:42Dernier petit mot
00:59:44pour ceux qui vous suivez sur Twitter,
00:59:46c'est fini, vous avez coupé
00:59:48votre compte il y a quelques jours,
00:59:50lundi je crois, on voit l'annonce faite.
00:59:52– C'est ça. Oui,
00:59:54c'est assez logique.
00:59:56Alors après, c'est assez logique
00:59:58quand on voit à la fois
01:00:00ce qui est devenu Twitter.
01:00:02Moi j'étais assez effaré,
01:00:04je veux dire à la fois
01:00:06de propos haineux, racistes,
01:00:08xénophobes, sexistes, etc.
01:00:10Propos même
01:00:12d'Elon Musk sur Twitter
01:00:14qui véhicule
01:00:16cette réorientation totale
01:00:18qui est faite de ce réseau social.
01:00:20Elon Musk quand même
01:00:22qui nous fait un salut
01:00:24fasciste
01:00:26pour moi clairement assumé.
01:00:28Je suis même étonné
01:00:30que beaucoup de gens essayent
01:00:32de dire que non, il a envoyé des cœurs, etc.
01:00:34Voilà, c'est quand même ça.
01:00:36Donc pour moi, oui, il n'y a pas photo.
01:00:38Je ne peux pas cautionner
01:00:40ce type de réseau social
01:00:42et cette orientation-là.
01:00:44Par contre, je sais, évidemment, tout le monde
01:00:46est dit mais il ne faut pas aller sur Facebook,
01:00:48etc. Oui, on a fait un rapport au Sénat
01:00:50sur TikTok de la même manière
01:00:52avec l'influence chinoise.
01:00:54Donc on a un vrai sujet sur la question
01:00:56des réseaux sociaux. Il y a un truc très bien,
01:00:58c'est la question de la liberté d'expression,
01:01:00de l'échange. Mais on a aussi des règles
01:01:02en termes de respect.
01:01:04Le racisme, par exemple, est un délit.
01:01:06Je le rappelle quand même souvent.
01:01:08En France, pas partout.
01:01:10Du coup, on doit faire respecter
01:01:12les lois françaises.
01:01:14Ce n'est pas que c'est simple.
01:01:16En tout cas, c'est vraiment un sujet sur lequel
01:01:18on doit réfléchir, on doit avancer
01:01:20et notamment aussi sur les influences
01:01:22étrangères parce qu'on voit que ces influences
01:01:24étrangères à travers les réseaux sociaux
01:01:26ont un impact très fort.
01:01:28Et donc, comment on fait de la politique ?
01:01:30Oui, le geste de dire
01:01:32on s'en va de Twitter
01:01:34et de X qui est maintenant,
01:01:36c'est un geste politique
01:01:38et c'est un signal politique. Mais je vois aussi que c'est
01:01:40beaucoup suivi. On a le journal Le Monde,
01:01:42Libération, etc. Des médias
01:01:44importants qui ont fait cette
01:01:46démarche-là. Moi, je pense que c'est salutaire
01:01:48et ça me rassure un petit peu parce que
01:01:50on ne peut pas tout accepter.
01:01:52C'est encore plus de place.
01:01:54Mais c'est pour ça que ce n'est pas une fin en soi.
01:01:56Et c'est pour ça que
01:01:58vraiment, nous, on a proposé
01:02:00déjà un débat au Sénat
01:02:02sur ce sujet-là. On est en train
01:02:04de saisir aussi avec des collègues
01:02:06l'ARCOM sur cette question-là aussi
01:02:08de la gestion. Je rappelle quand même
01:02:10que X ne respecte pas, en tout cas,
01:02:12on va avoir une procédure au niveau européen,
01:02:14ne respecte pas les règles européennes.
01:02:16Donc ça aussi, à un moment donné, on a un espace européen.
01:02:18On peut se poser aussi la question, pourquoi il n'y a pas de réseau
01:02:20social européen ?
01:02:22C'est aussi une vraie question.
01:02:24On a pris peut-être du retard. Mais voilà,
01:02:26je pense qu'on a un vrai chantier sur cette
01:02:28question-là, sur la question
01:02:30à la fois de la liberté d'expression, du financement
01:02:32de cette liberté d'expression,
01:02:34des médias plus globalement.
01:02:36Ça pose toutes ces questions-là.
01:02:38Donc oui, ce n'est pas une fin en soi. Ce n'est pas parce qu'on a quitté X
01:02:40qu'on a résolu le problème, évidemment.
01:02:42Mais parfois, les signales politiques sont importants.
01:02:44– Là, on était sur un format à l'opposé de ce que
01:02:46proposent X ou les réseaux sociaux.
01:02:48On a passé une heure ensemble. – Et c'est très agréable.
01:02:50– On ne cherche pas la petite phrase.
01:02:52Et vous pouvez revoir toutes nos émissions
01:02:54en replay sur Telegram.net,
01:02:56évidemment.
01:02:58Dernière mission, poser une question à notre prochain invité.
01:03:00Alors, c'est un de vos collègues, même si vous n'êtes pas
01:03:02du même bord politique. Il s'agit de Michel Savin,
01:03:04qui est sénateur de l'ISER également,
01:03:06membre des Républicains.
01:03:08Vous regardez la caméra qui est en face de vous
01:03:10et vous pouvez lui poser la question que vous souhaitez.
01:03:12– D'abord, bonjour à Michel Savin.
01:03:14J'avais une question assez simple.
01:03:16C'est vrai qu'on est un territoire
01:03:18l'ISER agricole.
01:03:20Et avec une particularité,
01:03:22c'est que le bio sur ce territoire
01:03:24est particulièrement important.
01:03:26On a plus de 700 exploitations qui sont
01:03:28en agriculture biologique.
01:03:30On est à plus de, je crois,
01:03:3227 ou 28 000 hectares
01:03:34en agriculture biologique.
01:03:36Michel Savin,
01:03:38je crois que tu as voté,
01:03:40en tout cas avec ton groupe,
01:03:42sur la suppression de l'agence bio
01:03:44et la suppression de certains moyens
01:03:46pour l'agriculture biologique.
01:03:48Est-ce que tu ne penses pas
01:03:50que c'est un message assez
01:03:52contradictoire, justement,
01:03:54quand on se dit vouloir porter l'agriculture,
01:03:56surtout dans une période difficile
01:03:58pour l'agriculture, à la fois
01:04:00sur les problématiques sanitaires
01:04:02qu'on a pu avoir, et qui fait
01:04:04que, du coup, cette agriculture
01:04:06a plutôt besoin d'aide, d'accompagnement
01:04:08et encore plus agriculture biologique
01:04:10qui, effectivement, traverse une crise.
01:04:12Donc, voilà.
01:04:14Est-ce que le message était vraiment le bon ?
01:04:16Et j'espère, en tout cas, qu'il y aura une prise de conscience
01:04:18peut-être d'ici là, et d'ici
01:04:20que ma question soit posée, puisqu'en CMP
01:04:22qu'on revienne, en tout cas, sur cette suppression
01:04:24de l'agence bio qui est dramatique.
01:04:26On posera votre question, en tout cas,
01:04:28à Michel Savin dans la prochaine émission.
01:04:30Merci d'être venu inaugurer la saison 2025
01:04:32du QG politique
01:04:34Guillaume Gontard.
01:04:36Bon courage pour les prochains débats
01:04:38dans l'hémicycle.

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