[#Reportage] Raïssa Laure Medza, une voix du sport féminin gabonais
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00:00Alors, sportif, féminine, on va peut-être dire journaliste sportive, journaliste sportive,
00:29comment je le devine ? C'est tout simplement un euro-concours de circonstances, parce que j'arrive à la RTG1 en 2001,
00:36dans le cadre de la production de l'émission Espaces Jeunes, que je co-anime avec Thierry Nbina,
00:42après un concours passé sur les animateurs, le duo qui devait donc remplacer Yul Ndon,
00:48et c'est ainsi que j'arrive à la RTG en 2001.
00:51Il se trouve qu'en 2005, un euro-concours de circonstances m'emmène à fréquenter le service des sports de la RTG1,
01:01à cette époque dirigée par Luc-Marie-Bernard Ivanga, et puis comme il y avait absence,
01:07et qu'il voulait donner une touche féminine également au sport et à l'information sportive,
01:14Luc-Marie-Bernard Ivanga m'entretient autour de cette vision, et j'adhère tout de suite,
01:21parce que le service de sport de cette période-là, sous Luc-Marie-Bernard Ivanga,
01:26avec Jean-Raoul Badinga, Jean-Éric Ndengimangala, Prosper Tonda Mabenda,
01:31c'était intéressant pour moi, ils étaient presque comme une famille.
01:34Donc c'est comme ça que j'arrive au sport. Je fais mes classes, j'apprends sur le tas aux côtés de ces aînés-là,
01:42j'apprends surtout l'écriture journalistique, parce que quand vous abordez le sport,
01:48c'est quand même plus technique, et puis il y a des spécificités,
01:52et à force de fréquenter les terrains, parce que peut-être je suis surtout une femme de défi,
01:58je me plais dans ce milieu d'hommes, et je me dis, au partant de l'encadrement que j'ai eu,
02:05à l'environnement qui m'intéressait, je me dis que je vais rester là,
02:10et c'est comme ça que partant de 2005, j'ai décidé de rester dans le milieu du journalisme sportif.
02:18Au départ, il faut dire que ce qui fait en sorte que j'ai tenu tout ce temps,
02:39c'est d'abord parce que j'ai eu un très bon encadrement.
02:44J'ai rencontré des aînés dans le métier, et j'avais le chef de service de cette période,
02:52quand je suis arrivé, M. Luc-Marie Bernard-Ivanga, qui était à la fois, certes, un montant,
02:57mais c'était également un père, et c'était un bon encadreur.
03:03J'ai eu la modestie de reconnaître mes limites, et d'avoir envie de manifester une réelle envie d'apprendre,
03:11parce que dès l'instant où j'avais décidé que je resterais là,
03:14j'ai tout fait pour toujours mettre en avant l'envie et la soif d'apprendre,
03:19de ne pas penser que j'inventerais la roue.
03:23Après, les expériences se sont arrivées et m'ont confortée dans ma décision,
03:31et il faut dire que les challenges auxquels j'ai dû faire face également ont appuyé cette décision.
03:37Je me rends compte aussi que j'étais, après Nathalie Guilhem-Mavongo, Delphine Yari,
03:42et quelques autres passées dix années, quasiment plus tôt, j'étais quand même la seule femme,
03:49et je me suis dit que c'était possible, parce qu'après, il y a aussi l'éducation que j'ai reçue de mes parents,
03:56qui fait que je ne pense pas que les choses soient impossibles dès l'instant où un être humain comme nous
04:02peut les réaliser, ça devient possible pour tout le monde.
04:05Et là, j'ai donc décidé de rester dans ce milieu, de perdurer,
04:10et surtout de faire en sorte que mon passage ne soit pas comme une étoile filante.
04:28Les femmes, c'est vrai qu'il y a peu de femmes qui sont mises à l'honneur,
04:33mais il y a tout de même des femmes qui ont une certaine reconnaissance.
04:38En vérité, c'est tout simplement parce que, ou au moment où on fait un zoom,
04:43on ouvre un clin d'œil sur elles, mais les gens, ils écoutent, ils lisent, ils voient, mais ils oublient facilement.
04:49Ou alors, parce que tout simplement, certaines sont discrètes.
04:52Le milieu du sport féminin, et je m'arrête sur le cas du Gabon, regorge de talent.
05:01En vérité, ce milieu regorge de talent, mais malheureusement,
05:06celles qui sont promues, celles qui ont un véritable potentiel,
05:14celles qui ont l'occasion d'occuper des places importantes,
05:19ne sont pas toutes assez mises à l'honneur.
05:23Et puis souvent, il y a donc ces mandats qu'elles obtiennent et qui passent comme ça.
05:29Mais je vous rassure qu'au Gabon, il y a des femmes avec lesquelles on peut compter dans le sport féminin.
05:35Oui, il y a Nicole Asselet qui est une véritable référence,
05:39parce que de présidente de club à présidente de fédération,
05:44et puis ministre des Sports, ensuite secrétaire générale de la Confédération Africaine de Handball,
05:51c'est autant de fonctions importantes pour cette femme, au charisme certain.
05:56Mais à côté de Nicole Asselet, on a aussi quelques autres,
06:02c'est vrai qu'elles sont rares, mais il y a des femmes aujourd'hui qui quand même poussent l'admiration.
06:07On avait Sylvie Cotta en son temps, après à côté de Sylvie Cotta,
06:12si je prends, il y a Gérardine Roberts,
06:16il y a à côté de Gérardine Roberts,
06:21aujourd'hui je pourrais citer ces femmes qui font fière le drapeau,
06:26il y a Sarah Mazouz, même si elle est allée à la retraite,
06:30mais c'était une judocate avec laquelle il faut compter,
06:34il y a Mélanie Nguan, et de Mélanie Nguan j'ai envie de parler aussi de Madame Mutsinga Dada,
06:41qui est aujourd'hui inspecteur jeunesse et sport,
06:46mais qui est également chef de service à la direction de l'OCSU,
06:51elle est coordonnatrice du programme CONFÉGES, responsable du programme CONFÉGES Gabon,
06:58elle est aujourd'hui présidente de la commission du sport et femmes au comité national olympique.
07:06Il y a assez de femmes qui ont des statuts, je suis raïssa leur médecin, c'est vrai,
07:10je suis chef de service sport, ce qui est une première sur l'ensemble du territoire et dans les médias,
07:17je suis chef de service de sport, je suis présidente de l'union des femmes reporters sportives du Gabon,
07:24je suis ancienne secrétaire générale de l'Afrique centrale pour la confédération africaine d'athlétisme,
07:31mais en dehors de ces femmes que je viens de citer, il y a d'autres femmes,
07:35il y a la génération montante, qui est importante dans le sport féminin,
07:39c'est l'exemple de Ruth Glena, BBI, elle est coach basketball pour l'équipe Espoir Basketball,
07:48elle est également coach pour Charbot Squad, mais cette jeune dame que je vous invite à suivre de près,
07:55est quand même l'une des rares coach à avoir eu des cliniques et des formations aux côtés de grosses équipes de la NBA,
08:05Samuel revient par exemple des Etats-Unis, où elle a été en formation, en immersion totale au sein des Lakers,
08:12qui est une équipe de basketball très connue, elle prend régulièrement part aux activités de la balle en Afrique,
08:19donc c'est ces visages qu'il y a à voir, après vous avez les Blévy, Meïd ou Kéti,
08:26même si elle est installée en France aujourd'hui, mais c'est une ancienne basketeuse qui fait beaucoup,
08:31on a Mathilde Occombe que j'apprécie bien parce qu'elle est manager de notre club de basketball,
08:37Ufreska Basketball, elle est coach de l'équipe de basketball masculine de la GR,
08:43elle est vice-présidente aujourd'hui de la ligue de basketball de l'Est,
08:49il y a des femmes qui ont un potentiel et qui font en sorte que le sport féminin ne paraisse pas vide au niveau du Gabon
09:03et qu'on ait des raisons de se féliciter, vous avez aussi des femmes dans le football,
09:08il y a assez de femmes, mais la vérité du sport féminin au Gabon c'est que les femmes ne sont pas toutes assises à la table des décisions
09:21et ça fait que le sport féminin est toujours sacrifié à l'autel des priorités pour ce qui est des organisations,
09:28pour ce qui est des participations à des compétitions autant sur le plan local, continental qu'international,
09:37c'est toute chose qui serait importante et bien à revoir.
09:51Alors, il faudrait déjà que l'on arrête de faire du sport féminin, comment je vais dire ça, un pot de fleurs,
10:03un véritable pot de fleurs, une décoration, sinon, comment dire, un outil que l'on fait paraître pour faire bien, pour respecter le genre.
10:20Si vous regardez le sport féminin au Gabon, on pourrait me dire, ouais, mais vous êtes journaliste, etc.
10:27On a passé le temps à porter la cause du sport féminin et on ne va pas se fatiguer parce qu'on croit en de l'un de l'autre meilleur.
10:35Il faudrait que le sport féminin arrête d'être un outil de convenance pour faire bien, pour paraître bien dans la promotion du genre, dans la promotion de l'égalité, etc.
10:46Le sport féminin souffre dans notre pays de ce que, comme j'ai dit, les femmes ne sont pas assises à la table des décisions.
10:54Et ensuite, vous vous retrouvez aussi avec des fédérations ou des ligues qui ont du mal parce que les budgets ne permettent pas toujours de tout faire et de tout réaliser.
11:04À ce moment-là, ce serait bien que les autorités encadrent les dépenses des fédérations, des ligues.
11:11Encore que les autorités ne donnent plus de subventions aux ligues directement, mais aux fédérations.
11:18Et il faudrait inviter les fédérations à, en priorité, accorder une place aux catégories féminines.
11:30Une réelle place, ça ne doit pas seulement être de la figuration sur du papier, d'accord ?
11:37Parce que ce qu'on note, c'est que lorsque les fédérations présentent leurs programmes, les compétitions auxquelles elles doivent participer, les organisations, même sur le plan local,
11:48quand le budget se met à être réduit, quand le budget n'est même pas suffisant, la première chose que l'on sacrifie, c'est une compétition féminine, une organisation féminine, etc.
12:02De même, les athlètes féminines ne sont pas suffisamment mises en valeur. Il faut revoir l'organisation à ce niveau.
12:13Il faut revoir le traitement réservé aux sports féminins, aux catégories féminines et aux sportives elles-mêmes.
12:21En même temps que les autorités indiqueraient cela aux fédérations, il faut en même temps que les femmes elles-mêmes se lèvent autour d'un réel mouvement qui permette qu'elles portent leur voix
12:40et qu'elles sortent également de leur zone de confort parce qu'il y a aussi cet autre problème.
12:45Je vous ai parlé de ces femmes qui sont des visages et je vous ai dit qu'il y a encore du potentiel dans le sport féminin, mais il y a ce retrait souvent.
12:56Il y a souvent le fait que malheureusement vous allez demander à une sportive, une inter-jeu, faire un portrait, vous intéresser à son cas.
13:05Il y aura toujours des réticences, il y aura toujours du non, ça va, non, c'est pas important, etc.
13:11Il faut que les femmes sortent de leur zone de confort, il faut qu'elles se mettent en lumière, il faut qu'elles mettent en lumière leurs compétences, leurs qualités,
13:20il faut qu'elles mettent en lumière leurs statuts, il faut qu'on les connaisse, il faut qu'on les identifie.
13:26Dans un petit pays de 2 millions d'habitants où tout le monde ne pratique pas le sport, on ne peut pas tout attendre des autres.
13:34Il faut que les femmes elles-mêmes engagées dans le sport féminin pensent à ce mouvement qui est pour moi important et nécessaire au Gabon.
13:43Il faut un véritable mouvement autour du sport féminin porté par la jante féminine pour faire entendre la voix.
13:52Un réel mouvement qui aura pris le temps de scruter l'environnement et l'écosystème.
14:01Quelles sont les forces ? Quelles sont nos faiblesses ? Et comment on fait pour changer tout ça et pour améliorer la considération pour le sport féminin ?
14:10Sinon, on continuera simplement de citer des noms, mais ces jeunes filles, ces jeunes athlètes qui sont intéressées par le milieu sportif n'auront pas de modèle de proximité.
14:21Ce n'est pas tout de se dire qu'on aime bien voir Serena Williams, qu'on aime bien voir la footballeuse Maria ou une autre.
14:34Mais l'important, ce qui serait bien, ce serait que nos jeunes filles intéressées par le sport féminin puissent avoir des modèles de proximité.
14:42On va aller citer Ruth Lena, elle est gabonaise. Si vous avez une jeune fille au lycée, au collège qui s'intéresse au métier de coach, elle a un exemple qu'elle peut prendre, qu'elle peut avoir, qu'elle peut citer même à ses parents qui pourraient être réfractaires.
14:58Parce qu'il y a aussi ça, nos cultures, les préjugés qui font que les parents sont souvent réfractaires. Il faut les convaincre, mais il faut les convaincre comment ?
15:06Pas avec des modèles loin, parce qu'ils te diront oui mais c'est loin et puis tu sais qu'ici c'est différent. Mais si cette jeune fille a un modèle gabonais, elle a plus d'arguments auprès de ses parents.
15:17Donc pour changer, pour permettre que les choses s'améliorent, il faut une orientation et une indication des autorités aux fédérations.
15:26Il faut véritablement intéresser les fédérations à la cause du sport féminin, des catégories féminines et des sportives et puis permettre que les femmes elles-mêmes se mobilisent autour d'un mouvement pour porter leur voix.
15:39Alors c'est la journée mondiale du sport féminin. Je vais souhaiter une agréable journée à toutes les sportives du monde entier et particulièrement de l'Afrique et du Gabon.
15:54C'est l'occasion pour moi de féliciter les efforts qui sont faits par ces femmes sportives et dynamiques déjà sur le territoire national.
16:03Et c'est l'occasion également pour moi de faire un clin d'œil à toutes les femmes reportères sportives d'Afrique, regroupées au sein de l'Union des femmes reportères sportives d'Afrique que préside l'ivoirienne Elisabeth Moya Gholi pour dire qu'il y a du chemin qui a été fait, il y a encore du chemin à faire côté Afrique.
16:26Ce ne sera pas facile mais ce n'est pas impossible. Si nous avons pu porter la voix des femmes et occuper des postes de responsabilité, il nous revient de tirer les autres et surtout de donner plus d'étoiles à ces championnes qui sont au Gabon et qui sont en Afrique.