• le mois dernier
Aujourd'hui l'écart de richesse entre les États-Unis et l'Europe s'élève à 30%, l'an dernier la production industrielle a diminué de 2,2% dans la zone euro, avec des plans sociaux en cascade dans toute l'Union, comme celui de l'allemand Volkswagen qui a supprimé des dizaines de milliers d'emplois.
Face à la désindustrialisation, la nouvelle Commission européenne s'est donnée 100 jours pour présenter son Pacte pour une industrie propre et mettre en place les premières mesures préconisées par le rapport d'Enrico Letta sur notre compétitivité.

Comment rattraper l'écart ? Comment baisser le prix de l'énergie pour redevenir compétitif ? Faut-il revenir sur nos ambitions climatiques pour ne pas pénaliser nos entreprises ? Cette semaine on en débat dans ici l'Europe.

Dirk Gotink, eurodéputé néerlandais, membre du groupe du Parti populaire européen, au centre-droit, membre de la commission des affaires économiques du Parlement européen
Marina Mesure, eurodéputée française, membre du groupe La Gauche membre de la commission de l'Industrie au Parlement européen.

Ici, l'Europe
Chaque semaine, LCP Assemblée nationale, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information pour mieux comprendre les enjeux européens.

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Transcription
00:00France 24, LCP, Public Sénat présente.
00:05Générique
00:07...
00:25Bonjour à tous et à toutes.
00:27Merci de nous rejoindre pour l'Europe.
00:29Alors, nous allons nous tourner vers un petit pays du Caucase
00:32qui intéresse Moscou au plus près.
00:33Là, Géorgie et ses 3,7 millions d'habitants
00:37qui est en ébullition depuis des mois
00:38suite au tournant prorusse opéré par le parti au pouvoir
00:42rêve géorgien, des centaines de milliers de manifestants
00:45lui reprochent cet éloignement de l'Union européenne
00:47et aussi d'avoir truqué les législatives d'octobre dernier.
00:50Un ancien joueur de football professionnel
00:53connu pour ses diatribes anti-occidentales
00:55a d'ailleurs été investi président fin 2024.
00:59Par un collège électoral constitué du seul rêve géorgien
01:03pour succéder à Salomé Zourabichvili
01:06qui le qualifie d'ailleurs d'illégitime.
01:09Elle est notre invitée aujourd'hui, bonjour.
01:12Alors, comment dois-je vous appeler d'ailleurs ?
01:13Madame la présidente,
01:15Madame la cinquième présidente de Géorgie.
01:18Si vous voulez un numéro, vous pouvez,
01:20mais je conserve le titre de présidente.
01:22Ça, c'est avis de toute façon.
01:25Et en outre, effectivement, je suis aujourd'hui
01:28la seule institution légitime qui reste dans ce pays
01:33puisque toutes les autres institutions
01:36ont été accaparées par un parti et par un homme.
01:39C'est un parti unique qui est au pouvoir.
01:42Je rappelle que vous êtes née à Paris
01:44dans une famille de réfugiés géorgiens
01:46qui avaient fui les bolcheviks
01:48après une carrière de diplomate française et géorgienne bien remplie.
01:50Vous avez été élue présidente en 2018
01:53avec le soutien du fameux parti rêve géorgien
01:55que vous jugez aujourd'hui trop proche de la Russie.
01:58Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui, actuellement,
02:01en janvier 2025 dans ce pays ?
02:03Alors, en janvier 2025, comme en novembre 2024,
02:07depuis les élections qui ont été complètement fraudées
02:13et avec beaucoup de rôles,
02:15et on y reviendra dans ces élections de l'influence russe,
02:19le gouvernement qui en est issu a pris, le 28 novembre,
02:24donc un mois juste après les élections,
02:26une décision qui a véritablement révolté la population
02:30parce que ce gouvernement a, sans mandat,
02:35décidé de suspendre, de stopper la marche...
02:38Jusqu'à 2028, dit-il.
02:40Après, ils ont rajouté 2028,
02:42mais en réalité, pour tout le monde,
02:44pour nous comme pour les Européens,
02:45ça a été compris comme étant
02:47« je tourne vers Moscou »,
02:49ce qui était la tendance déjà...
02:51Suspendue les négociations d'adhésion
02:53avec l'Union européenne qui était ouverte.
02:55Suspendue la marche européenne de la Géorgie
02:58qui, quand même, il faut le rappeler,
02:59a obtenu le statut de candidat un an avant,
03:03attendait l'ouverture des négociations d'adhésion,
03:06proprement dite, de la même façon que l'Ukraine et la Moldavie,
03:10et au lieu de ça, c'est « on stoppe tout »,
03:13et ça a été très apprécié par notre voisin russe.
03:17Moscou a dit « c'est très bien, vous vous comportez très bien »,
03:19en revanche, la population géorgienne a dit « pas question ».
03:24Depuis 30 ans, la population géorgienne se prononce à 80%
03:28pour cette voie européenne,
03:30pour la poursuivre et arriver finalement
03:34au bout de ce cheminement,
03:36et devant cette décision
03:39de renverser le cours de la politique extérieure,
03:43la population est descendue dans la rue
03:45et elle n'en remonte plus.
03:47Alors après la désignation du fameux candidat pro-russe
03:50de rêve géorgien, un ancien footballeur,
03:52Méraïl Kavellachvili, au poste de président le 14 décembre,
03:56vous protestez, on vous fait quitter le palais présidentiel,
04:00qui est cet homme et pourquoi vous ne reconnaissez pas cette élection ?
04:04Ce n'est pas moi qui ne reconnais pas l'élection,
04:06c'est la population qui est dans la rue,
04:08qui dit « rendez-moi ma voix et rendez-moi mon futur européen ».
04:12Ces élections ont été volées,
04:16il y a eu une manipulation très générale, globale,
04:20dans laquelle l'ingérence russe est très claire,
04:24et ceux qui ne l'ont pas vue tout de suite,
04:26quand on voit ce qui se passe en Roumanie,
04:28quand on voit ce qui aurait pu se passer en Moldavie...
04:30En Roumanie, une élection qui a été tronquée via TikTok,
04:33qui est chinois,
04:35mais vous dites avec des trolls russes qui sont intervenus.
04:38Nous, on a eu des trolls russes,
04:39mais on a eu surtout la manipulation du vote électronique,
04:44qui demandait une très grande sophistication,
04:47une préplanification,
04:48il y a eu l'utilisation de call centers,
04:51enfin tout ça était...
04:52L'OSCE a dit qu'effectivement, les élections n'étaient pas équitables,
04:56mais est-ce que ça aurait changé le résultat ?
04:5854 %, c'est quand même le score important du référendum géorgien,
05:02mais vous pensez qu'il n'est pas mérité ?
05:04On a connu des fraudes dans ce pays depuis plusieurs décennies,
05:08il y a toujours eu ce que j'appelais les fraudes normales,
05:12mais là, il y a eu une fraude massive, très sophistiquée,
05:16il y a eu des propagandistes et des spécialistes des élections
05:20qu'on a vus dans d'autres pays d'Europe centrale russe,
05:23qui étaient présents depuis plusieurs mois en Géorgie.
05:26Sur la base de ces élections,
05:28le Parlement a été convoqué de façon non constitutionnelle,
05:32puisque j'étais la seule autorisée par la Constitution
05:36à convoquer la première session du Parlement.
05:39Nous avions introduit, d'un côté, les partis politiques de l'autre,
05:43un recours au Conseil constitutionnel,
05:45que le Parlement n'a pas le droit d'être convoqué
05:48tant que le Conseil constitutionnel n'a pas tranché,
05:52ce qu'il n'avait pas fait,
05:53donc doublement inconstitutionnel.
05:56Mais en réalité, tout ce qui déclenche la vraie colère,
06:00je dirais, de la population géorgienne,
06:03c'est la décision du 21 novembre, c'est de tourner le dos à l'Europe,
06:07d'élire un président avec une élection à partie unique,
06:11parce qu'il n'y a pas d'autre parti présent au Parlement,
06:14de quelqu'un qui ne représente rien, sinon cette voix pro-russe.
06:20Parce que l'opposition boycotte le Parlement, soyons précis.
06:23Depuis les élections.
06:24Une cinquantaine de manifestants sont derrière les barreaux,
06:27qui font l'objet de poursuites pénales.
06:28Les manifestations s'essoufflent
06:30et les opposants sont emprisonnés de façon un peu systématique.
06:35D'abord, je ne dirais pas que les manifestations s'essoufflent,
06:38ça dépend un peu des jours, il n'y a pas une stabilité,
06:43c'est des manifestations humaines.
06:45Elles se sont déroulées par des grands froids au mois de décembre.
06:49Et la détermination de cette population qui manifeste est totale,
06:55parce qu'il n'y a pas de chemin en arrière.
06:57Vous avez raison de dire que les répressions s'accentuent.
07:00Il y a une politique d'intimidation.
07:03Il y a quelques jours, c'est l'ancien Premier ministre
07:07qui a été battu en plein hôtel Sheraton à Batoumi,
07:10dans la troisième ville du pays,
07:13qui a été ensuite convoqué pour un interrogatoire
07:15qu'on menace de poursuites criminelles.
07:18Donc, ça touche tout le monde.
07:21Des artistes populaires pour montrer que personne n'est épargné,
07:26même si on est très connu,
07:27même si on est très soutenu par la population.
07:30Des amendes pour tout le monde,
07:32parce que les caméras ont photographié tous les participants.
07:34Et vous n'avez pas peur de retourner là-bas ?
07:36Mais je n'ai pas plus peur que mes concitoyens
07:39qui sont dans la rue tous les soirs
07:42et qui vont y rester pour la seule raison
07:46que c'est existentiel pour les Géorgiens.
07:49Ça ne serait que les élections,
07:51probablement que le mouvement s'essoufflerait.
07:54Comme il s'agit de savoir si on va vers la Russie,
07:57si on retourne au système bolchevique,
08:00qui est un modèle qui est en train d'être mis en place,
08:03ou si on continue ou on revient à la voie européenne,
08:06là, c'est ce que la Géorgie a fait depuis des siècles.
08:11Quand il s'agit de son existence et de son indépendance,
08:14elle résiste jusqu'au bout.
08:15Il faut quand même comprendre que l'économie de votre pays
08:17est très dominée par des oligarques
08:19qui ont fait fortune après l'ère soviétique
08:21en commerçant avec la Russie.
08:23C'est le cas d'ailleurs de Bisdina Ivanishvili,
08:26le milliardaire qui tire un peu toutes les ficelles
08:29du fameux parti RF géorgien,
08:31dont la fortune estimée à 5,5 milliards
08:34dépasse le budget de la Géorgie, votre pays.
08:37Il a un rôle clé dans l'équation.
08:39Il faut s'intéresser à lui de plus près, peut-être le sanctionner ?
08:42Il est déjà sanctionné par les Américains.
08:47Et c'est ça qui commence à ébranler le régime.
08:50C'est pour ça que moi, je ne suis pas pessimiste.
08:53Ce régime, il est complètement refermé sur lui-même.
08:56Ils ne sortent pas dans la rue.
08:57Ils tiennent des réunions derrière des portes closes
09:00et ils ne gouvernent plus.
09:01Il n'y a pas de décision qui soit prise
09:03à part les décisions de répression.
09:05Ivanishvili vient d'être sanctionné par les Américains,
09:09ce qui commence à créer des remous, de la nervosité, en tout cas,
09:14dans le premier cercle de ceux sur lequel il repose,
09:17qui sont les hommes d'affaires, oligarques ou non,
09:21qui sont associés au pouvoir,
09:23parce que M. Ivanishvili a des parts
09:27dans pratiquement tous les grands business géorgiens.
09:31Et quand on connaît le système des sanctions,
09:33ça veut dire que tout le monde peut être associé à Ivanishvili
09:37et par conséquent, indirectement sanctionné.
09:39Donc ça commence à bouger.
09:41Il n'est pas sanctionné par les Européens dans leur ensemble.
09:42Les Pays-Baltes seulement.
09:43Non.
09:44Il a la nationalité française.
09:45Mais vous savez, dans cette affaire,
09:46c'est les sanctions américaines qui sont les plus importantes,
09:50parce qu'elles s'appliquent partout,
09:52y compris dans les pays européens.
09:54Une fois que quelqu'un est sanctionné,
09:56tout le monde est censé...
09:57Ce sont les sanctions indirectes, d'ailleurs,
09:59qui posent des problèmes.
10:00D'ailleurs, les sanctions américaines,
10:03qui sont très importantes,
10:04vous étiez présente à la cérémonie...
10:07À certaines cérémonies d'inauguration
10:09de Donald Trump, Salomé Zoravitchvili.
10:12Vous avez rencontré Donald Trump à Paris,
10:15puis vous avez vu des membres de son administration à Washington
10:18en insistant sur les intérêts américains en Géorgie,
10:21dans les grands ports de la mer Noire,
10:22qui pourraient tomber dans les mains chinoises.
10:24Les USA peuvent vous aider encore plus.
10:27Je pense que les États-Unis,
10:29si on croit et si on suit
10:31ce qu'est l'annonce de la politique américaine
10:34de la nouvelle administration,
10:36c'est une Amérique forte.
10:38Si l'Amérique est forte,
10:40elle ne peut pas accepter,
10:42d'abord, qu'un petit pays de 3,7 millions
10:45défie les États-Unis avec une rhétorique
10:47très anti-américaine, anti-occidentale,
10:49jusque-là, en tout cas.
10:50Maintenant, ils essayent un petit peu
10:52de jouer la danse du ventre pour Trump, mais...
10:56Et surtout, la Géorgie a commencé
10:58sous le rêve géorgien
11:00et, de façon accélérée ces derniers mois,
11:03à faire venir les Chinois,
11:06à signer un accord stratégique,
11:09de partenariat stratégique avec la Chine.
11:12Les négociations, dont personne ne sait rien
11:15parce qu'elles ne sont pas transparentes,
11:16mais sont en cours sur le port d'Anaklia,
11:19qui est le grand projet sur la mer Noire,
11:22ainsi que sur le second aéroport
11:26où il semble bien que les Chinois
11:28soient en train de devancer ADP,
11:30qui était l'un des candidats
11:33les plus probables avant.
11:36Donc ça, c'est quelque chose
11:37qui ne peut pas laisser les Américains indifférents.
11:40Oui, le Premier ministre du rêve géorgien
11:42vient de dire, en effet, vous avez dit,
11:43il fait la danse du ventre
11:45au nouveau président américain,
11:47Irakli Kobakidze,
11:49mais il dit, finalement, nous sommes sur les mêmes,
11:51nous sommes ravis d'avoir un alignement
11:53sur les valeurs de l'administration
11:54du nouveau président. Il pense, bien sûr,
11:56à la façon dont il s'est attaqué
11:58aux personnes LGBT ou la société civile, etc.
12:00Oui, tout à fait. Les valeurs,
12:01sauf qu'il a été assis à côté
12:04du représentant du Hamas en Iran
12:07et qu'il est félicité tous les deux jours
12:10par tantôt Poutine,
12:13tantôt les autres membres du leadership russe.
12:18Ses amis ne sont pas vraiment les amis des Américains,
12:20ce sont les Chinois, les Iraniens, les Russes.
12:24Et donc, je ne pense pas qu'il suffise
12:26de jouer avec la soi-disant proximité idéologique
12:29qui est impure par avant
12:31pour permettre de renouer les fils
12:34avec les Américains,
12:35après avoir véritablement
12:39eu une rhétorique anti-américaine
12:43que l'on n'a jamais entendue en Géorgie,
12:45alors que pendant 30 ans,
12:47la Géorgie a été,
12:48si les institutions ont été construites,
12:51si on a une armée, c'est grâce aux Américains,
12:54si on a des institutions, c'est grâce aux Européens.
12:57Et ce régime, depuis deux ans,
12:59depuis la guerre en Ukraine, pratiquement,
13:01ne cesse de tourner le dos à nos partenaires.
13:03Les institutions, grâce aux Européens,
13:05précisons pour nos téléspectateurs et nos auditeurs,
13:07effectivement, environ 85 millions d'euros
13:11destinés à soutenir les services gouvernementaux
13:15et donnés par l'Union européenne,
13:17premiers donateurs chaque année.
13:19Donc, ce sont des sommes très importantes.
13:21Qu'attendez-vous précisément ?
13:22Et nous étions le premier récipiendaire
13:25d'aide américaine par tête.
13:27C'est pas rien.
13:28Qu'attendez-vous précisément des Européens,
13:30alors que, par exemple, c'est un Donald,
13:32un autre Donald, Donald Tusk,
13:34qui, lui, est en Pologne, très en soutien de l'Ukraine,
13:36qui vient de prendre la présidence tournante
13:37du Conseil de l'Union européenne ?
13:39Est-ce que vous en attendez du bien ?
13:40Parce qu'avant, c'était un certain Viktor Orban
13:43qui ne vous voulait pas du bien, d'ailleurs.
13:44Il est allé reconnaître les résultats de l'élection chez vous.
13:48Le lendemain matin.
13:50Oui, alors, non, pour nous, c'est une très bonne nouvelle,
13:52évidemment, que la présidence soit prise par la Pologne,
13:55qui est l'un des pays qui soutient la Géorgie
13:58et son parcours européen depuis toujours, pratiquement,
14:02et son indépendance, parce qu'on a des cheminants
14:06qui sont très parallèles.
14:07On a connu la même histoire.
14:09Donc, il y a une très grande complicité, je dirais,
14:12avec la Pologne, de la même façon qu'avec les Pays baltes.
14:15Le soutien de la France a été très marqué
14:18par Emmanuel Macron et par ses déclarations.
14:21Comme on ne l'avait jamais vues,
14:22dont un discours destiné directement aux Géorgiens,
14:27qui a été très apprécié.
14:28Donc, du point de vue des pays,
14:31nous avons maintenant un groupe d'amis de la Géorgie,
14:34de parlementaires, qui a été constitué,
14:36dans lequel il y a à la fois des Américains et des Européens,
14:39et qui est très actif.
14:41En revanche, les institutions européennes,
14:44donc la Commission et le Conseil, sont un peu en retrait.
14:48Oui, on violait les fonds pour l'instant,
14:50parce que vous vous éloignez du chemin européen.
14:52On voulait, effectivement, 121 millions d'euros de financement.
14:56Et doivent les retransférer sur la société civile.
14:59Donc, après, il faut voir comment ça va être fait.
15:02Mais les institutions européennes, effectivement,
15:05ont été gênées dans une politique plus nette
15:09par la Hongrie,
15:11et le fait que la Hongrie a bloqué, par exemple,
15:13la décision sur les sanctions.
15:16On va voir ce que va faire la Hongrie
15:18au prochain Conseil européen.
15:19Est-ce qu'elle sera aussi active ou pas ?
15:22En tout cas, c'est un vrai défi pour la politique européenne.
15:26Même si les Européens, individuellement,
15:28prennent des sanctions, le défi, c'est de savoir
15:31si l'Union européenne veut avoir une politique étrangère.
15:34Elle ne peut pas laisser faire
15:37ce qui se passe aujourd'hui en Géorgie.
15:39Pays, encore une fois, qui est candidat à l'Union européenne,
15:43sans montrer qu'elle a des instruments
15:46pour réagir à cette situation.
15:48Il y a un autre sujet qui défie l'Union européenne,
15:52et c'est le sujet des élections.
15:54Parce que si l'Union européenne ne regarde pas
15:57de quelle façon la Russie,
16:00n'arrivant pas au succès
16:04et à l'objectif souhaité en Ukraine
16:06par la voie militaire,
16:08est en train de chercher une stratégie de rechange
16:11par la voie d'une stratégie hybride
16:13qui vise, qui utilise notre démocratie,
16:16qui vise donc les élections,
16:18et c'est ce qu'on a vu en Géorgie, en Roumanie, en Moldavie,
16:21où les élections ont été sauvées par la diaspora.
16:24Et on n'a pas d'instrument
16:26pour véritablement observer les élections
16:29et les observer à l'avance pour voir
16:32quel type de manipulation se met en place.
16:35Merci, Salomé Zourabichvili, d'avoir été en notre compagnie.
16:38Merci, madame la cinquième présidente de Géorgie.
16:42Alors, vous restez avec nous face aux annonces de Donald Trump,
16:45qui veut taxer les produits européens.
16:48Comment booster notre compétitivité à 27 ?
16:51Réponse tout de suite dans le débat au Parlement européen
16:54avec nos partenaires des chaînes parlementaires.
17:02Merci de nous rejoindre à Bruxelles
17:04pour parler de l'une des priorités de l'Union européenne en 2025,
17:08la lutte contre son décrochage économique.
17:12En effet, la richesse des Etats-Unis
17:15était déjà 15 % supérieure à celle de l'Union européenne
17:18il y a 20 ans.
17:20Aujourd'hui, cet écart s'élève à 30 %.
17:22Et l'an dernier, la production industrielle a diminué
17:25de 2,2 % dans la zone euro,
17:27avec des plans sociaux en cascade dans toute l'Union,
17:30comme celui, très spectaculaire, de l'allemand Volkswagen.
17:34Alors, face à la désindustrialisation,
17:37la nouvelle Commission européenne s'est donnée 100 jours
17:40pour présenter son pacte pour une industrie propre
17:42et mettre en place les premières mesures
17:45préconisées par le rapport d'Enrico Letta
17:47sur notre compétitivité.
17:48On va écouter la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.
17:52Notre liberté et notre souveraineté
17:57dépendent plus que jamais de notre force économique.
18:00Notre sécurité dépend de notre capacité à être compétitif,
18:04à innover et à produire.
18:08Et notre modèle social dépend d'une économie en croissance,
18:11tout en faisant face aux changements démographiques.
18:15Alors, ce réarmement industriel nécessite beaucoup d'investissements,
18:19au moins 800 milliards d'euros par an,
18:22mais où trouver cet argent quand les pays frugaux d'Europe du Nord
18:26refusent un nouvel emprunt commun entre les 27 Etats membres
18:29et s'en tiennent à la rigueur budgétaire ?
18:31Et puis, une autre question se pose,
18:34dans quel secteur stratégique d'avenir
18:36faut-il investir en priorité
18:38au détriment d'autres pans de l'économie ?
18:40Pour en parler, sur ce plateau, deux eurodéputées.
18:43Dirk Götting, bonjour.
18:45Vous êtes eurodéputée néerlandaise.
18:47Les Pays-Bas font partie de ces pays frugaux
18:49qui sont réticents à un endettement commun.
18:52Vous êtes membre du groupe du Parti populaire européen,
18:55au centre-droit de l'hémicycle,
18:57et vous faites partie de la commission des affaires économiques
19:01de ce Parlement européen.
19:02Marina Mesur, bonjour.
19:04Vous êtes eurodéputée française
19:06du groupe La Gauche dans l'hémicycle européen,
19:08la France insoumise,
19:10et vous êtes membre de la commission de l'industrie
19:13au Parlement européen.
19:14Dirk Göttings, pourquoi d'ailleurs un tel décrochage
19:17qu'on a vu en termes de croissance et d'investissement
19:20entre l'Union européenne, d'un côté,
19:23la Chine et les Etats-Unis, de l'autre ?
19:26C'est un problème complexe.
19:27C'est pas pour rien que M. Draghi a utilisé
19:30plusieurs centaines de pages pour expliquer, pour analyser.
19:33Premièrement, prix de l'électricité.
19:37Notre industrie peut utiliser une électricité
19:40qui est trois, quatre fois le prix
19:42de celle qu'utilisent les Américains ou les Chinois.
19:45Deuxièmement, les Chinois et les Américains
19:49ont des plans de subventions énormes
19:51qui ne respectent plus les règles du commerce international,
19:56qui rendent la compétitivité très difficile
19:59pour nos entreprises.
20:01Troisièmement, on manque vraiment
20:04des réformes structurelles
20:06dans notre marché intérieur en Europe.
20:08Vous êtes d'accord sur le diagnostic,
20:11sur les causes de ce décrochage économique ?
20:14Pour moi, les causes, elles sont de deux ordres.
20:17Le premier, c'est la politique commerciale.
20:20Le deuxième, c'est la politique énergétique.
20:22Je pense que depuis des années,
20:24on paye le fait que ces politiques commerciales
20:27et énergétiques sont désastreuses.
20:29Quand on parle du prix de l'énergie,
20:31comme vous le mentionnez,
20:33elles sont...
20:34L'énergie est trois fois plus chère en Europe qu'aux Etats-Unis.
20:37C'est parce que nous avons libéralisé le secteur de l'énergie,
20:41parce que l'Union européenne nous l'a demandé.
20:43Derrière, par exemple, si nous prenons le cas de la France,
20:46l'électricité est passée depuis la libéralisation de...
20:49La libéralisation, c'était en 2007,
20:52de 137 % d'augmentation du prix de l'énergie.
20:56Evidemment, derrière, c'est qui qui paye ?
20:58Les ménages, mais aussi nos entreprises.
21:00Les questions énergétiques sont, selon moi,
21:03au coeur de notre discussion sur la compétitivité.
21:06On va prendre un exemple de ce décrochage très net.
21:09L'industrie automobile, avec des pertes d'emplois massives,
21:12pourrait supprimer 35 000 emplois d'ici 2030 en Europe.
21:16Est-ce que l'industrie automobile a raté le virage
21:19de la voiture électrique ?
21:21Et l'UE ne l'a pas assez aidée à se réformer ?
21:24C'est pas l'UE, c'est les choix des entreprises.
21:27Oui, ils ont raté le virage à l'électrique.
21:30Ils étaient en train de...
21:31Surtout, certaines entreprises en Allemagne
21:34étaient en train de frauder avec des moteurs thermiques.
21:39Dans ce temps-là, ils auraient pu changer leur modèle
21:42et introduire plus rapidement les batteries.
21:45Mais je pense que le problème est plus grand que ça.
21:48L'Allemagne est en train de perdre son modèle économique
21:52basé sur l'exportation.
21:54En fait, dans le futur, l'Allemagne va devoir reposer
21:57beaucoup plus sur le marché intérieur européen.
22:00Il est faible, les Allemands le reprochent.
22:03Oui, mais c'est pas ça, le problème.
22:06Madame Mesur disait que l'Europe a forcé
22:10à libéraliser le marché de l'électricité.
22:13On n'a pas vraiment un marché de l'électricité, du tout.
22:16La France bloque depuis des décennies
22:19des connexions avec l'Espagne,
22:23qui pourrait créer plus d'un marché d'électricité.
22:28Mais la France protège pour des raisons très claires.
22:31Ce marché ne veut pas intégrer ce marché d'électricité.
22:36Du coup, on a besoin de plus de marchés d'intérieur
22:39et de plus de marchés d'électricité en Europe.
22:42Marina Mesur, une réponse ?
22:44Oui, parce que les interconnexions
22:46entre les différents pays de l'Union européenne
22:49existaient avant la libéralisation.
22:51Ce n'est pas une question d'interconnexion.
22:53La question du marché de l'électricité,
22:55c'est la fixation des prix.
22:57La difficulté qu'on a avec la libéralisation du secteur,
23:00c'est qu'on a un prix qui ne correspond plus
23:02au coût de production.
23:03En France, on peut produire une électricité,
23:06et on a continué à la produire pendant la crise,
23:09à 40 euros le mégawatt-heure dans le nucléaire,
23:12à 70 euros le mégawatt-heure dans les panneaux solaires,
23:15mais on pouvait la vendre sur le marché à 500,
23:17jusqu'à 1 000 euros en août 2022,
23:19seulement parce qu'on a indexé le prix de l'électricité
23:22sur le prix du gaz, ce qui n'a aucun sens.
23:25Des milliers d'entreprises ont fermé,
23:27et pendant ce temps, des énergéticiens...
23:29Pour la France, c'est 40 milliards,
23:31de la différence entre le moment où ils ont pu vendre
23:35une électricité beaucoup plus chère que ce qu'elle leur coûte
23:38à produire, et c'est un drame pour nos entreprises.
23:41Quand vous voyez ce qu'il se passe dans l'industrie automobile,
23:45où la désindustrialisation est en marche,
23:47est-ce que c'est aussi dû ?
23:49Est-ce que vous reconnaissez que c'est un problème
23:51de coût du travail qui est élevé,
23:53que celui de la Chine ou même des Etats-Unis ?
23:56Figurez-vous que le directeur général de Renault
24:00a fait une interview il y a quelques temps,
24:03et il a dit que pour construire la Renault 5 électrique,
24:07ça me coûte deux fois plus cher le coût de l'énergie
24:11que le coût du travail.
24:12Ca répond en partie à votre question.
24:15D'accord.
24:16Le coût du travail, c'est plus un problème
24:18pour la compétitivité européenne ?
24:20C'est très élevé par rapport au reste du monde,
24:23même par rapport aux Etats-Unis.
24:25Je pense que le vrai problème derrière tout ça,
24:28c'est le changement démographique en Europe.
24:31On est de plus en plus plus en mesure
24:34de financer ce changement démographique,
24:37et ça a à voir avec les retraites que vous avez en France,
24:41ce débat, en ce moment-là.
24:43C'est extrêmement important pour avoir
24:47une future où on peut aussi financer une politique publique.
24:52Financement, c'est le mot, quand même.
24:54Selon le rapport Draghi, il faudrait chaque année
24:57800 milliards d'euros d'investissements
24:59pour qu'on puisse être à nouveau dans la course.
25:02C'est 4,7 % de notre richesse commune, le PIB,
25:05c'est-à-dire cinq fois le budget annuel de l'Union européenne.
25:09Les pays frugaux comme le vôtre, les Pays-Bas,
25:12refusent un endettement en commun. On trouve l'argent.
25:15Mais je pense que c'est illusoire, illusoire,
25:18qu'on puisse acheter ce développement positif économique.
25:23On ne peut pas l'acheter.
25:24Il faut une structure de base qui fonctionne bien.
25:27Et là, M. Draghi dit surtout qu'il faut intégrer le marché unique,
25:32il faut investir dans la recherche, ce qu'on fait déjà beaucoup,
25:35on doit faire plus.
25:36Investir massivement, il dit.
25:38C'est sûr, mais il y a déjà beaucoup d'investissements.
25:40Le budget de la France est énorme.
25:42Le Next Generation Fund, 800 milliards, est énorme.
25:46Il y a même des pays qui n'arrivent pas à dépenser.
25:48Donc ça suffit ? On ne fait pas un deuxième plan ?
25:51Un endettement en commun.
25:52Pour le Pays-Bas, par exemple,
25:54nous, on pourrait imprenter moins cher,
25:56seul, qu'ensemble avec les autres pays en Europe.
26:00Du coup, chaque fois qu'on fait quelque chose comme ça,
26:02on finance.
26:03On finance la France dans ce cas-là,
26:05parce que la crédibilité sur le marché financier du Pays-Bas
26:09est utilisée pour réduire les risques pour la France.
26:13Marina Musur, votre réponse à Diergotting qui dit
26:17qu'on ne va pas faire d'endettement commun dès 2027
26:19et que ça va encore aggraver
26:21cette crédibilité économique de l'Europe,
26:23notamment de certains pays comme la France,
26:25qui sont déjà très endettés.
26:27La France n'a pas aujourd'hui de problème
26:29pour pouvoir avoir des prêts sur les marchés.
26:33La note de la France n'est pas dégradée.
26:35On n'a pas de difficultés pour pouvoir...
26:38Il a été dégradé plusieurs fois récemment.
26:39Aujourd'hui, on peut prendre de l'argent
26:43sur les marchés.
26:44La question de l'endettement commun,
26:46c'est de savoir si on est solidaires ou pas.
26:48À partir du moment où on a un emprunt commun,
26:50on permet à des pays...
26:51À un moment donné, on avait permis à la Grèce
26:53de pouvoir emprunter à des taux qui ne soient pas excessifs
26:56pour pouvoir avoir cette marge financière
26:59qui va nous permettre d'investir dans tout ce dont on a besoin.
27:02Ce n'est pas que l'endettement.
27:04La question de l'endettement peut se poser aussi
27:07sur un rachat, par exemple, de la BCE,
27:09d'une partie de la dette publique,
27:10comme elle l'a fait au moment du Covid.
27:13Ca peut être aussi des nouvelles rentrées d'argent.
27:15Les ressources propres, par exemple,
27:17il y a des prérogatives qui sont des Etats membres,
27:19celle de la fiscalité, mais il y a les ressources propres.
27:21Par exemple, si nous mettions des barrières douanières,
27:23si nous mettions un peu plus de protectionnisme,
27:25comme le font les Etats-Unis et la Chine,
27:28nous pourrions récupérer un certain nombre de ressources
27:31pour pouvoir financer et aider, justement,
27:34les entreprises dans cette période difficile.
27:36Un peu plus de protectionnisme,
27:37la taxe carbone à la frontière,
27:39des choses comme ça pour réajuster, justement, nos échanges.
27:42Je suis rapporteur pour la réforme de la Côte de la Douane
27:46au Parlement, ici, et je pense qu'on est très naïfs
27:51au niveau des flux commerciaux dans le monde.
27:54Du coup, là, je rejoins le collègue
27:58par rapport au fait que là, on ne sait pas se protéger
28:03en cet instant, et c'est ça qui doit changer.
28:05Protectionnisme, je ne sais pas.
28:07Je préfère contrôle que protectionnisme.
28:10C'est-à-dire qu'on ouvre nos marchés à des grandes puissances
28:12comme la Chine et les Etats-Unis, qui subventionnent massivement...
28:15C'est pas qu'on ouvre, ils sont ouverts.
28:17Ils sont ouverts et on ne sait rien faire.
28:19Est-ce qu'il faut risquer de se lancer dans une guerre commerciale,
28:22par exemple, avec les Etats-Unis de Donald Trump ?
28:24Il faut éviter...
28:25Moi, les guerres commerciales, c'est l'inflation.
28:28C'est...
28:29On va augmenter les prix pour les citoyens.
28:32Ça, c'est toujours, toujours pas une bonne idée.
28:36Alors, il faut essayer d'éviter.
28:38Mais si M. Trump augmente les tarifs,
28:41l'Europe devient vraiment le point le plus bas
28:44dans le système international,
28:45et toute la surproduction chinoise arrive chez nous.
28:49Marina Mesur, les Etats-Unis, on l'a dit,
28:52ont mené ce plan de subvention massive de l'industrie verte, d'ailleurs.
28:56Et de notre côté, nous avons listé
29:00dix secteurs stratégiques, énergie, défense numérique,
29:03industrie pharmaceutique, d'ailleurs.
29:05Est-ce que ça veut dire que dans nos investissements,
29:07il faut privilégier ces secteurs,
29:09mais se désengager d'autres secteurs ?
29:12On pense à la métallurgie, la chidalurgie,
29:14le charbon, l'aéronautique, qui sont plus polluants.
29:16Ils sont polluants, mais extrêmement stratégiques.
29:19L'acidérurgie, aujourd'hui,
29:20ça sert pour l'automobile, ça sert pour le bâtiment.
29:24Donc, effectivement, on a besoin de produire,
29:26d'avoir de l'acidérurgie en France,
29:29je pense à ArcelorMittal, comme en Europe.
29:31Est-ce que l'Union européenne doit le subventionner ?
29:33Transformer l'outil de production.
29:35C'est de ça qu'il s'agit.
29:36C'est des plans qui sont en cours.
29:38ArcelorMittal, la transformation des fours
29:41pour qu'ils soient électriques, c'est en cours.
29:44Évidemment qu'on doit produire, ici, l'acier.
29:47Sinon, on va juste exporter la pollution.
29:50On va faire dans de moins bonnes conditions
29:52pour l'environnement de l'acier ailleurs,
29:54et on sera dépendant du reste du monde.
29:56À un moment donné, l'acier, c'est extrêmement stratégique,
29:59on en a besoin et on doit le produire ici.
30:01Développer une filière de l'acier propre, c'est l'enjeu.
30:04Et l'objectif, dans ces 100 premiers jours
30:06de la nouvelle Commission européenne d'Ursula von der Leyen,
30:09c'est de présenter en février son pacte
30:11pour l'industrie propre d'Irgotting.
30:14Est-ce que ce pacte va être si propre qu'annoncé,
30:17alors qu'on entend déjà certains lobbies,
30:19notamment dans le monde industriel,
30:21qui veulent supprimer certaines normes écologiques
30:24ou en tout cas empêcher leur application ?
30:26Il faudrait certainement, et c'est ça que Draghi et l'Etat
30:30ont confirmé dans le rapport,
30:32il faut regarder les couches de règles.
30:37Il y a une pression bureaucratique sur les entreprises
30:40qui est énorme, qui, souvent, n'est pas cohérente
30:43entre les différentes législations européennes.
30:46Et là, il faut être très, très, très strict,
30:51enlever tout ce qu'on n'a pas besoin pour devenir compétitif,
30:54mais aussi de respecter les engagements sur le climat qu'on a faits.
30:58Il faut déréguler, dans une certaine manière.
31:02Vous entendez l'homme du PPE qui vous parle,
31:04le Parti populaire européen.
31:06Je pense qu'à gauche, vous ne serez pas d'accord.
31:08Le Parlement européen, vous sentez une droite déterminée
31:11à booster la compétitivité
31:13en s'opposant à l'application de certaines normes,
31:17et peut-être en votant contre, d'ailleurs, dans le futur ?
31:19Oui, on a commencé à le voir
31:21avec la nouvelle majorité au Parlement
31:23qui s'attaque aux normes environnementales.
31:25Et c'est problématique à deux titres,
31:29aussi bien pour notre industrie que pour notre agriculture.
31:32Pour l'industrie, ce dont on a besoin...
31:34Si on parle juste des normes en termes de paperasse,
31:36je suis d'accord, évidemment, de simplifier
31:39pour permettre à chacun de pouvoir être plus efficace
31:43au sein de son entreprise, mais c'est pas de ça qu'on parle.
31:46Au niveau des normes environnementales,
31:48on nous dit, par exemple, quand on a adopté,
31:50à la fin de la dernière récession, le Heads and Deals,
31:53c'était de se dire que si l'administration
31:55n'est pas capable de délivrer dans les temps des permis,
31:58c'est-à-dire si elle n'est pas capable
32:00de pouvoir faire toutes les analyses
32:02pour savoir s'il y a un impact environnemental,
32:04le silence voit acceptation.
32:06C'est totalement révoltant d'entendre ça.
32:08Ce qu'on a besoin, c'est plus de monde,
32:11c'est-à-dire plus de moyens, de personnes,
32:13pour pouvoir instruire les dossiers,
32:15pas de se dire, s'il n'y a pas de personnes
32:17pour les dossiers, on va seulement ne plus appliquer les normes.
32:21Donc, pour moi, la question est là.
32:23On ne va pas vous réconcilier.
32:24Par contre, le dossier est porté par un certain Stéphane Séjourné,
32:28c'est le commissaire français, ce dossier de l'industrie propre.
32:31Est-ce que, l'un et l'autre, pour terminer,
32:34vous lui faites confiance pour avancer vite ?
32:36La commission européenne travaille en tant que collège.
32:40Du coup, il y a plusieurs commissaires
32:43qui travaillent sur ce dossier.
32:45L'important, c'est qu'on va réconcilier,
32:47un, les industries stratégiques que Mme Mesure a déjà mentionnées,
32:52mais aussi fortement pousser les technologies,
32:56les nouvelles technologies qu'on a besoin
32:58pour créer une innovation dans le futur.
33:01Je pense que ce pacte doit marier les deux,
33:04doit protéger ce qu'on a,
33:06mais surtout créer une avancée sur les technologies clés du futur.
33:10M. Mesure, pour finir, vous croyez dans ce pacte
33:13pour l'industrie propre présenté par Stéphane Séjourné ?
33:15Non, je ne lui fais pas confiance,
33:17autant que je ne fais pas confiance à Emmanuel Macron,
33:20puisque c'est lui qui l'a désigné.
33:23Je suis inquiète de la situation, parce qu'il y a urgence.
33:26On doit répondre à une urgence sociale et environnementale.
33:29Ce qu'on a sur la table ne suffira pas.
33:31Merci d'avoir très bien illustré ce débat
33:34sur la compétitivité européenne.
33:36Bonne suite des programmes.
33:37A très bientôt.

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