Jordan Bardella, président du Rassemblement national, présente ses vœux à la presse lundi 27 janvier.
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00:00— Moi, j'ai beaucoup de respect et d'admiration pour le patriotisme de Donald Trump et pour la volonté de défendre les intérêts de son pays, d'abord et avant tout.
00:13Mais je n'ai pas le syndrome du petit frère. Et je considère que le rôle de la France n'est pas de se positionner à côté ou à l'ombre d'une grande puissance.
00:29Nous avons toujours été attachés à l'indépendance de la France, à son rôle de puissance d'équilibre et à sa position de non-alignée dans les rapports internationaux.
00:43C'est la raison pour laquelle ni Marine Le Pen ni moi avons souhaité être à la cérémonie d'investiture. Mais en tout cas, il était parfaitement normal
00:52que nous y soyons représentés et que nous entamions des discussions et des échanges avec le parti des Républicains, parce que l'Amérique reste une grande puissance.
01:04Et en réalité, l'élection de Trump nous lance un défi qui est un défi existentiel. Voilà. L'Amérique va défendre ses intérêts. Et moi, je regarde autour de nous
01:16et je vois beaucoup de puissances, beaucoup de pays, beaucoup de grandes puissances qui réussissent dans la mondialisation faire le choix de défendre leurs intérêts.
01:24C'est précisément l'inverse de la naïveté commerciale que pratique l'UE depuis maintenant plusieurs décennies.
01:30Donc l'élection de Trump est une bonne chose pour les Américains. Et je me réjouis que les Américains aient fait ce choix. Mais c'est à la lumière de ce changement de philosophie
01:43en matière commerciale une mauvaise nouvelle pour l'Europe. Si nous ne prenons pas conscience que si nous ne défendons pas nos intérêts, alors nous disparaîtrons.
01:51Donc nous souhaitons évidemment des relations d'équilibre. Et vous mentionniez les droits de douane. Il se trouve que pour l'instant, le déficit commercial,
02:03il plaide plutôt en notre faveur, puisqu'il y a un déficit commercial de 156 milliards d'euros, me semble-t-il, qu'on exporte essentiellement des médicaments,
02:14des voitures, entre autres. Et qu'en réalité, les principales économies qui seraient concernées par une politique de rétorsion commerciale de l'administration Trump
02:25seraient surtout l'Allemagne et seraient surtout l'Italie. Nous allons être extrêmement vigilants et attentifs à la situation de nos agriculteurs,
02:36et notamment des viticulteurs, qui avaient été pénalisés sous le mandat précédent par un premier rehaussement, en tout cas une politique commerciale un peu plus dure
02:45de la part de Donald Trump par rapport à son prédécesseur. Mais encore une fois, moi, je défends l'indépendance de la France. Et il est clair que dans ce nouveau monde,
02:59nous sommes des interlocuteurs privilégiés. Parce qu'en réalité, toutes les grandes puissances aujourd'hui font le choix du patriotisme économique,
03:06font le choix de remettre les peuples au cœur de la décision publique, font le choix de maîtriser leurs frontières. Il se trouve que c'est précisément l'ambition
03:12que nous portons pour la France. Et donc dans ce cadre-là, sans développer le syndrome du petit frère, nous avons vocation à développer des liens,
03:21des échanges et des dialogues francs avec toutes les grandes puissances de ce monde. Et je crois que dans ce nouveau monde, nous sommes effectivement
03:29des interlocuteurs privilégiés.