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En 2004, pour le 60ème anniversaire de l’année de la libération des camps, Simone Veil évoque les souvenirs de sa déportation à Auschwitz-Birkenau, où elle a été déportée d’avril 1944 à janvier 1945. Elle découvre pour la première fois les films, intitulés « Auschwitz », tournés par l’Armée Rouge sur la libération du camp. Née dans une famille juive, elle est déportée avec sa famille durant la Shoah. Elle perd son père, son frère et sa mère, mais elle parvient à survivre avec ses sœurs Madeleine et Denise.

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Transcription
00:00Ceux qui sont rentrés dans le camp, on nous dit, ceux qui étaient avec vous, ça y est, ils n'existent plus.
00:04Ils sont déjà partis par les cheminées, ils ont été gazés et ensuite maintenant on est en train de les brûler.
00:10En 2004, à l'occasion du 60e anniversaire de la libération des camps,
00:14Simone Veil évoque les souvenirs de sa déportation à Auschwitz-Birkenau.
00:18Elle découvre pour la première fois les films tournés par l'armée rouge sur la libération du camp
00:22où elle fut déportée en avril 1944.
00:25On a des images très lourdes avec des cadavres qui n'ont quelquefois que la peau sur les os,
00:31avec des gens qui ont été battus, qui sont entassés dans des fosses
00:36où on s'apprêtait à les brûler ou simplement mettre de la terre dessus.
00:40On montre des morts mais on ne montre pas les vivants.
00:42On ne montre pas comment, quand nous arrivons, nous sommes sélectionnés.
00:46Ça veut dire que ceux qui ont entre 16-18 ans, quelquefois même 20 ans, entre 30 et 40 ans,
00:53entrent dans le camp mais que tous les autres sont considérés comme bon à rien.
00:57Ils vont aller vers des camions et ils seront gazés dès leur arrivée.
01:00Ceux qui sont rentrés dans le camp, on nous dit « ceux qui étaient avec vous, ça y est, ils n'existent plus. »
01:04Ils sont déjà partis par les cheminées, ils ont été gazés et ensuite, maintenant, on est en train de les brûler.
01:11La vie au camp, c'était les cris, les cadavres, le travail, le travail très lourd
01:16qu'on ne voit pas même dans le film sur Auschwitz, qui est un film très bien fait.
01:20On ne voit pas ce que représentait le travail, le travail toujours absurde, de transporter des pierres.
01:25Des pierres que l'on mettait dans un endroit puis qu'on reprenait pour mettre dans un autre.
01:28On transportait des rails.
01:29On partait le matin très tôt après être resté deux ou trois heures debout.
01:33Et puis, il y avait cette odeur nauséabonde tout le temps des cheminées.
01:37Il y avait le fait que l'on apprenait tout le temps.
01:40Un de nos camarades venait de mourir.
01:42Il y avait les cris des SS et des capots, les aboiements des chiens,
01:46dès qu'on essayait de se reposer quelques secondes, croyant qu'on échappait à la vue du contrôle du SS,
01:51il y avait ces bols dans lesquels on appelait la soupe, parce que nous avions un bol pour trois.
01:56Et cette soupe était de toute façon tellement mauvaise, la faim, le froid.
01:59S'il y avait quelques enfants, on nous dit qu'il y en avait une cinquantaine,
02:02ceux qu'on gardait, c'était uniquement pour faire des expériences sur leur corps,
02:08qui mettaient leur vie en danger et qui étaient absolument épouvantables.
02:12Pourquoi les camps ? C'était Auschwitz, où il y avait beaucoup de Russes au départ,
02:16beaucoup de prisonniers, beaucoup de Polonais prisonniers aussi.
02:19Puis ensuite, beaucoup de Juifs venant de tous les pays qui étaient sous domination allemande,
02:25c'était pour les exterminer, c'était pour qu'ils ne vivent plus, c'était une idéologie.
02:29Ils étaient par essence même dangereux, parce qu'ils étaient nés et il fallait les exterminer.
02:35Pour les autres, dans d'autres camps, c'était des gens qui avaient essayé de résister,
02:39qui avaient résisté, qui avaient été courageux, qui avaient combattu le régime nazi
02:43pour justement ce qu'il représentait, et ça c'était un péché mortel.
02:48Il faut combattre aujourd'hui pour qu'il n'y ait plus d'idéologie
02:52qui puisse conduire à l'extermination et à la mort.

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