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Le président américain Donald Trump a évoqué samedi 26 janvier l'idée d'un plan visant à "faire le ménage" dans la bande de Gaza, disant vouloir envoyer les Palestiniens de ce territoire vers l'Égypte et la Jordanie "temporairement" ou "à long terme" pour obtenir la paix.

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00:00Votre choix ce soir, c'est de parler de Donald Trump, parce qu'au moins d'une semaine après son investiture, Trump est intervenu une nouvelle fois dans la guerre au Proche-Orient, avec une proposition qui a déjà et qui va encore faire parler.
00:11Oui, Max. Nettoyer Gaza, expulser 1,5 million de Palestiniens de l'enclave pour faire le ménage là-dedans, c'est-à-dire vers l'Égypte ou la Jordanie, c'est ce dont Donald Trump s'est ouvert ce dimanche devant des journalistes dans l'avion du président, donc Air Force One.
00:29Et on va pouvoir l'écouter.
00:33On parle d'environ 1,5 million de personnes, et on fait tout simplement le ménage là-dedans.
00:41Faire le ménage.
00:43La seule chose qu'il laisse au hasard et sur laquelle il n'est pas encore fixé, c'est de savoir si ce déplacement se ferait à court, ou à moyen terme, ou encore à long terme, et c'est vrai qu'autour de moi, certaines personnes ont réagi en me disant, finalement, est-ce que ce n'est pas la bonne solution, est-ce que ce ne serait pas marqué au coin du bon sens, histoire d'en finir une bonne fois pour toutes, d'autant que Gaza, on le sait, a été détruite à plus de 60%, et que c'est d'ailleurs un des arguments invoqués par Donald Trump, un argument humaniste.
01:11Absolument, parce que là, il faut reconstruire. Et bien non, en fait, c'est une fausse bonne idée, parce que, que ce soit à court ou à moyen terme, si cette proposition devait être mise en œuvre, en fait, ce serait soit un crime de guerre, selon la convention de Genève, Israël et les États-Unis en sont partis, soit un crime contre l'humanité, et là, il s'agit de la Cour pénale internationale, les deux États n'en font pas partie, mais ce n'est pas pour autant que la justice ne pourrait pas se ségir de la question.
01:39Notre argument pour vous aiguiller, si vous vous demandez si ce n'est pas une bonne idée, c'est la réaction, la réaction internationale à cette proposition. On commence par celle de Bézalel Smotrich, le ministre d'extrême-droite israélien, qui, lui, a surveillé, pardon, a dénoncé, pas du tout, a souligné, salué, je n'arriverai pas à m'y faire, une merveilleuse idée, voyons-la, voilà, alors que le ministre, l'ancien ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Bengvir, a, quant à lui,
02:09signalé qu'il avait demandé à plusieurs reprises à Benhamin Netanyahou de mettre en œuvre cette idée. A contrario, la Ligue arable a, elle, bien sûr, dénoncé un nettoyage ethnique.
02:21Quant à la Jordanie et l'Égypte qui sont concernées au premier chef par ce projet...
02:26Qui seraient censés accueillir ces Gazaouis.
02:28Absolument, dont on ne sait pas entre un million et demi et deux millions.
02:31Eh bien, le ministre des Affaires étrangères du Royaume jordanien a répondu très simplement, la Jordanie est pour les Jordaniens, la Palestine pour les Palestiniens.
02:41On peut comprendre ces réactions d'une manière tout à fait simple.
02:45La plupart des réfugiés palestiniens dans la région sont soit à Gaza ou en Cisjordanie, on en a beaucoup parlé, mais en dehors des frontières, ils se trouvent en Jordanie pour 40% d'entre eux, au Liban et en Syrie pour 9 et 10%.
02:59L'Égypte en accueille depuis peu, environ 100 000. Les États touchés par cette déclaration craignent donc, en plus de voir les Palestiniens chassés de chez eux, d'être déstabilisés.
03:11La Jordanie, je le rappelle, c'est l'État qui accueille le plus de réfugiés au monde et elle craint de perdre le contrôle sur sa population.
03:18Du côté de l'UE, pour le moment, silence radio à l'exception de Georgia Melanie, qui elle, a joué la modération et soutient l'initiative en disant que c'est peut-être pas une si mauvaise idée, c'est pas vraiment un plan défini, mais il faudrait y réfléchir.
03:31Elle se trouve en Arabie Saoudite, qui pourrait être le caillou dans la chaussure, car les États-Unis attendent un financement de 600 milliards de dollars dans leur industrie.
03:41Il n'est pas sûr que MBS, le prince héritier, soit d'accord, puisqu'il avait fait de la création d'un État palestinien une des conditions de son rapprochement avec Israël.
03:51Peut-être beaucoup de naïveté et d'empathie de ma part liées à mon passé, parce que dans une vie antérieure j'étais reporter, mais je trouve toujours très étonnant que des grands dirigeants de ce monde puissent parler de personnes humaines sans leur poser la question.
04:05Je ne sais pas si vous avez entendu, j'imagine que oui, et vous qui nous regardez, des témoignages de Gazaoui très récemment, qui sont très attachés à chez eux, à leur terre, à où ils vivent.
04:14– Je vous coupe, pardon, mais quand on voyait tout à l'heure les images de ces longues files de Gazaoui précisément qui repartaient ce matin vers le nord,
04:20parce qu'Israël les a laissés passer pour la première fois depuis des mois, c'est un million et demi de personnes qui repartent vers le nord et qui veulent retrouver leur terre.
04:26– Qui veulent retrouver leur terre et qui veulent reconstruire, ça c'est pour mes émotions, on va dire.
04:32À quoi ça me fait penser deux choses quand même, nettoyer les banlieues au Karcher, ça me fait quand même penser, ça résonne en moi à Nicolas Sarkozy.
04:38Et dernière chose, je pense à l'économie et je me mets à la place de Donald Trump et tout ce que je vois c'est peut-être des marchés et beaucoup d'argent à se faire,
04:47parce que reconstruire un pays, il faut des entreprises, il faut du savoir-faire, il faut peut-être des Américains.
04:52– Et justement Jared Kushner, le gendre, avait proposé de construire d'ombre de logements en Palestine et donc à Gaza où il voyait un fabuleux avenir immobilier.

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