Cérémonie des vœux à la presse 2025
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00:00Bonjour à tous. Ravie donc de vous retrouver en ce début d'année, même si le mois de janvier est bien entamé.
00:07Je vais pas être très longue, parce que j'imagine que vous avez un certain nombre de questions à poser, simplement.
00:14Mais vous l'avez tous vécu, puisque vous suivez l'actualité politique avec beaucoup d'acuité. On a vécu une année 2024 assez folle,
00:23avec des événements qui n'étaient pas arrivés depuis longtemps. Une dissolution au mois de juin, un gouvernement qui tombe.
00:30Ça faisait 62 ans que ça n'était pas arrivé. Une instabilité gouvernementale importante. 4 Premiers ministres, 140 membres de gouvernement nommés.
00:42Et donc cette année a été très turbulente. On voit les désordres du monde qui s'accentuent, les dangers qui pèsent sur nos démocraties,
00:53avec des tentatives d'ingérence, de remise en cause de l'État de droit, de remise en cause de certains droits fondamentaux,
01:00que ce soit dans nos démocraties ou dans le monde. Et donc je crois qu'en 2025, il faut absolument que nous ayons une action résolue,
01:10une action sans aucune naïveté, une action... Et là, moi, je suis pleinement dans mon rôle de stabilisation des institutions et de notre démocratie,
01:21qui me semble être non pas en péril, mais en tout cas subir des attaques et avoir des fragilités qu'il nous faut absolument contenir.
01:32Et donc moi, à la tête de cette assemblée nationale plus diverse que jamais, je suis assez... En fait, je suis très concentrée sur la mission qui est la mienne.
01:43La mission qui est la mienne, c'est de faire fonctionner cette assemblée. D'aucuns, en 2022, disaient que c'était impossible de faire fonctionner
01:51une assemblée avec une majorité relative. Nous l'avons fait de 2022 à 2024 en menant une activité législative extrêmement importante.
02:01En 2024, il y a eu cette dissolution et cette nouvelle réélection avec une assemblée encore plus fragmentée que jamais, un socle commun qui est extrêmement étroit.
02:12Et pour autant, cette assemblée commence à fonctionner. Commence à fonctionner. Je vois quelques frémissements. Nous avons adopté un certain nombre de textes,
02:23évidemment d'initiatives parlementaires, donc des propositions de loi, des propositions de résolution. Hier encore, à l'Assemblée, nous avons examiné le PGL de Mayotte,
02:34qui a été adopté à une quasi-unanimité, moins de voix et deux abstentions de groupe. Donc on arrive à trouver des voies de passage dans cette assemblée fragmentée.
02:45J'ai réussi avec l'ensemble des présidents de groupe et que je voudrais remercier, parce que parfois, on les voit dans l'hémicycle et on voit beaucoup de tiraillements
02:54et de confrontations. Mais nous avons un dialogue extrêmement fructueux, que ce soit en conférence des présidents, que ce soit en réunion de bureau ou alors lorsque
03:04je les réunis en plus petit format. Ce dialogue fructueux nous permet de faire avancer l'institution, nous a permis de continuer ce qu'on a appelé les désormais connus,
03:15je l'espère de vous, les semaines transpartisanes, où nous portons des textes qui viennent de la majorité et de l'opposition nativement. Nous avons décidé de les rénover.
03:26Et j'ai obtenu de l'ensemble des présidents de groupe une unanimité sur ce point, plus de transpartisans, plus souvent avec des règles assouplies pour le fonctionnement
03:37de ces semaines transpartisanes. Nous avons également décidé, à l'unanimité également, de rénover nos semaines dites de contrôle. Le contrôle, vous savez, c'est une des missions
03:47fondamentales de l'Assemblée nationale, prévue à l'article 24 de la Constitution. On a toujours dit que l'Assemblée ne s'emparait pas suffisamment des capacités qu'elle pouvait avoir
03:57de contrôler l'action du gouvernement. Évidemment, l'action la plus visible pour nos concitoyens, c'est les questions au gouvernement. On a continué et on a décidé, pareil,
04:07collectivement, de continuer à avoir 2 séances de questions au gouvernement. Certains pouvaient se questionner sur la pérennité de ce système. On a décidé de continuer avec des séances identiques.
04:19Et elles ont trouvé leur rythme. Et je trouve qu'il y a pas mal d'affluence lors de ces séances de questions au gouvernement. Mais nous avons décidé de renforcer les pouvoirs de contrôle
04:29en prévoyant des débats qui, désormais, se tiendront dans l'hémicycle avec des rapporteurs auxquels j'ai adjoint un administrateur pour qu'il y ait un travail de contrôle davantage fouillé.
04:41De la même façon, nous avons décidé d'installer dans l'hémicycle des débats de contrôle issus du comité d'évaluation des politiques publiques que l'Assemblée nationale a.
04:51Donc des réformes qui se mettent en place tranquillement. Nous n'avons pas besoin du règlement de l'Assemblée nationale pour ce faire parce que nous arrivons à une unanimité des présidents de groupe.
05:03Je voudrais vraiment le souligner parce que c'est important. Je crois que tout le monde a conscience qu'en ce moment, le Parlement a un rôle majeur à jouer. Il faut rééquilibrer les pouvoirs.
05:12Vous savez que c'est une de mes marottes. Avant d'être présidente de l'Assemblée nationale, j'avais écrit un livret contenant 25 propositions pour renforcer les pouvoirs du Parlement.
05:25Je pense que c'est une exigence démocratique aujourd'hui. Donc moi, je suis très satisfaite que l'ensemble des groupes politiques s'associent à cette démarche de ma part pour justement renforcer notre pouvoir et nos pouvoirs de contrôle.
05:40S'agissant de la diplomatie parlementaire, vous savez qu'elle me tient particulièrement à cœur. En 2024, j'ai fait un certain nombre de déplacements, dont un deuxième déplacement en Ukraine et en Moldavie notamment.
05:53Donc là, nous continuons cette action. Je reviens du Maroc. Nous ferons en 2025 un forum interparlementaire avec le Sénat au Maroc à Rabat au mois de mai probablement.
06:05Il y a évidemment le franco-allemand qu'il faut soutenir. J'ai rencontré hier encore l'homologue de Gérard Larcher du Bundesrat.
06:16Vous savez qu'en Allemagne, en ce moment, ils sont en campagne électorale. Donc ce qui fait que ça met un peu en pause toute la coopération interparlementaire que nous avons avec l'Assemblée parlementaire franco-allemande.
06:28Mais ça n'est pas une raison pour ne pas continuer cet axe qui me semble, compte tenu des changements dans le monde qui interviennent sous nos yeux, un axe qu'il nous faut renforcer et faire vivre à tout prix.
06:42Je pense que je vais pas aller beaucoup plus loin pour pouvoir répondre à vos questions. Vous dire simplement que, comme vous le savez, moi, j'ai des exigences fortes de prévisibilité des travaux de l'Assemblée nationale
06:56qui ne sont pas encore complètement satisfaites. Et c'est une litotte. Mais je pense en tout cas qu'il est extrêmement important qu'on ait de la visibilité.
07:05On a de l'instabilité gouvernementale. J'espère et je ferai tout pour que cette instabilité gouvernementale soit maintenant derrière nous et que nous puissions avancer dans l'intérêt des Français.
07:16Mais en tout cas, nous avons besoin d'avoir un programme de travail à 6 mois, à 1 an pour que le Parlement puisse préparer les textes, préparer les réformes et puisse avancer.
07:28Et donc ça fait partie des éléments que j'ai demandé au Premier ministre avec insistance et au ministre en charge des Relations avec le Parlement.
07:37Dernier petit point sur un texte qui m'importe beaucoup, c'est la PPL qui concerne le consentement par rapport au viol. Comme vous le savez, il y a un texte qui est transpartisan là aussi
07:49et qui a été déposé par Marie-Charlotte Garin et Véronique Ruyauton, la présidente de la délégation Droits des femmes. Ce texte, il est important.
07:57On ne peut pas dire qu'il fait suite au procès de Mazan, mais en tout cas, il s'inscrit dans cette logique-là qui est de mieux travailler sur la définition pénale du viol pour permettre davantage de poursuites.
08:10Et donc cette proposition de loi a été déposée. Je vais saisir dans les quelques jours qui viennent le Conseil d'État pour avoir son avis éclairé sur le sujet.
08:18Et j'espère que nous pourrons inscrire cette proposition de loi fin mars, début avril dans une semaine transpartisane.
08:25Je crois que c'est un texte qui est attendu et qui est important. Voilà, je m'arrête là et je suis évidemment à votre disposition.