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La région Île-de-France n'organisera pas sa traditionnelle cérémonie de vœux en 2025. Une décision prise pour faire des économies.

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00:00Se souhaiter la bonne année ou faire des économies, il va peut-être falloir choisir.
00:02Vous le savez, les régions, les départements, les villes, les communautés d'agglomération doivent économiser 5 milliards d'euros sur leur budget cette année.
00:09C'est ce que demande le gouvernement.
00:10Des collectivités qui sont elles aussi parfois dans le rouge et donc plusieurs d'entre elles ont décidé de montrer l'exemple.
00:16Elles annulent leurs cérémonies de vœux.
00:18C'est le cas, par exemple, de l'information de BFM TV.
00:20On va en parler avec vous, Fanny Wegscheider.
00:22Bonjour.
00:22C'est le cas, par exemple, de la région Île-de-France qui décide d'annuler, donc de renoncer à organiser ses cérémonies de vœux pour 2025.
00:29En effet, c'est une information du service politique de BFM TV.
00:33Ce matin, Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France, a pris la décision de renoncer à l'organisation de la cérémonie de vœux en 2025.
00:44Une cérémonie dont le montant serait probablement bien supérieur à 100 000 euros.
00:50La présidente de la région Île-de-France qui a dit vouloir faire la chasse à toutes les économies.
00:55Autres exemples de départements, de régions, de communes également qui ont pris ce même type de décision.
01:02Il y a le département de la Marne, notamment, présidé par Jean-Marc Rose.
01:07Jean-Marc Rose qui, jeudi dernier, donc on est ici dans la Marne, a déclaré qu'il voulait annuler les deux cérémonies qui étaient prévues initialement le 17 janvier prochain
01:16pour un montant avoisinant les 37 000 euros.
01:19Donc, ces économies seraient faites à ce moment-là.
01:22Une annulation avec regret, selon ces mots, puisqu'il dit que pour la première fois depuis 150 ans, nous serons dans le rouge en 2025.
01:29Le département, je le cite toujours, doit se concentrer sur nos missions essentielles.
01:33Je ne peux pas dire au maire qu'on n'a plus les moyens d'investir dans nos routes et nos collèges et boire du champagne, manger des petits fours.
01:38Il faut qu'on montre l'exemple.
01:40Autre exemple, justement, dans le département de la Drôme, cette fois-ci, c'est la présidence du département, Marie-Pierre Mouton,
01:48qui a communiqué le mois dernier déjà sur les difficultés financières.
01:51Elle a environ 20 millions d'euros à trouver sur son budget de l'année prochaine.
01:55Conséquence, elle annule notamment ces cérémonies de vœux délocalisées dans tout le département.
02:00Et elle dit notamment que ces cérémonies sont un moment d'échange privilégié avec les Drômois, mais qu'elles représentent aussi un coût.
02:05C'est la raison pour laquelle nous faisons le choix de les annuler.
02:08Nous allons devoir faire des choix pour nous recentrer sur nos compétences fondamentales.
02:12Et enfin, on va parler également de la commune, cette fois-ci, de Bronx, dans le département du Rhône,
02:17dont le maire, Jérémy Bréau, a communiqué également le mois dernier sur la volonté d'annuler la cérémonie de janvier.
02:25Annulation qui permettrait une économie d'environ 20 000 euros.
02:29Une décision, en tout cas, qui fait débat à Bronx.
02:31Merci beaucoup. Justement, le maire de Bronx est en direct avec nous, Jérémy Bréau.
02:35Bonjour. Merci d'être là.
02:37Je salue également Emmanuel Lechypre, qui est avec moi sur ce plateau.
02:40Bonjour, Emmanuel.
02:41Monsieur le maire, pourquoi vous annulez ?
02:43Ça va vous rapporter combien, si je puis dire, ou ça va vous empêcher de dépenser combien, une cérémonie de vœux annulée ?
02:48Alors, effectivement, j'ai décidé il y a un mois, et j'étais l'un des premiers au département de la Drôme, d'annuler la cérémonie des vœux.
02:56Simplement dire que Bronx est une ville qui est bien gérée, qui n'a pas augmenté ses impôts depuis le début du mandat.
03:02Une cérémonie des vœux à Bronx, qui ramène à peu près, qui réunit à peu près 1 200, 1 500 personnes, c'est à peu près 20 000 euros.
03:09Vous avez compris que 20 000 euros, c'est une mesure qui est symbolique, mais les symboles sont importants en politique.
03:15Pourquoi on le fait ?
03:17Comme, je pense, tous les maires ont responsabilité, on est tout à fait d'accord pour participer à l'effort de guerre qui est demandé par le gouvernement Barnier,
03:25puisque les caisses sont vides, et j'ai énormément de respect pour Michel Barnier, qui a récupéré la France dans un état, en tout cas à son implant financier, très, très, très compliqué.
03:35Donc, pas de souci pour nous, les maires, de contribuer à l'effort de guerre.
03:39En revanche, ce que je trouve injuste, c'est que ce sont uniquement à peu près 450 collectivités qui participent fortement à cet effort de guerre.
03:48Pour Bronx, nous avons un budget d'environ 60 millions d'euros entre budget d'investissement et budget de fonctionnement.
03:55Ce qu'on nous demande entre la baisse de certaines recettes et l'augmentation de certaines dépenses, c'est à peu près 2 millions d'euros à trouver.
04:042 millions d'euros à trouver sur un budget à peu près de 60 millions, vous imaginez que c'est juste colossal.
04:10Et donc, voilà, ce qui me dit là concrètement qu'il y a des projets qui seront décalés ou il y a des projets qui vont se faire...
04:16Alors, attendez, restez avec nous, M. le maire, parce que, justement, il y a d'autres maires qui se plaignent de ces efforts-là,
04:21et on verra notamment tout à l'heure la campagne lancée par Martine Aubry dans sa ville du côté de Lille.
04:25Simplement une chose, Emmanuel Lechypre, moi, ce qui me frappe, alors là, M. le maire de Bronx dit, on montre l'exemple,
04:31ce qui me frappe, dès qu'on parle d'économie, on le faisait encore hier matin, d'économie du budget, c'est que systématiquement,
04:37dans les mails qui nous reviennent des téléspectateurs avec le QR code, systématiquement, les messages qui sont envoyés,
04:42c'est « Demandez d'abord aux élus de faire des efforts. Demandez-leur à eux de faire des efforts, et après, nous, on en fera. »
04:49Ces maires-là, d'une certaine manière, ils mettent ces choses-là à exécution.
04:53– Oui, parce qu'on voit bien que, vous avez bien compris que les ordres de grandeur qui sont évoqués sont totalement dérisoires
04:59par rapport à l'ampleur des problèmes et des déficits. Le problème, effectivement, c'est que sur tous les sujets,
05:07et c'est pas un hasard si ce sont les maires qui décident ça, qui sont au contact des élus, c'est que quand on discute, effectivement,
05:14avec les gens, quand on voit ce qu'ils disent, quand on regarde les réseaux sociaux, la première chose, c'est les dépenses des élus.
05:21Regardez, par exemple, tout le pataquès qui a été provoqué avec l'augmentation du budget de l'Elysée, ou là encore,
05:28on peut dire qu'on est dans le symbole, on compte en centaines de millions d'euros, c'est beaucoup, mais si vous voulez,
05:33par rapport à nos 3 000 milliards de dettes, c'est rien du tout, sauf que c'est quelque chose qui met profondément en colère les gens.
05:42Donc là, la réalité, c'est que la situation, elle est beaucoup plus catastrophique que ça.
05:46En fait, vous pouvez considérer que la France, c'est une espèce d'énorme vieux château délabré,
05:52habité par une famille de châtelains qui n'a plus trop les moyens de l'entretenir, il y a des fuites partout,
05:58vous avez quand même un train de vie dispendieux, et vous n'avez pas très envie de travailler un peu plus pour gagner plus d'argent,
06:05et grosso modo, qu'est-ce qui se passe ? Alors vous êtes obligé de supprimer les quelques réceptions, etc.
06:11Mais la réalité, c'est que notre système d'organisation de notre État français, vous vous rendez compte qu'on a 6 niveaux de décision ?
06:19On a l'État, on a les régions, les départements, ça va jusqu'au canton, si vous rajoutez l'Europe, ça fait 7.
06:24On a 40.000 communes, songez que c'est 40% de l'ensemble des communes européennes, tout ça, si vous voulez,
06:31on voit bien qu'on est au bout d'un système qui n'est plus adapté au monde d'aujourd'hui, qui est beaucoup trop coûteux à faire fonctionner,
06:38et que tant qu'on ne se posera pas la question de cette réorganisation territoriale, on en arrivera,
06:43et ce sera de pire en pire, à essayer de racler les fonds de tiroirs, à trouver des économies...
06:48– Attendez Manu, il faut trouver des économies, regardez ce qu'a fait la maire de Lille, Martine Aubry,
06:52qui a lancé une campagne d'affichage dans les rues de Lille, sur un certain nombre de bâtiments aussi, justement, sur ses coûts budgétaires,
06:58on lui demande 20 millions d'euros du côté de Lille, les annonces gouvernementales pour 2025 atteignent aujourd'hui 20 millions d'euros pour Lille,
07:05alors on les prend où ces 20 millions d'euros ? Ce que dit Martine Aubry, il y a des affiches qui sont un peu cash,
07:11vous préférez la fermeture des crèches ou la fermeture des EHPAD ?
07:13On ne donne plus à manger aux enfants dans les écoles, pour l'interrogation, voilà où on en est, on les prend où ?
07:19Voilà, vous voyez, cette question qui revient dans les rues de Lille, on les prend où ?
07:22Vous, vous allez les prendre où, Jérémie Bréau ?
07:26– Alors, nous sommes dans l'attente des mesures définitives, puisque le budget n'est pas encore passé au Parlement,
07:33donc pour l'instant, je n'ai pas de réponse concrète à vous poser là-dessus.
07:39En revanche, je voudrais juste assister sur un point, ce mandat-là qui a commencé en 2020,
07:44c'est un mandat, et les anciens maires que je côtoie me le disent,
07:48c'est vraiment un mandat qui est extraordinaire dans le sens qu'il sort de l'ordinaire.
07:52On a quand même tout eu en l'espace de 4 ans, on a eu la crise de la Covid à gérer,
07:58on a eu les conséquences de la crise de l'Ukraine, notamment au niveau de l'explosion des coûts de l'énergie,
08:05on a eu aussi la hausse, certes légitime, mais la hausse du point d'indice des fonctionnaires,
08:11qui a eu une répercussion énorme sur nos coûts de RH, plus maintenant le fait qu'on nous demande de passer à la caisse,
08:19et encore une fois, en responsabilité, moi ça ne me pose aucun problème,
08:22je trouve que c'est normal que tout le monde y passe, sauf que là, le problème, ce que je dénonce,
08:26c'est que toutes les collectivités, on ne leur demande pas de mettre la main au portefeuille.
08:31– Bon, merci beaucoup M. le Maire, Jérémy Bréeux en direct de Bronx, merci Emmanuel Lechypre,
08:36il y en aura d'autres à mon avis, des collectivités qui vont annoncer aussi…
08:39– Mais ce qui est fou, c'est que Martine Aubry, à aucun moment, elle se pose la question pour savoir
08:42comment elle pourrait rendre les mêmes services de façon moins coûteuse,
08:46et c'est bien ça le problème, c'est que vous avez un tel enchevêtrement des services,
08:50ça a été chiffré, il y a un travail qui a été demandé au maire de Charleville-Mézières, Boris Ravignon,
08:55il estime que cet enchevêtrement, cette lourdeur administrative, ça coûte 8 milliards chaque année,
09:00là on demande un effort de 5 milliards cette année, donc vous voyez bien que si on essayait d'avoir
09:06une administration un peu plus efficace, un peu plus performante, un peu plus agile,
09:09on ne renoncerait pas à des EHPAD, on ne renoncerait pas à nourrir les enfants dans les cantines, etc.

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