Mathilde Panot, la cheffe de file des députés de La France insoumise, le 28 janvier 2025 sur franceinfo.
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00:00Bonjour Mathilde Pannot. François Bayrou l'a confirmé hier, les 4000 postes d'enseignants qui devaient être supprimés dans le prochain budget
00:08seront finalement maintenus. Vous dites merci à vos collègues socialistes qui l'ont négocié ?
00:13Vous savez combien ça coûte de ne pas supprimer les 4000 postes et donc de les laisser dans le budget ?
00:19Ça coûte 50 millions. Il se trouve qu'au Sénat a été passé un amendement sur la question de l'enseignement
00:26qui enlève 100 millions à ce budget. Et à chaque fois que vous regardez les différentes concessions
00:31qui soi-disant ont été faites par le gouvernement Bayrou, vous trouvez des loups comme ça.
00:35Par exemple sur les jours de carence des fonctionnaires qui coûtent 289 millions,
00:39le fait de ne pas faire ces jours de carence pour les fonctionnaires.
00:42Et de l'autre côté on a laissé la baisse d'indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires de 100% à 90%
00:50qui coûte 900 millions.
00:51Parce qu'il faut faire des économies. Donc si on fait le choix de ne pas supprimer des postes d'enseignants par exemple,
00:57il faut trouver de l'argent ailleurs.
00:58Vous touchez à un point très important. Le problème d'avoir repris le budget tel qu'il a été fait par le gouvernement Barnier
01:05est de le faire en pire puisque c'est encore plus d'économies et plus d'austérité que faisait le gouvernement Barnier.
01:12Le problème de cela c'est que du coup on ne touche plus aux recettes.
01:15Or par exemple si vous voulez faire des économies, il est possible de faire re-rentrer de l'argent dans les caisses.
01:20C'est ce que nous avions démontré avec le nouveau Front populaire.
01:23Notamment avec la taxe duckman sur les 147 milliardaires de ce pays qui permettait de rapporter 13 à 14 milliards dans la caisse.
01:31Ou alors sur les multinationales lorsqu'elles réalisent des bénéfices pour taxer réellement les bénéfices réalisés en France
01:38qui permettaient de rapporter 26 milliards dans les caisses de l'État.
01:41Il est toujours question de surtaxer les grandes entreprises. Vous le savez Mathilde Panot.
01:45Oui de manière très exceptionnelle.
01:47Et là vous voyez bien ce qui est fait. Globalement vous voyez bien ce qui est fait.
01:50Il y a des concessions accordées au Parti Socialiste sur des sujets, des priorités affichées par le Parti Socialiste.
01:56Le Parti Socialiste qui négocie, qui discute là où vous ne faites rien.
02:02Est-ce que du coup ce sont des gains pour la gauche ce que fait le Parti Socialiste ?
02:06Regardez, le Parti Socialiste a mis dans un courrier 23 demandes qui ont été faites au gouvernement Bayrou.
02:12Il se trouve que sur les 23 demandes, vous avez 8 demandes qui étaient d'ores et déjà dans le budget Barnier.
02:19Sur lesquelles il y a déjà eu une réponse positive.
02:23Ensuite il y a 11 demandes sur ces 23 qui ont déjà été obtenues par la discussion parlementaire ou par la censure.
02:31Parce que c'est par exemple la censure qui a permis qu'au 1er janvier l'ensemble des pensions soient revalorisées sur l'inflation.
02:37Et donc il reste seulement 4 demandes, c'est-à-dire, alors Eric Coquerel, le président de la Commission des Finances, a calculé 439 millions d'euros.
02:45Mais par contre vous avez toujours, si vous prenez par rapport au budget 2024, moins 2,5 milliards sur la question écologique.
02:53Et je veux avoir une pensée pour les habitants d'Île-et-Vilaine qui font face à une crue historique.
02:57Vous avez toujours moins 2,8 milliards sur la mission de travail et on pourrait continuer longtemps.
03:02Donc vous dites quoi, les négociations ne servent à rien ?
03:04Ce que je dis c'est qu'un budget c'est un moment particulier dans un pays.
03:07Un budget c'est ce qui consacre l'orientation politique qui va être prise dans l'année.
03:12Et donc c'est classique dans une démocratie, lorsque vous votez le budget, vous êtes dans la majorité et le soutien au gouvernement.
03:19Lorsque vous ne le votez pas, lorsque vous votez contre, vous êtes dans l'opposition.
03:23Donc nous nous disons, ce n'est pas ni aux fonctionnaires, ni aux malades, ni aux chômeurs, ni aux plus précaires,
03:30de payer pour une politique de l'offre qui a été faite depuis des années et qui a vidé les caisses de l'État,
03:35notamment avec 200 milliards qui ont été donnés sans aucune contrepartie à des grands groupes.
03:40C'est un moment particulier qui intervient cette année, à un moment particulier,
03:44puisqu'il y a eu cette motion de censure et donc le budget est retardé.
03:47La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin souligne l'importance d'adopter au plus vite une nouvelle loi de finances
03:54parce que selon elle, ça coûte 100 millions d'euros par jour, chaque jour passé sans budget.
04:00Il y a urgence Mathilde Panot ?
04:02Écoutez Madame de Montchalin, comme le gouvernement sont des hypocrites,
04:05vous avez M. Coquerel et M. Charles de Courson, rapporteur général du budget,
04:10qui ont proposé fin décembre, en voyant que l'Assemblée avait décidé d'adopter la motion de censure contre le gouvernement Barnier
04:19et donc faire tomber le budget, ils ont demandé dès décembre qu'il y ait une loi d'urgence qui puisse être faite dès le début de l'année,
04:26qui permettrait de régler un certain nombre de choses, notamment le fait qu'il y ait un consensus politique,
04:31donc je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas adopté immédiatement,
04:33d'indexer sur l'inflation la question de l'impôt sur le revenu.
04:39Mais ça ne règle pas tout, vous savez, il faut un budget pour la France.
04:43En fait, on ne cesse de nous inventer des choses.
04:45Alors, la censure aurait coté 12 milliards, c'est absolument faux.
04:47Maintenant, c'est 100 millions.
04:49On nous explique, Mme Borne, que les cartes vitales ne fonctionneraient plus au 1er janvier.
04:53Vos cartes vitales fonctionnent, je crois.
04:55La question, c'est est-ce que ça ne va pas finir par poser vraiment un problème ?
04:59Mais bien sûr que ça pose un problème.
05:01Comme vous le souhaitez, une nouvelle censure était adoptée la semaine prochaine, puisque vous avez prévu d'en déposer une nouvelle.
05:07Vous avez raison, ça pose un problème, et un problème qui est grave pour le pays.
05:10Et le responsable de cette instabilité s'appelle Emmanuel Macron.
05:14Parce qu'Emmanuel Macron s'entête à vouloir mettre des gouvernements en place
05:18qui sont des gouvernements qui n'ont pas de majorité,
05:21qui s'assoient sur le résultat du vote du scrutin de juillet dernier,
05:25donc s'assoient sur la souveraineté populaire.
05:28Et je crois qu'effectivement, il n'est pas sérieux de penser qu'on va avoir un gouvernement tous les deux mois dans ce pays sans budget.
05:34Donc, quelle est la solution ?
05:36Lorsque vous êtes dans une impasse politique telle créée par le Président de la République,
05:39le départ du Président de la République et de nouvelles élections.