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00:00Et bien voilà, vous nous retrouvez dans votre numéro du Grand Débout
00:08de l'immobilier.
00:09Nous sommes en janvier 2025.
00:10On est très heureux d'être avec vous.
00:11On vous souhaite une très très belle année.
00:13Deuxième partie de notre grande interview avec notre témoin du jour,
00:17Loïc Quentin.
00:18Merci d'être avec nous, d'être resté sur le plateau.
00:21Je rappelle que vous êtes le président de la FNIM.
00:26On va parler maintenant avec Christine du marché locatif.
00:28Depuis deux ans maintenant, on a observé, on va dire, je vais
00:32rester, rétrécissement, quasiment divisé par deux, du marché de
00:37la location avec des ménages qui sont quasiment condamnés,
00:40on peut le dire, à une assignation à résidence, à rester locataire
00:44parce que problématique de rotation, vous connaissez le système.
00:48Les gens quittent leur location pour arriver à la primo accession
00:51ou accéder à la propriété plébiscitée par 87% des Français.
00:56Je précise donc qu'ils sont très attachés de votre propriété et
00:59pourtant, on a une vraie galère en matière de location.
01:03Christine, je crois que c'est un vrai sujet.
01:04Oui, et là encore, le Premier ministre, toujours lors de sa
01:07déclaration de politique générale mi-janvier, a fait part de relancer
01:11de sa volonté de relancer l'investissement locatif.
01:14Mais alors, comme pour l'accession à la propriété, il a été encore
01:17moins précis, il n'a donné aucune solution concrète.
01:20Or, pour vous, Loïc Quentin, le traitement du marché de
01:26l'investissement locatif relève de l'urgence aujourd'hui.
01:29Pourquoi ?
01:30Plus que de l'urgence, je crois que c'est quelque chose qu'on a dû
01:32engager déjà il y a au moins deux ou trois ans.
01:34La fin, la disparition du PINAL déjà.
01:36On prévoit la disparition d'un dispositif qui permet d'alimenter
01:40le marché du neuf depuis 40 ans.
01:42Dispositif d'investissement locatif.
01:44Réduction d'impôts sur l'investissement locatif dans le neuf
01:47depuis 40 ans et on ne prévoit rien quand on le supprime.
01:50Déjà, on va avoir une grande difficulté en 2025, c'est-à-dire
01:53qu'on va avoir beaucoup moins.
01:55C'était 60 à 80 000 logements qui rentraient sur le parc locatif.
01:58Deuxièmement, oui, à la rotation du parc, on reste locataire,
02:02on n'achète pas.
02:03Donc, il y a une forme d'embouteillage à la sortie et à
02:06une nouvelle offre.
02:08Troisièmement, il y a bien évidemment l'immobilier qui avait
02:12été taxé, soumis notamment et maltraités les premières années
02:17du septémien d'Emmanuel Macron, avec notamment l'impôt sur la
02:20fortune immobilière.
02:21On n'a pas les produits financiers bénéficient d'une flat tax.
02:25On est exposé sans arrêt d'augmentation de la fiscalité,
02:28augmentation de la taxe entière jusqu'à 80 % dans certaines
02:31villes.
02:31Donc finalement, encadrement des loyers, le permis loué et les
02:36obligations de rénovation énergétique du logement.
02:38J'ai sur les logements F, on a une politique complètement
02:41décousue et qui ne prend pas conscience de l'urgence à réagir
02:46et de trouver, d'envoyer des signaux positifs et de sécurisation
02:50afin de restaurer la confiance des investisseurs et des propriétaires
02:52bailleurs.
02:53Là, on va dans le mur.
02:54Moi, j'avais dit 2023, difficile.
02:562024 a été compliqué, mais 2025 sera encore plus dur.
03:00Et c'est vrai qu'on dit souvent cette statistique, je crois,
03:03d'opinion noire qui disait que 37 % des étudiants renonçaient à
03:08faire des études parce qu'ils ne trouvaient pas de logement.
03:10C'est une catastrophe de voir effectivement cette offre
03:13locative dans ce pays.
03:14Et en plus de cela, moi, je rajouterais que nous avons,
03:17dans nos cabinets à la FNIM, nous constatons de moins en moins
03:21de Français souhaitant faire un emplacement immobilier.
03:24Et ça, c'est très inquiétant.
03:25C'est une chute de 30 % des mandats de gestion locative.
03:28Je crois que la FNIM a observé sur un an.
03:30C'est ça.
03:31Et encore, c'est important ce que vous dites parce que c'est 30 %
03:33des mandats de gestion pour la location, mais également les
03:37propriétaires qui louent eux-mêmes en direct, qui ont vu leur baisse.
03:42On prenait tout à l'heure, on en a parlé en début d'émission.
03:44On avait des baisses de l'ordre de 49 % sur les moteurs de
03:47recherche.
03:48En termes de nombre, c'est absolument fou.
03:49Sylvain, c'est très important.
03:50La profession ne tient plus que 35 % des parts de marché.
03:5465 % est non intermédiaire et ce permet, je dirais, toutes les
03:57largesses de propriétaires qui s'exénèrent de respect des règles
04:00de droit.
04:01Nous, en zone tendue, c'est la moitié du parc français.
04:03On respecte l'encadrement soumis à l'IRL.
04:06Quand je vois des enquêtes comme la publier, je vous l'ai cité,
04:10se loger, les échos en disant que les loyers augmentaient de 7 %
04:14alors que l'IRL est plafonnée à presque deux fois moins.
04:16Je me dis que se passe-t-il dans ce pays ?
04:19Il va falloir absolument faire en sorte que les lois soient
04:22rigoureusement appliquées, vérifiées et non pas uniquement
04:25à destination des professionnels, mais de ceux qui l'ont en direct.
04:29Voilà donc là, on a une espèce de marché gris.
04:31C'est comme le diagnostic de performance énergétique.
04:33Vous assistez à quelqu'un qui est à dire que vous vivez dans la
04:36rue, vous dites mais moi, de toute façon, j'ai 500 demandes,
04:37je l'aurais, même s'il est léger.
04:39Justement, on y vient.
04:40Justement, merci.
04:42Vous me permettez de faire la transition.
04:43Vous avez raison quand vous le dites, parce que je rappelle juste
04:45comme ça, vous avez parlé de IRL, indice de référence des loyers.
04:53Les amis, vous savez, quand vous mettez votre bien en gestion
04:56avec un professionnel, moi, ça m'est arrivé aussi également,
04:58c'est parce que je n'ai pas le temps d'en occuper, que je ne connais
05:01pas bien le métier et que je préfère le faire passer
05:05par un professionnel.
05:06Mais il y a plus de pratiquement 70 % d'entre vous qui le font
05:10directement et qui ne sont pas contrôlés, qui n'ont pas de caisse
05:14de garantie, qui n'ont pas tous les contrôles qu'on vous assène.
05:17Et surtout, vous ne prendriez jamais le risque, vous,
05:20Loïc Quentin, de déroger à cette règle.
05:22Alors justement, au 1er janvier 2025, je sais qu'on vous a posé 500 fois
05:26la question, c'est la 501e, on a l'interdiction de mise en location
05:31des passeports thermiques en étiquette G au 1er janvier.
05:34Ça y est, on est dans le moratoire.
05:36C'est au 1er janvier 2025.
05:38On sait, je voudrais vous poser, combien il y a de logements en étiquette
05:42G, selon vos statistiques, parce qu'il paraît que ça représente
05:45un chiffre très important.
05:47Et finalement, si on prend ce que vous dites tout à l'heure,
05:50que risquent les propriétaires directement s'ils continuent à louer
05:55des appartements en étiquette G, alors précisément qu'on a des gens
05:59tellement désespérés que même en étiquette Z, ils le loueraient.
06:02Alors, aujourd'hui, on ressent, selon l'ADEME, 577 000 logements
06:07classés G, aujourd'hui, mais qui relèvent une extrapolation
06:11faite à partir des DPE déjà délivrés.
06:13C'est dans le parc locatif privé.
06:14Oui, c'est une extrapolation, c'est-à-dire qu'on estime qu'il y a
06:18un peu plus que cela.
06:195 millions de DPE délivrés ont fait l'extrapolation des G,
06:21notamment en copropriétés, en monopropriétés.
06:24Ce chiffre est juste ?
06:25Depuis deux ans, nous ne cessons de marteler, nous demandons
06:27aux législateurs qui ne les écoutent pas, qui ne retiennent et qui ne
06:30relèvent même pas.
06:30On a demandé que l'indécence énergétique, c'est-à-dire que
06:33finalement, au 1er janvier 2025, les logements classés G ne soient
06:37frappés d'indécence que les logements classés G qui soient loués
06:41à compter du 1er janvier 2025.
06:43Les nouveaux baux à compter de janvier 2025.
06:44La réaction de la loi climat résilience, qui est une loi
06:47extrêmement mal écrite, qui n'a pas fait l'objet de l'étude
06:49d'impact, prévoit que sont indécents les logements loués au 1er janvier.
06:52Alors, ce qui expose tous les propriétaires de logements classés
06:55G, notamment à cette notion d'indécence énergétique, c'est
06:58que beaucoup d'entre eux ne le savent pas parce qu'ils n'ont pas
07:03refait de DPE.
07:04Certains ont loué il y a dix ans un DPE ancienne génération qui n'est
07:08pas le reflet de ce que l'on voit aujourd'hui.
07:10Et certains, bien évidemment, vont être au fond, demandent un nouveau
07:15DPE et constatent que le logement est classé G.
07:17Comment est classé G ?
07:18Le locataire, puisque son logement est loué au 1er janvier,
07:21le locataire, lui, peut saisir le juge judiciaire.
07:25Il fait un recours, il met une mise en demeure au propriétaire
07:27de faire les travaux ou de baisser le prix du loyer.
07:30Il saisit le juge judiciaire.
07:31Le juge judiciaire, en matière d'indécence, prend toujours la même
07:34décision.
07:35Il va sanctionner le propriétaire, le condamner à faire les travaux
07:38et réduire en toute partie le montant du loyer.
07:40Donc, qu'est-ce qui se passe ?
07:41On arrive finalement à une période où beaucoup de propriétaires nous
07:45demandent qu'est-ce qu'on fait ?
07:46Écoutez, vous avez deux solutions.
07:48Ou vous faites les travaux ou vous arbitrez votre patrimoine.
07:50Comment on fait les travaux ?
07:52Si on est en condition de le faire, si on peut le faire, si on a les moyens.
07:54C'est la moyenne, c'est la moyenne.
07:58C'est que la moyenne.
07:59C'est que la moyenne.
08:00Vous avez des maisons, par exemple, qui valent 150.000 euros.
08:02Vous voyez le cas récemment d'un contribuable.
08:04Il y a 120.000 euros de travaux.
08:07J'ai une copropriété, moi, où il y a 260.000 euros de travaux.
08:10Ils sont deux copropriétaires.
08:12C'est un petit meuble vétus et on n'y arrivera pas.
08:15Donc, finalement, ce sont des objectifs qui sont...
08:17Donc, il va falloir un moment où nous nous composons avec ce
08:20dispositif.
08:21Là, nous sommes dans le classement G, mais prochainement,
08:24c'est les F qui arrivent en 1er janvier 2022.
08:27Alors, vous entendrez qu'il y a une loi qui est prévue à l'Assemblée
08:30nationale, qui sera débattue le 28 janvier prochain.
08:33Mais cette loi ne vise qu'à reporter et récréer que l'indécence ne
08:38s'applique qu'au moment du renouvellement du bail de trois ans.
08:41Mais des baux renouvelés, il y en a tous les mois qui s'écoulent.
08:44Ce sont les députés Marchive et Echanise, effectivement,
08:48qui portent cette proposition de loi qui arrive tard à cause de la
08:50censure du gouvernement Barnier.
08:54Rien ne va dans cette proposition de loi.
08:56En fait, elle est censée apporter des dérogations au logement G
09:00situé en copropriété.
09:02Est-ce qu'il y a quand même des choses qui sont intéressantes
09:04là-dedans ?
09:05Qu'est-ce que vous lui reprochez concrètement ?
09:06Non, il y a deux aspects dans cette loi Echanise-Marchive.
09:09D'abord, je ferai une remarque, pour rétacler quand même le député
09:12Echanise, c'est que quand on porte une proposition de loi comme
09:15celle-ci, on évite de monter la motion de censure à l'Assemblée
09:18nationale la semaine dernière.
09:20Donc je crois que c'est important.
09:22C'est une question.
09:23On est républicain, on ne nous l'est pas.
09:26Et donc, ça, c'est très important.
09:27Non, mais ce que vous dites, il a voté parce que le Bloc avait
09:32donné l'instruction de voter.
09:33Non, il a parti au Parti socialiste, le Parti socialiste n'a pas voté,
09:36mais lui, il a voté.
09:37Oui.
09:38Vous parlez de la motion de censure, la première ?
09:41Non, non, non, la semaine dernière.
09:42Ah oui, oui.
09:43Oui, oui, oui.
09:44Voilà.
09:45Donc il a voté contre l'avis de son parti.
09:47Donc cette loi, elle va permettre d'éviter l'indécence énergétique,
09:52mais notamment à compter du renouvellement du bail.
09:55Mais tous les baux qui arrivent en renouvellement, là, dans les
09:58trois ans, sont confrontés au même problème de réalisation de travaux.
10:01Voilà pourquoi on avait dit que les baux concluent à compter du
10:04preuves du janvier et éviter tous les renouvellements de baux.
10:06Mais ils seront quand même tous concernés par l'indécence.
10:09Deuxièmement, il y a un aménagement sur l'écopropriété qui précise
10:12que l'indécence est suspendue, d'ailleurs, que le syndicat
10:15d'écopropriétaire a confié une mission de maîtrise d'oeuvre à un
10:18professionnel décidant de l'exécution de travaux dans un délai
10:23raisonnable.
10:24Mon cher Sylvain...
10:25Qui n'est pas précisé, le délai raisonnable.
10:26On ne sait pas ce que c'est qu'un délai raisonnable.
10:27De toute façon, avec les politiques, on est plutôt dans le flou
10:32artistique.
10:33On va essayer de finir sur peut-être une bonne note.
10:36Parce que finalement, laisser les professionnels travailler,
10:38eux ont déjà les solutions.
10:40On avait cru, d'ailleurs, comprendre que Valérie Lettard l'a annoncé,
10:46les travaux sur le fameux statut du bailleur privé.
10:51Alors, on va essayer d'être le plus positif possible.
10:53Ça n'a pas été évident en ce qui me concerne.
10:56Est-ce que vous y croyez ?
10:58Elle a parlé d'une mission qu'elle va lancer.
11:00Oui, une mission.
11:01Alors, énième mission, énième commission, une commission,
11:06effectivement.
11:07Vous avez raison, une commission, elle a chargé quelqu'un du Parlement
11:11pour, justement, essayer de réfléchir sur la question.
11:14Alors que tout est fait.
11:15Les études d'impact ont été faites, les éléments.
11:18J'aimerais avoir, pour conclure cet grand entretien, et merci à vous,
11:22Loïc, Antoine, d'y avoir participé.
11:23Qu'est-ce que vous pourriez nous dire sur ce point-là et sur quoi,
11:27finalement, on peut redonner envie aux Français de croire encore
11:32à l'immobilier ?
11:33Je crois que le statut du bailleur privé, on entend parler partout,
11:36même Emmanuel Macron en a parlé.
11:37Donc, ce n'est pas à nouveau.
11:38Et c'est une proposition de l'AFNM qui remonte à 14 ans.
11:41Donc, on connaît bien cette question-là.
11:43Donc, ce n'est pas uniquement le statut du bailleur privé.
11:45Je crois que c'est la conjonction de deux choses.
11:47C'est à la fois, finalement, diminuer les contraintes qui
11:52pèsent sur les propriétaires bailleurs, améliorer la fiscalité
11:55de la détention immobilière et une offre locative pour leur
11:58permettre d'avoir envie d'investir ce secteur.
12:00Mais là, les discussions vont être quand même assez âpres.
12:03On est dans un moment où nous n'avons plus les moyens d'une politique
12:06qui serait nécessaire.
12:07Je crois qu'aujourd'hui, ce que l'on constate, c'est que plus ça
12:10va, plus il y a de réglementations qui pèsent sur le propriétaire
12:13bailleur.
12:14Et c'est à ce titre-là.
12:15Restaurer une confiance passe aussi par un aménagement à la fois
12:19de la rentabilité, de la fiscalité et à la fois des règles qui
12:22en courent et qui encadrent le secteur locatif.
12:24Concrètement, ce statut du bailleur privé, longtemps, vous avez parlé
12:27que ça pourrait prendre la forme d'un amortissement.
12:29C'est ça, c'est un amortissement haut.
12:31Je vais vous dire un exemple très simple.
12:32Oui, vous savez, en 1985, on avait les propriétaires bailleurs
12:36disposaient encore de 35% d'abattement sur le revenu locatif
12:41avant déduction des autres postes de dépense.
12:43Et cet amendement, cet abattement est passé à 35, 25, 20, 18, 12, 10,
12:508, 6 et aujourd'hui, c'est 20 euros par logement.
12:54Donc, si on veut améliorer la fiscalité, ce n'est pas forcément
12:56d'amortir un bien.
12:58Tous les ans, amortir 3% de la valeur de son bien en déduction
13:01de ses loyers et qu'on fasse une déduction forfaitaire sur la feuille
13:04de revenu au titre de l'amortissement du calcul des revenus.
13:07Et ça, Bercy le sait faire.
13:08La ligne, elle existe.
13:09Il suffit uniquement de voter dans un budget et de la réactiver,
13:12telle qu'elle était d'ailleurs à une certaine époque.
13:14Et on aura fait un grand rouleau de chemin.
13:16Merci beaucoup, infiniment.
13:18Louis Quentin, je rappelle que vous êtes le président de la FNIM,
13:21pétri de bon sens parce qu'au contact des Français tous les jours
13:24et de leurs problématiques, on serait bien inspiré de vous
13:26laisser les commandes pour pouvoir retravailler ces politiques
13:30du logement.
13:31Voilà, on va bientôt se quitter.
13:33On se retrouve tout de suite après ça.

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