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00:00La grande interview.
00:05Bien le bonjour les amis, vous êtes toujours dans le 61e numéro du
00:09Grand Rendez-vous de l'immobilier qui a été revu et corrigé pour
00:12vous proposer un programme toujours au plus près de vos préoccupations.
00:17Je suis toujours bien sûr accompagné de Christine Lejoux.
00:20Merci Christine.
00:21Aujourd'hui, on a souhaité redémarrer ce rendez-vous du Grand
00:26Rendez-vous de l'immobilier avec la personne qui compte dans le
00:30paysage immobilier français puisqu'il est le président de l'AFNIM.
00:33Il est avec nous sur le plateau.
00:35Soyez les bienvenus.
00:36Bonjour Loïc Quentin.
00:37Bonjour Sylvain.
00:38Bonjour Christine.
00:38Merci d'être avec nous.
00:40L'AFNIM, c'est la locomotive des professions immobilières.
00:45Je vous repose mon cher Loïc, comme il sera désormais de tradition
00:49que la première question soit posée par Christine Lejoux.
00:52Oui, Quentin, c'est bientôt le printemps.
00:54Le printemps, traditionnellement, c'est la saison, la grosse saison
00:57des achats dans l'immobilier.
00:59L'an dernier, en 2024, on n'a pas eu ce printemps de l'immobilier
01:04parce qu'on avait des taux de crédit notamment qui étaient encore
01:06élevés.
01:08Là, le printemps 2025 dans l'immobilier, comment s'annonce-t-il
01:12selon vous ?
01:13Est-ce qu'on peut commencer à dire que la crise immobilière qui dure
01:16depuis plus de deux ans et demi désormais, elle est derrière nous ?
01:20Oui, la crise immobilière est derrière nous, mais la crise du
01:23logement est devant nous.
01:24C'est ce que j'ai précisé à notre conférence de presse.
01:26On pourra peut-être en parler.
01:27Mais oui, c'est vrai, il y a une embellie, une embellie qui
01:31notamment correspond à une reprise des volumes, à une atténuation
01:36de la chute des volumes qui était partie, rappelons-nous, le 1er
01:39janvier 2024 à 869 000 transactions, va finir à 780 000.
01:44On espère, je dirais, à un horizon à 830 000 à la fin du premier
01:48semestre peut-être de l'année prochaine.
01:50C'est-à-dire qu'il y a un rattrapage des volumes, mais aussi
01:52une décélération des prix.
01:54Les deux composés ont permis, bien évidemment, grâce et surtout
01:58à un événement majeur, il ne faut pas se le cacher, ces quatre
02:01baisses successives du taux de la BCE qui ont permis de reconstituer
02:05le pouvoir d'achat de ménages, leur capacité d'emprunt et qui
02:08était salutaire pour pouvoir correspondre avec les prix.
02:11Alors, la baisse des prix, elle est constatée, mais elle n'est
02:13pas la même partout.
02:14C'est important ce que vous dites puisque pour ceux qui nous
02:18écoutent, surtout des particuliers, on dit il faut faire
02:22la différence entre la crise de l'immobilier et la crise du
02:24logement.
02:25C'est bien deux choses différentes.
02:28Je voudrais qu'on vous redonne la parole justement sur cette crise
02:31du logement qui est réellement structurelle dans notre pays et
02:34conduite par des politiques publiques qui sont quand même très
02:37délétères pour le logement des Français.
02:39On va reparler sur la baisse des prix, la baisse des taux.
02:42Alors, on a vu un peu l'équivalent de quasiment presque 200 points
02:45de base de baisse, quand on le voit maintenant depuis quasiment
02:49un an.
02:49L'ACE a réannoncé une baisse de taux pour ce début d'année.
02:54Je crois qu'il va peut être en avoir deux.
02:56Donc, on est légèrement peut être pour les bons dossiers à moins
02:59de 3% sur les durées.
03:03Quand on prend justement, si je vous demandais de votre point
03:05de vue, vous professionnel, de me dire quelle sera la trajectoire
03:09des taux dans les mois qui vont venir et comment vous voyez
03:12finalement cette idée chronique ?
03:15Est-ce qu'on en sortira ou pas d'ailleurs ?
03:16Qui fait qu'à chaque fois qu'on a une baisse des taux, on a peut
03:19être des propriétaires qui en profitent pour compenser cette
03:21baisse en augmentant peut être les prix ?
03:23Parce que là, pour la première fois, finalement, dans l'histoire
03:26de l'immobilier, peut être depuis une bonne quarantaine d'années,
03:30on voit se conjuguer un double effet de baisse des taux et de baisse
03:33des prix.
03:34Confirmez.
03:34Oui.
03:35Baisse des taux et augmentation des prix, pas baisse des prix.
03:39Alors, oui.
03:40OK.
03:41Donc, la baisse des taux va entraîner mécaniquement une baisse des prix.
03:43L'effet, c'est vrai qu'aujourd'hui, on a atteint, à la fin de 2022,
03:48un atterrissage quasiment à 0,78, 0,70 de taux d'intérêt sur les
03:54marchés qui ont subitement grimpé à 4.
03:56C'est-à-dire que la décélération que nous avons connue de 2009 à
04:002022 était une décélération où on est parti de 5,2 pour atterrir
04:04à 0,80.
04:05Donc, on a finalement donné un pouvoir d'achat très fort aux ménages
04:08français, mais notamment qui s'est traduit par une augmentation des
04:11prix.
04:12À l'inverse, quand les taux d'intérêt repartent à la hausse,
04:14ça se traduit aussi mécaniquement par une baisse des prix.
04:16Donc, finalement, les prix de l'immobilier font le yo-yo.
04:19À un moment, il faudra se poser la question, notamment d'avoir une
04:22véritable ingénierie financière.
04:23Comment stabiliser et avoir, voire même caper des taux pour éviter
04:27ce genre de variation ?
04:28C'est une réflexion.
04:29D'ailleurs, on fera peut-être des propositions.
04:31C'est même d'ailleurs un sujet sur lequel vous vous êtes emparé
04:34puisque vous aviez proposé la portabilité.
04:36La portabilité, c'est autre chose.
04:38C'est permettre de conserver le même.
04:39La portabilité, ce qui est intéressant, c'est que ça permet
04:41de conserver les taux acquis.
04:42Tout à fait.
04:43Je veux dire, si je prends juste l'exemple des taux qui étaient
04:47pratiqués il n'y a pas si longtemps que ça, on a l'impression que ça
04:49fait une éternité.
04:50Mais qui étaient, par exemple, à moins de 2 %, par exemple,
04:53ça permettrait, lorsqu'aujourd'hui, on est entre 3,20 ou 3,30...
04:56Oui, vous avez emprunté à 1.
04:57Vous êtes affiché aujourd'hui, vous êtes confronté à un marché
04:59à 3,5.
05:00On préfère garder son prêt conclu à 1 % sur une autre acquisition.
05:04Et notamment, ça favorise aussi les mutations et la mobilité
05:07résidentielle de beaucoup de ménages.
05:08Les banques ne sont pas d'accord.
05:09Non, elles ne sont pas d'accord.
05:11Ce n'est pas très intéressant pour elles.
05:12Non, mais je crois qu'à un moment, c'est le courage politique qui
05:14manque dans ce pays, parce que les banques, bien évidemment,
05:16si on leur demande, on leur empêche de refaire un crédit,
05:18de rembourser, elles vont préférer repréter à plus cher plutôt
05:22que de transférer un crédit qui était octroyé à moins cher.
05:24C'est le courage politique, oui, quand on veut véritablement
05:28accompagner les Français, on renoue avec des pratiques que nous
05:31connaissons.
05:32La pratique de la portabilité des prêts, elle existait déjà dans
05:36les contrats des banques françaises et ils n'ont pas eu peur.
05:40C'est quand les taux baissaient, bien évidemment, là, ils pouvaient
05:43le faire.
05:44Dès que les taux remontent, on ne peut plus le faire.
05:45La transférabilité, elle existait dans ces crédits dans les années
05:4880 et aujourd'hui, on peut renouer avec ces pratiques.
05:51Donc, je crois que c'est une commande politique qu'il faut
05:54avoir.
05:55Il y avait un député, Damien Adam, qui a fait une proposition de
05:57l'Assemblée nationale.
05:58Il n'a pas été élu aux dernières élections législatives.
06:03Ce projet de loi est en suspens et sera certainement repris.
06:05Moi, je vais tout faire pour que ce soit repris, parce qu'il faut
06:07éviter, justement, nous ne sommes pas à l'abri d'une hausse
06:11des taux.
06:11Vous l'avez dit, les Sylvains, tout à l'heure, on espère encore
06:15deux ou trois baisses de la BCA.
06:16Elle sera salutaire pour accompagner le pouvoir d'achat des
06:19ménages.
06:20Mais nous ne sommes pas à l'abri d'une hausse des taux.
06:22À cause des taux d'emprunt à 10 ans de la France, c'est ça,
06:24notamment ?
06:25Oui, aujourd'hui, les taux d'emprunt, les taux des EAT,
06:27les obligations émises par l'État pour ressourcer et refinancer
06:30le budget et le déficit de la France, on est à 3,50,
06:33aujourd'hui.
06:34Effectivement, on rappelle que les banques, pour former leur
06:37taux de crédit immobilier, elles se basent notamment sur ces
06:39taux d'emprunt à 10 ans de la France.
06:41Tout à fait.
06:42Il y a toujours une corrélation entre les taux des prêts
06:44immobiliers et les taux des EAT.
06:46Or, aujourd'hui, c'est l'exception que l'on traverse.
06:48Les taux d'intérêt baissent, les taux des EAT remontent.
06:52Et à un moment, il va y avoir un problème de refinancement.
06:54L'autre aspect aussi, c'est aujourd'hui, l'administration
06:57américaine est en place, la nouvelle, avec une politique
07:01inflationniste très forte qui va avoir un impact très fort sur
07:04les taux et une inflation qu'on va, de toute façon, importer.
07:07Absolument.
07:08D'ailleurs, où nous tournons cette émission, il y a le discours
07:11d'investiture, l'investiture de Donald Trump.
07:13Justement, on en a parlé avec Christine.
07:15Christine, réaction sur le discours de politique générale de
07:19François Bayrou, qui nous a laissé, on va dire, dans une certaine
07:22incertitude, on peut le dire.
07:23Oui, absolument, parce que François Bayrou, lors de son
07:27discours de politique générale du 14 janvier, a certes déclaré
07:31qu'il voulait relancer l'accession à la propriété, mais il n'est
07:36pas allé tellement plus loin.
07:37Concrètement, il ne nous a pas dit comment il comptait faire.
07:40Quelles idées pourriez-vous lui souffler au Premier ministre
07:43Loïc Quentin ?
07:44Alors moi, j'ai dit que le discours du Premier ministre,
07:46c'était un discours de bonne intention, comme on a assisté
07:49à beaucoup de discours de politique générale, tous les candidats,
07:52tous les premiers ministres.
07:53Je trouve hyper politique, Loïc Quentin.
07:55Pourquoi ?
07:56Ah bon ?
07:57Oui, oui, je veux dire, le discours...
07:58Oui, classique, non colloquial.
07:59Voilà, j'étais un peu plus nerveux à la réaction de son
08:03discours.
08:04J'étais attentif à ses propos.
08:09Il a parlé en termes généraux.
08:10Maintenant, ce que l'on sait, c'est qu'il a écrit une lettre au
08:13Parti socialiste il y a trois jours.
08:15Cette lettre-là prévoit que, notamment, que le préato zéro
08:18qui était prévu initialement, préalablement, sur le neuf et
08:23l'ancien pour toutes les catégories, ne se ramène plus
08:26qu'au neuf.
08:27Donc voilà, là, c'est une grande déception, parce que s'il y a
08:30bien un parcours qu'il faut effectivement accompagner,
08:32c'est le parcours des Français avec l'accession.
08:35Et le préato zéro est destiné vers les primo-excédents, vers
08:39ceux qui n'ont jamais...
08:40Que ce soit du neuf ou de l'ancien.
08:42Ou de l'ancien.
08:43Mais si on ramène ça qu'à la portion conclusion neuf, ce n'est
08:45pas entendable.
08:46Donc voilà, ça, c'est une grande déception de ce côté-là.
08:49Le marché aujourd'hui, que le marché fluctue, que l'on vende
08:51aujourd'hui moins cher et qu'on achète moins cher pour quelqu'un
08:54qui est déjà propriétaire, ce n'est pas un problème.
08:56Mais quelqu'un qui n'a rien, il a besoin d'être accompagné, aidé.
09:01Et le préato zéro dans l'ancien, donc juste à propos, pour permettre
09:05d'accompagner des primo-excédents.
09:07On le dit depuis un moment, il y a une véritable paupérisation
09:11de l'accession à propriété en France, et notamment chez les plus jeunes.
09:14Oui, et là, l'idée, visiblement, du gouvernement, dans le cas du
09:17projet de loi de finances, c'est certes d'élargir le préato zéro
09:21aux maisons au-delà des appartements et aux zones détendues.
09:26Mais pour l'ancien, rien ne doit changer.
09:28Enfin, dans la copie du gouvernement.
09:30Absolument.
09:31Alors, justement, c'est un sujet.
09:34Alors bon, peut-être, nous, journalistes, avons peut-être
09:38une liberté de parole plus élevée, mais j'étais assez sévère sur le
09:44discours de politique générale, puisque justement, en cours
09:49d'examen, on a ce fameux projet de loi de finances.
09:51Il y a aussi l'exonération des droits de succession pour les donations
09:55aux enfants et petits-enfants pour l'achat d'un hauchement neuf dans
09:57la limite de 100 000 euros.
09:58Mais parallèlement, on songe aussi à une augmentation des droits
10:01de mutation.
10:02On a l'impression, Louis Quentin, je voudrais vraiment vous faire
10:04réagir là-dessus pour finir cette première partie d'émission.
10:08C'est d'un, je vous donne une petite carotte, mais immédiatement,
10:12dès que vous tendez le bec, je vous mets un coup de bâton.
10:14On a vraiment l'impression que ça distille et qu'il y a une réelle
10:18incompréhension.
10:19Alors, on peut le comprendre sur l'instabilité politique, sur la
10:22réalité profonde de la crise du logement des Français.
10:25Bérou souffle un peu le chaud et le froid, en fait, c'est ça.
10:28Je crois que tous les partis politiques, quels qu'ils soient,
10:31sont bien conscients de la crise du logement en France, mais ne
10:34trouvent pas de solution qui correspond à une idéologie qu'il
10:37faut rassembler.
10:38Donc, aujourd'hui, c'est plutôt une stratégie de compromission
10:40qu'une stratégie d'action et notamment d'efficacité.
10:43Quand on reprend notamment l'exonération des droits de
10:48succession, on ne sait pas si c'est 100 000 par enfant ou par
10:51personne du coup, parce que ça pourrait porter à 200 000.
10:53Moi, je suis contre cette mesure.
10:55Pourquoi ?
10:56Je suis contre parce que je considère qu'elle doit s'étendre,
10:58notamment, elle doit être convertie.
11:00Tous les ménages n'ont pas 100 000 de donations à faire à leurs
11:04enfants, à leurs petits-enfants.
11:05Mais je suis pour un système d'équité.
11:08Et le système d'équité, 100 000 euros d'exonération de droits,
11:11de donations, c'est 20 000 euros, 20%.
11:14Les 20 000 euros, moi, je propose qu'on les reconvertisse pour les
11:17primo-ascédants qui souffrent.
11:1920 000 euros sur 20 ans, c'est 1 000 euros par an.
11:21C'est 85 euros de mensualité par mois.
11:24Pourquoi ceux qui n'ont rien à transmettre ne pourraient pas faire
11:28bénéficier à leurs héritiers le même droit que ceux qui disposent
11:31de quelque chose ?
11:32C'est une question d'équité et je ne suis pas...
11:35Je crois que c'est un souci que devraient avoir tous les élus et
11:38tous les responsables.
11:39Présentez-vous, je vote pour vous, parce que ça, c'est que du bon
11:42sens, que du bon sens, que du bon sens.
11:45Mais c'est un sujet dont on parlera, si vous voulez bien,
11:47qu'on va continuer avec Christine, à développer dans la deuxième
11:50partie de l'émission, justement, sur les difficultés de marché.
11:53On se retrouve tout de suite après la séquence avec vos experts qui
11:56vont répondre à vos questions.
11:57A tout de suite.

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