A Saint-Chamas, ils repeuplent l'étang de zostères pour redonner vie à l'écosystème
Si la nature est bien faite, elle mérite parfois de petits coups de main. Après tout, c'est en grande raison, si ce n'est la seule, à cause des activités humaines que l'état de l'environnement s'est fortement dégradé. C'est d'autant plus vrai dans l'étang de Berre où le nombre d'herbiers, essentiels à la survie de certaines espèces de poissons et de mollusques en particulier des juvéniles pour lesquels ces plantes dites ingénieures servent de nurseries, véritables puits de CO2, créateurs de matière organiques et d'oxygène, a drastiquement diminué au fil des années. Les zostères permettent également de casser la houle et protéger les côtes de l'érosion. Autant dire qu'elles sont un maillon primordial de l'écosystème.
Jusqu'en 1966, donc avant l'ouverture de la centrale hydroélectrique, on dénombrait près de 6000 hectares d'herbiers. L'activité aura malheureusement eu raison de la biodiversité. Selon Julie Duley, chargée d'études crabe bleu et zostère au Gipreb, syndicat mixte né d'une initiative politique locale dans le but de préserver l'étang face aux pressions exercées, "on recensait moins d'un hectare dans les années 2000 puisque la centrale a créé un énorme déséquilibre dans l'écosystème par beaucoup d'apports d'eau douce et de matières organiques qui ont enrichi le biotope lagunaire au détriment des zostères".
Depuis, kyrielle de mesures ont été prises pour tenter de le sauver. En ligne de mire, la recolonisation du milieu en herbiers. "Mais ça n'a pas suffi, d'autant qu'en 2018, l'étang a fait face à une grosse crise écologique qui les a décimés une fois de plus", retrace la spécialiste. Plus résilientes, les zostères naines ont malgré tout naturellement réinvesti l'espace sous-marin.
Pour accélérer le processus, les équipes du Gipreb en ont transplanté un grand nombre l'année dernière dans les zones où leur présence était limitée, voire inexistante. Et les efforts paient : "Elles poussent très vite et prennent bien. On a réalisé l'opération sur 10 m² et on estime aujourd'hui que ces périmètres sont 50 fois plus grands. On espère avoir 150 hectares de zostères naines supplémentaires d'ici trois ans grâce à ce processus." D'ailleurs, les bénéfices se font déjà ressentir puisque quantité de poissons inféodés (c'est-à-dire qu'ils sont observables uniquement dans les herbiers, Ndlr) ont repris possession des lieux.
Des centaines de milliers de graines cultivées
Du côté de l'association 8 vies pour la planète, on se consacre plutôt à la réintroduction de zostères marines. Une espèce plus grande mais moins résiliente. À l'origine, Damien Bonnet, aux manettes de la structure saint-chamasséene, n'était qu'un simple militant qui, avec quelques copains, replantait les rhizomes échoués sur le sable. Il pensait bien faire, mais cette pratique était illégale. "Une dérogation était nécessaire.
Si la nature est bien faite, elle mérite parfois de petits coups de main. Après tout, c'est en grande raison, si ce n'est la seule, à cause des activités humaines que l'état de l'environnement s'est fortement dégradé. C'est d'autant plus vrai dans l'étang de Berre où le nombre d'herbiers, essentiels à la survie de certaines espèces de poissons et de mollusques en particulier des juvéniles pour lesquels ces plantes dites ingénieures servent de nurseries, véritables puits de CO2, créateurs de matière organiques et d'oxygène, a drastiquement diminué au fil des années. Les zostères permettent également de casser la houle et protéger les côtes de l'érosion. Autant dire qu'elles sont un maillon primordial de l'écosystème.
Jusqu'en 1966, donc avant l'ouverture de la centrale hydroélectrique, on dénombrait près de 6000 hectares d'herbiers. L'activité aura malheureusement eu raison de la biodiversité. Selon Julie Duley, chargée d'études crabe bleu et zostère au Gipreb, syndicat mixte né d'une initiative politique locale dans le but de préserver l'étang face aux pressions exercées, "on recensait moins d'un hectare dans les années 2000 puisque la centrale a créé un énorme déséquilibre dans l'écosystème par beaucoup d'apports d'eau douce et de matières organiques qui ont enrichi le biotope lagunaire au détriment des zostères".
Depuis, kyrielle de mesures ont été prises pour tenter de le sauver. En ligne de mire, la recolonisation du milieu en herbiers. "Mais ça n'a pas suffi, d'autant qu'en 2018, l'étang a fait face à une grosse crise écologique qui les a décimés une fois de plus", retrace la spécialiste. Plus résilientes, les zostères naines ont malgré tout naturellement réinvesti l'espace sous-marin.
Pour accélérer le processus, les équipes du Gipreb en ont transplanté un grand nombre l'année dernière dans les zones où leur présence était limitée, voire inexistante. Et les efforts paient : "Elles poussent très vite et prennent bien. On a réalisé l'opération sur 10 m² et on estime aujourd'hui que ces périmètres sont 50 fois plus grands. On espère avoir 150 hectares de zostères naines supplémentaires d'ici trois ans grâce à ce processus." D'ailleurs, les bénéfices se font déjà ressentir puisque quantité de poissons inféodés (c'est-à-dire qu'ils sont observables uniquement dans les herbiers, Ndlr) ont repris possession des lieux.
Des centaines de milliers de graines cultivées
Du côté de l'association 8 vies pour la planète, on se consacre plutôt à la réintroduction de zostères marines. Une espèce plus grande mais moins résiliente. À l'origine, Damien Bonnet, aux manettes de la structure saint-chamasséene, n'était qu'un simple militant qui, avec quelques copains, replantait les rhizomes échoués sur le sable. Il pensait bien faire, mais cette pratique était illégale. "Une dérogation était nécessaire.
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00:00Alors là on va faire des sachets qu'on va remplir avec un mélange de graines et de sédiments
00:04et qu'on va les placer dans l'étang, l'idée c'est de savoir en tout cas où est-ce qu'ils
00:09sont pour revenir voir au printemps et cet été pour voir si ça a fonctionné, si les
00:15graines sont sorties.
00:16Malgré la fraîcheur du Nord à 7 degrés, l'association Vivi pour la planète a plongé
00:26dans l'étang de Berre pour y planter pour la première fois des austères marines.
00:30Cette action écologique intervient pour recréer un écosystème dans ce bassin qui a été
00:34détruit par des crises climatiques et le rejet d'eau douce par la centrale EDF de Saint-Chamas.
00:39Pour recréer la plantation de cet herbier des mers, Vivi pour la planète a été aidé
00:43par le JIPREB, un syndicat mixte qui est chargé d'études scientifiques sur l'évolution
00:47de l'écosystème de la lagune de Berre.
00:49On travaille avec eux aujourd'hui parce que nous on a également faillit de la restauration
00:54d'herbiers, des austères naines, pour créer un herbier mixte, donc avec les deux
00:58espèces.
00:59L'objectif c'est de voir d'une part si ça peut fonctionner et c'est d'avoir
01:03plus de résilience face au changement des conditions environnementales.
01:07Depuis plusieurs années, les deux organismes se mettent en œuvre pour faire repartir ces
01:11différents herbiers aux multiples vertus.
01:13L'an dernier, Vivi pour la planète a cultivé plus de 400 000 graines des austères marines.
01:17Une grande partie d'entre elles a été plantée à Istres et à Saint-Chamas avec
01:21des résultats plus ou moins concluants selon les lieux, mais ce travail de plantation
01:24à la main reste primordial car cette méthode est la plus efficace pour redonner vie à
01:28ces plantes.
01:29Nous ce qu'on veut c'est vraiment accélérer la réintroduction des graines qui se faisaient
01:32très très mal naturellement.
01:33Autant les austères naines elles sont arrivées à revenir, alors c'est sûrement des oiseaux
01:38qui mangent des graines et qui vont les semer.
01:41Les austères marines on n'a jamais vu de départ spontané et on s'est aperçu qu'en
01:45le faisant à la main ça marchait.
01:47Donc si on arrive à faire gagner 10 ans, 20 ans ou 50 ans sur la réintroduction des
01:51herbiers, c'est ça de gagné.
01:54Et après l'idée c'est vraiment qu'ils se débrouillent sans nous.
01:56Lors de cet après-midi, ce sont plus de 500 graines qui ont été plongées.
02:00Grâce à la fraîcheur de l'eau, elles vont pouvoir éclore avant de recréer de nouvelles
02:03graines qui permettront de développer à nouveau l'écosystème de l'étang de berres.