• il y a 14 heures
Retrouvez Brigitte Lahaie du lundi au vendredi à partir de 14h sur Sud Radio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
-
________________________________________

🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

________________________________________

🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Brigitte Lahaie : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDTwSwAdULSG7Mr2gvFiyJvq

##NOEPISODE##
Transcription
00:00Bonjour, Catarina. Donc vous voulez revenir sur le chiffre 7, je crois.
00:06Oui, voilà. Parce que moi, c'est dans ma septième année, mon père a failli me tuer.
00:16C'est-à-dire que j'avais oublié de s'enseigner mon carnet de classe et je me suis relevée et j'ai apporté mon carnet de classe pour que mes parents le signent.
00:27Et mon père, dans un acte impulsif qu'il n'a pas du tout maîtrisé, il m'a attrapée par la tête et par les pieds et il m'a jetée par terre très violemment.
00:37Je m'en souviens comme si c'était hier et j'ai eu l'impression d'être sous l'eau. J'ai vu flou. J'ai dû commencer à m'évanouir, en fait.
00:46Et là, j'ai entendu la voix de mon père qui a fait « Oh, oh ». Il s'est rendu compte de ce qu'il avait fait et il m'a rattrapée. Il m'a amenée à l'hôpital.
00:56Et donc, j'ai été attachée à un lit pendant une période, je ne sais pas, 15 jours peut-être. Je ne me souviens plus.
01:05C'est très intéressant ce que vous nous racontez parce que là, on est vraiment dans le premier cycle de Saturne et le père qui a manqué de vous tuer...
01:16Qui dévore ses enfants, qui les tue et qui les engloutit parce qu'il projette sur eux des attentes ou des craintes ou des peurs.
01:25C'est-à-dire que Saturne dévorait ses enfants pour pas qu'ils prennent sa place.
01:29Oui, oui, oui. Et oui, c'est une vraie synchronicité. Et ça m'arrive souvent d'avoir des synchronicités comme ça quand je vous ai entendues.
01:39Et ce qui est marrant, c'est que moi, j'avais écrit un texte où je parlais de la mort de mon père. Enfin, une mort imaginée. Et je l'appelais Saturne.
01:53Bravo. Ça veut dire que ça fonctionne bien chez vous. Bravo.
01:59Oui, oui, oui. J'avais écrit Saturne a mangé ses enfants. Pourquoi n'a-t-il pas violé ses fils ?
02:08Parce que c'était pas sur le même registre. C'est-à-dire qu'il y avait dans le comportement saturnien aucune perversité d'aucun ordre.
02:18Il y avait simplement une lutte absolue autour du besoin de puissance.
02:23Ça correspond vraiment à mon père, effectivement. Il était extrêmement autoritaire. Il avait tout le monde sous sa coupe comme ça.
02:33Mais il l'a passé, attention, il l'a passé volontairement. Moi, je me souviens très bien.
02:41C'est bien de le défendre, mais vous n'êtes pas au tribunal.
02:44Non, non, non. Mais Katerina, OK, il l'a fait par une pulsion qui n'était pas un acte réfléchi.
02:55Mais c'est quand même une pulsion qui est insupportable et qui est inacceptable.
03:03Merci beaucoup pour votre réaction, en tout cas. Ça prouve que vous avez de l'empathie. C'est très important.
03:08Attendez, ce n'est pas une question d'empathie, Katerina. On ne fait pas des enfants pour les massacrer.
03:14Non, je dis vous, vous avez de l'empathie, pas lui, mais vous. C'est pour ça que je vous remercie de trouver ça intolérable.
03:21Merci, c'est gentil. Et puis c'est un traumatisme que vous allez traîner toute votre vie, même si vous l'avez certainement élaboré.
03:31Et la manière dont vous parlez de ce que vous avez écrit, ça a prouvé que vous avez su en faire quand même quelque chose.
03:37Mais c'est un traumatisme énorme d'être violentée comme ça par son père.
03:45Oui, je pense que je suis une grande traumatisée. Maintenant, j'en fais quelque chose.
03:50Mais ce qui est marrant, c'est quand même... Quand je dis qu'il l'a fait impulsivement, je ne cherche pas à l'excuser, pas du tout.
04:02Je n'ai pas l'impression, mais je cherche à comprendre. Dans mon souvenir, il l'a fait sans... Mais ça n'excuse pas.
04:12Quand j'ai haï mon père pendant très très longtemps, j'imaginais...
04:18Est-ce qu'il vous a demandé pardon à un moment donné ou pas ?
04:24Moitié. Justement parce que quand je parle du viol des enfants... Parce que moi je suis partie à 18 ans et je ne voulais plus le revoir.
04:34Et il a quand même essayé de me revoir. À un moment donné, il me laissait des messages sur mon répondeur. Je ne répondais pas. Je voyais qu'il avait de la peine.
04:45Une fois, je l'ai recontacté et puis j'ai discuté avec lui. Alors c'était très étrange parce que je ne le reconnaissais pas.
04:57Et je lui ai demandé pourquoi il avait fait ça. Et il m'a dit que parce que son père était... Alors il n'a pas dit pédophile, il a dit pédéraste.
05:06Mais je pense que pour lui, ça voulait dire pédophile. En tout cas... Mais bon, ça reste...
05:12Oui, c'est la même chose. Dans un certain sens, c'est le même mot.
05:17Oui. Pardon, allez-y, je vous en prie.
05:21Je lui ai demandé si lui avait été violé par son père. Et il m'a dit oui, sans me donner de détails.
05:28Et bon, quand même... Je ne vais pas demander de détails non plus.
05:33Mais c'était très étrange. Même son expression, son... J'arrivais pas à comprendre s'il disait la vérité ou s'il mentait.
05:43Parce que je ne savais pas... Après, je sais que le grand-père avait une réputation terrible dans la famille.
05:51Mais après, je ne savais... Je n'ai pas réussi à savoir si c'était fantasmé, la réputation du grand-père.
05:58Parce que j'ai eu une impression comme ça quand même. Ou si c'était vrai. Je ne peux pas savoir.
06:04Et quand mon père m'a parlé, il m'a dit ça quand j'étais adulte.
06:09Et moi, je sais que j'ai un ami, son frère fait des crises de violences terribles, des crises de violences terribles,
06:15parce qu'il a été victime, il a été violé en fait.
06:20Alors, si vous voulez, Katerina, oui, il est certain que lorsque l'on a des réactions comme ça, très pulsionnelles,
06:27qui sont quand même inacceptables, souvent derrière, il y a eu de la violence. C'est vrai.
06:35Et puis, là où on peut quand même donner un tout petit peu de bénéfice à votre père,
06:40c'est qu'il en a pris conscience tout de suite et qu'il vous a emmené à l'hôpital.
06:44Mais j'entends dans votre témoignage ce besoin de comprendre ce qui a pu se passer, il me semble.
06:52Qu'est-ce que vous pourriez dire, Michel Oudoul, justement, à Katerina sur ce qui s'est passé ?
06:58Que la première des choses, c'est qu'il y a un circonstanciel dans ce qui s'est passé.
07:04C'est-à-dire que cette espèce de pulsion est une pulsion qui a explosé à un moment clé,
07:11qui était un moment de la remise d'un cardé de notes où il y avait quelque chose qui était manquant dedans.
07:18Qu'est-ce que ça, ça veut dire sur le plan symbolique ?
07:20Ça veut dire que très certainement, consciemment ou non, chez votre père, c'était une espèce de projet essentiel pour lui
07:31que vous soyez quelqu'un qui réussisse dans sa vie et dans ses études pour que vous soyez capable de faire face et de vous défendre.
07:38Ce qui veut dire au clair et au plus profond que la blessure sans doute qui existait chez lui
07:42était celle de n'avoir pas été quelqu'un qui avait pu faire ça parce qu'il avait été malmené dans l'axe de ce que vous êtes en train d'évoquer.
07:50Et qui avait donc sans doute chez lui une intention et une pulsion vitales à vous porter haut,
07:58mais que dans cette intention et dans cette impulsion, il y a eu une incapacité à maîtriser la peur de l'échec qui a été la sienne,
08:06du moins qui était le sien dans la manière avec laquelle l'événement s'est passé.
08:12Donc ça, ça parle de lui, mais ça explique, ça n'excuse pas.
08:16En revanche, à travers ce geste-là, et comme le disait Brigitte, il a assumé derrière.
08:22C'est-à-dire qu'il est allé, il vous a amené à l'hôpital parce qu'il a pris un risque majeur quand même,
08:27dans une société qui peut être une société comme la nôtre, dans laquelle il y a quand même un certain nombre de règles qui sont là.
08:33Ça aurait pu très très mal se passer avec le corps médical si celui-ci avait porté les choses un peu plus loin, en parlant de violences à enfants, etc.
08:40Donc il a assumé ça complètement. En même temps, il y a aussi la difficulté peut-être qu'il a eu à s'excuser.
08:46Et tout ça peut se comprendre à travers son parcours de vie.
08:49En revanche, dans ce qu'il y a derrière et dans le, entre guillemets, comment on va dire ça,
08:54signal ou bénéfice secondaire qu'on peut amener à ça, c'est une partie du travail que vous avez fait.
09:00Et c'est quelque chose, peut-être qu'il y a un projet qu'il faut continuer à porter, c'est qu'est-ce que je fais de ça ?
09:05C'est-à-dire qu'est-ce que ça, ça va avoir amené dans ma vie ? Quel est le lien que j'ai aujourd'hui au masculin en général ?
09:12Comment je me comporte vis-à-vis de moi-même ? Quel est le champ du respect ? Quel est le mien ?
09:18Vous parliez d'une cyclique des 7 ans. Qu'est-ce que cette cyclique des 7 ans me ramène régulièrement à vivre et à revivre,
09:24qui me montre en fait quelle est la direction dans laquelle j'ai encore des choses à travailler ?
09:28C'est-à-dire que dans ce qui s'est passé, il faut vraiment qu'au-delà de la reconstruction de vous-même,
09:33parce que là, c'est une blessure qui est une blessure de vie. C'est une épreuve de vie que vous avez vécue.
09:40Est-ce que vous avez des enfants ?
09:42Non. J'ai jamais voulu avoir d'enfants.
09:46Et c'est peut-être là qu'il y a quelque chose qui, si c'est encore quelque chose de faisable,
09:50où il peut y avoir une piste qui peut être une piste majeure parce que votre expérience de vous,
09:55elle fait de vous quelqu'un qui sera capable de transmettre la vie autrement ?
10:01Oui, je suis créatrice, donc je transmets la vie, oui.
10:08Oui. Mais Katharina, ça veut dire aussi qu'il a semé en vous un désir de réussite formidable, voyez ?
10:21Donc c'est ça aussi qu'il faut que ça vous porte aussi vers cette confiance en vous et cette estime de vous-même pour aller haut.
10:30Oui, parce que c'est vrai que ce traumatisme que j'ai, d'une certaine manière, j'en ai fait une identité.
10:40Et je ne sais pas comment dire, je l'accepte, je l'accepte, je l'accepte et peut-être d'une certaine manière, j'en ai une certaine fierté.
10:51Oui, identité, il ne faut pas que ce soit une cicatrice trop visible.
11:00Mais je voulais vous dire quand même qu'il ne s'est pas vraiment excusé.
11:04Oui, mais c'est ça. Elle est là, la difficulté.
11:07Il a continué après. J'ai été tabassée jusqu'à l'âge de 18 ans.
11:11Ah oui, non mais ça...
11:13Il est issu de la violence. Il était issu d'une, voilà, d'une lignée.
11:19Vous savez, il y a un certain nombre de films qui ont montré ça de manière particulièrement difficile et compliquée.
11:25Combien quand on est dans une lignée, dans une transmission de ce rapport à l'autre, c'est quelque chose qui est difficile à dépasser.
11:32Et si on voulait revenir à cette symbolique des 7 ans et de la symbolique de Saturne,
11:37Saturne effectivement dévorait ses enfants et les mangeait.
11:39Et bien à un moment donné, quelque chose a fait que Saturne a recraché les enfants qu'il avait avalés et digérés.
11:48Et bien de ses enfants, en est sorti un qui a été sauvé parce qu'il avait été enveloppé.
11:52Enfin, il y a toute une histoire.
11:54Et que cet enfant qui est sorti de l'estomac de Saturne et qui a été recraché,
11:59et bien c'est celui qui est devenu Jupiter.
12:01C'est-à-dire celui qui est devenu le représentant de la puissance incarnée sur Terre.
12:06Et que de l'expérience saturnienne qui est la vôtre, il faut que vous redeveniez votre Jupiter.
12:11C'est ce que je crois que vous êtes en train de faire.
12:13Et merci de ce témoignage parce qu'il est évidemment assez fort.
12:17Merci beaucoup Katerina.
12:19On fait une petite pause et on va conclure dans un instant.

Recommandations