Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00On va parler un peu de politique, Catherine Ness, si vous voulez bien, il est temps de parler de ce qui se passe dans notre pays.
00:05Je voudrais qu'on écoute Pierre Moscovici, Premier Président de la Cour des comptes, parce que j'ai fait mon petit éditorial là-dessus,
00:10mais ce qu'il dit est quand même frappé au coin du bon sens. Il serait peut-être temps que quelqu'un se dise qu'il faut assainir nos finances publiques.
00:16On écoute M. Moscovici.
00:18L'année qui se termine, qui s'est terminée, a été véritablement noire pour les finances publiques.
00:23Elle a été aussi marquée par la prise de conscience de la brutale dégradation de l'état de nos finances publiques,
00:28qui est désormais, c'est à noter, une des principales préoccupations des Français avec le pouvoir d'achat.
00:33Il est impératif, je le dis ici, elle est convaincue, désormais de replacer notre endettement sur une trajectoire baissière.
00:41Or, réduire le déficit, c'est le seul moyen de réduire l'endettement.
00:46Et cette exigence s'est transformée en urgence au cours de l'année 2024.
00:49D'abord, c'est un enjeu de crédibilité.
00:52– C'est assez merveilleux d'entendre ces paroles de la part de quelqu'un
00:55dans les différents gouvernements dans lesquels il s'est trouvé.
00:58Catherine a creusé ce déficit.
01:00– Non, il avait averti qu'il y avait trop d'impôts, très vite.
01:03Et d'ailleurs, il s'était fait assez mal voir de François Hollande, il faut quand même le rappeler.
01:07– Très bien, hommage à M. Moscovici.
01:08– Oui, mais là, il dit des vérités, parce qu'aujourd'hui, la France va très mal.
01:15On emprunte à un taux plus haut que la Grèce, le dernier mauvais élève.
01:20Donc, je pense qu'il serait très préoccupant que les députés,
01:27la Commission paritaire n'arrivent pas sur un accord,
01:31tout ça à cause d'une embolie créée par le mot « submersion ».
01:34Donc, on est en pleine folie de « submersion ».
01:38Donc, je crois que là, s'il n'y a pas un peu de raisonnement et d'intelligence qui vient pour que…
01:46Voilà, s'il n'y a que des raisonnements politiques,
01:48savoir que le congrès du PS est en mai, qu'il va y avoir des élections…
01:52– Des boutiquiers, Catherine !
01:53– Des boutiquiers, là, c'est vraiment désespérant.
01:56– Allez, Louis, vous aurez tous la parole.
01:58– Vous allez être très déçue, Catherine, parce qu'il n'y a que des accords de boutiquiers en ce moment.
02:03Quand on voit que les deux sujets de la semaine, c'est la question de la suppression de 4 000 profs,
02:07qui globalement, c'est une très légère économie, mais ce n'est pas ça qui va changer la face du monde.
02:12Et le deuxième sujet de crispation, c'est les 200 millions d'euros alloués à l'aide médicale d'État.
02:17Enfin, tout est, aujourd'hui, tous les débats…
02:20– Il y a aussi la phrase de M. Bayrou sur la submersion.
02:23– Oui, mais même avant la submersion, il y avait le débat sur la médicale d'État.
02:26– Non, mais le débat apporté là-dessus…
02:28– Le débat est terminé.
02:30– Donc, si on cède sur ce genre de choses, honnêtement,
02:33on est incapable d'avoir le courage de prendre des grandes décisions.
02:36– Non, moi, ce que je trouve plus inquiétant, c'est le discours du ministre des Finances.
02:41Parce qu'on voit bien, moi, je savais que c'était un homme de gauche,
02:44à ce point, c'est-à-dire que, lui, il pense que la France est un pays particulier,
02:49qui a une culture d'État et qu'il y a un État-providence.
02:52– Pas libéral.
02:53– Et que l'État-providence doit continuer, alors que les pays qui se sont redressés,
02:57comme l'Allemagne, à un moment, avec Schröder, ont mis fin à l'État-providence
03:02et en frappant durement sur les dépenses.
03:06Mais là, il n'est pas du tout sur cette trajectoire.
03:09Donc, je veux dire, ça, il est en totale opposition avec ce qu'il faudrait faire
03:17et avec Moscovici qui, lui aussi, est un homme de gauche.
03:19– Malik, Éric Reuvel.
03:20– Et si je peux me permettre, Catherine Ney, Éric Lombard,
03:22il va même plus loin, le ministre des Finances.
03:25Il dit, en fait, c'est pas la peine de réformer, il suffit d'augmenter les impôts.
03:28– Mais voilà.
03:29– Et je voudrais rappeler quand même deux chiffres pour voir dans quelle situation on est.
03:31On a le niveau de prélèvement obligatoire, on le sait, le plus élevé d'Europe du monde.
03:36On a 1093 milliards de prélèvements obligatoires.
03:38En face de ça, écoutez bien, on a une dépense publique de 1439 milliards.
03:43Voyez l'écart.
03:44Et bien cet écart, tous les ans, qui représente 450 milliards, on l'emprunte.
03:48On emprunte un tiers de toutes nos dépenses publiques pour les financer
03:53sur les marchés financiers.
03:54Je ne sais pas si vous vous rendez compte.
03:55Et ça, tous les ans, tous les ans, tous les ans.
03:57Alors un coup, on nous dit, il n'y a pas de courage politique.
04:00Un coup, on nous dit, mais il n'a pas la majorité pour faire passer des réformes de fonds.
04:04Mais on n'y échappera pas.
04:05Je veux dire, on ne peut pas y échapper.
04:07On ne peut pas avoir un tel niveau de prélèvement d'impôts et de taxes
04:10avec un tel niveau de dépenses publiques sans qu'il se passe quelque chose.
04:14On est au bout.
04:15On est au bout de la logique de l'État-providence.
04:17On est au bout du bout du bout.
04:19Non seulement on ne baisse pas les dépenses publiques, mais on augmente les impôts.
04:24Et évidemment, Bernard Arnault est parti hier, le premier en croisade
04:28contre cette nouvelle augmentation d'impôts qui verrait les impôts de LVMH augmenter de 40%.
04:33Il a été rejoint depuis par le patron du Medef.
04:37C'est vrai que Michel Barnier, la première mesure qu'il filtre quand il arrive à Matignon,
04:42c'est une augmentation d'impôts.
04:43C'est Gérald Darmanin qui fait fuiter cela de manière bien à droite dans les colonnes du Parisien.
04:49Et d'ailleurs, le président hier, qui était en visite dans une usine dans les Hauts-de-France,
04:53a dit en filigrane tout le mal qu'il pensait du budget de François Birou.
04:57Puisque l'une des fiertés d'Emmanuel Macron,
05:01c'est de n'avoir jamais augmenté les impôts en 7 ans.
05:03Alors maintenant, il s'occupe de la Joconde, Louvre et des péages,
05:07où il répond à des influenceurs islamistes et mythomanes.
05:10Mais il n'empêche qu'il a quand même une petite phrase sur le budget de François Birou.
05:14Il est vrai que si, en plus, la désindustrialisation s'accélère,
05:18si nos capitaines d'industrie s'en vont aux Etats-Unis,
05:22où Donald Trump, encore lui, leur rend les bras, le contraste fera mal.
05:26Si vous me permettez, mon cher auteur.
05:28Oui, j'ai vu, vous êtes penché sur la table.
05:29Non, oui, oui, je voulais juste modifier quelque chose.
05:32Eric Revelle, allez-y.
05:33Les impôts de VH ne vont pas augmenter de 40%.
05:35En fait, l'impôt sur les sociétés, qui est de 15% aux Etats-Unis,
05:39va passer en France à 40%.
05:42Et c'est pour ça que Bernard Arnault dit,
05:43si vous me faites ça, c'est idéal pour se délocaliser.
05:46Vous avez compris, Gauthier ?
05:47Merci.
05:48C'est pas la leçon.
05:49Non, non, c'est pas plus 40%.
05:50En fait, il leur promet un impôt sur les sociétés de 40% en France,
05:53alors qu'aux Etats-Unis, on est à 15%.
05:55Et vous savez quoi ?
05:56L'Europe, l'Espagne, l'Italie, le Portugal,
05:59font mieux en matière d'imposition sur les sociétés.
06:02Le Portugal va baisser son taux à 12,5%.
06:05Et nous, on risque d'être à 40% sur l'impôt sur les sociétés.
06:08Comment voulez-vous être compétitifs ?
06:10Et la dernière charge qu'il fait, et qui va faire du bruit aussi, c'est ça.
06:13Je cite Bernard Arnault.
06:14Je cite Bernard Arnault.
06:15Quand on revient en France et qu'on voit qu'on s'apprête à augmenter de 40%
06:17les impôts des entreprises qui fabriquent en France,
06:20c'est incroyable.
06:21Pour pousser à la délocalisation, c'est idéal.
06:24Eric Trappier, le patron de Dassault Aviation,
06:26pareil, est monté au créneau.
06:28Je ne sais pas si vous l'avez vu.
06:29Patrick Pouyannet, le patron de Total,
06:31qui menaçait d'être coté à Wall Street.
06:33Le patron de Michelin.
06:39Il y a une subversion pour Emmanuel Macron de la part de ses grands patrons.
06:42Alors qu'il était celui pro-business.
06:45Il me semble que c'était dans le budget de Michel Barnier dès le départ.
06:49C'est un acquis du budget de Michel Barnier.
06:53Monter à 40%, ça a un côté confiscatoire.
06:57En termes de compétitivité, si on veut que les boîtes délocalisent,
07:01on ne peut pas mieux s'y prendre.
07:03Je mettrais une nuance dans tout ça.
07:06Je ne crois pas non plus à la politique qui consiste à dire
07:10qu'on va prendre 4000 profs comme bouc émissaire.
07:13Qui croit que ça va nous permettre de réduire les déficits ?
07:17Il n'y a qu'une seule chose qui peut permettre de réduire les déficits.
07:20C'est de créer les conditions de la croissance.
07:23Ça passe par des baisses d'impôts plutôt que des hausses d'impôts.
07:27Mais je pense qu'il faut cesser d'avoir une vision court-termiste.
07:31Je préférerais qu'on fasse 6% de déficit demain,
07:35mais avec des vraies réformes structurelles.
07:38Ce qui manque au budget de François Bayrou,
07:41comme au budget de Michel Barnier,
07:43comme à beaucoup de budgets précédemment,
07:45c'est qu'on aille dans une politique purement comptable.
07:48Or, l'économie, c'est aussi de la politique.
07:50C'est une vision.
07:51C'est comment on fait pour rien industrialiser,
07:53pour créer de l'emploi.
07:54Et là, on aura des recettes.
07:55On pourra baisser les impôts.
07:57Et on pourra dépenser quand c'est nécessaire.
07:59Et entre Bernard Arnault et Éric Revelle,
08:01je ne vais plus se faire confiance à Bernard Arnault.
08:03Parce que j'ai sous les yeux que cette surtaxe peut aboutir
08:06jusqu'à relever de 40% le taux d'impôt sur les sociétés.
08:10Vous réglerez vos comptes en rentaine.
08:13Quelle sera l'attitude du Rassemblement National ?
08:15Parce qu'il laisse quand même encore toujours planer
08:17la menace de la censure.
08:19Voter la censure à cause du mot submersion,
08:22là, on ne comprendrait pas.
08:23Parce que c'est un de leurs vocabulaires.
08:25Alors, on voit bien en ce moment,
08:27d'ailleurs c'est très intéressant,
08:29c'est l'attaque de Marine Le Pen contre Bruno Retailleau.
08:34Parce que Bruno Retailleau, comme l'a dit
08:36le membre du Rassemblement National,
08:38vient manger dans notre gamelle.
08:40Donc en parole.
08:42Et donc elle dit, vous voyez, il ne fait rien.
08:44Il ne fait rien.
08:46Donc elle est en train de pousser, vous voyez,
08:48de détruire la réputation,
08:50la capacité à faire du ministre de l'Intérieur.
08:55C'est par là qu'elle va entrer dans l'opposition.
08:59Mais je crois que sur le budget, elle a très bien compris.
09:01Parce que les électeurs, y compris socialistes,
09:04parce que j'en ai vu en province ces temps-ci,
09:06ils ne veulent absolument pas de censure.
09:09Ils veulent qu'il y ait un budget.
09:11Et qu'ils ne sont pas pressés d'avoir un président socialiste.
09:14D'abord parce qu'ils ne savent pas pour qui ils pourraient voter.
09:17Mais ils veulent surtout du calme
09:19et essayer que les affaires remarchent,
09:21que les gens consomment.
09:23Et donc Mme Le Pen, elle a déjà voté une fois,
09:26qui était quand même une alliance contre nature.
09:28Elle ne va pas recommencer toutes les trois mois.
09:30On est d'accord.