Ousmane Dembélé, auteur d’un triplé à Stuttgart mercredi en Ligue des champions (1-4), empile les buts en ce début d’année. L'attaquant du PSG est en train de se muer en machine à marquer. Mais est-ce suffisant pour porter le PSG comme Kylian Mbappé le faisait ? Jérôme Rothen salue en tout cas son niveau actuel, soulignant le fait qu'il est en train de "battre tous ses records".
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00:00Il a mis un triplé hier à Stuttgart, le démebélé plus buteur annoncé en début de saison est désormais au rendez-vous.
00:0616 buts toutes compétitions confondues pour lui, c'est d'ores et déjà son meilleur total de buts sur une saison en carrière alors qu'on est fin janvier.
00:13Alors selon vous, jusqu'où peut-il aller ? Est-ce qu'il veut porter le PSG loin dans cette Ligue des Champions comme le faisait Bappé dans le passé ?
00:19On vous attend au 32-16 pour débattre.
00:22Écoute, je le souhaite d'être dans la continuité, des fois dans une carrière qui est déjà une carrière de très haut niveau pour lui,
00:29t'as des saisons qui sont exceptionnelles, où tu te révèles, même à un certain âge, parce que c'est plus un jeune joueur Ousmane Dembélé aujourd'hui,
00:38il y a eu beaucoup d'axes de progression depuis qu'il est arrivé au Paris Saint-Germain,
00:42déjà dans la continuité, la constance qu'il a sur les matchs, il était très irrégulier,
00:49déjà d'une part parce qu'il était très souvent absent à cause de ses blessures à répétition,
00:55ça s'est rentré dans l'ordre parce qu'il enchaîne les matchs, donc ça c'est la première chose.
00:59La deuxième chose, c'est que c'est je pense la première fois de sa carrière qu'il a un rôle comme ça de joueur cadre
01:06et de joueur qui doit faire gagner l'équipe, il a toujours été accompagné,
01:11je ne te dis pas qu'il avait un rôle minimaliste dans les clubs où il a été, à Barcelone, à Dortmund, avant,
01:17mais n'empêche que là, depuis le départ de Kylian Mbappé, la star entre guillemets, il ne faut peut-être pas trop lui dire,
01:24la star entre guillemets, c'est Ousmane Dembélé, donc tu attends souvent que ce soit lui qui décompte les situations,
01:30qui fasse des différences et on a été critique parce que sur les gros matchs du PSG jusqu'à là,
01:36il avait un peu fauté, comme le collectif, mais on va plus s'en prendre à Ousmane Dembélé, à ses ratés,
01:42qu'à un jeune joueur comme Doué, Barcola ou d'autres, qui eux peuvent montrer de la progression fulgurante
01:48en quelques semaines, en quelques mois, ce qui est le cas de leur part, de Barcola, de Doué,
01:52qui se sont mis aussi à un bon niveau, mais pour reparler et rester focus sur Dembélé,
01:57vu que tu lui as donné ce statut-là en début d'année, et moi je reste sur ce que j'ai dit,
02:02tu as pris des gros risques à lui donner les clés du camion parce que toute sa carrière,
02:07elle a montré cette inconstance en termes de performance, donc c'était un risque.
02:13Le problème, c'est qu'aujourd'hui, ce n'est pas un problème, c'est même un avantage pour le PSG,
02:17c'est qu'aujourd'hui, il est en train de battre tous ses records.
02:20Nombre de buts, nombre de passe-dé, nombre de matchs joués.
02:24L'entente avec Hakimi sur le côté droit, s'il y a bien quelque chose à ressortir des premiers mois,
02:29où ça a été compliqué par moments dans certains secteurs de jeu au PSG,
02:34l'avantage, c'est que ce côté droit a donné beaucoup de force au PSG.
02:40Avec Hakimi, les deux s'entendent parfaitement dans le jeu.
02:43C'est des détonateurs, les deux.
02:45Donc, rien que pour ça.
02:47Là, aujourd'hui, en plus de ça, il a un poste, et on en parlait hors antenne,
02:50Jean-Louis, il a un poste qui a évolué, où très souvent, il joue en faux numéro 9,
02:54mais il est performant.
02:56Alors, on nous dit qu'il a énormément travaillé la finition à l'entraînement,
02:59ce qui n'avait pas forcément lieu avant, mais des exercices spécifiques, avec des analyses vidéo, etc.
03:04Écoute, tu progresses à tout âge, Jean-Louis, ça c'est vrai.
03:07La réalité, elle est là.
03:09Mais, en général, tu as un point fort, quand tu es un joueur de haut niveau comme ça,
03:14qui joue régulièrement la Ligue des Champions, et au niveau international,
03:17tu as déjà un point fort.
03:19Ce point fort-là, il faut continuer à le travailler.
03:21Le point fort de Ousmane Dembélé, ça n'a pas été, en effet, l'efficacité.
03:25On l'a vu. Le geste dans la finition, mon Dieu, tu vois,
03:28entre les passes dès qu'il doit faire, et il envoie des parpaings,
03:31et des fois, des frappes à 5 mètres du but, où il tue 3 pigeons,
03:35ça c'est la réalité.
03:37Je peux te dire, entre la répétition d'un geste à froid, comme ça,
03:42où il n'y a personne, tu es à l'entraînement, tu répètes,
03:45tu peux faire un 10 sur 10, il n'y a pas de problème,
03:48et tu as l'impression d'avoir progressé.
03:50Mais après, il faut le remettre en place avec l'adrénaline du haut niveau,
03:55la pression, la vitesse de jeu, parce que tu as un adversaire
03:58qui est un peu plus concentré, qui est plus proche,
04:00et puis surtout, tu as une atmosphère où les gens attendent
04:03que tu sois performant, et ils n'acceptent pas que tu ne sois pas efficace.
04:09Et donc ça, je n'ai pas l'impression, vraiment,
04:11qu'à force de répéter comme ça aux entraînements,
04:15et faire des séances devant le but, que ça va lui faire passer un cap.
04:18Je pense que ce n'est pas lié à ça, le hat-trick d'hier,
04:21le but l'année dernière, c'était la même chose,
04:23rappelle-toi ce qu'on disait après Barcelone.
04:25Après Barcelone, il a envoyé une frappe en pleine lucarne…
04:27– Là, on a l'impression qu'il y a un peu de continuité quand même,
04:30c'est aigu, ce n'est pas juste en fin apparente.
04:32– Oui, mais sauf sur la première phase.
04:35– Oui, c'était compliqué aussi.
04:37– Pourtant, j'ai fait partie de ceux qui défendaient corps et âme
04:40le PSG contre vents et marées, c'est vrai,
04:42sur des matchs qui n'étaient pas à la hauteur d'une équipe
04:45de Ligue des Champions, et comme le Paris Saint-Germain.
04:48L'arrivée, Arsenal, le match de l'Atlético-Madrid, tu te souviens ?
04:52Quand tu perds au Parc des Princes ce match-là,
04:55alors que tu as 20 000 occasions, et lui en a 2 à 5 mètres du but,
04:59ce n'est pas si vieux que ça, il y a deux mois.
05:02– Jean-Michel, est-ce que tu penses qu'il a passé un vrai cap
05:04ou est-ce qu'il peut retomber dans ses travers ?
05:06– Alors, je vais commencer comme toujours Jérôme,
05:09puisque c'est son émission.
05:10– Je lui souhaite.
05:11– Il dit toujours, écoute.
05:13– Ah non, écoute.
05:14– Ecoute, je sais.
05:16– Ah, t'as décidé de m'attaquer.
05:18– Là, c'est pas fair-play, Jean-Michel.
05:21– C'est de la jalousie de l'arc et foot.
05:23– Ah, tu crois ?
05:25– Il est le symbole…
05:27D'abord, c'est paradoxal, parce que tu dis qu'il a travaillé la finition,
05:31les statistiques sont là, et qu'on progresse à tout âge.
05:36Je pense qu'il a progressé.
05:37Certains vont dire, il ne pouvait que progresser tellement
05:41il vend danger, même si c'est un terme que je n'aime pas trop,
05:45beaucoup, beaucoup d'occasions.
05:48Mais ce garçon-là a progressé,
05:51il est un tout petit peu plus lucide devant le but,
05:55il cadre davantage de balles.
05:57Et puis, il est le symbole de ce que ne faisait pas le Paris Saint-Germain
06:02et de ce que fait désormais le Paris Saint-Germain depuis…
06:06Je vais être peut-être réducteur, mais je ne sais pas si c'est la vérité.
06:11J'en sais strictement rien.
06:13Mais le Paris Saint-Germain d'aujourd'hui ne joue pas
06:17comme le Paris Saint-Germain d'il y a 15 jours.
06:20Il ne joue pas.
06:21Et il y a eu quelque chose qui s'est passé.
06:24Et ne me faites pas dire que c'est grâce aux joueurs, grâce à l'entraîneur.
06:28J'espère que c'est grâce à tout le monde.
06:30Mais le Paris Saint-Germain aujourd'hui, hier par exemple,
06:34le match que j'ai vu et la deuxième mi-temps contre City,
06:42dès lors qu'ils ont été menés 2-0,
06:45le Paris Saint-Germain ne joue plus, en Ligue des Champions en tout cas,
06:48ne joue plus aujourd'hui comme il jouait avant.
06:51C'est-à-dire plus d'attaques rapides, c'est ça ?
06:56Auparavant, la conservation, c'était de l'idéologie.
07:01C'était un dogme.
07:03C'était encore le cas hier.
07:05Oui, enfin quand même un peu moins.
07:07Ils ont 70-30 hier.
07:10Oui, 70-30, mais avec 4 buts dedans quand même.
07:14Oui, mais c'est vrai.
07:17Ce n'est pas à toi que je vais dire ça Jean-Michel.
07:19C'est l'adversaire qui, hier, te libère beaucoup d'espace dans le dos.
07:23Dans les 10 premières minutes ou 12 premières minutes,
07:28où ils les ont assommés littéralement, assommés.
07:32Mais moi j'espère que le Paris Saint-Germain et Dembélé vont poursuivre dans cette voie.
07:39C'est-à-dire qu'ils vont maintenant à la récupération et à la conservation,
07:46ils vont ajouter ce qu'ils ont été obligés de faire contre City lorsqu'ils étaient menés 2-0,
07:52c'est-à-dire la perforation ou en tout cas l'attaque du but adverse.
07:58Ils vont aujourd'hui devant le but adverse beaucoup plus vite et beaucoup plus souvent qu'ils ne le faisaient auparavant.
08:04Moi, c'est le sentiment que j'ai.
08:06Et donc Dembélé en profite aussi.
08:08Et Dembélé a né le symbole, un peu comme Barcolat d'ailleurs.
08:14Mais si le Paris Saint-Germain continue à être comme ça,
08:18je pense que le spectacle va en valoir la chandelle.
08:22Parce que hier, même si certains disent qu'ils sont faibles,
08:26oui, l'adversaire est faible.
08:28Oui, mais des matchs faibles, il y en a eu et ils n'étaient pas comme ça.
08:30T'as raison.