Le sénateur écologistes Yannick Jadot, le 31 janvier 2025 sur franceinfo.
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00:00Bonjour Yannick Jadot. Depuis hier, la commission mixte paritaire planche pour trouver un compromis sur le budget 2025.
00:06Qu'est-ce que vous dites-vous ? Il ne faut pas que ces sept députés, ces sept sénateurs se mettent d'accord ou au contraire ils doivent absolument trouver un consensus ?
00:13Ils doivent trouver un bon accord.
00:16Notre pays a besoin d'un budget, les françaises et les français sont angoissés devant cette situation.
00:22Et oui, ils doivent trouver un accord, mais un bon accord, un accord qui serve les françaises et les français.
00:28On sait combien
00:30on est inquiets par rapport à l'école, par rapport au moyen à l'hôpital, on le voit avec l'épidémie de grippe, combien notre
00:37hôpital reste extrêmement vulnérable malgré toutes les alertes du Covid, on voit en Bretagne
00:44les effets du dérèglement climatique comme partout ailleurs dans le monde. Donc un bon budget,
00:48c'est un budget qui traite à la fois les difficultés du quotidien des françaises et des français et c'est un budget qui enfin
00:56nous engage sur les grands défis que sont le climat, la biodiversité et l'agriculture.
01:02Justement, les socialistes affirment avoir arraché des concessions, notamment en matière
01:08d'écologie, la remise en place par exemple de l'agence bio, 300 millions pour la transition écologique, la preuve que
01:14finalement, ça vaut le coup de négocier. Est-ce que les écolos n'ont pas eu tort de refuser de le faire ?
01:20On l'a fait !
01:21Au début, on l'a fait tout le temps !
01:23Mais là, c'est vrai que les écologistes, c'est pas les socialistes.
01:27Ah ben non, les écologistes sont pas les socialistes, nous, nous sommes écologistes.
01:31On a été à toutes les réunions, on est arrivés à chaque fois avec des propositions, des propositions sérieuses,
01:38responsables. Vous savez que le secteur du bâtiment est en vrac, est en crise.
01:43On est quand même, on sort d'une période de grand froid. Il y a 12 millions de françaises et de français qui ont eu froid
01:50pendant cette période.
01:51Mais vous voyez bien que Marine Tondelier n'est pas du tout sur la ligne aujourd'hui d'Olivier Faure.
01:55Oui, mais pardon, le gouvernement ne nous a rien donné.
01:59Les socialistes, ils ont arraché des choses. Ils ont arraché aussi la surtaxe sur les entreprises, la non-suppression des 4000 postes à l'éducation nationale,
02:07le non des remboursements des consultations, c'est pas rien, ça vaut le coup de négocier.
02:11Mais tant mieux, tant mieux d'avoir arraché ça.
02:14Mais quand nous proposons, on est, vous avez vu aujourd'hui le rapport du Haut conseil sur le climat installé par le président Macron,
02:23ils disent il faut doubler nos efforts sur la lutte contre le dérèglement climatique et pour l'adaptation au dérèglement climatique.
02:31Le gouvernement divise par deux les moyens.
02:35Mais justement, vous auriez pu peser.
02:36J'ai essayé d'expliquer. On doit changer de véhicule, aider, accompagner les françaises et les français dans le changement de véhicule.
02:43Le budget divisé par trois.
02:46On doit accompagner les françaises et les français dans la rénovation thermique de leur logement.
02:51Un milliard de moins sur la prime rénov.
02:53On est divisé par deux.
02:55On doit aider les collectivités locales à s'adapter au dérèglement climatique.
03:00On voit les inondations, les feux de forêt, les canicules, les sécheresses.
03:04Budget divisé par deux.
03:06Comment voulez-vous que nous, écologistes, qui faisons de la santé, du climat et de l'accompagnement social des transitions nécessaires,
03:15on puisse être même à moitié satisfait du fait que les budgets sont sacrifiés ?
03:20Les socialistes disent qu'ils pèsent. Vous auriez pu peser et verdir ce budget.
03:24Mais pardon. On a été dans toutes les négociations.
03:26S'ils ne veulent rien nous donner, reconnaissez que ce gouvernement, le Premier ministre, n'arrive même pas à dire le mot climat.
03:34Il n'arrive même pas à dire le mot énergie renouvelable.
03:37C'est totalement absent de ses discours.
03:39Il n'entend pas le besoin de notre pays vers les transitions.
03:43Et ce qui est dramatique, c'est qu'en sabrant tous les budgets sur la conversion automobile,
03:50en sabrant tous les budgets sur la rénovation thermique,
03:53ce n'est pas simplement la France qui sort de l'accord de Paris par la petite porte.
03:58Parce qu'évidemment, notre trajectoire climatique va être effrayante.
04:03Mais ce sont les secteurs en crise là où les industries et les entreprises ferment.
04:08Donc notre projet, c'est un projet de pouvoir d'achat.
04:11C'est un projet industriel en plus d'être un projet climatique.
04:15Et là-dessus, ce n'est pas qu'on n'a rien arraché.
04:18On a été à toutes les négociations.
04:20Oui, mais l'arrivée, c'est les socialistes qui ramassent les quelques victoires sur l'économie.
04:25Tant mieux que les 4000 postes ne soient pas supprimés.
04:28Mais si François Bayrou, si son gouvernement ne veut rien nous donner sur l'écologie,
04:34il y a un problème majeur. On est dans le déni.
04:37C'est du trumpisme. On est au niveau du trumpisme aujourd'hui.
04:41Vous considérez que le gouvernement fait du trumpisme ?
04:43Je parle de Trumpy, je ne dis pas que François Bayrou est Donald Trump.
04:46Mais qu'est-ce qu'il a fait Donald Trump quand il est arrivé au pouvoir ?
04:49Déjà en 2016, il s'est attaqué à toutes les agences d'État de protection de l'environnement.
04:54Vous entendez ce gouvernement remettre en cause l'ADEME ?
04:57C'est l'agence qui s'occupe du climat.
04:59Remettre en cause, et ils sont en grève et je les soutiens, l'Office français de la biodiversité.
05:04Ils remettent en cause l'ANSES qui dit la vérité scientifique sur notre santé.
05:09Ils considèrent aujourd'hui que la vérité scientifique sur le climat, sur la santé, sur la biodiversité,
05:17c'est une opinion comme une autre.
05:19Ils considèrent en tout cas que ça coûte trop cher.
05:21Pardon ?
05:22Ils considèrent en tout cas que ça coûte trop cher, ces agences d'aujourd'hui.
05:24Vous savez, en 2022, là où on a les dernières statistiques,
05:27dérèglement climatique, 3000 morts en France, 11 milliards de dégâts.
05:31Combien de milliards en Bretagne du fait des inondations ?
05:34Moi, je préfère qu'on investisse plutôt que des Françaises et des Français meurent
05:39ou se retrouvent en situation dramatique et qu'il y ait des dégâts matériels insupportables entre chacune et chacun.