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Transcription
00:00À ce moment-là, je viens d'avoir 26 ans et j'ai mon docteur qui m'appelle pour me dire que finalement, c'est un cancer.
00:05Je pense à généraliser, stat 4, atteinte foie, poumon, rate, os.
00:09Tu sais, quand on t'appelle pour te dire ça, t'as le ciel qui tombe sur la tête.
00:13Tu penses être au summum de ta force, de ton art.
00:15J'étais bien avec ma famille, j'étais bien avec ma femme, on allait avoir un enfant.
00:19C'était en janvier, ma fille arrivait en mai.
00:21Dans le business, je n'avais jamais été aussi bon, je n'avais jamais fait autant de chiffres d'affaires, autant d'argent.
00:25D'un coup, je me retrouve face à la mort.
00:27Et tu sais, dès que j'apprends ça, je le prends bien.
00:30Dès que j'apprends ça, un peu comme dans tout ce que j'ai fait dans ma vie, dans l'entrepreneuriat en particulier,
00:34je dis « ok, c'est un problème de plus et je vais le gérer ».
00:36Sauf que c'était un problème particulier de plus.
00:40Je suis arrivé au fur et à mesure des semaines, des mois, des chimios.
00:43Elle était incapable de me faire menacer, elle était incapable de me lever le matin, elle était incapable de me laver.
00:47Et mon petit truc à moi qui faisait que j'arrivais quand même à aller chercher ces petits soupçons de joie,
00:52aller chercher ces petits moments de bonheur, c'est que quand c'était trop dur, je ne me racontais pas d'histoire.
00:56Je me regardais dans ce miroir et je me disais « Kémy, tu es dans la merde, souffre, pleure, mais dès que tu peux, remonte ».
01:02Je m'appelle Kémy Kadriouane, depuis 2019, je suis entrepreneur en ligne et j'aide les autres à l'être aussi.
01:06Pour aller chercher ce qu'ils veulent vraiment de la vie, pour aller chercher la liberté.
01:09Et aujourd'hui, particulièrement la vraie liberté, pas celle que je croyais.
01:12Parce qu'en réalité, moi, en début d'année, avant d'apprendre que je tombe malade, que j'ai le cancer,
01:16j'étais tout le temps dans une course, une course à aller chercher ce que je vais avoir de plus le mois d'après,
01:21comment je fais pour que mon business gagne plus l'année d'après, pour avoir plus de collaborateurs,
01:25pour avoir plus de voyages, pour avoir plus de montres.
01:27Et en réalité, c'est justement dans cette course qu'on se perd, c'est justement dans cette course qu'on troque notre liberté.
01:34Et je le vois, moi-même, les gens qui m'entourent, ils sont tous là à penser aux vacances d'après,
01:38ils sont tous là à penser à la maison d'après, à la voiture d'après.
01:40Alors que la liberté, je l'ai compris, moi, à mes dépens, c'est une question de choix.
01:45Et on fait le choix d'être libre là où on est, tout de suite, malgré les conditions.
01:50Et moi, personnellement, dans ma chambre d'hôpital,
01:51je n'avais jamais expérimenté la liberté de manière aussi puissante que dans cette chambre enfermée.
01:55Parce qu'à ce moment-là, je comprends que ce n'est pas dans le plus qu'on va être.
01:58Et à ce moment-là, je comprends quand même qu'on peut être ambitieux,
02:01on peut vouloir créer des projets de vie, on peut vouloir plus de la vie,
02:04on peut vouloir ce qu'on veut vraiment de la vie.
02:06Mais tout en comprenant que tout le long du chemin, on a suffisamment de choses pour être heureux maintenant.
02:10Et donc moi, je pense avoir cassé le game à 26 ans, de l'argent, de la réussite, j'étais en bonne forme physique.
02:17Finalement, je comprends, en tombant malade, qu'il n'y a aucun game à gagner si ce n'est le sien,
02:21qu'il n'y a aucune course à gagner si ce n'est la sienne.
02:23Et en tout cas, moi aujourd'hui, ça me porte beaucoup parce que j'ai des ambitions,
02:27j'ai envie de créer des grandes choses et pourtant, je n'attends absolument pas ces grandes choses pour l'être.
02:31Je suis bien maintenant là tout de suite.
02:32Je me suis rendu compte que de mes zéros à mes 26 ans, j'ai été un énorme ingrat envers la vie.
02:36Parce qu'elle me donnait déjà tout.
02:37Elle me donnait la forme physique de pouvoir me mettre en mouvement pour faire les choses que j'ai envie de faire.
02:41Et c'était en fait suffisant pour être heureux.
02:43Mais bon, il m'a fallu ce parcours-là un petit peu avec un peu d'embauche pour le comprendre.
02:47Billions, Big Media, l'avenir est à nous.

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