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La commission des Finances de l'Assemblée nationale enquête sur le déficit des comptes publics, à la suite du départ du ministre Bruno Le Maire. Les critiques portent sur la gestion du déficit et la responsabilité politique du président.

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Transcription
00:00La vérité sur les comptes, Colbert, Bruno Le Maire et la Commission des Finances, tout un programme.
00:05Eh oui, en effet, parce qu'il y a peu de temps, la Commission des Finances de notre Assemblée nationale,
00:10qui est un organe permanent qui s'occupe des comptes, s'est constituée commission d'enquête.
00:15Alors le vocabulaire est très américain, cette commission d'enquête, elle est chargée de faire la vérité sur les comptes,
00:20justement sur le mensonge autour du dérapage du déficit, et s'est relancée aujourd'hui,
00:25parce que Bruno Le Maire a fait, en tout cas, mention de notes personnelles montrant qu'il était au courant depuis longtemps et qu'il aurait alerté.
00:31Alors, est-ce que pour obtenir des informations, la Commission des Finances aurait pu faire autrement ?
00:35Oh oui ! Alors ça, la Commission des Finances, c'est le premier flic des comptes, en réalité,
00:39elle a la capacité d'aller sur pièce et sur place, prendre tous les documents qu'elle souhaite et d'auditionner absolument qui lui chante.
00:45Donc oui, les moyens étaient nombreux, cours des comptes, audits, mission d'information, les moyens ne manquaient pas.
00:52Alors, quelles sont les fautes qui sont reprochées ici ?
00:55Alors aujourd'hui, on parle de dérapage financier, c'est-à-dire d'une capacité qu'aurait eu peut-être le ministre des Finances et au Bercy au moins,
01:01d'anticiper un petit peu la dégradation du déficit.
01:04Alors, juridiquement, c'est vrai que ça aurait pu justifier ce qu'on appelle une loi de finances rectificative pour venir rectifier à la baisse les espérances qui étaient laissées.
01:11Mais juridiquement, on ne peut pas contraindre un gouvernement à prendre des lois de finances rectificatives.
01:15Et vous savez que, justement, Colbert avait l'habitude de dire qu'en fait, il fallait essayer de chercher le moindre coût citoyen.
01:22Il disait, les impôts, c'est comme pour plumer les oies, l'idée, c'est de prendre le plus de plumes, mais avec le moins de cris.
01:27Donc, on ne peut pas reprocher à nos politiques de faire de la politique.
01:30La cour des comptes, déjà en 2016, avait taxé d'insincérité le budget de François Hollande qui aurait, voilà, caché plus ou moins 8 milliards d'euros avant de sortir pour être un petit peu la tête haute au moment de l'alternance.
01:42Donc, les alternances, les moments comme ça, l'instabilité politique, eh bien, ça coûte souvent à l'insincérité de nos comptes.
01:48Alors, c'est la grande question, c'est que la démarche, à mon avis, elle ne me paraît pas juridique, mais politique complètement.
01:55Étant donné que c'est Éric Coquerel, le président de la commission des finances, qui est à l'origine de cette transmutation d'une commission d'enquête.
02:01On se doute bien que derrière la question, la destitution du président de la République qui est portée par ce groupe est sous-jacente.
02:08Notamment parce que l'idée, c'est de faire infuser la petite musique suivant laquelle c'est inadmissible que le président de la République soit irresponsable.
02:14Mais cette irresponsabilité, c'est la séparation des pouvoirs. On ne connaît pas un seul président de la République.
02:19Charles d'Angleterre, Donald Trump ne sont pas responsables devant leur assemblée. C'est normal, c'est le rôle du Premier ministre.
02:25Donc, il y a là le respect de la séparation des pouvoirs de 1789, de toute notre histoire.
02:30Et donc, je crois qu'on peut dire que les affaires Sarkozy ont montré que le président de la République n'était pas injusticiable.
02:37La dissolution de 2024 a montré qu'il y avait bien une sanction dans les urnes politiquement.
02:42Donc, moi, ce que je voudrais attirer comme regard, c'est l'idée qu'on peut obtenir la vérité sans chercher des coupables.
02:48Alors, attention à la pénalisation de tout.
02:51La vérité sans chercher des coupables, c'est un débat très philosophique, ça.
02:56On le poursuivra une prochaine fois avec vous. Avec plaisir, vous revenez quand vous voulez dans le 20h BFM.
03:02Et l'autre débat, en effet, vous venez de le dire, c'est la bordélisation systématique de nos institutions, de l'Assemblée,
03:11par deux forces politiques qui sont LFI, d'une part, Coquerel et les autres, et le Rassemblement national.

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