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« LCP-Lundi C'est Politique », reçoit Marc Fesneau, député du Loir-et-Cher, président du groupe « Les Démocrates.

Depuis le lundi 7 octobre, Francis Letellier présente ce nouveau rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et Challenges.

Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et Challenges, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.

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Transcription
00:00François Bayrou joue son batout sur les budgets 2025, 2,49,3 coups sur coups cet après-midi qui en appelleront peut-être d'autres.
00:07Il place en arbitre les socialistes qui ont accepté de négocier avec lui.
00:10Il compte surtout sur la solidité du bloc présidentiel avec l'un de ses proches, Marc Fesneau, président des députés MoDem qui se retrouve au cœur des débats.
00:19Marc Fesneau est l'invité de LCP lundi, c'est politique de ce lundi 2 février 2025.
00:31Lundi, c'est politique de ce lundi 3 février 2025. Bonsoir et merci d'être avec nous Marc Fesneau.
00:47Je vais vous présenter tout de suite tous ceux qui vont vous interroger à mes côtés au cours de cette émission.
00:52Clément Méric de LCP, Audrey Tizon de France Info et Laurent Farc de Challenge Bonsoir à tous les trois et Hugo Couturier.
00:58Hugo Perchoir, bonsoir Hugo, qui fera remonter tous les commentaires, toutes les questions qui interviendront en direct sur la chaîne LCP Assemblée Nationale, la chaîne Twitch.
01:06Avec vous Marc Fesneau, on va évidemment parler beaucoup de budget, de la situation politique du moment et puis des mois et des années à venir
01:14parce que certains ont déjà la présidentielle en tête, je sais que vous allez nous dire c'est beaucoup trop tôt mais il y a quand même des enjeux dont on va parler.
01:20Et puis on va parler d'agriculture, un sujet que vous connaissez bien pour avoir eu ce portefeuille ministériel il y a quelques mois encore
01:26avec Timothée Dufour, avocat, qui sera là sur le plateau, il a lui à cœur de défendre les agriculteurs écrasés, dit-il, par les lois, les réglementations, les taxes.
01:35Comme il l'avait annoncé hier dans la presse déjà, avant même de s'adresser aux députés, François Bayrou a confirmé à la tribune cet après-midi de l'Assemblée Nationale
01:43qu'il déclenchait le 49-3 pour le budget 2025 et pour celui de la sécurité sociale, un deux en un, le Premier ministre estime qu'il y a urgence.
01:53Est-ce que ce budget est parfait ? Non. Aucun d'entre nous ne le trouve parfait, monsieur le rapporteur, vous l'avez rappelé.
02:00Mais c'est un équilibre. Nous sommes tous ensemble désormais devant notre devoir et si vous en décidez ainsi, puisque la décision est entre vos mains,
02:12dans les dix jours, la France, à force de bonne volonté, de pas fait les uns vers les autres, d'effort et de compréhension, la France aura son budget, aura ses budgets.
02:27Marc Fesneau, on va revenir sur le calendrier, les mesures qui font encore débat. Les Premiers ministres changent mais les 49-3 restent, parce que François Bayrou est dans la continuité de ses prédécesseurs en faisant des 49-3.
02:39Il prend acte d'une réalité qui est qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale. Ça n'a pas changé. Au fond, c'est même plus difficile en 2024 que ça l'était sans doute en 2022.
02:51La majorité est impossible sans le dispositif du 49-3.
02:56Quand il fait comme ses prédécesseurs, Michel Barnier faisait la même chose.
03:00Le 49-3 est un outil. Celui qui l'a le plus utilisé, et on sait qu'il a été respectueux aussi du Parlement, c'était Michel Rocard.
03:09On aurait pu imaginer une méthode Bayrou qui aille jusqu'au débat.
03:13Non, il l'avait d'ailleurs très clairement dit dans sa déclaration de politique générale. Il avait dit, hors des chemins budgétaires, il n'y aura pas de 49-3 sur d'autres textes.
03:20De quoi parle-t-on et d'où part-on ? On part de la situation où, je le répète, il n'y a pas de majorité.
03:26Et ça se respecte aussi. Les socialistes ont dit, nous sommes dans l'opposition, nous ne voterons jamais un budget parce que ça n'est pas notre budget.
03:33Nous nous mettons juste dans la disposition de ne pas voter une motion de censure.
03:36Donc le 49-3, c'est à cause des socialistes ?
03:38Ce n'est pas ce que je dis.
03:39J'essaie de comprendre.
03:40Mais je ne cherche pas à chercher. On prend acte d'une situation qui sont les faits.
03:45Il fallait assurer ?
03:47Il faut assurer et que chacun assume.
03:49Il y a un pacte de majorité, on peut l'appeler comme ça, ou un socle, chacun l'appelle comme il veut, qui est composé de la majorité qui soutient le président de la République, des LR.
03:58Il y a par ailleurs un certain nombre de parlementaires qui sont conscients de la conséquence quand même de la censure du mois de décembre sur le gouvernement de Michel Barnier.
04:07On a entendu sur le terrain ce que disaient un certain nombre de gens sur le fait qu'il ne fallait pas qu'en permanence on continue à se conforter dans le chaos ou l'instabilité, notamment budgétaire.
04:17Et qui ont dit qu'on ne votera pas le budget, mais on ne censurera pas.
04:21Je ne dis pas que c'est la faute des socialistes, c'est la situation qui l'impose.
04:25En tout cas, les socialistes ne vont pas censurer, contrairement à ce qu'ils avaient fait avec Michel Barnier.
04:29Ça, c'est à mettre au crédit de François Bayrou, c'est son succès ?
04:33Oui, c'est le succès de François Bayrou.
04:36C'est un succès.
04:38Dans ces moments-là, vous n'avez jamais entendu faire ça d'ailleurs, il ne faut jamais essayer de tirer la couverture complètement à soi.
04:43Oui, mais malgré tout.
04:44Moi, je vais vous dire, si on a un budget, c'est un succès pour la France et pour les Français.
04:47Mais sur le fait que les socialistes ne votent pas le budget.
04:49Il a fait un choix qui était très assumé depuis le début, quand il a été nommé à Matignon, c'est celui de dire qu'il faut qu'on puisse discuter avec ceux qui,
04:56partie de gouvernement, peuvent en responsabilité considérer que même s'ils ne sont pas d'accord avec le budget, on ne va pas de chaos en chaos.
05:03Dites-le clairement, vous l'avez sur le cœur, c'est une belle réussite pour François Bayrou.
05:07Bien sûr que c'est une réussite pour François Bayrou, mais c'est aussi bien que les socialistes se soient un peu affranchis d'une contingence.
05:12Et ce n'était pas facile, reconnaissons-le, qu'il soit une contingence de, comme réflexe Pavele Levin, de on censure, on censure, on censure, on censure.
05:20Et on fait chaos, chaos, chaos.
05:22Justement, ça a fait un mécontent, qui est Jean-Luc Mélenchon, qui dit, le parti socialiste qui ne vote pas la censure, il quitte donc l'Alliance du Nouveau Front Populaire.
05:30C'est aussi ce que vous cherchiez.
05:32Mais je pense qu'on a besoin, dans ce pays, d'avoir des gens qui n'étant pas d'accord, et ce n'est pas un centriste d'aller dire ça,
05:37et quelqu'un qui chemine avec François Bayrou depuis 30 ans, qui n'a pas changé d'avis sur l'idée qu'il y a besoin d'une droite qui soit solide et forte,
05:44il y a besoin d'une gauche qui soit solide et forte, il y a besoin d'un centre qui permette à ces gens-là,
05:47à un moment, même s'ils ne sont pas d'accord, ce qu'on se fait dans toutes les grandes démocraties,
05:50qu'ils soient capables de se parler et d'essayer de trouver un chemin.
05:53Donc, qu'on puisse s'arracher de ce qu'est la radicalité qu'imposait Jean-Luc Mélenchon à ses alliés,
06:00je trouve que c'est une bonne nouvelle pour le parti socialiste.
06:03Et c'est une bonne nouvelle pour la gauche de gouvernement.
06:05Alors, il va y avoir des motions de censure de la France insoumise, ça y est, elles vont être déposées.
06:09Est-ce que vous vous attendez à des moments difficiles ?
06:12Ce n'est jamais un moment, comment dirais-je... Dans le moment où on cherche plutôt de la convergence,
06:19c'est plutôt un moment où un certain nombre de gens cherchent à diviser, à porter la querelle.
06:23Ce n'est pas un moment difficile en soi, c'est un moment politique comme il en arrive dans la vie politique,
06:27mais c'est un moment attendu, puisque de toute façon, quoi qu'on fasse, quoi qu'on dise, quoi qu'on vote,
06:32quoi qu'on propose, la posture de la France insoumise, et c'est là qu'il y a quelque chose qui ne va pas,
06:37est la posture de censure, renverser le gouvernement, destituer Emmanuel Macron, le président de la République.
06:42Il propose le chaos, je ne suis pas sûr que ce soit ce que les Français attendent.
06:50Alors, il y a un autre acteur en embuscade, c'est le Rassemblement national.
06:52On ne sait toujours pas ce qu'ils vont faire. Est-ce qu'ils vont voter la censure ou pas ?
06:55Si les socialistes ne la votent pas, il y a peu de chances qu'elle passe.
06:58Cependant, est-ce que le RN, à vos yeux, reste une menace ?
07:01Ils ont, comme tout le monde, la part de responsabilité. Personne ne peut se défausser de sa part de responsabilité.
07:07Ils ont une question simple à répondre, à laquelle il faut qu'ils répondent, pardon,
07:11c'est est-ce qu'ils veulent agrémenter le pays d'un chaos supplémentaire ?
07:16Ils ont le droit d'être contre le budget. D'ailleurs, personne ne nie qu'ils soient dans l'opposition
07:20et qu'on soit radicalement en opposition sur les sujets qui nous opposent avec eux.
07:24Mais la question, c'est le chaos ou pas le chaos, parce que c'est une chose de dire parfois,
07:29on se part de la vertu, de la responsabilité, etc., mais quand un budget est shooté,
07:34pardon de l'expression, une fois, deux fois, peut-être trois fois,
07:38il y a une difficulté qui existe devant nous et on n'essaie pas de faire peur aux gens.
07:42C'est juste qu'il y a une difficulté réelle qui peut exister devant nous.
07:45Chacun est en responsabilité, en conscience, face à ce qui est non pas la question du gouvernement de François Bayrou,
07:51non pas la question de, à coïntance ou pas avec le SOC, mais la question de,
07:57est-ce que c'est bon ou mauvais pour le pays ?
07:59J'ai le sentiment que voter un budget, c'est mieux pour le pays que de ne pas le voter.
08:02On sait le coût du non-vote de budget.
08:04Mais là, on parle de la censure.
08:05Oui, mais la censure, elle produit qu'il n'y a pas de budget.
08:08C'est ce qui s'est passé au mois de décembre. La censure, elle produit qu'il n'y a pas de budget.
08:11Mais là, il est désarmé, l'ERN, là, si les socialistes ne votent plus la censure.
08:14Mais on ne prend pas ces décisions en dépendance des autres.
08:19C'est d'ailleurs pour ça que je suis heureux que le Parti socialiste ne soit pas en dépendance des autres.
08:23L'ERN, il prend ses décisions en responsabilité vis-à-vis du pays et des électeurs qui ont voté pour lui ou qui n'ont pas voté pour lui, d'ailleurs.
08:30Audrey Tison, pour commencer, parce qu'on va continuer sur le budget, évidemment, tout ce qui se passe autour de ce 49-3.
08:36Oui, moi, je n'utiliserai pas le 49-3, sauf s'il y a blocage absolu sur le budget.
08:43C'est ce que promettait François Bayrou en décembre.
08:47Est-ce qu'il tient sa promesse ? Est-ce qu'aujourd'hui, il y avait un blocage absolu ?
08:53Il n'y a pas de budget s'il n'y a pas de 49-3.
08:56Donc on est bien dans la situation qui avait été décrite au mois de décembre.
09:00Les socialistes, pour vous, n'avaient aucune chance d'une abstention ?
09:04Mais ils l'ont dit. Ils ont dit, nous voterons contre le budget parce que ça n'est pas notre budget.
09:09J'ai un désaccord avec eux, je considère que s'ils étaient en situation de gouverner,
09:13sans doute ils seraient obligés de faire des choses qui ressemblent au poids à ce que nous faisons.
09:16Mais j'acte le fait que, comme ils veulent marquer, je me souviens de la réunion que nous avions faite chez le président de la République,
09:23Olivier Faure et Boris Vallaud avaient dit que, les choses soient claires, nous sommes dans l'opposition.
09:28Et dans l'opposition, il est tradition en France, même si c'est un peu curieux quand on regarde les autres pays qui nous environnent,
09:34qu'on vote contre le budget.
09:36Les socialistes ayant dit qu'ils votaient contre le budget, il n'y avait pas de voix pour faire adopter un budget
09:42et c'est bien l'objectif que s'est assigné François Bayrou et donc il y avait bien un blocage.
09:46Vous regrettez cette pratique ? Un vote contre le budget dès qu'on se qualifie dans l'opposition ?
09:51Mais qu'est-ce qu'on expérimente depuis la nomination de Michel Barnier et au fond depuis le mois de juillet,
09:56dans cette majorité qui n'existe pas à l'Assemblée et qui nécessite que des gens qui ne se parlaient pas se parlent,
10:02c'est la difficulté d'essayer de trouver des compromis.
10:05Nous sommes un pays où, quand on est majoritaire, on avait l'habitude d'être majoritaire absolue et de ne pas écouter les oppositions
10:11et nous n'avons pas échappé à cela depuis 2017, nous-mêmes, je l'ai dit, donc je suis très à l'aise pour le dire.
10:17Et quand on est en majorité relative, on est un peu comme, on dit chez moi, la poule qui a trouvé une fourchette,
10:22on ne sait pas ce que c'est, on ne sait pas comment parler et dès qu'on parle...
10:25Elle trouve un couteau, parfois, la poule aussi.
10:27Une fourchette ou un couteau ? Les deux sont, pour une poule, un peu une interrogation, quel que soit l'homme du stencil.
10:32Mais la difficulté dans laquelle on est, c'est qu'on ne sait pas faire dans ce pays le compromis, on ne sait pas le construire
10:39et ce qu'a ouvert François Bayrou, et ce que je vous dis ce soir, c'est que les socialistes sont dans l'opposition, très bien.
10:44Est-ce qu'on peut trouver un chemin, quand même, pour avancer, pour avoir un budget ? Très bien aussi.
10:47Hugo ?
10:48Oui, il y a Lagofu qui vous demande, en vous citant, si on a un budget, c'est un succès pour les Français, vous avez dit à l'instant.
10:54Peu importe le budget, ne trouvez-vous pas cela cocasse que le groupe politique désavoué au premier tour des législatives impose le budget ?
11:01Il y a une autre question sur ce qui se passe en Espagne.
11:03La France a un budget avec la loi spéciale, pourquoi vouloir absolument un nouveau budget,
11:07alors qu'en Espagne, depuis deux ans, ils reconduisent le même budget et n'ont pas de problème économique ?
11:11PS, pourquoi bloquer les crédits pour le service civique et les autres ?
11:14Pourquoi ? Parce qu'en Espagne, votre écouteur-locuteur doit le savoir sans doute comme moi, c'est que c'est un pays fédéral, en fait.
11:21Donc la grande partie des budgets sont renvoyés vers les régions qui, elles, votent des budgets.
11:25D'ailleurs, on ne peut pas non plus comparer le système belge, c'est un système aussi encore plus fédéral, le système belge.
11:31Donc vous avez un système de décentralisation, alors on peut le regretter peut-être en France,
11:34mais on a un système où tout est centralisé.
11:36Donc l'essentiel, pour ne pas dire la totalité des dépenses, ne sont pas automatiques et décidées par le budget de l'Etat.
11:41Donc il me semble que la comparaison n'est pas raison, me semble-t-il, dans ce registre-là.
11:47Et on voit bien qu'en France, et d'ailleurs la démonstration est faite que par la loi spéciale,
11:51on ne peut pas faire un certain nombre de choses, sauf après on a un risque constitutionnel.
11:55Le PS annonce qu'il ne va pas voter, là, l'émotion de censure sur les textes financiers par esprit de responsabilité,
12:02c'est le parti qui l'annonce aujourd'hui. Est-ce que vous avez confiance ?
12:07Oui, j'ai tendance par nature à essayer de faire confiance à mes interlocuteurs,
12:11et quand ils disent une chose publiquement, qu'ils vont tenir la ligne.
12:16Est-ce que vous avez sorti votre calculatrice ?
12:18Il faut, si les trois autres groupes de gauche sont unis, ainsi que l'ERN et le groupe d'Éric Ciotti,
12:26il leur manque 23 voix pour renverser le gouvernement.
12:29Est-ce que 23 socialistes ne pourraient pas aller à la censure,
12:33après cette séquence un peu compliquée de négociations ?
12:36Il y a deux questions dans votre question. Est-ce que j'ai confiance dans la parole des dirigeants socialistes ?
12:39Je pense que quand on parle à des gens et qu'on les considère, on a confiance dans la parole qu'ils donnent.
12:43Est-ce qu'ils ont confiance en vous ?
12:45Attendez, on va d'abord finir...
12:47Ça, c'est une question supplémentaire.
12:49On va d'abord répondre à cette question-là.
12:51Le deuxième sujet, c'est est-ce qu'on est sûr du résultat et qu'on arrive avec l'idée que tout se passe bien et que c'est facile ?
12:55Non, parce que je pense qu'il faut toujours être...
12:57Je n'ai pas changé d'avis depuis sept ans que je suis parlementaire au ministre.
13:00Vous avez encore des craintes ?
13:02Il faut toujours être prudent et jamais penser que les choses sont acquises dans la vie.
13:05Et quand même, reconnaissons que la vie politique depuis ces dernières années nous montre que rien n'est jamais acquis
13:10et qu'il faut faire attention aux sentiments qu'on pourrait donner.
13:13D'abord, ce n'est pas facile.
13:15Deux, c'est un acte qui peut être complexe pour un certain nombre de socialistes,
13:18mais j'ai confiance dans la parole qui est donnée par le parti socialiste.
13:21Surtout que le PS vous attend pour autre chose.
13:23Si le PS a décidé de ne pas censurer le budget, il y aura quand même une motion de censure socialiste
13:27qui va porter sur la défense des valeurs de la République.
13:30En clair, le PS va cibler la politique migratoire du gouvernement
13:33et notamment cette expression de submersion migratoire qui a été employée par François Bayrou.
13:39Ça a créé une vraie cassure, ces quelques mots-là, une vraie cassure avec le PS.
13:43Reprenons les mots. Ce n'est pas pour jouer sur les mots, mais les mots ont leur importance.
13:46Sentiment de submersion.
13:48Sentiment de submersion des Français.
13:51Le terme submersion étant employé par l'extrême droite.
13:54Pardon, la plupart des gens à Mayotte emploient ce terme, c'est la France.
13:59C'est là où le RN fait ses meilleurs scores.
14:02Oui, mais la question, ce n'est pas que le RN fait ses meilleurs scores.
14:05Est-ce qu'il y a un problème de sentiment, de dépassement à Mayotte des flux migratoires ?
14:11Oui.
14:12Revenons sur la motion de censure du PS.
14:15Il y a quelque chose dont il faut qu'on sorte, et je pense que c'est important,
14:21c'est le sujet un peu totémique, c'est-à-dire qu'on ne peut pas dire de mots,
14:24on ne peut rien dire, on vilipende les gens pour simplement avoir pensé qu'ils auraient un sentiment,
14:29et en fait, on alimente ceux qui sont les plus extrémistes et les plus populistes des thèses.
14:34Je pense, et j'ai souvent entendu François Bayrou le dire,
14:37je pense qu'il faut savoir mettre les mots sans céder à la facilité des solutions des plus populistes.
14:43Un moment, si vous n'écrivez pas une réalité...
14:46Sauf que, comme vous disiez, Clément, les socialistes vous attendent là-dessus,
14:50puisqu'il y a une motion de censure.
14:52Très bien, il y aura une motion de censure.
14:54Cette motion de censure pourrait être...
14:56Je suis issu d'une formation politique dont la première rupture historique
14:59est une rupture sur les alliances qui avaient été faites avec le Front national à l'époque,
15:02c'était en 98.
15:04Il y a une histoire dans les formations politiques.
15:07Il y a une histoire de François Bayrou luttant contre les extrêmes.
15:12Ça emporte, me semble-t-il, ces excès de mots sur le thème...
15:18Attention, François Bayrou menace les valeurs de la réfugie.
15:22A aucun moment, François Bayrou n'a menacé les valeurs de la réfugie.
15:25Elle pourrait être examinée après l'adoption des deux budgets,
15:29budget de l'Etat, budget de la Sécurité sociale.
15:31On serait donc en dehors du risque de chaos budgétaire que vous évoquiez tout à l'heure.
15:35Est-ce que, finalement, le vrai risque de censure n'est pas sur ce texte ?
15:38Pardon, je pense que le risque de censure,
15:40c'est pour ça que vous ne me voyez jamais sauter comme un cabri en disant que c'est super.
15:43Je pense qu'on est, compte tenu de la situation de fracture à l'Assemblée nationale
15:48et de ce que sont le jeu d'un certain nombre d'acteurs
15:51qui, pour les uns, veulent la destitution du président de la République,
15:54qui est quand même lunaire,
15:56et pour les autres, attendent la prochaine dissolution le plus vite possible,
15:59c'est-à-dire en juillet ou en septembre,
16:01on est en permanence dans quelque chose qui est chaotique.
16:03Donc le RN pourrait voter cette motion de censure ?
16:06A vous entendre.
16:08On est dans quelque chose qui serait quand même curieux sur le fond de la motion de censure.
16:12Mais tout est possible.
16:13Mais je crois qu'il faut... C'est malheureux d'avoir à dire ça,
16:16mais nous sommes dans une situation où la modestie oblige à dire que tout est instable.
16:20Et tout est possible ?
16:21Et non, tout est possible.
16:23Pour des motifs, parfois, qui nous échappent,
16:25parce que si on s'était dit, on s'était vu au mois de...
16:28au 15 ou 20 octobre, ou même 30 octobre,
16:30sur le budget que proposait Michel Barnier,
16:33personne n'aurait dit qu'un mois plus tard,
16:35la censure serait votée par le RN.
16:37Donc on est sur des choses qui ne sont pas tout à fait rationnelles.
16:40Donc à tout moment, le gouvernement de François Bayrou...
16:43Mais tout le monde sait qu'on est dans cette situation-là.
16:45Mais à tout moment, le gouvernement de François Bayrou peut disparaître.
16:47Mais c'est...
16:49La situation, vous l'avez très bien décrite, vous, pardon,
16:52sur les questions des voix,
16:54la situation est telle, c'est quelque chose de très rare,
16:57parce que c'est pas une majorité faible relative,
17:00c'est trois tiers, quasiment,
17:02qui rendent possibles des collusions pour une motion de censure
17:05et impossibles des accords pour des projets de loi de finances
17:08ou d'autres projets de loi.
17:10Donc, évidemment, on est sur un sujet qui est sensible.
17:13Après, moi, je pense que Bayrou a eu raison
17:15de dire, on prend les sujets les uns après les autres.
17:17D'abord, avoir un budget pour commencer à stabiliser,
17:19et pas rassurer les marchés, rassurer les Français,
17:21rassurer les chefs d'entreprise, rassurer les gens que je croise tout le temps
17:24et qui disent, mettez-vous d'accord, enfin, vraiment, mettez-vous d'accord.
17:26Ça suffit, en fait.
17:28Pour après essayer de franchir d'autres étapes sur d'autres sujets.
17:31Mais ce sera étape par étape, avec à chaque fois le risque de chuter.
17:34Mais, si quelqu'un peut crédiblement venir devant vous
17:38et vous dire, il n'y a pas de risque de chute en permanence
17:40avec cette Assemblée nationale,
17:42c'est quelqu'un qui ne voit pas la réalité.
17:44Mais François Bayrou, il voit bien la réalité.
17:46Il voit très bien la réalité, je vous assure.
17:48Il est très lucide.
17:49Oui, sur le budget, je me demandais
17:51si François Bayrou n'est pas allé trop loin dans les concessions,
17:54parce que vous parliez de la longue histoire
17:56du mouvement centriste.
17:58C'est vrai que François Bayrou a une longue histoire
18:00de lutte contre la dette publique, contre les déficits publics.
18:03C'est un thème qu'il a porté lors de deux campagnes présidentielles.
18:07Et là, dans l'exercice du pouvoir,
18:09on a le sentiment qu'il n'arrive pas à...
18:12Voilà, il amène un déficit public à 5,4 %,
18:15ce qui reste très élevé,
18:17et la dette serait à 115 % de la richesse nationale,
18:19ce qui est aussi extrêmement élevé.
18:21Est-ce qu'il ne pouvait pas aller un peu plus loin
18:23et faire un peu mieux pour réduire les déficits et la dette ?
18:25Vous décrivez...
18:26J'ai toujours salué ce qu'avait essayé de faire Michel Barnier.
18:29Vous décrivez ce qu'on a essayé de faire
18:32et auquel on a essayé de participer
18:35au mois d'octobre et de novembre.
18:37Le problème, c'est que le mieux est l'ennemi du bien.
18:40Et que dans ce pays qui est très accoutumé, malheureusement,
18:44et François Bayrou, comme vous l'avez rappelé,
18:46a eu fort raison en 2007,
18:48même avant, d'ailleurs, en 2002,
18:50le risque s'apportait,
18:52à un moment, reprendre un tournant,
18:54on passe quand même de 6 à 5,4,
18:57ce qui est un effort qu'on n'a pas fait souvent,
18:59objectivement.
19:00Deuxièmement, il le fait en plus avec une prévision de croissance
19:03qui est ramenée plus proche de ce que disent l'INSEE et les autres,
19:080,9, et une prévision d'inflation plus faible.
19:11Et on sait que l'inflation, ça produisait aussi des recettes,
19:13parfois artificielles,
19:14par rapport à une inflation qui était plus faible
19:16que celle que nous annoncions dans le budget.
19:18Donc tout ça fait un effort.
19:20Mais à un moment, pour qu'un effort soit supportable,
19:22et qu'on ne casse pas tout l'effort,
19:24c'est-à-dire que ce n'est pas la loi du tout-ou-rien,
19:26il faut qu'on fasse un effort de réduction du déficit et de la dette.
19:29Il faut qu'on fasse ce qu'on peut faire dans la contingence budgétaire
19:32et dans la contingence de l'acceptabilité de nos concitoyens.
19:35C'est compliqué.
19:36Et la situation politique, Laurent.
19:38Oui, c'est ce que je dis.
19:39La situation politique, c'est une contingence.
19:40Est-ce que ça reste une priorité ?
19:41Mais ça reste une priorité, d'ailleurs, il l'a dit.
19:43Ou est-ce que la situation politique fait que vous ne pourrez pas
19:47réduire le déficit et la dette jusqu'en 2027 ?
19:49L'acte symbolique qu'il a posé là-dessus,
19:51c'est ce qu'il a dit sur la question des retraites.
19:53Il a dit, je veux bien réouvrir l'ensemble du sujet,
19:56mais pas au prix de la dégradation, de l'équilibre fragile
19:59ou du déséquilibre moins fort trouvé dans la réforme d'Elisabeth Borne.
20:03Quand on sait que 50 à 60 % du déficit
20:08est le produit des comptes plutôt sociaux,
20:10et en particulier des sujets de retraite,
20:12il a envoyé un signal clair sur le thème.
20:14On peut rediscuter d'un certain nombre de sujets,
20:16mais la question de la trajectoire d'aides et déficits,
20:19sur ces comptes comme sur les autres,
20:21est une trajectoire à tenir.
20:23Après, il faut qu'on arrive à la faire tenir
20:26dans une Assemblée nationale qui est complexe.
20:30Michel Barnier avait proposé, y compris au Sénat,
20:345 milliards d'économies sur les collectivités locales.
20:37Le Sénat n'était pas d'accord.
20:39C'est maintenant deux.
20:41C'est deux, trois.
20:43Il faut composer avec cette nécessité-là.
20:46L'important, c'est qu'on ait une trajectoire.
20:48Le sujet de la réduction du déficit,
20:54d'abord du déficit et de la dette en suivant,
20:56c'est un sujet de trajectoire assez long.
20:58Il faut des réflexions pluriannuelles
21:00sur le financement du système social,
21:02les capacités qu'on a,
21:04ce qu'on fait avec cette démographie qui décroît,
21:06ce qu'on peut faire comme effort sur le PLF,
21:08sur la partie dépense de l'Etat,
21:10la part que peuvent prendre les collectivités.
21:12Ça ne se fait pas en un tour de main en trois mois.
21:14Et ni en un seul budget, surtout avec 49.3.
21:16Vous parliez tout à l'heure, il fallait rassurer les entreprises.
21:19Justement, Laurent, gardez la main,
21:21parce que vous vouliez parler de la fiscalité.
21:23Il y a eu des annonces de surtaxes de l'impôt sur les sociétés.
21:26Les patrons se demandent si c'est pour un an
21:29ou si ça va être durable.
21:31Est-ce que vous prenez l'engagement que ça sera...
21:33J'ai entendu, dans ce qu'il a dit,
21:35d'ailleurs, c'était une querelle qui a été formulée
21:37par le président de la Commission des Financiers et Coquerelles.
21:39François Bayrou a dit que c'est un an.
21:42C'est un moment exceptionnel.
21:44D'ailleurs, nous étions, nous, au groupe Modem, à dire...
21:46Alors, ce n'est pas une surtaxe sur l'impôt sur les sociétés,
21:49c'est sur autre chose, mais globalement,
21:51c'est sur les sociétés avec un chiffre d'affaires très élevé
21:53qui a un prélèvement exceptionnel.
21:55Que nous considérions que c'est un moment exceptionnel,
21:57un prélèvement exceptionnel,
21:59et que ça ne doit pas s'inscrire dans la durée, je le crois,
22:01et je pense que c'est nécessaire, parce que la vérité,
22:03c'est quand même... On le voit bien,
22:05c'est quand même les entreprises, PME,
22:07ou grandes entreprises, que je vois bien la chasse
22:09d'entreprises qui est faite par un certain nombre de gens,
22:11que je comprends un peu mal,
22:13on est les seuls du monde à taper sur nos leaders
22:15et nos... Comment dirais-je ?
22:17Nos fers de lance internationaux.
22:19Bref, c'est un mal français, mais laissons-le de côté.
22:21Et donc, c'est normal que ce soit un sujet
22:23qui soit un sujet provisoire
22:25et pas un sujet à durée.
22:27Alors...
22:29La vérité m'oblige à dire que parfois,
22:31on a dit ça, et qu'après, ce qui devait être provisoire,
22:33a duré.
22:35Je sais, la préoccupation...
22:37La hausse d'impôts prévue, je dirais,
22:39un peu dans les tiroirs. On sait que le modem
22:41pousse depuis plusieurs années à une augmentation
22:43de la flat tax, de la taxe sur le capital.
22:45Il y avait plusieurs sujets qui étaient posés sur la table
22:47et qu'on a clarifiés à l'automne,
22:49d'ailleurs, c'était de dire que c'est soit la flat tax,
22:51soit c'est une contribution exceptionnelle sur les revenus.
22:53C'est pas tous les cas qui se sont cochés.
22:55Et donc, nous, nous étions plutôt,
22:57nous avions plutôt intérêt sur l'idée
22:59qu'on pouvait avoir une contribution sur les hauts revenus,
23:01en se disant, si c'est une question de justice fiscale,
23:03est-ce qu'en contribuant bien à hauteur
23:05de sa capacité contributive,
23:07peut-être qu'on peut regarder dans la durée.
23:09Mais ça, c'est pas les entreprises.
23:11C'est les hauts revenus.
23:13Vous parlez de l'impôt minimum
23:15qui est fixé à 20 % sur les revenus
23:17de plus de 250 000 euros par an, c'est ça ?
23:19Non, non, c'est la contribution exceptionnelle
23:21qu'il y a demandé.
23:23Parce qu'il y a une autre mesure exceptionnelle,
23:25c'est la mise en place de cet impôt minimum de 20 %,
23:27pour les personnes qui gagnent au moins 250 000 euros par an.
23:29Elle est là aussi fixée à un an, je crois.
23:31Est-ce qu'au modem, vous seriez d'accord
23:33de la pérenniser ou pas ?
23:35Budget 2025,
23:37c'est pas pour être dans le court terme,
23:39je vais vous dire.
23:41Je demande à ce qu'on expertise.
23:43Quand vous gagnez 250 000 euros par an,
23:45vous avez quand même un bon revenu.
23:47Et je ne fais pas...
23:49Ça ne vous choque pas ?
23:51Non, ça ne me choque pas qu'on puisse gagner 250 000 euros.
23:53Ça peut me choquer qu'on ne perçoive,
23:55qu'on ne prélève que 5 % d'impôt.
23:57Ça, c'est une question.
23:59Donc 20 %, ça vous semble raisonnable.
24:01Mais là, dans la mesure temporaire qui est posée,
24:03pourquoi pas ?
24:05Après, je pense qu'on a un besoin.
24:07C'est ce qu'a dit Amélie de Montchalin
24:09et ce qu'a dit aussi
24:11M. Lombard.
24:13C'est de dire, regardons dans la durée
24:15comment on peut regarder ces mesures de justice fiscale.
24:17Mais ce n'est pas un sujet d'entreprise.
24:19C'est un sujet de fiscalité, vous et moi.
24:21Vous êtes plutôt favorable
24:23à l'idée de pérenniser.
24:25Je suis favorable à l'idée que quand on gagne
24:27beaucoup d'argent, on paye plus d'impôts
24:29que 5 % ou 10 %.
24:31Donc la porte est ouverte.
24:33Ça existe, dans ce que vous évoquez
24:35comme élément.
24:37Moi, je demande à ce qu'on regarde à chaque fois.
24:39Quelle est la part de la rente ?
24:41Quelle est la part de la justice ?
24:43Et quelle est la part de ce que vous disiez
24:45fort justement, de ce qui peut pénaliser l'entreprise ?
24:47C'est un autre sujet.
24:49Mais à 250 000 euros qu'on paye
24:51moins de 20 % d'impôt, il y a un petit sujet.
24:53Il y a un problème pour vous ?
24:55Ce n'est pas les barèmes de l'impôt sur le revenu.
24:57Il y a peut-être de la défice.
24:59C'est intéressant parce que ça bouge.
25:01Pour le coup, pardon, pour le micro.
25:03Pour le groupe Les Démocrates,
25:05ce n'est pas très nouveau qu'on ait posé cette question.
25:07Pardon de dire que ce n'est pas une question bolchevique.
25:09On contribue à la hauteur
25:11de ce qu'on peut...
25:13Ce que peut être la contribution de chacun.
25:15Moi, je pense que pour que l'impôt
25:17soit acceptable, il faut qu'on ait le sentiment
25:19qu'on paye à la proportion
25:21et 20 % de 250 000,
25:23je ne dis pas ce qui avait été fait
25:25y compris parfois par les socialistes, 50 %.
25:27Tout ça est confiscatoire.
25:29La question n'est pas d'être confiscatoire.
25:31Mais on peut aller au-dessus de 20 %.
25:33Je vous dis, c'est seuil de vin
25:35que dit votre collègue.
25:37Ça peut aller au-dessus aussi.
25:39Il y a un moment, il ne faut pas non plus
25:41qu'on dise que c'est confiscatoire à chaque fois.
25:43Il y a des gens qui prennent des risques,
25:45y compris des risques personnels,
25:47quand ils créent une entreprise au démarrage.
25:49On récompense le risque.
25:51Soyons un pays comme tous les autres
25:53et on récompense le risque.
25:55Il y a deux questions rapides.
25:57La spéculation, les échanges boursiers,
25:59les plus-values immobilières,
26:01il n'y a pas que les revenus chez les hauts revenus.
26:03Est-ce que le durcissement du discours
26:05sur l'immigration et les sujets de l'AME
26:07est une réelle évolution de la politique du gouvernement ?
26:09C'est deux sujets très différents.
26:11C'est ce que j'appelais sur la question fiscale
26:13de regarder où il peut y avoir des rentes.
26:15C'est pas de la fraude.
26:17La rente, c'est, on se dit,
26:19le système est trop favorable
26:21et on peut remettre en cause des choses
26:23qui durent 10, 15 ou 20 ans.
26:25Les contribuables ne sont pas en cause.
26:27C'est le système fiscal très complexe en France,
26:29redoutablement efficace,
26:31mais parfois assez immobile.
26:33On ne touche plus à rien.
26:35Le président de la République l'a fait
26:37sur la question des entreprises.
26:39Sur l'aide médicale d'Etat.
26:41Globalement, politique migratoire.
26:43Nous avons besoin d'avoir une politique
26:45qui tienne sur deux jambes.
26:47La première, sans donner d'ordre de priorité,
26:49c'est pas la peine de parler
26:51de maîtriser les flux migratoires
26:53si on n'est pas capable de démontrer
26:55qu'on maîtrise les flux migratoires.
26:57Message à Bruno Retailleau ?
26:59Pourquoi je vous dis ça ?
27:01Gabriel Attal, lui,
27:03il a dit dans le journal du dimanche,
27:05hier, que la circulaire de Bruno Retailleau
27:07ressemblait plus à un tract qu'autre chose.
27:09J'en sais rien. Je juge les gens sur les actes.
27:11Gabriel Attal, lui, il dit...
27:13Il juge sur les actes aussi.
27:15Les actes, c'est les OQTF,
27:17les obligations de quitter le territoire français,
27:21qui seront effectuées à la fin de l'année
27:23par rapport à l'année précédente,
27:25par rapport à l'année précédente.
27:27Vous demanderiez à Bruno Retailleau un bilan précis ?
27:29Je pense que c'est ce qu'il demande.
27:31Il demande à être jugé sur les actes.
27:33Vous pouvez pas avoir un pays
27:35qui a multiplié les lois sur l'immigration
27:37en disant que tout était dans le même sens.
27:39Quand vous regardez.
27:41Y compris quand il y a eu la crise migratoire en Europe.
27:43Je rappelle que le président Hollande
27:45avait contribué à l'idée
27:47qu'il fallait pas trop accueillir de migrants.
27:49C'est un contexte particulier.
27:51On s'était fait reprocher par les Allemands à l'époque.
27:53Une partie de la gauche l'avait reproché à François Hollande.
27:55On a toujours eu une politique d'essayer de maîtriser les flux.
27:57La vérité, c'est que, premier élément,
27:59on n'arrive pas à le faire.
28:01Deuxième élément,
28:03je ne crois pas
28:05que quelqu'un qui part de Syrie
28:07parte en regardant, en cochant les cases
28:09des aides attribuées en France.
28:11Je crois pas du tout.
28:13Je ne crois pas à ça.
28:15Quand vous quittez chez vous,
28:17j'essaie de mettre à la place de quelqu'un.
28:19Je vis, moi, dans le Loir-et-Cher.
28:21S'il fallait un jour que je quitte le Loir-et-Cher,
28:23il faudrait vraiment que j'aie de bonnes raisons,
28:25c'est-à-dire la faim, la peur de mourir
28:27pour des raisons religieuses ou politiques
28:29et pas simplement parce que j'aurais
28:31une aide au logement arrivée en France.
28:33Vous voyez pas le parcours qu'il faut faire
28:35avec tous les risques que ça produit,
28:37parce qu'il y en a quand même une partie
28:39qui traverse malheureusement pas vivant la Méditerranée.
28:41Il faut avoir une politique claire
28:43sur la reconduite à la frontière,
28:45en disant qu'on peut pas être à un si faible
28:47taux de reconduite à la frontière.
28:49Et deuxième élément, quand on accueille des gens,
28:51il faut qu'on les accueille vraiment.
28:53C'est-à-dire, ils ont un travail, ils sont intégrés.
28:55Donnez-nous les moyens, parce que c'est vrai
28:57que la langue, le travail, le partage de valeurs,
28:59ça, on a sans doute trop rabattu là-dessus,
29:01en disant que c'est pas grave,
29:03on fera cohabiter des communautés
29:05qui pensent pas la même chose, qui parlent même pas
29:07la même langue, d'une certaine façon.
29:09Donc, politique migratoire qui soit maîtrisée,
29:11et pour le maîtriser, il y a ça,
29:13regardons s'il n'y a pas des effets,
29:15comment dirais-je, d'Aubaine sur la ME,
29:17mais c'est d'ailleurs parfois des gens
29:19qui viennent avec plein d'argent,
29:21qui viennent se soigner en France,
29:23ça peut être une question aussi, ça.
29:25Et ils viennent pas forcément de Syrie,
29:27y compris d'Europe.
29:29C'est bien ce que je vous dis.
29:31Merci de me faire la précision.
29:33Troisième élément, regardons la politique d'intégration
29:35qui est une politique de long terme.
29:37On va revenir maintenant au budget de la Sécurité sociale,
29:39et de deux, je le disais tout à l'heure,
29:412,493, le deuxième cet après-midi,
29:43c'est sur le budget de la Sécurité sociale.
29:45François Bayrou estime qu'il faut
29:47sauver le modèle français, il parle même
29:49de contrat social à sauver.
29:51Il est fondé sur un pacte social
29:53unique au monde.
29:55Aucun autre pays,
29:57autant que le nôtre,
29:59n'a assuré, depuis
30:01l'éducation du plus jeune
30:03enfant jusqu'à
30:05toutes les solidarités qui tiennent
30:07à la santé, à la retraite,
30:09à l'assurance contre le chômage
30:11et à la présence dans les dernières
30:13années de la vie, aucun autre pays
30:15n'a comme le nôtre
30:17choisi la logique du
30:19tous pour un.
30:21Tous les autres pays ont
30:23en grande partie ou en totalité
30:25fondé leur pacte social sur
30:27la logique du chacun
30:29pour soi.
30:31Lors de cette intervention,
30:33François Bayrou a souligné les concessions
30:35faites à la gauche, notamment sur les moyens
30:37accordés aux hôpitaux, il y a 4 milliards
30:39en plus qui ont été accordés
30:41aux hôpitaux.
30:43Sauf que pour le PS, ça ne suffit pas,
30:45il réclame 2,5 milliards en plus
30:47en rabotant
30:49les exonérations de cotisations sociales.
30:51Est-ce que pour le MoDem, c'est un nom
30:53ferme et définitif ou êtes-vous prêts
30:55à en discuter ?
30:57J'aimerais qu'on voie d'où on part.
30:59Le PS
31:01légalise, demande des concessions, mais nous avons fait
31:03des concessions.
31:05Ils disent que ça ne leur suffit pas.
31:07Les concessions par nature, ça ne suffit jamais.
31:09Si on ne veut jamais s'arrêter.
31:11À un moment, il faut qu'on puisse se dire
31:13qu'ils ont fait une part de chemin,
31:15qu'on a fait une part de chemin et qu'il y a un moment
31:17où c'est un point d'équilibre qui est
31:19satisfaisant pour personne, d'ailleurs François Bayrou l'a dit
31:21cet après-midi. Sur la question
31:23des exonérations sociales, on a déjà fait un chemin
31:25qui a été fait d'ailleurs au Sénat aussi,
31:27sur qu'est-ce qu'on fait
31:29un peu au-dessus du SMIC et qu'est-ce qu'on fait
31:31très au-dessus du SMIC. Et puis,
31:33c'est de concentrer les aides plutôt sur le milieu
31:35pour éviter qu'on ait des trappes à bas salaire.
31:37Bon, il y a un effort qui est fait.
31:39C'est 2 milliards ou 2,5 milliards
31:41de taché plus, ça ressemble à quelque chose comme ça
31:43dans le PLFSS.
31:45Réclamer qu'on en fasse plus,
31:47au moment où on a quand même, il faut le dire,
31:49on a des entreprises qui sont en compétition mondiale.
31:51Pourquoi il y a des exonérations
31:53sociales ? Ce n'est pas pour que les chefs
31:55d'entreprises, dans la caricature
31:57un peu facile qu'on fait, s'en mettent plein les poches.
31:59Donc on n'ouvre pas de discussion là-dessus ?
32:01Mais elle a été ouverte, puisque cette boîte-là
32:03a déjà été ouverte. Mais elle est close.
32:05Et je rappelle que, pour vous citer Gabriel Attal,
32:07le groupe de Gabriel Attal était complètement
32:09opposé à cette mesure. Donc on a fait la part.
32:11Mais il y a un moment où
32:13on essaie de trouver un juste milieu.
32:15Et il y a un moment où quand les entreprises nous disent
32:17qu'on a un sujet de compétitivité, si vous voulez conclure
32:19dans un moment où il y a un problème d'emploi,
32:21c'est pas la peine de tabasser de charges sociales.
32:23Et alors après, ça amène à un deuxième sujet.
32:25Qu'on va amener, qui va être la santé.
32:27Qui est ? Non.
32:29On a globalement un système social qui pèse
32:31sur les salaires et sur les entreprises.
32:33Audrey Tison.
32:35Alors pardon, il faut qu'on avance.
32:37Pour équilibrer les comptes sociaux,
32:39une solution
32:41choisie par le gouvernement,
32:43je résume en gros trait, on tape sur les malades.
32:45Ah oui, c'est vraiment un gros trait.
32:47Vous n'avez pas plus gros encore ?
32:49La taxe lapin pour les rendez-vous médicaux.
32:51Ah pardon, on tape pas sur les malades. Parce que si vous êtes malade,
32:53vous faites pas un lapin aux médecins.
32:55Pardon.
32:57Si vous êtes vraiment malade,
32:59quand vous avez obtenu un rendez-vous médical,
33:01vous allez voir votre médecin.
33:03Les rendez-vous médicaux non honorés.
33:05C'est ce que vous appelez taper les malades.
33:07Alors, est-ce que vous y êtes favorable ?
33:09Et jusqu'à quelle somme ça doit aller ?
33:11Sérieux.
33:13On augmente les moyens de l'ONDAM
33:15de plusieurs milliards d'euros.
33:17Plus que ce qui était prévu dans le budget de 3,8 %.
33:19C'est-à-dire beaucoup plus que l'inflation.
33:21C'est très bien. Ça, c'est pour les malades.
33:23Ça, c'est pour les malades.
33:25Et donc, vous dites qu'on tape sur les malades
33:27parce qu'on dit à des gens qui ont pris des rendez-vous,
33:29parfois sur des sites,
33:31qu'ils en prennent plusieurs parce qu'ils se disent
33:33au moins comme ça je verrai l'option,
33:35parce que c'est comme ça que ça se passe, pour un certain nombre.
33:37La taxe lapin, c'est pour ceux
33:39qui ne peuvent pas justifier d'un bon motif.
33:41Et vous trouvez que ça, c'est taper sur les malades ?
33:43Je vais vous dire, c'est ceux qui embouteillent.
33:45Ils sont très prioritaires en France.
33:47Mais ceux-là, il faut quand même qu'ils arrêtent.
33:49C'est ceux qui embouteillent le rendez-vous des médecins pour rien,
33:51parce que s'ils étaient vraiment malades, ils iraient.
33:53C'est ceux qui embouteillent
33:55les rendez-vous des médecins pour rien
33:57qui pénalisent les vrais malades.
33:59Vous êtes donc favorable à cette mesure ?
34:01Oui, les socialistes sont plutôt favorables.
34:03Les fonctionnaires malades ?
34:05Ce serait quoi le bon montant, justement ?
34:07Il faut que ce soit un effet dissuasif.
34:09Je rappelle, attendez, allons au bout.
34:11Moi, j'aime pas les gros traits,
34:13comme vous avez compris.
34:15On va essayer de faire du très fin.
34:17Comme au crayon, on fait des très fins.
34:19Pardon.
34:21Si on veut que ce soit dissuasif,
34:23il faut quand même qu'on ait un montant qui soit un peu dissuasif.
34:25Alors lequel, dites-nous ?
34:27Je crois que c'était 4 ou 5 euros.
34:29Mais je rappelle que quand vous avez
34:31un motif opposable,
34:35ça n'est pas considéré comme un lapin.
34:37Avec un justificatif, c'est pas un lapin.
34:39Indemniser moins favorablement
34:41les fonctionnaires malades.
34:43Je vois pas bien ce cas de choc.
34:45Je vous pose une question.
34:47Les fonctionnaires malades,
34:49on les indemnisera un peu moins.
34:5190 % de leur rémunération.
34:53Est-ce que, finalement, ça n'est pas
34:55une sorte de jour de carence un peu déguisé ?
34:57On sait que les syndicats s'étaient élevés
34:59contre les jours de carence
35:01dans la fonction publique.
35:03Est-ce que, finalement,
35:05c'est pas un autre moyen ?
35:07Non, je pense que c'est un alignement aussi
35:09sur ce qui se passe parfois dans le privé.
35:11Ça me paraît pas choquant.
35:13Ça me paraît pas choquant
35:15qu'il y ait une forme de responsabilité.
35:17On est bien sur des jours de maladie
35:19qui sont pas des jours de maladie longue durée.
35:21Je rappelle qu'on a 14 millions de Français.
35:23Je vais pas dire de bêtises.
35:25Il me semble que c'est ça, le chiffre,
35:27qu'ils sont en maladie longue durée.
35:29Ce n'est pas un jour de carence déguisé ?
35:31Pas un jour de carence déguisé.
35:33Je reviens au sujet initial que vous avez évoqué.
35:35Il faut qu'on s'interroge collectivement
35:37si on tient à notre système social
35:39et qu'on veut pas ressembler
35:41à un système ou d'ailleurs
35:43qui est un système du chacun pour soi.
35:45Quand vous allez vous soigner,
35:47on commence à regarder votre portefeuille.
35:49Voilà pour le budget.
35:51On a déjà pas mal évoqué le budget.
35:53On a besoin, pacifiquement, d'essayer de se dire
35:55où est-ce qu'on peut faire des économies ?
35:57Parce qu'il faut faire des économies.
35:59Où est-ce qu'on peut répartir différemment
36:01la charge sociale ?
36:03En plus, avec une démographie de salariés
36:05qui baisse.
36:07Poser cette question-là tranquillement,
36:09on a pas mal parlé du budget.
36:11Maintenant, on va aller au-delà du budget.
36:13Une question chacun, on n'a pas le temps de plus.
36:15Après le budget 2025,
36:17avant la prochaine présidentielle,
36:19est-ce qu'il y aura d'autres réformes ou pas ?
36:21Clément.
36:23Là-dessus, il y a deux stratégies
36:25qui semblent s'opposer dans votre socle commun,
36:27portées par deux anciens premiers ministres,
36:29Edouard Philippe d'un côté, Gabriel Attal de l'autre.
36:31Pour Edouard Philippe, je le cite,
36:33il n'y a rien de décisif qui ne pourra se faire
36:35dans les deux ans qui viennent.
36:37Gabriel Attal, lui, veut accélérer.
36:39Vous êtes plutôt Edouard Philippe
36:41ou Gabriel Attal ?
36:43Moi, je pense
36:45qu'il faut faire
36:47de tout moment politique,
36:49quand bien même il soit difficile,
36:51un moment utile.
36:53Il faut accélérer sur quoi ?
36:55Il propose accélérer ou pas accélérer.
36:57La question, c'est d'essayer de faire
36:59tout ce qu'on peut faire d'utile
37:01avant d'autres échéances.
37:03La méthode Attal, c'est faute de majorité
37:05mais on peut aussi se tourner vers les Français.
37:07Il y a des questions référendaires.
37:09Vous avez en fait, vous, au Modem,
37:11des sujets précis sur lesquels vous voudriez aller ?
37:13J'aimerais qu'on sorte
37:15d'une maladie française
37:17qui est la maladie de on ne fait rien
37:19si on ne fait pas de loi.
37:21Je pense qu'on peut faire beaucoup de choses
37:23sans faire plein de loi.
37:25Le référendum, il vient généralement acter une loi.
37:27Mais je pense que dans la question
37:29de la réglementation,
37:31dans la question de la surnormation française,
37:33dans la question de l'incapacité
37:35qu'on a à dire à un chef d'entreprise,
37:37à toute personne qui entreprend,
37:39y compris un fonctionnaire,
37:41qu'il n'y a pas 25 cahiers des charges.
37:43Mais vous, l'idée du référendum,
37:45ce serait quoi ?
37:47Si on pouvait s'arrêter
37:49de dire en permanence
37:51qu'en France, on fait des choses quand on fait les lois
37:53et qu'après, on constate qu'on a fait des lois
37:55mais on n'a rien fait, on est un pays malade
37:57de ces lois.
37:59Sur quoi, au Modem, vous défendez
38:01le référendum ?
38:03On pourrait faire un référendum pour supprimer des lois,
38:05pour commencer, pour faire de la dénormation,
38:07parce qu'on a beaucoup trop...
38:09Juste pour qu'on vous croit
38:11dans ce que vous nous dites,
38:13est-ce que vous avez un exemple d'une réforme
38:15qui serait importante pour le quotidien des Français,
38:17qui ne passerait pas par une loi,
38:19et que le gouvernement Bayrou pourrait mettre en oeuvre ?
38:21Par exemple, beaucoup,
38:23c'est le fonctionnement de l'Etat au quotidien.
38:25On a mis
38:27près de deux dizaines de milliards,
38:29de dizaines de milliards d'euros
38:31sur le Ségur de la santé.
38:33Est-ce que vous et moi, on n'a jamais croisé quelqu'un
38:35qui vous ait dit que c'est bien ?
38:37Ce serait quoi, le référendum ?
38:39C'est pas ça, la question qui m'est posée.
38:41Il faut qu'on ait quelque chose sur le fonctionnement.
38:43Cette question-là, pour moi,
38:45n'est pas une question d'économie budgétaire,
38:47c'est une question d'efficience de l'Etat.
38:49Quand une décision est prise par un ministre,
38:51par une réglementation, par des parlementaires,
38:53il faut que les décisions s'appliquent.
38:55Je considère que dans un certain nombre de sujets,
38:57il y a une forme de disjonction
38:59qui désespère nos concitoyens.
39:01Vous dites que vous avez fait une loi
39:03et la loi n'est pas appliquée.
39:05Vous ne répondez pas à ma question.
39:07Ils ne contrôlent pas l'action du gouvernement.
39:09Sans doute, on doit le faire plus.
39:11Mais au quotidien,
39:13je l'ai vu au ministère de l'Agriculture,
39:15vous dites un truc et après,
39:17dans l'administration, ça se perd.
39:19Laurent voudrait préciser.
39:21Quel type de réforme
39:23ne passerait pas par la loi ?
39:25La réforme de l'Etat, ça n'a pas besoin de passer par la loi.
39:27Qu'est-ce que ça veut dire ?
39:29Donnez-moi un exemple d'une réforme.
39:31Le mode de fonctionnement territorialisé,
39:33qui a autorité sur quoi,
39:35quel est le pouvoir qu'on donne aux préfets,
39:37ça ne dépend pas d'une réforme législative.
39:39Mais ça pourrait être un référendum.
39:41Justement, je vous dis que ça,
39:43ce n'est pas référendaire.
39:45Je vais vous répondre à la question référendaire.
39:47Si je peux me permettre,
39:49si vous dites que le préfet a autorité
39:51sur toutes les agences de l'Etat
39:53sans l'accord du préfet,
39:55ça va changer quelque chose.
39:57Quand vous dites les ARS, les ADEME,
39:59l'OFB...
40:01On ne sait plus ce que ça veut dire.
40:03Vous avez raison.
40:05S'il y a une autorité,
40:07parce que l'Etat, c'est une figure,
40:09et ce ne sont pas 10 figures
40:11qui ne disent pas la même chose,
40:13on va gagner en efficacité.
40:15Pour gagner en efficacité,
40:17ce serait quoi, le bon référendum ?
40:19Il y a sans doute quelque chose...
40:21On a toujours des questions
40:23autour de l'organisation
40:25des collectivités territoriales.
40:27Dans un monde où nous aurions
40:29des gens raisonnables et coopératifs,
40:31je pense qu'il y a une question
40:33à poser. Je ne suis pas sûr
40:35que ça passionne nos concitoyens.
40:37C'est un référendum.
40:39Sur la question de la fiscalité locale,
40:41quelles sont les prises de responsabilité,
40:43les pouvoirs fiscaux et financiers
40:45qu'on donne aux collectivités ?
40:47Ça pourrait être un référendum.
40:49La question des pouvoirs locaux...
40:51Oui, quels impôts pour les communes...
40:53Je rappelle qu'on a un système fiscal local
40:55qui date d'il y a 60 ans.
40:57Le monde a changé depuis 60 ans.
40:59La question du dérèglement climatique...
41:01On a encore un système fiscal qui est basé
41:03sur le foncier, dans le même temps,
41:05on fait une loi pour faire du zéro artificialisation.
41:07Quelqu'un peut m'expliquer
41:09où va être la dynamique des bases ?
41:11Déjà, la dynamique des bases,
41:13moi, je... Ouh là !
41:15En fait, plus vous construisiez,
41:17plus vous aviez de bases imposables.
41:19Ah, d'accord.
41:21Si vous dites, je fais plus de construction,
41:23vous allez être dans un pays
41:25où la démographie va décroître.
41:27Vous aviez des dotations globales
41:29des collectivités qui étaient basées
41:31sur la démographie croissante.
41:33Donc, on a bien entendu, l'idée
41:35pourrait être un référendum
41:37sur les finances locales,
41:39quels impôts...
41:41Est-ce qu'on pourrait avoir un référendum,
41:43par exemple, sur quelque chose
41:45? Quelle est la part qu'on consacre
41:47au social ? Quelle est la part salaire,
41:49entreprise et autre chose ?
41:51Ça me paraîtrait quelque chose d'assez
41:53intéressant.
41:55C'est ce que propose Gabriel Attal.
41:57Vous êtes...
41:59Je ne me cherche pas à m'éloigner.
42:01C'est peut-être le début de quelque chose
42:03qui peut arriver. Avant de recevoir l'invité
42:05qui va débattre face à vous,
42:07on va parler des menaces de Donald Trump
42:09qui veut augmenter les droits de douane
42:11pour tous les produits européens.
42:13Elle risque de le payer cher.
42:15Elle l'a déjà payé cher.
42:17Est-ce que l'Europe doit,
42:19en retour, faire la même chose ?
42:21Oui.
42:23Il faut des mesures de rétorsion.
42:25Augmenter les droits de douane
42:27pour tous les États-Unis ?
42:29Oui, ça vous étonne.
42:31Il faut qu'on arrête d'être des naïfs
42:33ou des herbivores.
42:35Y compris sur le gaz naturel,
42:37les aliments pour les bestiaux.
42:39Mais à ce jeu-là,
42:41tout le monde a à perdre.
42:43Je trouve que dans l'histoire
42:45de l'humanité courte sur les échanges,
42:47les périodes de protectionnisme
42:49n'ont jamais été des périodes
42:51très bonnes en suivant.
42:53Mais il faut répondre quand même.
42:55Est-ce qu'on a les reins
42:57de ces solutions ?
42:59C'est les mêmes questions que vous posez.
43:01C'est le moment pour l'Europe
43:03de montrer qu'elle est unie.
43:05Qui parle ?
43:07La Van der Leyen qui va faire le bras de fer
43:09de la France.
43:11Elle procède quand même de gens
43:13qui peuvent aussi lui donner...
43:15Il y a quand même 27 chefs d'Etat
43:17et de gouvernement.
43:19Le président de la République
43:21a parfois porté assez haut...
43:23Mais ça ne l'a pas empêché
43:25de signer le Mercosur.
43:27Après, il y a un processus de validation.
43:29Mais il y a un moment
43:31où on peut lui mettre des barrières.
43:33C'est un moment important
43:35pour la conscience européenne
43:37Le sujet de Donald Trump n'est pas...
43:39Reconnaissons que
43:41Barack Obama et Joe Biden
43:43n'étaient pas très allants là-dessus non plus.
43:45Le sujet de la sécurité et de la défense européenne,
43:47si les Européens ne s'en chargent pas eux-mêmes,
43:49on va avoir un problème devant nous.
43:51Face à vous, un avocat défenseur des agriculteurs,
43:53vous qui étiez, il y a quelques mois encore,
43:55ministre de l'Agriculture,
43:57Timothée Dufour, dont le portrait est signé
43:59Marco Pommier.
44:01Face à vous, Marc Fesneau,
44:03l'avocat des champs.
44:05Je suis un enfant de Dordogne.
44:07Mes grands-parents étaient agriculteurs.
44:09Je vis et travaille à Paris.
44:11Je suis avocat. Je suis paysan.
44:13Son combat,
44:15il le mène dans les prétoires
44:17pour défendre la cause paysanne,
44:19défendre les projets agricoles.
44:21Spécialiste sur les questions
44:23de surtransposition des directives européennes,
44:25il est aussi chevalier
44:27de l'ordre du mérite agricole.
44:29Ses dossiers choc,
44:31il en parle dans ce livre,
44:33en France et dans le Près.
44:35Ce soir, Marc Fesneau, il vous interpelle
44:37sur les distorsions de concurrence,
44:39alors que les filières Noisette et Bétrave
44:41réclament la réintroduction
44:43d'un insecticide dangereux pour les abeilles,
44:45interdit en France depuis 2018,
44:47mais autorisé en Europe
44:49jusqu'en 2033.
44:51Dans son viseur aussi,
44:53les contrôles des exploitations par les agents
44:55de l'OFP, l'Office français
44:57à la biodiversité.
44:59Quant au litige autour des projets agricoles,
45:01notre invité défend la cohabitation.
45:03Il m'arrive de me demander
45:05si un jour nous arriveront les uns et les autres
45:07à nous entendre, les agriculteurs
45:09et les néoruraux, les chasseurs et les animalistes,
45:11les hommes de la terre et les écologistes.
45:13Face à vous,
45:15Timothée Dufour.
45:17Timothée Dufour que nous accueillons
45:19sur ce plateau, bonsoir
45:21Timothée Dufour, je vous laisse
45:23saluer le ministre, bonjour,
45:25bonsoir, asseyez-vous,
45:27je vous en prie, et vous avez
45:2910 minutes face à Marc Fesneau,
45:31vous voulez commencer par quoi ?
45:33Ecoutez, tout d'abord dire que c'est un plaisir
45:35de revoir monsieur le ministre,
45:37de lui dire également que
45:39on n'a jamais autant parlé
45:41d'agriculture depuis
45:43plus d'un an, depuis janvier 2024.
45:45Le projet de loi d'orientation agricole
45:47était déjà en gestation sur le bureau
45:49de monsieur le ministre
45:51il y a un peu plus d'un an, et en parcourant
45:53tout simplement la presse régionale la semaine
45:55dernière, je suis tombé sur trois
45:57sujets, et je me suis dit que c'était peut-être trois sujets
45:59qui permettraient d'alimenter ce petit débat.
46:01Alors, ce n'est pas du tout de la contradiction,
46:03c'est plutôt pour alimenter une réflexion.
46:05Le premier sujet,
46:07cher Marc Fesneau, c'est sur la question des
46:09phytosanitaires, ce qu'on pourrait appeler les
46:11médicaments pour nos plantes.
46:13Les français ont découvert en novembre dernier
46:15les difficultés de la filière noisette. Ils ont
46:17entendu parler d'acétamipride, une molécule
46:19qui est autorisée en Allemagne, mais que nous
46:21avons fait le choix d'interdire en France.
46:23Il y a plus d'un an, le gouvernement français
46:25avait dit, nous ne reviendrons pas
46:27en arrière.
46:29La semaine dernière, le gouvernement
46:31a fait le choix de réintroduire cette molécule
46:33par dérogation.
46:35Monsieur le ministre, cher Marc Fesneau,
46:37est-ce qu'il aurait fallu
46:39finalement voter cette loi plus tôt ?
46:41Est-ce que vous allez la voter ?
46:43Jusqu'où faut-il aller ?
46:45Vous êtes
46:47trop connaisseur du sujet pour ne pas introduire
46:49quelques nuances dans ce que vous êtes en train de dire.
46:51La France a voté,
46:53et ça, c'était une erreur, une loi
46:55qui est une pure surtransposition européenne.
46:57Elle a interdit une molécule qui est autorisée au niveau européen.
46:59Je pense que l'essentiel des surtranspositions
47:01ne sont pas des surtranspositions de lois
47:03interdisant des molécules, mais
47:05les autorisations de mise sur le marché
47:07qui dépendent d'agences, elles nationales,
47:09et qui font que les conditions d'utilisation
47:11des molécules ne sont pas du tout les mêmes.
47:13Les climats ne sont pas pareils,
47:15on peut se raconter ça aussi, mais quand même,
47:17elles sont très différentes
47:19d'un pays à un autre. Quand on est dans
47:21un marché unique, on n'est pas les mêmes produits.
47:23Sur les médicaments, globalement, vous avez une forme d'homogénéité,
47:25mais enfin, quand même, vous avez plus d'homogénéité
47:27sur ce sujet-là.
47:29Deuxième élément,
47:31y compris dans les études récentes sur les néonicotinoïdes,
47:33personne ne constate qu'il y a quand même
47:35un sujet vis-à-vis des insectes.
47:37C'est d'ailleurs pourquoi l'Union européenne
47:39a interdit
47:41d'enrober les graines...
47:43En pulvérisation.
47:45Et a autorisé,
47:47avec des conditions beaucoup plus drastiques
47:49d'usage,
47:51l'utilisation de la cétamipride.
47:53Ne faisons pas non plus rêver sur quelque chose,
47:55ce que vous ne faites pas, mais il faut
47:57qu'on dise les choses en conscience.
47:59A terme, on va sortir des néonicotinoïdes, en Europe.
48:01C'est ça, ce qui va se passer.
48:03Donc, qu'on puisse regarder la situation
48:05de filière particulière, et comme vous savez,
48:07j'ai essayé de regarder les situations de filière particulière.
48:09C'est une chose, mais qu'on introduise
48:11l'idée qu'on va réintroduire
48:13des molécules dont la trajectoire,
48:15pas nationale,
48:17nous, on a été trop vite, mais la trajectoire européenne
48:19est une trajectoire de réduction et, à terme,
48:21de suppression. Vous regardez les conditions
48:23d'utilisation de la cétamipride,
48:25qui ont été décidées par l'Union européenne,
48:27vous dites, dans le reportage 2033,
48:29enfin, c'est 2033, avec des conditions d'usage
48:31très réduites. Pas la même chose que ce qu'on dit
48:33sur le glyphosate.
48:35Où, là, pour le coup, la commission,
48:37les agences de sécurité
48:39sanitaire européennes ont été beaucoup plus claires
48:41sur les risques et les non-risques, surtout.
48:43Ce que je ne veux pas,
48:45c'est qu'on dise
48:47grand retour en avant, grand retour en arrière,
48:49parce qu'on a une trajectoire,
48:51donc il faut trouver des alternatives.
48:53La parole est à la Défense.
48:55Distorsion de concurrence, en réalité,
48:57je pense que tout le monde est au clair.
48:59C'est bien qu'on ait progressé de ce point de vue.
49:01En un an et demi, on a réussi à progresser.
49:03La question que je me pose,
49:05avant qu'on passe au deuxième sujet,
49:07c'est qu'au-delà de la cétamipride,
49:09au-delà de cette molécule,
49:11est-ce qu'il ne faut pas que le critère
49:13de concurrence soit un critère suffisant
49:15qui nous permette de réautoriser des molécules
49:17dont on aurait fait le choix de les introduire ?
49:19Tout simplement parce que le droit européen,
49:21qui est au-dessus, les autorise.
49:23Le problème, pour le régler,
49:25c'est qu'il faut que le droit européen soit au-dessus.
49:27En France, vous ne pouvez pas
49:29changer un étiquetage
49:31sans une validation, vous allez au contentieux,
49:33vous le savez comme moi, vous perdez.
49:35On s'amuse à faire des étiquetages,
49:37mais ils ne s'appliquent pas aux autres pays.
49:39Des fois, j'ai été désespéré de voir
49:41des obligations d'étiquetage français
49:43qui ne s'appliquent qu'à la France
49:45et pas aux produits venant d'Italie ou d'Espagne
49:47qui viennent en France.
49:49J'aimerais que, sur ces sujets sérieux,
49:51c'est des sujets sanitaires, de santé publique,
49:53de préservation de la biodiversité,
49:55de protection des plantes
49:57et de compétitivité des filières,
49:59il me semble que la logique voudrait
50:01qu'on ait une agence européenne
50:03et des autorisations européennes.
50:05En parlant d'agence, monsieur le ministre,
50:07en parlant de l'agence,
50:09je dois reconnaître, en tant qu'avocat,
50:11je vois dans beaucoup de dossiers
50:13des disproportions manifestes
50:15dans l'intervention de certains agents
50:17dits de l'OFB, l'Office français de la biodiversité.
50:19Pour autant, je pense qu'il ne faut pas généraliser.
50:21Je le dis d'ailleurs dans un chapitre.
50:23Il faut une cohabitation.
50:25Il faut que les agriculteurs et la profession agricole
50:27et les services de l'Etat puissent s'asseoir autour d'une table.
50:29Vous l'avez impulsé, monsieur le ministre, avec ces chartes,
50:31notamment en janvier, en disant qu'il fallait
50:33signer des chartes dans chaque département
50:35entre l'OFB et la profession agricole.
50:37Cela n'a pas encore été fait, il faut le faire.
50:39Pour autant, il y a une telle défiance,
50:41monsieur le ministre, depuis plusieurs mois.
50:43Ma question, elle est très simple.
50:45Cet office français de la biodiversité,
50:47créé 1er janvier 2020,
50:49si je ne dis pas de bêtises,
50:51est-ce qu'il ne faut pas repartir
50:53à zéro ? Est-ce qu'il ne faut pas créer
50:55quelque chose de toute pièce, en accord
50:57et, j'allais dire, en co-construction
50:59avec les différents acteurs ?
51:01Alors, je vais vous dire,
51:03ce n'est pas comme ça que vous le décrivez,
51:05je n'aime pas qu'on vienne
51:07attaquer des agents de l'OFB.
51:09Comme je n'aime pas qu'on vienne...
51:11Parce qu'il y a un cas d'un agriculteur
51:13qui s'est mal comporté, qui dit que les agriculteurs sont tout ceci,
51:15les agents de l'OFB ne sont pas tout ceci,
51:17ce n'est pas vrai.
51:19Cette recherche permanente
51:21dans ce pays de boucs émissaires,
51:23et ça change de boucs émissaires, m'insupporte.
51:25C'est la question du port d'armes aussi.
51:27Attendez, attendez.
51:29Deuxième élément,
51:31on a besoin d'une police de l'environnement.
51:33Je rappelle qu'une grande partie
51:35de ce que fait l'OFB, c'est des contrôles
51:37sur plein de choses, le braconnage,
51:39des contrôles sur les espèces
51:41qu'on vient faire venir dans nos frontières
51:43qui sont des espèces...
51:45C'est la qualité des rivières, c'est le comptage
51:47de tel ou tel type d'espèces.
51:49C'est eux qu'on a en permanence,
51:51et moi j'ai demandé à ce qu'ils soient préservés dans ces missions,
51:53parce que je pense que c'était utile,
51:55et ça ne les arrange pas forcément,
51:57d'aller constater les dégâts faits sur le loup,
51:59parce que c'est bien qu'il y ait une présence humaine
52:01Je trouve que cette façon qu'on a eue
52:03ces derniers temps, parfois,
52:05de taper sur des gens...
52:07Mais il faut tout remettre à plat quand même.
52:09Et de généraliser...
52:11Il faut tout remettre à plat.
52:13Pour remettre la confiance.
52:15Deuxième élément, je pense que si les règles
52:17sont bêtes, il faut changer les règles,
52:19et pas changer celui qui les contrôle.
52:21Il y a des règles qui sont bêtes.
52:23C'est ce que j'ai essayé de faire.
52:25Des lois, des règlements...
52:27Je vais vous expliquer un exemple très concret.
52:29Vous avez la tortue d'Ernman.
52:31J'avais deux lois qui viennent se contredire.
52:33La première, c'est les obligations légales
52:35de débroussaillement.
52:37Si vous ne les faites pas,
52:39vous êtes verbalisables par l'OFB.
52:41Pourquoi ? Parce que ça vient empêcher
52:43les incendies de forêt.
52:45Sauf que si vous débroussaillez,
52:47vous détruisez un habitat potentiel d'une espèce protégée.
52:49Donc vous êtes verbalisables par les mêmes agents.
52:51Les pauvres agents de l'OFB,
52:53ils ne savent plus où donner de la tête.
52:55Après, qu'on puisse regarder
52:57sur la pratique du contrôle,
52:59il faut qu'on arrive à retrouver.
53:01C'est ce que nous partageons, je crois.
53:03À un moment, il faut qu'on arrive à se parler.
53:05Il y a besoin de contrôle,
53:07parce qu'il y a des règles.
53:09S'il n'y a pas de contrôle, il n'y a plus de règles.
53:11Mais ce que dit Bonnet-Tufour, c'est le vivre ensemble.
53:13C'est la question de la confiance.
53:15Justement, monsieur le ministre,
53:17pour moi, c'est le dernier aspect le plus important.
53:19Tout le monde, je pense, a été affecté
53:21au niveau de la production agricole
53:23lorsqu'on a réalisé la semaine dernière
53:25400 cochons.
53:27400 cochons dans le doux.
53:29Sur paille, la Belle-Rouge,
53:31ce qu'on appelle l'élevage de proximité,
53:33ce petit projet a été, en réalité,
53:35abandonné. Pourquoi ?
53:37Parce que le maire a renoncé face
53:39à la multiplication d'associations,
53:41j'allais dire, d'oppositions,
53:43par des collectifs structurés,
53:45organisés.
53:47Et ça pose question, parce qu'en parlant
53:49de cohabitation, je veux du dialogue.
53:51Mais pour autant, monsieur le ministre,
53:53l'association un petit peu cache
53:55toutes ces associations qui se sont multipliées,
53:57offraient, si je puis dire, du contribuable,
53:59qui touchent des rescrits fiscaux,
54:01des subventions, et qui, finalement,
54:03avec cet argent public, viennent attaquer
54:05nos projets agricoles, viennent se constituer
54:07partie civile dans des affaires où, encore récemment,
54:09pour une histoire de destruction des espèces protégées,
54:11on demandait jusqu'à 600 000 euros
54:13de dommages d'intérêt. Est-ce qu'il ne faut pas,
54:15monsieur le ministre, au-delà du varenne des normes,
54:17au-delà de ce dialogue,
54:19est-ce qu'il ne faut pas aussi légiférer
54:21pour favoriser et imposer...
54:23Une réponse rapide.
54:25Vous êtes trop fin connaisseur pour ne pas savoir
54:27que c'est ce qu'il y a dans la loi d'orientation agricole,
54:29en partie. Parce que
54:31le fait de chanter un niveau de recours,
54:33le fait
54:35de dire qu'il faut avoir
54:37pas la capacité, c'est-à-dire que vous faites
54:39un premier recours, vous vous dites
54:41j'ai oublié de vous donner une pièce,
54:43et vous regagnez six mois. Parce que
54:45qu'il y ait une possibilité de recours,
54:47c'est normal. La vérité, c'est que
54:49ceux qui se servent de la loi,
54:51non pas pour faire respecter la loi,
54:53mais pour juste décourager
54:55le projet, ça, c'est un problème.
54:57Quand vous avez dans le Finistère des éleveurs,
54:59moi, j'avais un jeune éleveur
55:01qui voulait prendre un élevage de porcs,
55:03et tout le processus a été un processus
55:05de découragement, parce qu'on va de recours en recours,
55:07de contentieux en contentieux,
55:09et à la fin, la question n'est pas
55:11l'application de la loi, mais la question,
55:13c'est juste de décourager, ça, c'est un problème.
55:15Et là-dessus, vous êtes d'accord.
55:17Merci, Timothée Dufour, d'être venu.
55:19Dernière question, une chacune.
55:21Clément Méric.
55:23François Bayrou vous a consulté,
55:25vous et les autres présidents du Socle commun
55:27la semaine dernière, sur une révision
55:29de la loi Paris-Lyon-Marseille.
55:31C'est la loi qui fixe les modes de scrutin
55:33aux municipales dans ces trois villes.
55:35Est-ce que vous êtes favorable à une révision
55:37de cette loi à un an des municipales ?
55:39Est-ce qu'il y a un consensus dans le Socle commun
55:41sur ce sujet ?
55:43Oui, je suis favorable, car il y a quelque chose d'original
55:45que, pour le coup, personne ne comprend.
55:47Le mode de scrutin parisien
55:49à Lyon-Marseille est un peu compliqué.
55:51Plutôt favorable, la question, c'est
55:53si on peut trouver un chemin de consensus.
55:55Est-ce qu'il y en a un ?
55:57Je n'ai pas encore eu un échange
55:59précis avec le sujet.
56:01On est un peu séquentiel.
56:03Il faut attendre un petit peu.
56:05Mais c'est une question démocratique,
56:07la façon dont on est lié dans une
56:09grande ville comme ces trois grandes villes.
56:11Élections législatives partielles
56:13boulonnent billes en courant.
56:15On est dans l'entre-deux-tours,
56:17second tour entre une candidate,
56:19les Républicains, et un candidat,
56:21Horizon, qui sont partis disperser.
56:23Vous choisissez qui ?
56:25Quand il n'y a pas d'union à ce point-là,
56:27quand d'ailleurs on nous avait fait l'union
56:29il y a six mois,
56:31on va regarder avec les instances locales
56:33ce qu'elles souhaitent.
56:35C'était au premier tour.
56:37Il y avait trois ou quatre candidats
56:39qui pouvaient se réclamer.
56:41Vous choisissez qui ?
56:43Le Républicain ou les Horizons ?
56:45Permettez que je ne fasse pas ça sur eux.
56:47Je vais en parler avec les gens des Hauts-de-Seine.
56:49C'est idiot.
56:51Vous ne préférez pas plutôt Horizons
56:53que les LR ?
56:55Je ne participe pas d'une querelle.
56:57Il n'y a plus d'enjeu majeur,
56:59mais je trouve qu'il y a un écart
57:01très élevé entre les candidats.
57:03On aurait peut-être pu écouter Pierre-Christophe Baguet,
57:05qui a boulogné maire et avait soutenu Stéphane
57:07ces journées.
57:09Je suis pléhant de la candidature.
57:11En tout cas, vous dites que c'est celui
57:13qui est arrivé en tête.
57:15Il y a deux candidats.
57:17Celui qui est arrivé en tête, si c'est les LR,
57:19ce n'est pas grave.
57:21Je rappelle que c'était un accord LR-En Marche
57:23qui avait produit l'élection de Stéphane
57:25ces journées. Personne ne va s'offusquer
57:27d'un accord avec les LR dans les Hauts-de-Seine.
57:29Il y avait un accord LR quasi-total.
57:31Au moins, c'est clair.
57:33Merci, Marc Fesneau,
57:35d'avoir accepté notre invitation.
57:37Beaucoup de choses à évoquer aujourd'hui,
57:39tellement l'activité est là, avec ces 249.3
57:41déclenchées aujourd'hui par François Bayrou
57:43et qui n'ont pas fini de faire parler.
57:45Rendez-vous lundi prochain
57:47et bonne soirée sur la chaîne parlementaire.

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