• il y a 4 jours
Dans cet épisode on va découvrir ensemble l'envers du décor d'une ambulancière à l'hôpital de la Salpêtrière à Paris. Pour ça j'ai suivi Laura dans sa journée.

Merci à l'hôpital de la Salpêtrière, AP-HP de m'avoir autorisé à tourner dans le service SMUR.

Catégorie

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Éducation
Transcription
00:00Salut, bienvenue dans un nouvel épisode d'Une Journée Avec.
00:03Aujourd'hui, on va découvrir le quotidien de Laura,
00:05ambulancière à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
00:09Mais avant ça, je tiens à préciser que cette vidéo est en partenariat avec Transitions Pro.
00:13Transitions Pro est une association dont la mission est de financer les reconversions professionnelles des salariés.
00:18Si par exemple, vous voulez changer de métier.
00:20Les reconversions sont gratuites pour vous aider à changer de profession,
00:23mais surtout, le salaire est maintenu durant toute la durée de la formation de reconversion professionnelle.
00:28Donc, si vous souhaitez bénéficier de cette aide,
00:30vous pouvez déposer un dossier pour qu'il soit étudié, le lien est en description.
00:34Et dernière chose, Transitions Pro est un organisme présent dans toutes les régions.
00:38Comme par exemple, Transitions Pro Île-de-France, justement dans le secteur où j'ai tourné cette vidéo.
00:42Et s'il y en a qui connaissent, sachez que Transitions Pro, c'est le nouveau nom de fonds gécifs.
00:47Donc en fait, ça fait près de 40 ans qu'ils font ça.
00:49Bref, je vous laisse étudier tout ça et nous, on va découvrir le quotidien de Laura.
00:54Bonjour, Laura, enchantée, Ludovic.
00:56Elle, c'est donc Laura et elle est ambulancière au SMUR,
00:59le service mobile d'urgence et de réanimation de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
01:04Je l'ai retrouvée au début de sa journée à 7h du matin
01:07et sa prise de poste commence par la vérification de son ambulance.
01:10Du coup, là, tu fais ta vérification, c'est ça de l'ambulance ?
01:12C'est ça. Donc on va vérifier à chaque prise de poste tout le matériel pour vérifier que tout fonctionne.
01:16Oui, et qu'il y ait tout aussi, qu'il n'y ait pas quelque chose qui manque,
01:18qui a été étudié, qu'il n'y a pas de problème, qu'il n'y a pas de problème.
01:20Et qu'il y ait tout aussi, qu'il n'y ait pas quelque chose qui manque,
01:22qui a été utilisé dans les autres interventions, qu'il n'y ait rien qui manque.
01:25C'est ça.
01:25Une ambulance du SMUR est composée au minimum de trois personnes.
01:28De Laura, l'ambulancière, d'un médecin, ce jour-là, Thomas, et de François, un infirmier.
01:33C'est ce trio de métiers qui rend efficace ce dispositif.
01:36Ce jour-là, il y avait en plus Patrick, le directeur médical du SMUR de la Pitié-Salpêtrière,
01:41et bien sûr moi-même, qui ai du coup revêtu la tenue réglementaire.
01:45Ça là, je suis vraiment parti de l'équipe.
01:47Voilà, parfait.
01:48Après la vérification de l'ambulance, l'équipe vérifie cette fois la composition des sacs de secours.
01:53Propofol 1, Hypnobidate 2, Exacile 2, Morphine 2, Kéta 2.
02:00Beaucoup de trucs à vérifier.
02:03Oui, on a beaucoup de matériel parce qu'on ne sait jamais.
02:06Déjà, on peut utiliser à plusieurs reprises le même matériel.
02:09Donc, il faut qu'on en ait de réserve.
02:13Et puis, il y a beaucoup de cas possibles.
02:16Donc, il va falloir être opérationnel sur beaucoup de choses.
02:21C'est ça, surtout, il faut tout prévoir.
02:23C'est ça, lunettes et patch.
02:26C'est bon pour moi.
02:27Chaque SMUR rattachée aux différents hôpitaux de la capitale se répartit un secteur d'intervention.
02:32Du coup, notre secteur à la Pitié, ça va être le 20, le 11, le 12, le 13.
02:38On va prendre une partie du 5 et une petite partie du 14.
02:42Plutôt l'est parisien.
02:44Tout à fait.
02:45Après, on a Necker, du coup, qui va s'occuper plus de cette partie-là.
02:48Hôtel Dieu, qui va être vraiment au centre.
02:51Et Larib, qui va être plutôt sur le nord.
02:54Vous avez votre secteur prédéfini.
02:57Et selon s'il y a des choses qui se passent là, c'est vous qu'on appelle.
03:01Exactement.
03:02Pour savoir quand ils sont mobilisés pour une intervention,
03:04ce n'est pas directement le SMUR de la Pitié-Salpêtrière qui prend les appels téléphoniques.
03:08Mais un centre dédié, la Régulation.
03:11C'est eux qui prennent vos appels lorsque vous composez le numéro d'urgence 15.
03:14Et c'est la Régulation plus l'ensemble des différents SMUR qu'on appelle le SAMU.
03:19Et d'ailleurs, la sirène annonce déjà la première intervention.
03:22Ça vient de sonner, donc normalement, là, on part à notre intervention.
03:2512e du bord.
03:26Par contre, il est Covid plus.
03:28Il est Covid plus ?
03:30Oui.
03:31Alors attends, j'assure que je ne suis pas gêné.
03:33La Pitié, au départ.
03:36C'est impressionnant.
03:5975, la Pitié, on se présente.
04:03Merci.
04:04Bonjour.
04:05On arrive, monsieur, ne bougez pas.
04:07Comme le patient est positif au Covid, l'équipe doit s'habiller en conséquence.
04:11166, 77, bras droits, avec 107 de PAM.
04:15L'équipe du SMUR a rapidement été rejointe par les pompiers de Paris.
04:18On arrive avec la glycémie, s'il vous plaît.
04:21Oui, parce que là, en plus, la personne est Covid.
04:23C'est ça.
04:24Donc moi, je reste à l'extérieur pour rester en propre, donner le matériel.
04:27Et comme ça, l'intérieur des sacs est…
04:30Prendre l'ECG, s'il vous plaît.
04:32Et on va pouvoir tout doucement se préparer à un I-STAT et un Validate, je pense.
04:36Merci.
04:37C'est toi qui remplis les documents d'identité des personnes ?
04:41C'est ça, moi, j'ai pas mal m'occuper de tout ce qui est administratif.
04:49Et puisque, contrairement à ce qu'on pense, les ambulanciers ou ambulancières,
04:52ce n'est pas juste des personnes qui conduisent, au final ?
04:54Non.
04:55Tu fais plein de trucs.
04:55Oui.
04:56C'est vrai qu'on est amenées à beaucoup aider notre équipe,
04:58vu qu'on est finalement proches,
05:01vu qu'on traverse des choses ensemble, ce qui n'est pas forcément facile.
05:04On a forcément une cohésion d'équipe,
05:08qui fait que l'ambulancier se met là où il peut aider, finalement.
05:12Je fais tout ce qui est aussi monitoring, prise de paramètres vitaux, etc.
05:16On a un petit labo embarqué,
05:18qui nous permet de faire tropo, iono et gaz,
05:23qui informe les médecins, plus pour la prise en charge par la suite.
05:27Et ça va être aussi un peu mon rôle de la gueule de le faire.
05:39Du coup, c'est quoi les tests que tu fais ?
05:42En fait, on est en train de voir si le monsieur a un problème cardiaque,
05:45si c'est son cœur qui souffre.
05:47Quand c'est le cas, il y a des enzymes que le cœur sécrète,
05:50et c'est avec ce labo-là qu'on va voir si c'est ça ou pas.
05:52Ok, très bien.
05:53Les analyses se sont révélées satisfaisantes,
05:56pas besoin de transporter le patient à l'hôpital.
05:58La personne n'ira pas à l'hôpital, on ne va pas la transporter.
06:02C'est le but en tout cas.
06:03C'est l'idée, parce que médicalement, il n'y a pas de nécessité de faire plus d'examens.
06:08Après, dans tous les cas, les décisions médicales,
06:10elles sont toujours revues avec le médecin de la régulation.
06:13C'est toujours une cohorte médicale, peu importe ce qu'on fait.
06:16Il n'y a aucune décision qui se passe seul ou sous le mur.
06:18Il faut que la régulation soit d'accord avec ça.
06:20Et c'est enregistré pour qu'il y ait des preuves de discussion médicale
06:23dans une prise en charge.
06:25Oui, c'est ça.
06:26Fin de l'intervention, les pompiers et le SAMU rentrent à leur base.
06:30Mais là, le retour, c'est vrai que la conduite est plus soft.
06:34Oui, mais normalement, c'est 30 sur Paris.
06:36Oui, c'est vrai.
06:37D'ailleurs, est-ce que c'est ton permis qui est...
06:41En jeu ?
06:42Oui, mais en vrai.
06:43Oui.
06:44Oui ?
06:44Oui.
06:45Et si tu perds le permis, parce que toi, dans ta conduite,
06:48à titre personnel par exemple,
06:50tu te fais flasher trop de fois, tu grilles des stops, etc.
06:53Tu ne peux plus travailler.
06:53Tu ne peux plus travailler ?
06:54Tu ne peux plus travailler.
06:55OK.
06:55Et c'est une automatique d'ailleurs ?
06:58Ah oui, c'est les nouveaux véhicules.
07:00Avant, il n'y en avait pas.
07:01C'était en boîte manuelle.
07:02Là, c'est une boîte auto.
07:04Ça a ses avantages et ses inconvénients.
07:06Mais c'est vrai que dans les bouchons sur Paris, c'est quand même...
07:09Oui, plus pratique.
07:09C'est quand même plus pratique.
07:11Après, on perd un petit peu au niveau...
07:12En patate.
07:13Oui.
07:14Oui, oui.
07:15Au niveau reprise, mais...
07:16Mais j'ai vu aussi que tu avais les yeux partout quand même.
07:20Oui, c'est vrai que comme je t'ai dit,
07:22il y a tellement de facteurs à prendre en compte sur Paris.
07:26Des personnes qui vraiment n'ont aucune logique des fois.
07:29Et par exemple, les personnes qui me suivent,
07:32pour terminer là-dessus, c'est vrai que moi,
07:33je suis amenée à piler potentiellement parce qu'un danger intervient devant.
07:38Et la personne, vu mon gabarit...
07:41Et la personne, vu le gabarit, ne voit pas.
07:43Et donc, elle est susceptible de me rentrer dans la cellule derrière.
07:46Oui, c'est ça.
07:47Donc, c'est quand même hyper dangereux.
07:50Mais là, j'ai été impressionné par la rapidité de l'intervention.
07:54Le fait que tu ailles aussi rapidement sur place, c'est impressionnant.
07:57Et puis, tu conduis super bien.
07:58C'est gentil.
07:59Très, très bien.
08:00Très vite et très bien.
08:01Tu t'es sentie en sécurité ?
08:02Je me suis sentie en sécurité, oui.
08:03N'empêche que ça allait vite.
08:04Oui.
08:05Tu as fait des pointes à 80 km heure en plein milieu de Paris.
08:08C'est quand même...
08:09Il faut y aller.
08:10C'est le principal.
08:11C'était impressionnant.
08:12Le smur de la pitié, c'est qu'il y a eu un moment où je me suis sentie
08:16C'est le principal.
08:17C'était impressionnant.
08:18Le smur de la pitié dispose toujours simultanément de deux équipes et de deux ambulances qui
08:22sortent en alternance pour être le plus disponible possible.
08:25Entre chaque intervention, il faut réapprovisionner l'ambulance, des éléments qui ont été
08:29utilisés et attendre un nouveau départ sans savoir quelle va être l'urgence auxquelles
08:34ils vont devoir faire face.
08:35C'est quoi le plus dur finalement dans les interventions ?
08:39Ça crée des traumatismes, des trucs comme ça ?
08:41Comment vous le vivez, vous ?
08:42Il y a des motifs d'intervention qui nous font un peu plus frissonner que d'autres.
08:45Je pense que c'est l'arrêt jeune, que ce soit bébé, nourrisson, peu importe l'âge
08:51tant que c'est jeune.
08:52Et dans ce genre d'intervention, on débriefe toujours après pour savoir si tout le monde
08:56l'a bien vécu, de revoir un peu la situation pour mieux la vivre, savoir qu'on a tout fait
09:02et je pense que c'est ça qui nous aide à mieux vivre les choses.
09:04Ça reste tout le temps marquant forcément puisqu'on reste humain et il y a une énorme
09:08part d'humanité dans notre métier.
09:10Je pense que le fait de parler en équipe et de ne pas vivre ça tout seul, ça nous aide
09:14aussi un petit peu à passer le cap.
09:17Heureusement, on ne fait quand même pas majoritairement de choses dramatiques, on fait aussi des
09:22enterres qui se passent très bien, des très bons moments.
09:25Ça renforce le lien aussi.
09:27On a une meilleure cohésion d'équipe et donc si on a une meilleure cohésion, on travaille
09:32mieux ensemble.
09:33Et pour renforcer les liens d'équipe et faire redescendre la pression, les rares moments
09:36libres sont l'occasion d'instants de vie comme ce jour-là autour d'une recette de crêpe.
09:44Elle va se finir ce YouTube ta pâte à crêpes, je te le jure.
09:51Malheureusement, elle n'a pas pu être terminée puisqu'un appel de la régulation est tombé,
09:55c'est une nouvelle intervention.
10:44Elle réussit à prendre en charge le patient sur place sans avoir besoin de le transporter
10:48à l'hôpital.
10:49Si c'est une embolie pulmonaire ou une phébite, il faudra qu'on fasse des examens.
10:51Retour donc à la base.
10:54Et là, tu as deux espèces d'antennes.
10:58C'est ça, c'est ce qui me permet de déclencher.
11:00Donc ce qu'on disait tout à l'heure, ça, c'est le deton.
11:02Ah d'accord.
11:03Et ça, ça va être le ping-pong.
11:04Et là, tu as tous tes phares différents, etc.
11:07En gros, là, tu as plusieurs choses.
11:11Et là, ça va être pour tout ce qui est un petit peu avertisseur sonore et lumineux.
11:15Ça, c'est la lumière de la cellule arrière.
11:19Et j'ai aussi des projecteurs extérieurs.
11:23La nuit, c'est quand même pas mal.
11:25Oui, c'est ça.
11:26Et même pour reculer, ça te permet d'avoir une très bonne vision.
11:28Parce que tu as une caméra qui fait la cellule sanitaire et marche arrière.
11:33Oui, parce que d'ailleurs, tu peux voir la cellule derrière en temps réel.
11:37Exactement.
11:38Et ça, c'est un gros avantage parce que ça nous permet de vérifier si tout se passe
11:43bien derrière et d'adapter notre conduite au besoin.
11:46Ok, très bien.
11:47Tu peux même les mettre dans le noir, d'ailleurs.
11:49Oui, oui.
11:50Je suis sûr que c'est un truc que vous avez déjà fait.
11:52Et je peux mettre une petite lumière bleue en mode…
11:55Une boîte de nuit, là, derrière.
11:57C'est ça.
11:58Et alors, au milieu, tu as un GPS que tu n'utilises jamais ?
12:00Non.
12:01Oui, c'est sûr.
12:02Parce que le GPS, il va t'amener en fonction des bouchons, etc.
12:04Mais ce n'est pas toi ce que tu veux.
12:05Toi, ce que tu veux, c'est d'aller le plus rapidement d'un point A à un point B.
12:08Exactement.
12:09En vrai, on travaille beaucoup au plan sur Paris pour connaître les grands axes.
12:14On fonctionne avec les grands axes, c'est-à-dire des grands bouvards où il y a plusieurs voies
12:19et on a moyen quand même de s'en sortir malgré les bouchons.
12:23On évite tout ce qui est sens unique une voie.
12:26Oui.
12:27Parce que s'il y a un bouchon, tu ne peux pas passer.
12:28Exactement.
12:29Les gens ne peuvent pas se décaler.
12:30Et puis sur Paris, le ramassage des poubelles, les bus, les personnes en warning, les livraisons.
12:35Bon, on ne va pas parler des vélos, des trottinettes et des piétons et des scooters qui sont en masse.
12:42Quel enfer.
12:43Ça doit être un enfer.
12:44Pour conduire comme ça, tu as besoin d'une formation, on est d'accord ?
13:06Tout à fait.
13:07Tu as été formée.
13:08Est-ce que tu as un permis particulier ou pas ?
13:10Exactement.
13:11En fait, on a le diplôme d'ambulancier, le diplôme d'état, donc le DEA.
13:15Il y a un stage de conduite d'urgence.
13:17Moi, je l'ai fait en 2021, donc l'année dernière, au Mans,
13:22qui nous permet de tester les évitements avec des voitures qui sont faites pour,
13:30de voir également nos réactions, faire des drifts, bref.
13:35Est-ce que toi, tu étais passionnée par la conduite à la base avant de faire ce taf-là ?
13:40Pas vraiment.
13:41Moi, du coup, j'ai fait 10 ans de secourisme et c'est plus l'aide à la personne qui m'a beaucoup plu.
13:47Et qui a fait que quand j'ai été licentiée économique,
13:51j'ai pensé à une reconversion et forcément,
13:54c'était logique d'aller vers cette voie-là.
13:57Et du coup, tu as eu une formation, etc.
14:00Tu as fait une formation là-dessus, mais tu t'es reconvertie finalement.
14:03Tout à fait.
14:04De base, moi, j'ai un BTS assistante de gestion PME-PMI.
14:07J'ai travaillé 5 ans dans ce domaine-là.
14:10Et du coup, j'ai eu un licenciement économique.
14:13Du coup, j'ai regardé pour le DEA, le diplôme d'état d'ambulancier,
14:17qui dure 6 mois.
14:18Et ambulancier ou ambulancière, ce n'est pas juste conduire,
14:21en réalité, par rapport à ce qu'on pense.
14:23On pense que c'est juste des gens qui conduisent des véhicules avec des sirènes.
14:25Pas du tout, parce qu'on l'a vu, tu fais plein de trucs à côté.
14:28Tu es maître déjà du véhicule, tu es maître du brancard aussi,
14:31mais tu vas aider les gens en fait.
14:33Justement, c'est un peu plus complet, j'avouerais,
14:36que le bénévolat parce qu'on a des motifs d'intervention
14:39qui sont un peu plus extrêmes.
14:41Donc, ce qu'on a appris, c'est un petit peu,
14:44c'est d'être là pour les personnes quand elles en ont besoin.
14:47C'est un kiff ou pas de rouler à fond dans Paris ?
14:50Oui, on peut le dire.
14:54Légalement, de rouler comme une ouf dans Paris, c'est kiffant ?
14:57C'est surtout sécuritaire, il faut l'avouer.
14:59Parce que c'est vrai que d'un point de vue extérieur,
15:02on pourrait penser qu'on est en roue libre et qu'on ne fait pas attention.
15:05Mais c'est beaucoup, beaucoup d'anticipation.
15:07Ne serait-ce que même sur les inters,
15:09sur les interventions au niveau matériel, au niveau évacuation.
15:12C'est le lot de notre métier finalement, ça va être l'anticipation.
15:15Toi, tu n'es pas rattachée à la PHP directement ?
15:18Comment ça marche ? Il y a un truc particulier, non ?
15:20Alors oui, en effet, les personnes qui sont venues faire la présentation à mon école
15:23font partie du SCR, du Service Central des Ambulances.
15:26Et c'est eux qui recrutent tous les ambulanciers de la PHP.
15:29Et qui mettent après à disposition les ambulanciers à la PHP,
15:32dans les hôpitaux.
15:35A savoir que moi, par exemple, je travaille à la Pitié.
15:37Et demain, je peux travailler dans un autre hôpital, dans un autre SMUR.
15:40Ok, si demain, on te dit, tac, tu vas ailleurs, t'es ailleurs.
15:43Ce n'est pas la Pitié qui t'embauche ?
15:45Non, j'ai fait trois mois à mon DOR.
15:47Donc, non, non, c'est possible.
15:49Est-ce que tu as déjà eu un accrochage ou pas ?
15:51Alors moi, je n'ai pas eu d'accident en soi.
15:54J'ai eu, comme tu dis, un petit accrochage avec une personne
15:57qui n'a pas agi de manière dont je l'avais espérée, j'avouerais.
16:02Est-ce que tu anticipes ce que vont faire les gens pour pouvoir passer ?
16:05Exactement, sauf que des fois, avec les avertisseurs sonores et lumineux,
16:08ils ont tendance un petit peu à être paralysés,
16:10ou à couper dans l'action,
16:12et du coup, deviennent un petit peu imprévisibles.
16:14Donc moi, c'est ce qui m'est arrivé.
16:16Personnellement, le camion n'avait rien,
16:18mais sa voiture était un petit peu arrêtée.
16:21Et dans ces cas-là, comment ça se passe ?
16:23Ce n'est pas ton assurance à toi personnelle qui paye ?
16:25Non, du tout.
16:26Ok, tu es assurée via ton boulot ?
16:28En fait, il y a la même assurance pour tous les véhicules d'État.
16:31D'accord. Donc finalement, c'est l'État qui prend en charge.
16:33Heureusement.
16:35Mais par contre, ça peut être mes points à moi que je perds.
16:38Quelle est la différence ?
16:40Ça te dérange si on sort ?
16:41Oui, ça sonne. Putain, je suis bête.
16:43Et quand l'alarme retentit, c'est une nouvelle intervention.
17:01Bon, pourtant, en plus, il est ambulant.
17:03Celui-là, il est quand même fou.
17:07Il aurait pu te laisser passer.
17:24Ben, totalement. D'accord.
17:27C'est fou, ils ne te laissent pas passer, certains.
17:29Du coup, il y en a qui me laissent passer.
17:32D'autres qui ne me laissent pas passer parce qu'ils n'entendent pas.
17:36D'autres parce que ça les stresse.
17:40Après, je ne suis pas dans leur tête, mais ça se voit un peu à leur conduite.
17:45Et puis d'autres qui pensent que j'ai une smart.
17:48Il y a des gens qui me laissent passer.
17:51Donc, c'est fou, en tout cas.
17:54En fait, je ne sais pas, il y a une autre personne qui me laisse passer.
17:58Parce que je ne peux pas faire les choses comme ça.
18:00Et puis, c'est fou, je suis un peu dans leur tête.
18:03Et puis, ça me fait un peu peur.
18:05Ça me fait un peu peur, je ne sais pas, je n'ai même pas les mots.
18:09Et je n'ai pas le mot pour dire qu'on ne peut pas faire ce que je veux.
18:13Et pour moi, ça me fait beaucoup de peur.
18:46Est-ce que vous avez froid ? Un petit peu, est-ce que vous auriez une couverture monsieur
19:10s'il vous plaît ?
19:11Et c'est quand la dernière fois que vous avez vu un cardiologue ?
19:13Attends la 7, regarde sur le scope.
19:16Vous avez la tête qui tourne ? Dites-moi ce qui ne va pas.
19:20Où est-ce que vous avez mal ? Dites-moi.
19:22Dès que je bouge un peu j'ai mal.
19:25C'est pour ça qu'on va aller voir à l'hôpital, qu'on sache un petit peu ce qui se passe.
19:29D'accord ? Vous allez aller avec les pompiers, ils vont vous porter.
19:32Pour cette intervention, ce sont les pompiers qui se chargeront de transporter la patiente
19:36à l'hôpital pour des examens approfondis.
19:38Le transfert ne nécessitant pas d'accompagnement médical, ça libère le SMUR pour une potentielle
19:44nouvelle intervention.
19:45C'est donc un nouveau retour à la base.
19:47D'ailleurs là on est derrière une autre ambulance, mais ça par contre c'est pas
19:52du tout les mêmes ambulances, ça c'est une ambulance du secteur privé ?
19:56Du secteur privé en effet, on n'a pas du tout les mêmes motifs d'intervention.
20:01Moi du coup je travaille avec une équipe plurisépinaire, donc un médecin, un infirmier,
20:06ça c'est l'équipe minimum, mais eux travaillent en binôme.
20:09Alors soit auxiliaire, soit un DEA comme le mien.
20:13Ils doivent transporter des patients qui ne sont pas en urgence vitale.
20:17Mais eux ils sont aussi pareil prioritaires quand ils mettent les sirènes et tout ça ?
20:21Non.
20:22En fait ils ne sont pas prioritaires, les sirènes doivent leur donner une autorisation
20:27de passage, une facilité.
20:29Mais ce n'est pas une priorité.
20:32D'accord.
20:33Je ne sais pas si tu vois la différence.
20:35Je vois oui par contre.
20:37Moi je suis prioritaire.
20:38C'est-à-dire que quand les personnes entendent ou voient une UMH, donc une unité mobile
20:44hospitalière, composée d'un médecin, d'un infirmier et d'un ambulancier, ils doivent
20:48s'arrêter ou laisser le passage.
20:50D'accord.
20:51J'insiste sur le s'arrêter, parce que des fois c'est pas...
20:53Oui bien sûr, les gens ne s'arrêtent pas.
20:55Non, pas du tout.
20:56Ok, parce que donc si je résume en fait, ici donc toi c'est pour les urgences vitales
21:02où tu dois amener un médecin quelque part...
21:05Sur intervention.
21:06Ou ramener des patients à l'hôpital.
21:08Tout à fait.
21:09Alors que les ambulances privées c'est plus pour des transferts par exemple de personnes
21:14entre hôpitaux ou pour ramener un patient, faire des analyses, les ramener chez lui,
21:20etc.
21:21Mais pas sur les interventions normalement qui soient urgentes.
21:23Bah souvent le principal motif, enfin ce qu'ils prennent en charge, ça va être les
21:28ALD, les affections à longue durée.
21:31Tout ce qui est...
21:32Par exemple il y a des personnes qui doivent voir un kiné toutes les semaines.
21:35Tout à fait.
21:36Ça, ça va être on va dire le lot principal.
21:39Mais certaines interventions de transfert de patients par exemple, qu'on appelle des
21:42interventions secondaires, peuvent être réalisées par le SMUR s'il y a besoin d'une assistance
21:47médicale sur le trajet.
21:48Comme par exemple lors de notre dernière intervention.
22:01Il y a des gens qui veulent bien faire mais ils ne nous aident pas trop.
22:19Il y a les piétons qui veulent absolument attraper leur bus.
22:24Genre lui qui s'avance.
22:26Genre lui qui s'avance.
22:29Alors j'y vois bien qu'il y a le bus tu vois mais ça ne le dérange pas.
22:33C'est pas un problème.
22:35Oui des fois ça passe à quelques centimètres.
22:38Ouais ça passe au millimètre par contre.
22:41Tu dois avoir une sacrée adrénaline aussi quand même.
22:44Ça va.
22:46Comme tu peux voir on a un petit peu nos routes favorites si je peux dire ça comme ça.
22:51Habituelles.
22:52Oui tu prends souvent les mêmes.
22:55On va dire que celle-ci elle est assez pratiquable peu importe les horaires de la journée.
23:03C'est quand même deux voies assez larges pour que je puisse passer si besoin.
23:11Il faut savoir que les secondaires c'est un peu moins urgent qu'on va dire que les primaires
23:14vu que les patients sont censés être auprès de médecins.
23:18Même si ce n'est pas le service approprié ils sont quand même entourés.
23:23Parce que secondaire c'est un déplacement d'un hôpital à un autre.
23:25Tout à fait.
23:26Généralement c'est parce qu'il n'y a pas de service approprié pour les patients dans l'hôpital.
23:32Donc on va le transférer dans un hôpital qui a ce qu'il faut pour le plateau technique
23:37qu'il lui faut pour le soigner.
23:4075 la pitié un à tenon.
23:49À trois.
23:50Un, deux, trois.
23:53Vous avez vu ? Tout tout seul.
23:59Monsieur, pendant le transport si vous avez la moindre douleur, le changement
24:04ou si vous avez juste envie de parler il y a mes collègues qui seront avec vous.
24:07Ok.
24:20Là on n'est plus tout seul dans l'ambulance.
24:23C'est ça.
24:24Il y a un patient.
24:25Tout à fait.
24:26Donc tu vas adapter ta conduite en fonction de ça je suppose ?
24:30Exactement, malgré les bleus et les deux tons je vais rouler moins vite
24:33et surtout de façon plus agréable.
24:36Le patient il est très stable et pour l'instant ça va.
24:38Il ne faudrait pas que ma conduite ait un effet négatif sur son état de santé.
24:42Oui.
24:54N'hésitez pas à poser la tête monsieur.
24:56Préservez votre cou.
24:58C'est cool finalement par rapport à cette matinée.
25:01J'ai vu plein de trucs.
25:0475, la pitié.
25:06On a quitté le cas des pitiés et on se présente à notre base.
25:10Comment ça se passe en termes de planning toi ?
25:13Là tu viens de faire depuis 7h du matin jusqu'à 19h.
25:17Parce que là c'est la fin de ta journée d'ailleurs.
25:19Je ne l'ai pas dit mais là ça y est c'est fini.
25:21Oui.
25:22Tu as fait 7h-19h.
25:23C'est tous les combien ça ?
25:24Ça dépend du planning.
25:25Officiellement on fait 3 jours consécutifs maximum dans le mois.
25:29Oui.
25:31On est en 35h donc on fait 12 gardes dans le mois.
25:34Après souvent il y a des collègues qui sont en formation,
25:37des collègues qui sont en vacances ou en arrêt, ce genre de choses.
25:41Donc on est amené à combler les trous dans tous les cas.
25:44Il y a une continuité de service qui est obligatoire.
25:47Quand quelqu'un commence justement à faire ce taf là,
25:50est-ce que tu as une fourchette de départ quand on est embauché ?
25:53Une fourchette de salaire à laquelle on peut espérer ?
25:57Je crois que c'était 1400 nets initialement.
26:01Et on a peut-être pris avec le Ségur peut-être 200 euros, un peu moins.
26:06J'espère qu'il y a une prime de risque parce que tu prends des risques
26:09toute la journée quand même.
26:10Non.
26:11Ah oui d'accord.
26:12C'est quoi la différence entre les pompiers et le SAMU ?
26:15Parce qu'à chaque fois j'ai vu il y avait le SAMU
26:17et il y avait les pompiers.
26:18Oui.
26:19Les deux du coup.
26:20Mais quelle est la différence ?
26:21Pourquoi pas qu'un seul ?
26:23On va dire qu'on est toujours assisté des pompiers,
26:26notamment pour l'évacuation.
26:28On a peu de moyens d'évacuation
26:30et c'est pour ça qu'à chaque fois on est déclenché avec eux.
26:33On a l'habitude de travailler ensemble.
26:35Un patient qui nécessiterait de l'aide,
26:38on va d'abord envoyer les pompiers qui ont plus de PSAV, donc de camions,
26:42pour vérifier s'il a réellement besoin d'une aide médicale ou non.
26:48Merci beaucoup vraiment de m'avoir accueilli aujourd'hui.
26:51J'ai appris énormément de choses en vrai.
26:53J'ai eu aussi, je ne te cache pas, des petits moments d'adrénaline
26:57qui étaient assez cool.
26:58J'ai kiffé.
26:59Merci beaucoup de m'avoir fait découvrir tout ça
27:01et puis j'espère à bientôt.
27:02Au plaisir en tout cas.
27:04Voilà, c'est la fin de cette vidéo.
27:06J'espère qu'elle vous aura plu.
27:08Merci beaucoup à Laura d'avoir accepté que je la suive toute la journée,
27:11ainsi qu'à l'ensemble du SMUR,
27:13puis à l'ensemble de La Petite Salle Pétrière
27:15et enfin à l'ensemble de la PHP.
27:17Merci également à Transition Pro Île-de-France
27:20d'avoir sponsorisé cette vidéo.
27:21Tous les liens sont en description.
27:23Si la vidéo vous a plu, je vous invite à la liker, à la partager,
27:26abonnez-vous à cette chaîne, c'est important,
27:28et moi je vous donne rendez-vous un prochain dimanche 10h pour une prochaine vidéo.
27:31Salut !

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