Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:0013h-14h, Europe 1-13h, avec Céline Giraud sur Europe 1 et votre chroniqueur Céline-Jean-Claude Dassier et Paul Melun.
00:07Et on va parler justement de ce budget et de cette censure non-censure du PS.
00:12Plutôt, est-ce que c'est la fin du nouveau Front Populaire ? Pourquoi ?
00:15Parce que demain, les deux motions de censure donc déposées par la France Insoumise seront examinées
00:20et le Parti Socialiste a déjà décidé de ne pas les voter.
00:24Olivier Faure, le député PS de Seine-et-Marne et secrétaire national du parti, acte cette rupture
00:30et souhaite en 2027 un candidat de la gauche au-delà de la France Insoumise.
00:35Il était sur France Inter ce matin.
00:37Je ne sais pas si nous aurons un candidat unique. J'ai bien compris que Jean-Luc Mélenchon avait déjà expliqué qu'il fallait son projet
00:43et que le candidat de la gauche, pour lui, c'était celui qui défendait le mieux son projet, donc lui-même.
00:48Donc il y aura forcément deux candidats ?
00:50Donc il y aura peut-être deux candidats, peut-être trois, peut-être quatre, peut-être cinq.
00:54Mais s'il y en a trois, quatre ou cinq, il n'y en aura aucun au second tour.
00:58Et donc je souhaite que, puisque Jean-Luc Mélenchon a décidé d'être candidat, qu'il y ait un candidat pour le reste de la gauche
01:04qui permette d'avoir ce candidat commun, qui puisse affronter le second tour et qui puisse l'emporter au second tour.
01:10Paul Melun, Olivier Faure, voilà, qui se projette déjà.
01:14Bah écoutez, dans votre introduction, vous dites est-ce que c'est la fin du Nouveau Front Populaire ?
01:18Oui, incontestablement, moi je pense que c'est la fin du Nouveau Front Populaire.
01:22Vous n'avez qu'à regarder la généalogie des déclarations de Jean-Luc Mélenchon ces dernières semaines envers le Parti Socialiste.
01:27C'est franchement pas très tendre, c'est même très violent.
01:30Contre Jérôme Gage, il y a eu des choses terribles qui ont été dites.
01:33Contre Olivier Faure, contre la stratégie des socialistes vis-à-vis du gouvernement, ils se font traiter de traîtres.
01:38Les députés insoumis se rusent sur eux, sur les réseaux sociaux et notamment sur X, pour dire pick-up-handle de la stratégie du PS.
01:45Donc évidemment, c'est terminé.
01:47La question que je me pose quand j'entends parler d'Olivier Faure de cette façon, c'est qu'Olivier Faure, moi je me méfie beaucoup,
01:51parce qu'il est très politique, pour ne pas dire très politicien, et que ce sur quoi il veut être en rupture avec Jean-Luc Mélenchon,
01:57c'est pour des raisons de place, c'est pour des raisons de poste.
01:59C'est parce qu'il dit, oui mais Jean-Luc Mélenchon il veut se présenter, nous on veut notre propre candidat, donc c'est de la tambouille.
02:04Il n'y a pas de désapprobation du fond de ce que dit Jean-Luc Mélenchon.
02:07Le fait par exemple qu'à Villeneuve-Saint-Georges, avec M. Boyard, il y avait des gens pro-Hamas, des islamistes, etc.,
02:13ça on n'a pas entendu M. Faure là-dessus, voyez-vous.
02:16M. Faure il est là quand il s'agit de négocier les places, mais par contre il a peur quand il s'agit de critiquer LFI sur le fond.
02:22Le PS n'a pas soutenu justement Boyard à Villeneuve-Saint-Georges à cause de cette caillou dans la chaussure avec ce candidat pro-Hamas.
02:30Moi j'ai entendu les porte-parole et les membres importants du PS dire, oui quand même, mais bon, la gauche doit gagner, etc.
02:37Ils n'ont pas non plus appelé à faire barrage à M. Boyard.
02:39Ils ont soutenu un peu du bout des lèvres, mais ils ont mis des conditions que l'autre n'a pas tenues, évidemment,
02:45et puis ils ont fini par laisser Louis Boyard faire sa campagne et se mettre quand même dans sa roue.
02:49Mais est-ce que cette bousson de censure, ce budget n'est pas finalement un détonateur pour le PS,
02:54un socialiste qui depuis longtemps, et ce n'est pas nouveau le fait qu'il ait envie de se désarimer du nouveau Front Populaire,
03:00c'est une lave de fond qui est là depuis longtemps.
03:02Quand vous écoutez notamment ce week-end Jean-Luc Mélenchon parler de grand remplacement, ce qui est quand même
03:08sémantiquement quelque chose d'inattendu, de créolisation d'une France rurale qui représente quasiment le futur, l'avenir,
03:18bref, il accrédite d'ores et déjà l'idée d'une France qui va devoir faire la place et beaucoup de place au phénomène migratoire.
03:27C'est terrible cette déclaration.
03:28Je ne suis pas sûr en effet que ça mène au succès électoraux.
03:32Est-ce que le pronostic vital du nouveau Front Populaire est engagé ?
03:35Écoutez, moi je suis d'une grande prudence parce que les socialistes sont des matois, sont des gens qui pensent quand même,
03:43c'est pas rien d'être battu ou élu à une élection sur laquelle vous avez battu, vous avez bâti toute votre vie, c'est compliqué.
03:52Or, les élections notamment de Villeneuve le montrent quand vous n'avez pas l'union de la gauche qui est vivante,
04:02qui s'exprime et qui dit un certain nombre de choses, ben vous êtes battu.
04:06Il a perdu l'imperdable, notre ami, comment vous l'appelez-vous ?
04:09Louis Boyard.
04:10Louis Boyard, le fameux Boyard.
04:12Ils ont déjà perdu un siège de député.
04:16C'est une sacrée claque pour eux en tout cas.
04:18Ils ont perdu les Sardènes.
04:21La stratégie de M. Mélenchon est culottée.
04:26Je crains qu'elle ne parle pas autant qu'il le croit à la France d'aujourd'hui.
04:30Est-ce que le pronostic vital du nouveau Front Populaire est engagé ?
04:33On a posé la question, la question a été posée à Eric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis
04:37et président de la commission des finances de l'Assemblée ce matin sur RTL.
04:40Ce groupe socialiste n'a pas encore rattrapé les erreurs de son parti,
04:43donc on va attendre demain.
04:44On sait qu'il y en a une grande part d'entre eux qui hésitent.
04:47Si ce n'est pas le cas, de facto, ils sont dans la majorité,
04:50ils sont dans le soutien au gouvernement.
04:51Est-ce que le NFP sera mort demain soir ?
04:53Non, les socialistes ne seront plus dans le NFP.
04:55Le NFP, c'est quoi ?
04:56C'est une alliance, dès le premier tour, aux élections sur la base d'un programme de rupture.
05:00Si les gens, au bout de deux ans, ne tiennent pas leur engagement devant leurs électeurs,
05:04est-ce que vous pensez que moi, je vais aller soutenir un député socialiste ?
05:07On sent que la rupture est définitivement actée, Paul Melun.
05:10Après, il ne répond pas à la question.
05:12Soyons prudents, chers camarades.
05:14Rien n'est définitif en politique, malheureusement,
05:17et c'est vrai que ça rejoint ce que disait Jean-Claude
05:19et ce qu'on disait aussi sur la question des valeurs.
05:21Mais ils étaient quand même gênés aux entournures depuis longtemps, le parti socialiste.
05:24Est-ce que le budget n'est pas, entre guillemets, un alibi,
05:27un détonateur pour quitter définitivement le navire ?
05:30Alors que ça fait un moment que ça les chatouille.
05:33Évidemment, la France Insoumise, dès que le parti socialiste
05:36fait un petit pas vers le consensus, un tout petit pas vers la gauche de gouvernement,
05:40il ne les rate pas.
05:41Donc, de toute façon, si le parti socialiste veut redevenir un parti de gouvernement LFI,
05:45évidemment, elle le retirera bien dans les pattes.
05:48Donc ça, c'est une évidence.
05:49Et puis ensuite, sur la question du fond,
05:52moi, je suis quand même assez atterré et assez indigné
05:54que les socialistes ne soient pas, je dirais, plus véhéments,
05:58plus à l'offensif par rapport à ce que dit Jean-Luc Mélenchon.
06:00Quand Jean-Luc Mélenchon invite à envahir la ruralité,
06:02dit que la ruralité, ça n'existe pas,
06:04s'en prend comme ça à toute la France périphérique,
06:07dans des termes insultants, injurieux, dégoûtants, déplorables,
06:10et qui dit, allez-y, remplacez-les, en gros, aux jeunes de banlieue et tout ça,
06:15moi, je trouve que c'est un kamikaze, Jean-Luc Mélenchon.
06:17Et toute la gauche devrait être au vent debout.
06:19Et tous les élus de gauche qui sont élus dans des territoires ruraux
06:22devraient se mettre en opposition avec Jean-Luc Mélenchon,
06:24à commencer par François Ruffin qui l'a déjà fait.
06:26Toute la gauche devrait être indignée face à Jean-Luc Mélenchon.
06:28Et ce bazar au sein du NFP,
06:30est-ce que ce n'est pas une victoire pour François Bayrou, quelque part,
06:33qui a réussi ce que Michel Barnier n'avait pas réussi à faire ?
06:35Incontestablement, il faut reconnaître que François Bayrou a été habile,
06:40malin, qu'il a saisi en effet les difficultés du dialogue
06:44entre les filles et les socialistes,
06:47et qu'il a su habilement en jouer,
06:49même si les dits socialistes s'efforcent de dire
06:52mais on est toujours dans l'opposition,
06:54d'ailleurs on va déposer une motion de censure,
06:56ce ne sera pas une vraie motion de censure,
06:58mais ils sont un peu pathétiques.
07:00Ils se sont affranchis de la France insoumise, on peut le dire aujourd'hui.
07:03Oui, enfin écoutez, jusqu'au prochain, attention,
07:05les élections municipales, c'est 2026.
07:07Imaginez, imaginez ce qu'aurait été la crédibilité,
07:11la force du discours de Mélenchon ce week-end,
07:14si Boyard, c'est Boyard moi, avait gagné.
07:17Si au lieu de perdre l'imperdable,
07:20il avait gagné ce qui était facilement gagnable,
07:23même si ce n'est pas entièrement de sa responsabilité.
07:25Il y a un deuxième point qu'il faut souligner,
07:27il y avait aussi une élection à Boulogne,
07:29et là, c'est les macroniens qui ne sont pas bien.
07:33Donc Gabriel Attal a du boulot,
07:35c'est pour ça que quand on dit
07:37c'est dans la poche pour Marine Le Pen, c'est peut-être vrai,
07:39je pense que c'est aussi dans la...
07:41non pas dans la poche, ça va être très compliqué et très ouvert,
07:44mais l'élection présidentielle de 2027
07:47va à coup sûr nous réserver des surprises,
07:50j'ai écouté ce matin notamment
07:52le leader des Républicains,
07:56Laurent Wauquiez, qui est excellent comme d'habitude,
07:59et je pense que lui aussi est en train de bâtir un discours
08:02qui va faire fort.
08:04Tout ça sera très ouvert,
08:06le problème que nous avons, c'est que pendant deux ans,
08:08qu'est-ce que va faire François Bayrou ?
08:10Est-ce qu'il va pouvoir gouverner ou pas ?
08:11On va revenir à sa stratégie,
08:13le béarnais,
08:15avec son allure un peu maladroite,
08:19un peu malhabile lors de son discours de politique générale,
08:22ménageant la chèvre et le chou, j'allais dire.
08:25Finalement, c'est un tour de force quand même,
08:28d'avoir réussi à, un, passer son budget,
08:31on va enfin pouvoir avancer dans ce pays,
08:33et deux, d'avoir réussi à désarimer,
08:36je reprends cette...
08:37Moi je trouve que François Bayrou, il a été très habile.
08:39Le PS du vaisseau amiral.
08:40Moi je trouve qu'il a été très habile,
08:42politiquement, il a réussi, un,
08:44à ne pas s'aliéner le Rassemblement National,
08:46en étant courtois et respectueux,
08:47à l'égard de Marine Le Pen et de ses parlementaires,
08:49notamment dans la mort de Jean-Marie Le Pen,
08:52où il a été plutôt décent et courtois,
08:55dans cette épreuve pour la famille Le Pen.
08:57Donc, Marine Le Pen a plutôt tressé les louanges
09:00du Premier ministre ces derniers jours dans ses interviews,
09:02et vis-à-vis du Parti Socialiste,
09:04il a quand même réussi aussi le coup de force,
09:05de ne pas s'aliéner non plus le Parti Socialiste,
09:07en les écoutant, en les recevant,
09:09en faisant des pas vers eux,
09:10notamment sur l'aide médicale d'État par exemple,
09:12notamment sur la taxation, etc.
09:15Donc, il a réussi le coup de force,
09:17que n'avait pas réussi Michel Barnier,
09:19qui avait voulu gouverner sur sa base, avec LR, etc.
09:22Lui, il a ouvert son jeu, François Bayrou,
09:24il a montré que c'était un homme aussi,
09:26le vieux mot de synthèse, vous savez,
09:27qu'on employait pour François Hollande,
09:28jadis, quand il était premier secrétaire du PS,
09:30ça a été l'homme de la synthèse, François Bayrou,
09:32et il l'a plutôt bien fait.
09:33Donc moi, je fais partie de ceux qui pensent
09:35qu'il va durer, François Bayrou,
09:36et qu'il peut très bien rester en poste jusqu'à l'été.
09:38Après, il y aura une dissolution.
09:40Et le Rassemblement National, qui ne votera donc pas,
09:43les deux motions de censure déposées par LFI demain,
09:46et Jordan Bardella, le président du RN et eurodéputé,
09:49a expliqué ce choix, ce matin, sur Europe 1 et CNews.
09:52Nous avons une responsabilité à l'égard des Français,
09:54mais nous ne sommes pas au pouvoir.
09:55La censure, encore une fois, ce n'est pas un jeu.
09:57La censure, c'est un outil institutionnel,
09:59c'est l'arme nucléaire, sur le plan institutionnel,
10:01qui doit être utilisée pour protéger le pays.
10:04Donc, c'est un choix de responsabilité que vous faites.
10:06Oui, c'est un choix de responsabilité.
10:08Encore une fois, la décision sera définitivement actée demain.
10:11Mais la question qui me taraude, c'est, encore une fois,
10:16est-ce qu'au moment où on se parle,
10:18les Français, les entreprises françaises,
10:20tireraient bénéfice d'un nouveau report
10:22d'une discussion budgétaire dans trois mois ?
10:24Maintenant, encore une fois, ce budget,
10:25moi, j'y suis résolument opposé.
10:27Je combats ce budget parce que je pense que c'est un mauvais budget,
10:30qui, encore une fois, demande des efforts toujours au même,
10:33et ne fait pas les bonnes économies.
10:34Maintenant, il faut un budget, il faut bien un budget.
10:36Mais expliquez-nous, est-ce que, voilà,
10:38l'URN ne votera pas la censure, Jean-Claude Lassier,
10:41face au risque d'instabilité ?
10:42La raison, c'est que c'est sans doute un budget
10:44qui souffrira de recevoir quelques progrès
10:49pour l'année prochaine, même si ça ne sera pas facile.
10:52Le budget 2026, ça ne va pas être du gâteau.
10:55Mais, honnêtement, là, il y a un grand coup de rabot.
10:58Enfin, un grand coup.
10:59Un coup de rabot sur les dépenses.
11:01On va vérifier tout au long de la saison,
11:04tout au long de l'année,
11:05voir exactement si ça correspond aux réalités budgétaires ou pas.
11:09Parce que, ça aussi, on peut en discuter.
11:11Et puis, il y a quand même des impôts nouveaux,
11:13qui ne sont quand même pas les bienvenus.
11:15Pouvait-on faire autrement ? J'en suis pas sûr.
11:18Mais il y a des impôts nouveaux,
11:19notamment ceux qui vont frapper les grandes entreprises.
11:22Bon, alors, on ne va pas relancer le débat,
11:25Bernard Arnault et quelques-uns de ses amis.
11:27Je pense que des Bernard Arnault,
11:29Bernard Arnault,
11:30il nous en faudrait quelques dizaines
11:33pour qu'on se porte un peu moins mal que nous nous portons.
11:36Mais ça, c'est un discours qui ne peut pas être entendu,
11:39notamment chez les insoumis,
11:41ou même, probablement, chez les socialistes.
11:44C'est pour ça qu'on n'est pas sortis de l'auberge.
11:46Je ne sais pas, en effet,
11:47si François Bayrou aura une majorité à peu près convenable
11:51pour continuer de faire passer un certain nombre de textes.
11:54J'espère que oui.
11:55Il faut que ce pays avance.
11:56Mais, il y a une chose qu'on ne pourra pas faire.
11:58C'est les réformes structurelles
12:00qui remettront en cause
12:02la situation très avantageuse d'un certain nombre de Français.
12:06Ça, ce n'est pas possible.
12:07Il faut une majorité solide
12:09pour faire passer des mesures impopulaires.
12:11Justement, Paul Melin,
12:12sur ce que vient de dire Jordan Bardella,
12:14qui ne votera pas, vraisemblablement, la censure.
12:16C'est intéressant,
12:17parce que ce n'est pas tout à fait la même posture
12:19qu'avait le RN face à Michel Barnier.
12:21Souvenez-vous, il y a quelques semaines,
12:23lorsqu'ils ont voté la censure face à Michel Barnier,
12:25il y a eu d'abord un débat à terre,
12:26au RN, je crois,
12:27si j'en crois les recensions qu'il y a eues
12:29après ces débats.
12:30Il y a eu un débat,
12:31et ils se sont demandé, le RN,
12:33est-ce qu'on doit devenir un parti de gouvernement
12:36et donc montrer que, malgré ce que veut notre électorat,
12:39on va travailler de façon constructive
12:41avec le gouvernement, etc.
12:42Ou alors, est-ce qu'on écoute nos électeurs
12:44ou nos sympathisants, ou nos militants,
12:46parce que la base du RN
12:49en a vraiment, après la politique d'Emmanuel Macron,
12:53et souhaite voir dans le RN
12:56une personnification de l'opposition
12:58intransigeante, etc.
12:59Or, là, Jordan Bardella
13:01a changé manifestement de stratégie,
13:03et Marine Le Pen ont changé de stratégie.
13:04Ils ont envie de laisser sa chance
13:06à François Bayrou,
13:07là où ils ont décidé de renverser
13:09Michel Barnier.
13:10Peut-être se disent-ils qu'ils n'ont pas envie
13:12de passer pour les agitateurs
13:13de la Ve République,
13:14ils laissent ça aux Insoumis.
13:15Moi, je trouve que c'est plutôt une bonne stratégie.
13:17Les Insoumis hurlent rue dans les brancards
13:20à l'Assemblée Nationale,
13:21fichent une pagaille monstrueuse,
13:22et le RN arrive,
13:24fait des propositions,
13:25se tient convenablement,
13:27et parfois même, là,
13:29entre guillemets,
13:30sauve le gouvernement,
13:31ou en tout cas ne vote pas la censure.
13:32Donc, la stratégie du RN est celle-ci.
13:35Le but, c'est d'amener Marine Le Pen
13:37doucement à la présidentielle en 2027,
13:39et de la responsabiliser,
13:41d'aller vers le pouvoir,
13:42de ne pas rester ce parti d'opposition.
13:44Demontrer que le RN est responsable,
13:46choix avec une certaine stabilité,
13:48et est prêt à gouverner.
13:50C'est exactement ça.
13:51Bon, il restera, je dirais,
13:52tout contraire à la France Insoumise.
13:54Il restera à la droite,
13:55le week-end, et quelques-uns de leurs amis
13:56sont prêts à faire la même chose
13:57dans les mois qui viennent.
13:58Je ne doute pas que ce soit le cas.
13:59On va voir une accélération
14:00de la vie politique française.
14:02Maintenant, il y a une date
14:03qu'il ne faut jamais oublier,
14:04et notée avec un triple crayon rouge,
14:07le 31 mars.
14:09C'est à ce moment-là
14:10que le tribunal dira
14:11si Marine Le Pen est éligible,
14:14ou non éligible,
14:16quasiment pour la fin de carrière,
14:18avec l'exécution provisoire du jugement,
14:20ce qui signifierait pour elle, évidemment,
14:22un coup de tonnerre,
14:23je pense, pour le pays,
14:25un choc dont on ne peut difficilement aujourd'hui
14:28mesurer les conséquences.
14:30En attendant,
14:31on a encore beaucoup de choses à se dire.
14:32On reste ensemble, évidemment.
14:33Paul Melun, Jean-Claude Dassier,
14:34vous, chers auditeurs d'Europe 1.
14:36Dans quelques instants,
14:37on va parler de cette étude d'opinion
14:39où près d'un français sur quatre
14:40éprouve des difficultés d'accès
14:41aux services publics
14:42et les électeurs d'extrême droite
14:43et les abstentionnistes
14:44sont ceux qui déplorent le plus
14:46une difficulté d'accès
14:47aux services publics.
14:48A tout de suite.
14:49Il est 13h46.
14:50Vous écoutez Céline Giraud sur Europe 1.