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00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:08Ce soir, France 2 programme un téléfilm qui raconte la vie d'une jeune femme soumise à l'influence de cercles intégristes catholiques.
00:18Béni soit Sixtine fut d'abord un récit de Malice Adhémar, son parcours a inspiré cette histoire, celle d'une épouse.
00:27Marie a un homme, elle découvre avec cette union l'enfer d'une prison dont les règles sont érigées au nom de la religion catholique.
00:36Je lisais ce matin la page qui a consacré le journal Le Parisien à ce téléfilm et ce que rapportait la journaliste, je la cite,
00:44« Béni soit Sixtine lève le voile sur les groupuscules souvent invisibles qui prolifèrent en France » est-il écrit.
00:53Effectivement, ils sont tellement invisibles qu'ils prolifèrent.
00:57Je ne doute pas que cette fiction soit remarquable.
01:00Qu'elle traite d'un sujet intéressant qui, je l'avoue, ne me semble pas un fait de société mais davantage un cas unique qu'il faut évidemment condamner.
01:08En revanche, je sais que Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions,
01:13n'aurait jamais accepté qu'un scénario raconte l'emprise d'une religion autre que catholique sur une jeune personne.
01:22Je sais que le service public n'aurait jamais financé pareille entreprise.
01:27Je sais aussi que si, à Dieu ne plaise, Mme Ernotte eût envisagé une fiction sur un tel sujet,
01:33nombre de voix, d'associations dénonceraient, comment dit-on déjà, la stigmatisation d'une religion à travers un exemple dont on ne saurait tirer une généralité.
01:46Je sais qu'au nom du vivre ensemble, ce téléfilm offenserait les croyants de la dite religion,
01:52que France Télévisions n'est pas là pour diviser les téléspectateurs mais au contraire les rassembler.
01:58Bref, le charabia habituel.
02:01Rassurez-vous Mme Ernotte, aucun catholique ne viendra taguer France Télévisions.
02:06Rassurez-vous Mme Ernotte, aucun syndicat ne montera au créneau pour regretter cette programmation.
02:13Les catholiques en ont vu d'autres.
02:15Père, pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font.
02:19Il est 9h02.
02:21Chana Lusto.
02:229h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe 1.
02:33Bonjour Pascal, bonjour à tous.
02:35Un adolescent de 17 ans, toujours entre la vie et la mort, ce matin après avoir été poignardé dans son lycée.
02:41Ça s'est passé hier à Bagneux dans les Hauts-de-Seine.
02:44Il a été blessé près du cœur.
02:46L'auteur présumé du coup de couteau a été interpellé ainsi qu'un autre individu qui l'a aidé à fuir.
02:51Comme la victime, les deux suspects sont scolarisés dans l'établissement où l'agression a eu lieu.
02:56L'heure de vérité a sonné pour François Bayrou.
02:59Le Premier ministre passera une nouvelle fois l'épreuve de la motion de censure aujourd'hui.
03:04Ça devrait bien se passer.
03:05Le Parti Socialiste ne votera pas la censure et l'ERN non plus sauf surprise.
03:10L'insoumis Éric Coquerel leur a lancé un dernier appel ce matin sur CNews et Europe 1.
03:15À cette heure-ci, j'appelle tous les opposants à voter pour la censure, donc contre le budget.
03:21Pourquoi ? Tout simplement parce que vous le savez, le budget, ça détermine si vous êtes dans une majorité ou dans une opposition.
03:27C'est le texte à décisif.
03:29Et à partir du moment où il y a un 49-3, la seule façon de s'opposer au texte, c'est la motion de censure.
03:34Que ce soit les socialistes ou même d'ailleurs le Rassemblement national pour des raisons différentes.
03:39Et puis Donald Trump veut prendre possession de la bande de Gaza.
03:42Il l'a dit cette nuit après sa rencontre avec Benjamin Netanyahou à la Maison Blanche.
03:47Une proposition qui pourrait changer l'histoire selon le Premier ministre israélien.
03:51Le président américain a dit qu'il voulait faire de l'enclave palestinienne la Côte d'Azur du Moyen-Orient.
03:57Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous Pascal.
03:59Merci beaucoup et c'est vrai qu'un mot fait le tour du monde.
04:02Côte d'Azur à Gaza, c'est le mot faire de la politique.
04:07Faire de la politique, c'est aussi parler aux gens et manifestement Donald Trump sait parler aux gens.
04:10On en parlera tout à l'heure. Vous me direz si c'est possible ou pas ou si c'est un rêve.
04:16Je salue Lara Salmane qui est avec nous, Eric Nolo que vous connaissez, Thomas Bonnet, Olivier Delagarde
04:23que l'on peut entendre chaque matin à 8h40.
04:28Qu'on doit entendre.
04:29Qu'on doit entendre, exactement.
04:31Et écouter.
04:32Et la revue de presse.
04:34Et, qui n'ai-je pas salué, Nicolas Pouvron-Monti, directeur de l'Observatoire de l'Immigration et de la Démographie.
04:42Je voulais vous poser une question toute simple.
04:45Hier, 336 000 premiers titres de séjour délivrés en France.
04:50Est-ce le chiffre, comme je l'ai dit, le plus important depuis la Libération ?
04:56De toute évidence, c'est le cas. Les chiffres d'attente d'avant les années 70 sont hélas assez difficiles à consulter.
05:01Mais l'étiage qu'on a eu annoncé hier pour l'année 2024 est clairement un record historique.
05:06Qui fait d'ailleurs suite à un autre record historique, celui de l'année précédente.
05:09Et une toute petite évolution entre 2023 et 2024, c'est plus 2%.
05:13Ce qu'il faut voir, c'est la dynamique depuis 25 ans.
05:15C'est-à-dire que le nombre de titres de séjour qu'on a accordé l'an dernier, c'est le triple du nombre qu'on accordait à la fin des années 90.
05:20Cette accélération migratoire, depuis maintenant plus de deux décennies, elle est engagée de manière très forte.
05:25Alors, est-ce qu'on sait précisément, parce que, est-ce qu'on sait si ce sont l'âge ?
05:29Est-ce qu'on pourrait savoir l'âge, le sexe, d'où viennent-ils ? Est-ce des hommes ?
05:34Est-ce que le regroupement familial, par exemple, est compris là-dedans, dans ces 334 000 ?
05:39Absolument. Alors, ce qu'on sait sur les principales nationalités bénéficiaires l'an dernier,
05:42ce sont les mêmes nationalités que sur toutes les années précédentes.
05:45Maroc, en tête, depuis 2018. Devant l'Algérie, deuxième, puis la Tunisie.
05:50Donc, les trois pays du Maghreb font le trio de tête.
05:52Une poussée aussi des titres accordés à des pays d'Afrique subsaharienne.
05:57Et au sein de cette immigration, il y a environ un quart d'immigration familiale, au sens large.
06:01Ça, c'est le regroupement familial, alors ?
06:03En fait, le regroupement familial, c'est qu'une partie de l'immigration familiale,
06:06lequel le plus nombreux, c'est les familles de Français, et notamment les conjoints de Français.
06:09Donc, cette immigration familiale, elle est structurellement plus forte en France qu'ailleurs.
06:13Sur une période de 15 ans, les données de l'OCDE nous disent que 2005-2020,
06:16la France a reçu l'immigration la plus largement pour motif familial de toute l'Union européenne.
06:20Mais pardonnez, je ne comprends pas. Vous dites les conjoints de Français, je n'ai pas compris.
06:23Conjoints de Français, c'est-à-dire qu'un Français...
06:24Puisque ce sont des étrangers.
06:25Alors, en fait, un Français qui épouse un ou une étrangère a le droit de faire venir son ou sa conjointe en France
06:31sous réserve d'un certain nombre de critères.
06:33Et ces titres-là sont des titres d'immigration familiale,
06:35mais ce n'est pas exactement le regroupement familial qui lui concerne des étrangers
06:39qui font venir leur famille en France. Je ne sais pas si la nuance est claire.
06:42Tout le monde la comprend, la nuance, ou il n'y a que moi qui...
06:46Voilà, il n'y a que moi...
06:47Généralement, quand je ne comprends pas quelque chose qui est fréquent, je pose une question.
06:51Et je pense que tes spectateurs, si je ne comprends pas...
06:53L'autre, il y a des étrangers.
06:54Exactement.
06:55Il y a deux étrangers, un Français et un étranger.
06:57Alors, est-ce qu'on sait, par exemple, si ce sont le rapport entre hommes et femmes ?
07:01Alors, dans les titres de séjour accordés l'an dernier, on ne le sait pas.
07:04Et pourquoi on ne le sait pas ?
07:05Parce que moi, j'aimerais le savoir.
07:07Parce que le ministère de l'Intérieur ne communique pas dessus, ça fait partie du...
07:09Parce qu'en fait, j'ai l'impression, je vais vous dire, j'ai l'impression qu'il n'y a que des hommes.
07:12Alors, j'ai l'impression qu'à 80 %, ce sont des hommes qui rentrent.
07:16Mais comme ce n'est qu'une impression, je...
07:19Alors, d'abord, ce qui est notable, c'est que les titres de séjour ne concernent que des majeurs.
07:22En termes d'âge, ça vaut la peine de le dire.
07:23Il y a un flux de mineurs qui n'est pas comptabilisé, qui peuvent accompagner ces majeurs.
07:27Là où on a une ventilation par sexe, c'est sur les demandes d'asile.
07:30Et sur les demandes d'asile en France, effectivement, les hommes sont très majoritaires,
07:33de l'ordre de 60-65 %, avec des pics à plus de 80 % sur certaines nationalités.
07:37Exactement, mais c'est le sentiment que j'ai.
07:3980 %.
07:40Alors, pourquoi il y a plus d'hommes que de femmes ?
07:42Écoutez, ça dépend des motifs.
07:44Dans l'immigration familiale, il est possible qu'il y ait un peu plus de femmes
07:47que dans d'autres types d'immigration.
07:48Mais typiquement, dans les titres de séjour qui ont le plus augmenté l'an dernier,
07:51c'est les titres pour motifs humanitaires.
07:53Et les titres pour motifs humanitaires, c'est globalement le droit d'asile...
07:56Mais les hommes demandent plus le droit d'asile que les femmes ?
07:59On prend le plus d'hommes que de femmes...
08:01Mais quelle justification de cela ?
08:03Écoutez, on peut estimer que les hommes sont plus pronds à prendre le risque de l'immigration,
08:07qui est quand même un parcours semé d'embluche, notamment quand on demande l'asile.
08:11Après, on peut aussi estimer que les hommes se projettent plus facilement
08:14dans une vie à l'extérieur de leur pays.
08:16Mais ça pose quand même un certain nombre de questions.
08:18Excusez-moi une précision sur tout à l'heure.
08:20Quand vous dites des Français qui...
08:22Éric Nolot !
08:23...qui leur conjointe les rejoigne,
08:25est-ce que ce sont des Français qui, eux-mêmes, sont d'origine étrangère ?
08:29C'est ça, en fait, le cas le plus général.
08:31C'est ça qu'il faut préciser, peut-être.
08:33Tout à fait. En fait, c'est un cas fréquent qu'on a du mal à quantifier
08:36parce qu'il n'y a pas de statistiques sur ce thème-là en France.
08:39Mais oui, il est évident que dans ce volume important
08:41de titres conjoints de Français,
08:43il y a un certain nombre de Français d'origine immigrée
08:45qui épousent un ou une étrangère
08:47issue du même pays d'origine que leurs parents.
08:49Et ça implique, oui, une forme d'endogamie
08:51qui n'est pas forcément l'intégration.
08:53Nicolas Pouvron-Monti,
08:55directeur de l'Observatoire de l'Immigration et de la Démographie.
08:57On peut rappeler ce qu'est cet Observatoire de l'Immigration et de la Démographie ?
09:00De qui il dépend ?
09:02Est-ce un organisme privé ?
09:04Très classiquement, c'est un think tank, un laboratoire d'idées,
09:06qui ne dépend de personne, puisqu'on est indépendant
09:08à la fois de l'État et des partis politiques.
09:10Et l'une de nos missions essentielles,
09:12c'est d'essayer de remettre des faits,
09:14des chiffres, des données objectives
09:16dans ce débat qui en manque parfois assez cruellement.
09:18L'âge de ceux qui arrivent...
09:20Parce qu'en fait,
09:22les statistiques ethniques n'existent pas en France.
09:24Est-ce que les statistiques ethniques
09:26existent dans un autre pays
09:28de l'Union européenne ?
09:30Alors, il y a des statistiques ethniques dans d'autres pays européens,
09:32au Royaume-Uni notamment.
09:34On sait qu'il y a un recensement où les gens se déclarent,
09:36en France, on qualifierait de racial,
09:38on se déclare white british ou black caribéen,
09:40ce genre de choses. En France, on n'a pas ça.
09:42Par contre, on a tout un appareil
09:44sur les immigrés par pays d'origine,
09:46les descendants d'immigrés de deuxième génération
09:48par pays d'origine, et ça permet déjà
09:50de dire un certain nombre de choses.
09:52Si on prend un critère d'intégration typique,
09:54qui est le taux d'emploi, c'est-à-dire la part des gens qui sont en âge
09:56de travailler et qui occupent un emploi,
09:58population générale, 68 %,
10:00immigrés originaires d'Algérie, 56 %,
10:02deuxième génération originaire d'Algérie,
10:0449 %. Vous voyez, ça montre
10:06que certaines des difficultés propres à notre immigration,
10:08et notamment une intégration plus faible sur le marché du travail,
10:10ne se résolvent pas magiquement
10:12d'une génération à l'autre.
10:14Quand Jean-Luc Mélenchon dit qu'un Français
10:16sur cinq a un grand-parent
10:18issu de l'immigration, c'est vérifiable
10:20ou pas ?
10:22Oui, l'ordre de grandeur est juste, de ce point de vue-là.
10:24Après, ce qui est notable en France, c'est aussi une différence
10:26avec d'autres pays européens, c'est le fait qu'on a
10:28une immigration géographiquement très concentrée.
10:30Pour dire les choses clairement, la France accueille
10:32l'immigration la plus africaine parmi tous les pays
10:34d'Europe. C'est trois fois la moyenne de l'Union européenne.
10:36Dans ces immigrés africains,
10:386 sur 10 viennent du Maghreb, mais ce qui est
10:40notable depuis les années 2000, c'est la forte poussée
10:42de l'immigration subsaharienne. Le nombre
10:44d'immigrés qui viennent d'Afrique sahélienne, guinéenne
10:46ou centrale a doublé dans notre pays depuis longtemps.
10:48Est-ce qu'on sait le nombre d'étrangers qu'il y a
10:50en France aujourd'hui ? Alors, selon l'INSEE,
10:52on a en France 5,3 millions d'étrangers,
10:54ce qui fait 8,2 % de la population.
10:56Ça paraît faible, mais en pourcentage
10:58comme en nombre absolu, c'est à un niveau historique.
11:00Il n'y a jamais eu autant d'étrangers en France qu'aujourd'hui.
11:02Ça, c'est des étrangers. Absolument.
11:04On parle vraiment de gens qui n'ont pas la nationalité française.
11:06Et par ailleurs, quand on partage
11:08ces données-là... Il n'y a pas les clandestins.
11:10Alors, l'INSEE recense à la fois
11:12étrangers en situation régulière et irrégulière.
11:14Normalement, les deux sont comptés. Mais ce qu'il faut dire,
11:16c'est que depuis l'an 2000,
11:18il y a 3 millions de personnes qui ont acquis la nationalité
11:20française. Et évidemment, cette politique
11:22d'attribution large de la nationalité,
11:24elle fait fondre mécaniquement le nombre et la part des étrangers,
11:26qui est néanmoins plus élevé qu'elles ne l'ont jamais été.
11:28Bon. On n'a pas...
11:30L'âge, vous ne m'avez pas dit.
11:32On ne sait pas l'âge, on ne sait pas si...
11:34On n'a pas de données très fermes.
11:36Je vous assure,
11:38le fait qu'on ne donne pas
11:40précisément ces informations-là
11:42me fait dire
11:44qu'on ne veut pas les donner.
11:46Il y a un énorme enjeu d'accès à l'information.
11:48Comment ? Il y a un énorme enjeu d'accès à l'information
11:50en matière d'immigration et de la rétention, c'est certain.
11:52Je trouve ça toujours étrange.
11:54Quel est le nombre de personnes qui repartent,
11:56par exemple, sur les
11:58350 000, 336 000
12:00premiers titres de séjour délivrés cette année ?
12:02Combien repartiront ?
12:04Alors, typiquement, c'est une partie des choses qu'on mesure
12:06très mal en France. L'INSEE estime
12:08en moyenne que, sur 15 ans,
12:10pour une personne immigrée qui quitte le territoire national,
12:12il y a 4 immigrés qui entrent.
12:14Le sol migratoire des immigrés est très positif,
12:16très excédentaire.
12:18Après, un bon indicateur pour voir ceux qui repartent,
12:20c'est le stock, c'est-à-dire le nombre de titres de séjour en cours de validité,
12:22pas seulement ceux attribués l'an dernier,
12:24mais ceux qui sont toujours valides aujourd'hui.
12:26Et là, on est sur un niveau historique.
12:28C'est-à-dire qu'on a 4 100 000 titres de séjour
12:30en cours de validité, en France,
12:32qui concernent des étrangers extra-européens
12:34majeurs en situation régulière.
12:36C'est 30 % de plus qu'en 2017,
12:38c'est 50 % de plus qu'en 2012,
12:40c'est 70 % de plus qu'en 2007.
12:42C'est une hausse structurelle qui, finalement,
12:44traverse les majorités et les gouvernements.
12:46Vous êtes un des meilleurs spécialistes,
12:48et vous venez régulièrement sur ces news.
12:50Vous êtes le meilleur spécialiste,
12:52Nicolas Pouvron-Monti,
12:54directeur de l'Observatoire de l'Immigration et de la Démographie,
12:56sur ce sujet. Vous êtes celui,
12:58vous venez de nous le prouver à l'instant,
13:00qui répond le mieux. Est-ce que vous êtes invité
13:02sur d'autres plateaux que ces news ?
13:04Écoutez, oui. Oui, oui, je ne saurais m'en plaindre.
13:06Je ne citerai pas la conférence ici.
13:08Mais si vous pouvez, d'ailleurs, parce que je trouve que c'est intéressant,
13:10mais est-ce que vous allez, par exemple, sur le service public ?
13:12Est-ce qu'on vous invite pour donner ces informations ?
13:14Puisque vous êtes un expert,
13:16et on préfère recevoir monsieur Lebrat
13:18ou d'autres gens qui ont une autre
13:20vision que vous sur l'immigration.
13:22Vous êtes factuel, d'ailleurs.
13:24Je n'ai pas à me plaindre de ce point de vue-là.
13:26J'étais, puisqu'on peut citer la concurrence, hier après-midi,
13:28sur le plateau de France Info TV.
13:30Je m'en réjouis, mais je suis évidemment très heureux
13:32d'être à ces news ce matin.
13:34C'est une question souvent que je pose, parce qu'elle me paraît
13:36intéressante. On va écouter Gérald Darmanin
13:38sur cette immigration.
13:40Puisque Gérald Darmanin
13:42s'est réjoui de ses résultats,
13:44en tout cas, s'est réjoui des personnes
13:46reconduites, et a parlé de l'immigration.
13:48Peut-être que ses propos ont-ils surpris
13:50les uns et les autres. Écoutons
13:52le ministre de la Justice.
13:54L'immigration,
13:56justement, les chiffres en France pour 2024
13:58ont été publiés aujourd'hui. Les expulsions
14:00d'étrangers sont en hausse,
14:02plus 26,7%. Les régularisations,
14:04elles, sont en baisse de 10%,
14:06avant même l'application de
14:08la circulaire taille hausse. Qu'il faut
14:10réduire encore plus les
14:12régularisations, comme le souhaite le ministre
14:14de l'Intérieur.
14:16C'est une question très vaste, difficile
14:18à répondre en quelques instants. Moi, je ne pense
14:20pas que l'immigration soit mauvaise
14:22pour le pays. Vous ne dites pas que
14:24ce n'est pas une chance pour la France, comme le dit Bruno
14:26Retailleau. C'est une chance d'avoir des
14:28immigrés qui y travaillent, qui s'assimilent,
14:30qui respectent la République.
14:32Mes deux grands-pères étaient une chance, je crois, pour moi,
14:34parce que je suis dans votre plateau. Et en même temps,
14:36ça peut être aussi, lorsque l'immigration
14:38est irrégulière, lorsqu'on n'est pas capable de
14:40l'assimiler, lorsqu'il y a des preuves de logement, d'urbanisme,
14:42une difficulté pour la France, comme
14:44pour les personnes qui viennent. Donc, moi, je trouve que
14:46dire que c'est une chance ou une malchance, c'est quand même caricaturé
14:48à un propos qui n'est pas celui de la réalité que nous
14:50vivons. L'immigration est un fait
14:52qui touche tous les pays du monde, et ce sera
14:54un fait de plus en plus important, du fait du
14:56moins de démocratie dans le monde, du réchauffement
14:58climatique, des réfugiés.
15:00Et il faut qu'on écoute
15:02le mouvement du monde.
15:06Je ne suis pas de la Hongrie.
15:08C'est Noé, excusez-moi.
15:10Oui.
15:12Il y a des pays qui se protègent,
15:14qui protègent leurs frontières, donc ça ne touche pas
15:16tous les pays. Première chose. La deuxième chose,
15:18c'est que la mise en perspective est toujours intéressante
15:20chez un journaliste. Tu re-choisis
15:22le chiffre que tu veux.
15:24Notre excellente consœur a
15:26choisi le nombre de personnes
15:28effectivement qui
15:30repartent, qui sont plus exactement...
15:32Voilà, qui sont reconduits...
15:34Mais le chiffre le plus essentiel, il n'est pas dit
15:36dans les mesures. C'est quand même
15:38incidérant. Le chiffre le plus
15:40important... Je vais faire
15:42de procès à personne, parce que j'adore mes
15:44confrères, mes consœurs, etc. Mais il ne faut pas
15:46qu'on me raconte des salades.
15:48Donc, le chiffre le plus important,
15:50c'est 400 000 personnes
15:52arrivent. Le chiffre le plus important depuis
15:5445, et dans cette émission,
15:56on ne le dit pas. Alors après, on peut
15:58raconter ce qu'on veut.
16:00On peut raconter ce qu'on veut. Mais ça, ça peut être
16:02juste de la désinformation, à mon sens.
16:04Moi, je donne les deux.
16:06C'est mon modeste avis.
16:08Olivier Delagarde.
16:10Je suis peut-être le seul à l'avoir remarqué,
16:12mais il me semble que la semaine dernière,
16:14les médias n'avaient qu'un seul mot à la bouche.
16:16Submersion. On parlait
16:18de tout. Est-ce qu'il y a une submersion
16:20d'immigration en France ?
16:22Il se trouve qu'une semaine plus tard, on a les chiffres
16:24officiels qui tombent. Je me dis, ça va faire
16:26la hauteur des chiffres. Eh bien, ce matin,
16:28rien ou presque.
16:30Finalement,
16:32on a...
16:34Libération. Alors, je me disais
16:36Libération, ils vont en faire trois pages. Et puis, ils vont être
16:38en avant. Pas du tout.
16:40Ils ont devenu même pas un quart de
16:42page.
16:44Essentiellement factuel, sans aucun
16:46commentaire. Alors, je me dis, c'est
16:48dans les choses.
16:50Enfin, on ne va pas répéter
16:52tous les matins la même chose. Ça vient percuter
16:54une idéologie. L'espace
16:56médiatique ne veut pas
16:58traiter ça.
17:00Voilà, ne veut pas traiter ça.
17:02C'est pour ça, d'ailleurs, que vous allez venir régulièrement
17:04pour nous donner la... Non !
17:06Pour nous donner la couleur de la revue
17:08de presse. Mais moi, je les connais, mes confrères.
17:10Dans cette émission,
17:12je les connais par cœur.
17:14Ils ne veulent pas dire les choses.
17:16C'est pas facile de voir les choses.
17:18Vincent Lerouet. Non, moi, j'étais très frappé
17:20par les chiffres. Parce que, dans cette avalanche
17:22de chiffres, ça finit par brouiller l'esprit.
17:24On découvre la réalité
17:26dans des tranches de plus en plus fines.
17:28Moi, j'étais frappé par ce que disait notre
17:30frère de Figaro, ce matin, sur Europe 1,
17:32Vincent Trémé de Villers, qui avait deux chiffres qui étaient très parlants,
17:34j'ai trouvé, qui disait que depuis
17:36à peu près 20 ans, depuis 2006,
17:38la population d'étrangers
17:40nés à l'étranger
17:42en France avait gonflé à 8 millions.
17:448 millions de personnes.
17:468 millions d'étrangers nés à l'étranger
17:48en France. Et vous ajoutez à ça
17:507,5 millions de gens qui sont
17:52nés en France,
17:54mais de parents étrangers. Et vous arrivez
17:56donc à 22% de la population en France.
17:5822% de la population.
18:00Effectivement, c'est partie des chiffres
18:02que j'avais pu avancer dans une tribune pour le Figaro
18:04la semaine dernière, et c'est une donnée absolument importante.
18:06Et une autre donnée essentielle,
18:08on a pu commenter, il y a 15 jours de ça,
18:10les chiffres de la natalité en France,
18:12un nombre de naissances au plus bas, là aussi, depuis
18:14la fin de la Seconde Guerre mondiale. Et ce qui est notable,
18:16c'est qu'en 2023, pour la première fois,
18:18plus de 30% des naissances en France ont été
18:20issues d'au moins un parent né en dehors de l'Union européenne.
18:22Donc les phénomènes migratoires
18:24et les phénomènes de natalité communiquent exactement entre eux.
18:26Donc la courbe démographique
18:28fait que ça s'accélère.
18:30Le sentiment de submersion, c'est même pas une submersion,
18:32c'est une vague.
18:34Non, c'est pas une vague.
18:36Alors on va écouter Jean-Luc Mélenchon, et après je donne la parole
18:38à Éric Nolot, puisque Jean-Luc Mélenchon
18:40lui souhaite évidemment cette
18:42nouvelle France, il le dit.
18:44Du passé, faisons table rase.
18:46Bon, tout ça va dans
18:48la même sens, de vouloir, comment dire,
18:50on pourra parler tout à l'heure
18:52de ce feuilleton,
18:54de ce film ce soir sur France 2,
18:56mais tout ça, au fond, c'est la même idée.
18:58C'est-à-dire qu'il faut
19:00bannir tout ce que fut la France
19:02pendant mille ans.
19:04Voilà, c'est ça l'idée.
19:06Et d'accueillir, pour certains,
19:08un modèle nouveau.
19:10C'est le modèle des révolutionnaires. Du passé, faisons
19:12table rase. Je dis pas que tout le monde est comme ça.
19:14L'homme nouveau. Voilà, l'homme nouveau.
19:16Madame Ernotte est comme ça.
19:18Le mal blanc, on l'écarte.
19:20Ce soir, on fait un film
19:22pour stigmatiser ou, en tout cas,
19:24pour pointer
19:26les dérives de l'intégrisme catholique.
19:28On ne le fait que sur l'intégrisme catholique.
19:30Vous imaginez
19:32un feuilleton ce soir ou un film
19:34sur un autre intégrisme
19:36d'une autre religion ? Absolument impossible.
19:38Absolument impossible. Donc, faut pas nous prendre...
19:40C'est fascinant. Mais bien sûr que c'est fascinant.
19:42C'est fascinant. Ça s'appelle un suicide, en fait.
19:44La tête que suscite l'Église en France
19:46aujourd'hui est quelque chose qui est
19:48assez bourrifant, parce que
19:50le vieil anticléricalisme, on comprend d'où il venait,
19:52c'était la détestation d'un pouvoir,
19:54d'une autorité.
19:56C'est celle du clergé.
19:58Le clergé n'a plus aucun pouvoir.
20:00Il pratique
20:02dans mille endroits de la société
20:04des... Ils ont un rôle
20:06social très important, en plus
20:08de leur fonction, évidemment,
20:10spirituelle.
20:12Mais cette haine qui jamais ne
20:14désarme, cette hostilité qui toujours
20:16vient ainsi
20:18dresser les esprits contre
20:20l'Église, contre les catholiques,
20:22avec un fantasme, c'est très curieux.
20:24C'est très facile de s'en prendre aux catholiques.
20:26Il n'y aura pas de tact demain sur France Télévision.
20:28Mais je relis
20:30cette phrase, c'est dans Le Parisien
20:32ce matin.
20:33Béni soit Sixtine,
20:35lève le voile sur les groupuscules,
20:37souvent invisibles, qui prolifèrent en France.
20:39Qui prolifèrent.
20:41Voilà ce qui est écrit dans Le Parisien.
20:43Il y avait eu un...
20:45Faut qu'on me dise, vraiment,
20:47des groupuscules qui prolifèrent.
20:49Les mots ont un sens.
20:51C'est-à-dire qu'il y en aurait partout.
20:53Vous avez vu des groupuscules intégristes catholiques partout ?
20:55Non, mais c'est pas grave.
20:57Pascal, ils avaient fait tout un complément de requête sur le collège Stanislas,
20:59comme si c'était un immense fléau,
21:01alors qu'il y avait beaucoup d'autres choses à faire.
21:03Bien sûr.
21:05Avec notre argent.
21:07Entre, évidemment, France Télévision et dans ce
21:09rapport à la France d'hier,
21:11ça va du mal blanc
21:13qu'il faut enlever jusqu'à la religion.
21:15Tout ça est cohérent.
21:17C'est un projet culturel,
21:19cohérent,
21:21qui est mis en place,
21:23de wokist,
21:25dans cette entreprise.
21:27Et c'est l'argent des Français.
21:29Mais personne ne dit rien.
21:31Madame Dati pourrait dire quelque chose.
21:33Elle pourrait dire quelque chose sur ce sujet.
21:35Elle pourrait, mais personne ne dit rien.
21:37Donc nous, nous le disons, il me semble.
21:39En plus, beaucoup de gens le disent.
21:41Alors, écoutons
21:43François Mélenchon sur la créolisation.
21:45Vous autres,
21:47la jeune génération,
21:49c'est ça que vous avez à faire.
21:51Si
21:53notre pays a été labouré,
21:55meurtri,
21:57accablé
21:59de racisme,
22:01et il l'est encore,
22:03vous voyez ce surgissement
22:05partout, dans l'édition, dans la presse,
22:07dans la télé, partout,
22:09ce surgissement du racisme,
22:11du différentialisme,
22:13de l'essentialisation,
22:15des hommes comme hommes,
22:17des femmes comme vraies femmes.
22:19Tous ces discours obscurantistes
22:21qui vous couperaient de la route
22:23de la tâche que vous avez
22:25à accomplir.
22:27Dans notre pays,
22:29une personne sur quatre
22:31a un grand-parent étranger.
22:3340% de la population
22:35parle au moins deux langues.
22:37Nous sommes voués
22:39à être une nation créole
22:41et tant mieux
22:43que la jeune génération
22:45fasse
22:47le grand remplacement
22:49de l'ancienne génération.
22:51Alors, elle n'a pas de mal.
22:53Oui, bah,
22:55ne criez pas comme ça, vous n'avez pas de mérite.
22:57C'est naturel.
22:59Non, mais je dis ça pour Zemmour,
23:01qui a toujours des...
23:03Le mec, il retarde de deux trains à chaque fois.
23:05Bah oui, chaque génération
23:07remplace la précédente.
23:09Chaque génération est un peuple nouveau.
23:11Mais vous, vous avez cette tâche à accomplir.
23:13Guérir ce pays des plaies
23:15du racisme.
23:17Non, mais il y a un élément
23:19qui manque aussi dans Libération, c'est que tous ces chiffres
23:21valident la stratégie de Jean-Luc Mélenchon, en fait.
23:23Quand le taux
23:25d'étranger sera suffisant,
23:27il pourra être porté au pouvoir par le peuple
23:29de remplacement qu'il appelle de ses voeux.
23:31Ensuite, sur Zemmour, il devrait quand même mettre un peu la pédale douce,
23:33notre ami Mélenchon, parce qu'il avait déjà
23:35dit que, Zemmour étant juif, les Juifs aiment
23:37vivre entre eux, donc eux, la créolisation, c'est pas leur truc.
23:39Là, il parle de deux trains de retard.
23:41Je le trouve pas de très bon goût,
23:43s'agissant d'un homme politique
23:45juif et d'un ami.
23:47Vous voulez dire que dans ces
23:49deux trains de retard,
23:51il y a...
23:53Il y a une sémantique antisémite.
23:55C'est-à-dire que les trains qui...
23:57Oui, il y avait déjà eu, je crois, c'était un syndicaliste
23:59qui avait demandé à Zemmour si le train
24:01qu'il prenait allait au Schwitz.
24:03En fait, il y a quand même tout un
24:05brouillard sémantique que je trouve très déplaisant.
24:07Et ensuite, quand même,
24:09il appelle à balayer la France
24:11et à faire de la France le résultat
24:13d'une pochette surprise. Il sait pas quelle France.
24:159h24.
24:17Je viens d'entendre, c'est effrayant.
24:19Je partage votre avis.
24:21Thomas Hill est avec nous pour
24:23Europe 1.
24:25Bonjour pour la suite des programmes
24:27sur Europe 1. Bonjour, j'ai l'impression qu'on ne vous entend pas,
24:29cher Thomas Hill. Vous m'entendez pas là-bas ?
24:31Si, je suis là.
24:33J'ai vu que vous étiez avec ce génie Olivier Delagarde
24:35sur votre plateau ce matin.
24:37Olivier Delagarde nous a rejoint
24:39le mercredi.
24:41Très bon recrut.
24:43Exactement.
24:45Votre programme en 10 secondes ?
24:47On va parler avec François Cluzet tout à l'heure,
24:49qui remonte sur scène. Ça faisait 25 ans qu'il n'était pas venu
24:51sur scène. Je sais pas si vous êtes allés voir son
24:53spectacle, c'est formidable. Mais c'est un formidable
24:55comédien, François Cluzet.
24:57Formidable comédien. Il est avec vous, là, déjà ?
24:59À tout à l'heure. Vous pourrez lui parler
25:01à 11h.
25:03Eh bien, nous l'écouterons en replay.
25:05À tout à l'heure.
25:07Merci, cher Thomas.