• il y a 11 heures
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:0019h, ravi de vous retrouver ce soir, Charlotte d'Ornella, c'est magnifique, c'est gentil,
00:07comme toujours, comme toujours, Eric Denner est avec nous ce soir, Gabrielle nous manque,
00:15et Mathieu Boccote, toujours le beau costume. On peut vous inviter à dîner ce soir ?
00:23Avec plaisir, moi j'accepte toujours, et au deuxième plat.
00:27Pendant qu'on en discute, la minute info, avec ma belle Maureen, bonsoir Maureen.
00:32Bonsoir chère Christine, bonsoir à tous, à la lune de l'actualité, lutté contre le narcotrafic en passant par les consommateurs,
00:39le gouvernement lance une campagne de culpabilisation selon les mots de Bruno Retailleau,
00:44une vidéo électrochoc qui sera diffusée à partir de dimanche et jusqu'au 2 mars à la télévision,
00:49sur les réseaux sociaux et affichés dans les transports, avec le slogan « Chaque jour, des personnes paient le prix de la drogue que vous achetez ».
00:56De 130 à 160 millions d'euros, c'est le coût estimé par la Caisse centrale de réassurance concernant les dégâts causés par les tempêtes et les crues
01:04qui ont touché la Bretagne et notamment l'Île-et-Vilaine fin janvier. Ce coût des événements pris en charge dans le cadre du régime des catastrophes naturelles
01:10couvre entre 6000 et 8000 sinistres habitations et professionnels assurés.
01:15Israël lance les préparatifs d'un plan visant au départ volontaire des habitants de Gaza après la proposition de Donald Trump qui avait provoqué un tollé international.
01:23Le ministre israélien de la Défense a expliqué que ce plan permettra à tout habitant de Gaza qui le souhaite de partir vers n'importe quel endroit du monde
01:30qui accepte de l'accueillir afin de procéder à la reconstruction de l'enclave palestinienne.
01:36Merci ma chère Maureen, ce soir on a beaucoup de sujets, on parlera de cette oeuvre d'Emmanuel Macron sur Emmanuel Macron décapité,
01:45on fera un petit tour de table, on parlera d'un petit coup de gueule que j'ai à faire aussi, on en parle dans un instant.
01:49Au sommaire ce soir, une invitée asilise le corps, journaliste et écrivain, alors que 75% des français sont opposés à l'installation des immigrés en zone rurale.
02:00L'immigration est-elle la solution ? Alors que Jean-Luc Mélenchon a appelé les habitants des banlieues issus de l'immigration à peupler les campagnes,
02:08pourquoi aucune politique de natalité n'est mise en place ? Pourquoi la famille est-elle déconstruite ? Nous lui poserons toutes ces questions.
02:15Emmanuel Macron devrait annoncer prochainement la tenue d'un référendum, un référendum sur le fonctionnement des institutions, sur le mode de scrutin ou encore l'organisation des pouvoirs publics.
02:25On n'en sait pas plus pour l'instant, mais pourquoi pas sur la fin de vie ou sur l'immigration ? Pour débloquer la situation politique aujourd'hui, quel référendum faudrait-il l'édito de Mathieu Bocquete ?
02:3748 heures après la publication des derniers chiffres sur l'immigration avec un record de titres de séjour accordés, et alors Bruno Rottaglio souhaite réguler cette immigration,
02:48nous allons nous intéresser ce soir au rôle capital des associations d'aide aux migrants, des associations en grande partie subventionnées par l'État, donc payées par les impôts des Français.
02:58Certains annoncent même le chiffre d'un milliard de subventions publiques en 2023, comme Nathalie Goulet, on en parle à l'analyse d'Éric Degner.
03:08« Je veux culpabiliser le consommateur de drogue », c'est ce qu'a annoncé Bruno Rottaglio, ministre de l'Intérieur, en publiant une courte vidéo qu'on verra dans un instant.
03:17Les nouvelles drogues dans les écoles font des ravages, même au sein de l'Assemblée nationale.
03:22Et au bout du bout, nous sommes tous de potentielles victimes.
03:26La drogue qui a fait 110 morts en France l'an dernier, 367 assassinats ou tentatives, le regard de Marc Menand.
03:35L'assassin qui a poignardé en pleine rue un homme de 27 ans à l'ivrier Gargan, en Seine-Saint-Denis, avait déjà tué un homme mais a été déclaré irresponsable pénalement.
03:48Comment l'irresponsable peut-il se retrouver en liberté de tuer ? Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:55Depuis, la jeune garde, cette milice antifa bien connue pour sa grande violence, n'a toujours pas été dissoute.
04:03Bien au contraire, elle a encore frappé à l'université de Strasbourg.
04:0750 militants d'extrême-gauche s'en sont pris à des membres de l'Uni, des coups ont été portés, un couteau a été brandi, des menaces de mort ont été proférées.
04:16Pourquoi la violence semble-t-elle autorisée à l'extrême-gauche ? L'édito de Mathieu Beaucoup.
04:22Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et sans tabou.
04:52Le racisme n'est-il pas là, dans ce type de position ? C'est-à-dire vous retirez votre identité, c'est quand même fou, non ?
05:04C'est clair. Bon, j'ai un petit coup de gueule à pousser, dans un instant on verra ça, dans un instant.
05:09D'abord, Mathieu Beaucoup, on va s'arrêter sur cette histoire de référendum, puisque la France est politiquement bloquée au point où le simple fait d'adopter un budget de compromis
05:19passe désormais pour un exploit. Comment débloquer cette situation politique ? Tous se le demandent.
05:25C'est dans ce contexte que plusieurs jouent avec l'hypothèse référendaire, mais quel référendum et comment faire ?
05:32Oui, et on sait qu'Emmanuel Macron annonce, déjà annonce au nom d'Emmanuel Macron, ce serait plus précis, un référendum, mais sur quoi d'ici quelques semaines, j'y reviens dans un instant.
05:42Mais le point de départ, si on regarde la classe politique française d'aujourd'hui, quel est le premier mot qui nous vient à l'esprit ?
05:48Certains diraient « diviser », mais ça on le sait déjà. On pourrait ajouter aujourd'hui « paralyser ». Absolument paralysé, absolument incapable de faire quoi que ce soit,
05:58avec une collection d'interchangeables désespérément accrochées à leurs privilèges et terrifiés à l'idée de les perdre.
06:05Le discours autour du budget ces derniers jours est terrifiant. Tout le monde convient qu'il s'agit d'un budget médiocre, qu'il ne s'agit pas du budget dont la France a besoin,
06:15qu'il ne s'agit pas du budget nécessaire, mais tous disent « au moins on a un budget ». Au moins on en a un, il n'est pas très bon, ce n'est pas excellent, en fait il est peut-être un peu nuisible,
06:25mais au moins on en a un. C'est comme si vous avez besoin d'un médicament, on ne vous donne pas le bon médicament, vous dites « au moins j'ai un médicament, je ne suis pas certain que vous allez vous soigner ».
06:31Mais quoi qu'il en soit, on est dans cette idée que tout ce dont on peut accoucher politiquement, dans la configuration politique institutionnelle actuelle,
06:39ce sont des résultats médiocres et décevants, mais qui ont apparemment le mérite d'exister. Il y a un autre élément qui est important, l'opposition est traitée, toujours,
06:49mais qui représente plus de 40% des Français, comme une opposition illégitime. Donc la moitié du peuple français est frappée d'illégitimité, anti-républicain, anti-démocratique, extrême-ci, extrême-ça.
07:00Donc ça radicalise la crise. Et ajouter à ça le paradoxe français, un président de la République qui théoriquement est très fort, très puissant, probablement de tous les chefs d'État de l'Occident le plus puissant,
07:11et qui est condamné aujourd'hui à l'impuissance, ce qui est assez embêtant. Alors la question qu'on se pose, qu'il se pose, « comment puis-je, président de la République, comment puis-je réintervenir,
07:21comment puis-je reprendre en même situation qui m'a échappé complètement? » Et c'est alors que ce mot qui appartient à la mystique de la Ve République, « référendum », est chuchoté puis clamé.
07:31Référendum, référendum, référendum!
07:32L'arlésienne!
07:33Exactement. Et là on y est, on y est, tous veulent le référendum. Alors, effectivement, le référendum fait partie de la Ve République, sur tous ses débuts, si je peux me permettre.
07:43On pourrait raconter l'histoire du référendum dans la Ve, il a été utilisé au début pour implanter vraiment la Ve République par le général de Gaulle, et de Gaulle, de ce point de vue, l'a utilisé, et il fut un temps où on lui disait « vous n'avez pas le droit de le faire, celui-là n'est pas permis au nom de telle interprétation de la Constitution »,
07:57il l'a fait néanmoins, et il ne s'est pas encombré du souci des importants. Et il a, de ce point de vue, légitimé l'usage référendaire sous la Ve République.
08:06Par ailleurs, il n'hésitait pas à consulter le peuple, parce qu'il disait « le peuple, si le peuple me désavoue, je quitte ». On sait dans quelles circonstances il a quitté, désavoué par un référendum.
08:16Ensuite, il y a un élément, dans les années plus récentes, le référendum, on l'associe à deux événements. Maestric, la consultation sur l'Union Européenne, où l'ensemble des élites étaient d'un côté,
08:28il y avait quelques opposants de l'autre, un carteron, dans le bon sens du terme, de politiques qui s'étaient mobilisés pour s'opposer à la chose. On connaît le résultat, 51-49 environ, et l'histoire de France a basculé à ce moment, début des années 90.
08:42Et l'autre référendum, le référendum traumatique, 2005, sur la Constitution Européenne, les Français votent contre la Constitution, très clairement, très massivement,
08:52et on décide de piétiner le résultat, de ne pas le respecter, à certains égards de cracher au visage des Français « vous n'avez pas voté correctement, alors nous allons nous… on va se ficher, finalement, de votre avis, de votre vote ».
09:04Et là, il y a une forme de décrochage politique massif qui arrive à ce moment dans l'histoire de France, qu'on peut documenter. Plusieurs personnes disent « si même ça, même cette décision, très claire, n'est pas respectée, on va aller faire autre chose, tout simplement ».
09:16Le référendum disparaît de la carte pendant quelques temps, d'autant que plusieurs dans les élites se disent « il faut faire attention que le référendum, le peuple ne vote pas toujours comme on lui demande, donc évitons de lui poser des questions, il pourrait nous décevoir, comme on le vit avec le Brexit ».
09:28Et là, qu'est-ce qui se passe ? Le référendum revient, néanmoins, dans la vie politique, comme une proposition, globalement, dans la droite conservatrice et nationale, avec deux propositions qui reviennent.
09:39La première, une réforme des institutions. On constate qu'aujourd'hui, le pouvoir politique en France, il est bloqué, il est paralysé, il est empêché, il ne peut rien faire, sauf se retourner contre son propre peuple de temps en temps.
09:50Donc, ce pouvoir bloqué, notamment par les normes européennes, mais aussi par les normes internationales, mais aussi, par ailleurs, par l'espèce des métastases administratifs et juridiques de l'État social et de ce qu'ils appellent l'État de droit, eh bien, qu'est-ce qu'on voit ?
10:04Eh bien, il faut redonner du pouvoir au pouvoir. Le référendum permettrait donc de revitaliser la Ve République, ramener le peuple au cœur du jeu. Et la deuxième option, qui est le référendum sur l'immigration.
10:15Et ça, c'est le référendum dans l'esprit des Français, aujourd'hui, si on fait une enquête, c'est presque automatique. Référendum immigration, référendum sur l'immigration. On veut un référendum sur ce thème-là.
10:24Quand on consulte les Français, sur quoi voulez-vous être consulté ? L'immigration, c'est ce que nous souhaitons. Et là, le système dit « Ah, non, ça, on ne veut pas consulter le peuple ainsi ». Alors, on va vous consulter, et là, c'est ce que disait François Bayrou tout récemment.
10:35Il disait « Ah, c'est impossible constitutionnellement ». Il s'appuie sur une interprétation du droit qui est tout à fait idéologique, tout à fait militante.
10:42Le Conseil constitutionnel a orienté l'interprétation du droit de telle manière qu'il s'agit désormais d'une gaine idéologique pour étouffer la souveraineté populaire et empêcher de consulter le peuple sur la question qu'il juge nécessaire.
10:55Donc, qu'est-ce qu'on dit ? Vous voulez un référendum, mais pas sur la question qui vous importe. Non, ça, on ne vous l'offre pas. Ce n'est pas possible de toute façon. Mais on va vous consulter néanmoins, mais à la manière d'un caprice des élites. Nous vous préparerons un référendum, mais sur quoi ? Point d'interrogation.
11:10Alors, justement, à quel référendum pense Emmanuel Macron ? Parce qu'il y a quelques petites idées qui sont suggérées sur les réseaux sociaux.
11:17Plusieurs. Et vous noterez que la plupart des propositions sont sur le mode « Quel référendum pourrait ne pas handicaper le pouvoir ? ». Autrement dit, quel référendum pourrait éviter d'engager véritablement la volonté populaire ?
11:28Donc là, il y a différentes solutions qui sont envisagées. Le premier, on parle d'un référendum à plusieurs questions. Vous le noterez. Donc, on poserait, à la manière d'un État américain, d'un comté américain qui décide d'élire le shérif, on proposerait un référendum à 4, 5, 6, 7 questions. Que pensez-vous de A ? Que pensez-vous de B ? Que pensez-vous de C ? Et ainsi de suite.
11:46Donc ça, c'est un référendum qui neutralise le référendum. Le propre du référendum, c'est un référendum qui est un moment fort, un moment tragique, un moment dramatique, un moment où s'engage la nation sur une question existentielle.
11:57Qu'est-ce qu'on fait dès lors qu'on subdivise le référendum en 6, 7, 8 options ? Ce n'est pas du tout dans la tradition française, d'ailleurs, si je peux me permettre. Le référendum n'est pas ainsi utilisé dans la tradition française.
12:07C'est davantage à la Suisse comme une votation, c'est davantage à l'américaine. Donc là, on désubstantialise le référendum, on le dédramatise. Donc on le transforme en instrument technique, en technique de sondage pour savoir ce que pensent les mortels à un temps donné.
12:19Mais imaginons, quelles sont les questions qu'on pourrait poser ? Les propositions, on les entend. Ça ne sera pas sur l'immigration, c'est compris ? Ça, on ne veut pas votre avis, les Français. D'autant qu'on le sait, c'est quoi votre avis, donc on ne veut pas l'entendre.
12:30Le mode de scrutin, certains disent, on pourrait prendre le référendum pour réformer le mode de scrutin. Ça, c'est la proposition de certains. D'autres nous disent, pour la fin de vie, est-ce qu'on ne pourrait pas se consulter sur la question de la fin de vie aujourd'hui ?
12:43Un grand référendum qui nous permettrait de consentir collectivement à la possibilité de l'euthanasie, n'est-ce pas de manière, on va se consulter soi-même pour accélérer notre désir de mort, quelle excellente idée.
12:53Donc le référendum sur la fin de vie, la question est posée. Mme Brune-Pivet, qui n'est jamais à court d'idées étranges, nous a dit ce matin qu'il nous faut un référendum sur l'idée d'un service national.
13:03OK, il faut vraiment faire un référendum là-dessus. Donc ce que l'on comprend en ce moment, c'est qu'il faut à tout prix faire un référendum qui n'a pas véritablement de conséquences, qui ne soit pas existentiel pour les Français, qui n'engage pas la nation et qui ne transforme pas la situation.
13:19Autrement dit, un référendum qui radicaliserait l'impuissance. Si j'étais impoli, mais je ne le suis pas, je dirais que c'est un immense foutage de gueule.
13:25Finalement, à votre avis, les Français souhaitent surtout que la politique sorte de l'impuissance.
13:31Et regardez-le par deux éléments de fascination en ce moment. Les États-Unis, pour Trump, nonobstant l'exubérance du personnage, qu'est-ce qui a fasciné dans les premiers jours avec les arrêts exécutifs ?
13:41Donc les décrets. Un décret. Un autre, qu'est-ce qu'il fait ? On a voté pour lui, il a un mandat, il agit en fonction du mandat qui lui a été accordé. Le pouvoir politique est revalorisé.
13:52Quand vous votez, ça donne quelque chose et on va même gouverner en fonction de vos préférences électorales, de vos choix exprimés. C'est presque révolutionnaire aujourd'hui.
14:00Fascination pour Javier Milei aussi, en Argentine. Pourquoi ? Parce qu'il dit qu'on est devant un mastodonte administratif. Il faut en finir avec ça, afuera.
14:09Donc là, qu'est-ce qu'il dit ? On va abolir, abolir, abolir l'immense mastodonte administratif, morceau par morceau. Et les Français, les Français partout en Occident, les gens se disent « Ah, c'est un peu excentrique le bonhomme ».
14:20Mais franchement, on n'est pas ici dans les réformettes impuissantes qui ne donnent absolument rien et qui sont là seulement pour se donner l'impression qu'on agit.
14:26Donc qu'est-ce qu'on voit ? Et puis les partis aujourd'hui qui sont émergents en France, au-delà du bloc central, autoréférentiel et qui partagent les postes, c'est les partis dits populistes.
14:35Et que disait Vincent Cousdière, le philosophe, le politologue ? Il disait « le populisme aujourd'hui, c'est le désir qu'a le peuple de se manifester, de se constituer politiquement, de rappeler qu'il existe ».
14:46Alors le référendum, c'est effectivement une manière de consulter le peuple qui peut se manifester pour dire qu'il existe, mais on craint terriblement ce peuple.
14:53Il risque de ne pas voter de la bonne manière, à défaut de le dissoudre, au moins faisant semblant qu'il n'existe pas, et faisant un référendum probablement sur l'usage du vélo et de la bicyclette. Ça, ce sera formidable.
15:03Merci pour votre regard, Mathieu Bocoté. Il y a une idée de référendum, le QTF à l'encontre sur Doilem par exemple.
15:09Est-ce qu'on le garde ou pas en France ? Parce qu'on a appris ce soir que le QTF à l'encontre de l'influenceur Doilem a été annulé.
15:15Peut-être un tour de table rapide là-dessus. Par le tribunal administratif de Melun, le ministère de l'Intérieur a déclaré faire appel, mais l'appel n'est pas exécutoire, je ne sais pas comment dire, donc suspensif.
15:28Donc il va sortir, là, dès ce soir, du centre de rétention. La justice française avait déjà suspendu son expulsion le 29 janvier. Il sortira donc je disais de prison. Il aura un titre de séjour.
15:39Il existe un doute, on en avait parlé rapidement, Charlotte, sur la légalité de la procédure mise en œuvre. Et rappelons que c'est un homme qui incitait à des actes de violence contre un opposant politique algérien notamment.
15:52On dit qu'il a importé un conflit algéro-algérien sur le territoire français comme si on n'avait pas assez d'ennuis comme ça. Mais le plus fou dans cette histoire initialement, c'est qu'il a quand même été rapatrié avec un passeport biométrique en sa possession.
16:05Il avait le passeport de son pays. Parce que vous savez que l'énorme problème des OQTF, pour les appliquer, c'est d'obtenir le laissé-passer consulaire. Là, on n'en avait même pas besoin, on n'y arrive pas non plus.
16:14On passe encore un cran dans l'impuissance. Nous ne pouvons plus maîtriser qui rentre ou qui sort en France de manière absolument évidente. Et même quand il y a en effet des poursuites...
16:25On ne peut pas l'expulser et on lui enlève l'OQTF.
16:29Oui, mais là, ça va se faire sur un terrain d'arguessis juridiques. Mais la question même du point de vue de la justice élémentaire due au peuple français sur cette question a disparu derrière les argussis juridiques.
16:41Comme d'ailleurs la justice tout court, bien souvent.
16:44C'est le grand drame actuel dans tous les domaines.
16:47Après, vous avez l'échelon supérieur avec l'Europe. Vous prenez une décision, on vous dit oui, mais au nom des droits européens ou je ne sais trop quoi, vous ne pouvez pas appliquer ça.
16:58Et en conséquence, continuer à jouer dans votre cours, mais en oubliant que vous avez une autonomie.
17:06Le grand drame dans tout ça, oui, c'est ce que dénonce Mathieu à longueur de chronique, c'est la volonté des juges de gérer le pays, de gouverner le pays.
17:16Et à partir de là, les hommes politiques ne sont plus que des petites marionnettes qui s'agitent, mais pour rien.
17:24J'ai beau d'autres sujets d'actualité, je vous ferai réagir, Eric et Mathieu, notamment sur cette oeuvre d'art, appelée oeuvre d'art, où on voit Emmanuel Macron a décapité le président de la République.
17:37Porte-plainte, selon vous, est-ce que l'art a des limites ? On en parle dans un instant.
17:42D'abord, bonsoir Eric, on a parlé de chiffres historiques de l'immigration il y a 48 heures et ce soir, à l'heure où Bruno Retailleau veut parler de réguler l'immigration.
17:53On veut s'intéresser à ces associations pro-migrants, ces associations justement qui reçoivent l'argent de l'État et analyser un petit peu, décortiquer le rôle de ces associations pro-migrants.
18:05Oui, alors justement ce soir, Christine, je vais essayer d'expliquer comment fonctionnent ces associations qui viennent en aide aux clandestins.
18:12Ils sont financés par l'impôt des Français et ils ont construit un véritable état profond aujourd'hui du système migratoire qui a pour objectif d'invalider l'ensemble des OQTF et de régulariser un maximum de migrants sur le sol français.
18:27Alors depuis plusieurs années, ces associations pro-migrants, elles prennent de plus en plus de pouvoir et d'influence dans la gestion de l'immigration, ce qui fait de la France un cas très particulier justement au sein de l'Union européenne.
18:39Initialement, ces associations comme la CIMAD ou encore France Terre d'asile ne faisaient que de l'aide d'urgence à l'arrivée des migrants sur le sol français.
18:48Mais progressivement, au fil du temps, l'État qui a été débordé par les flux incessants de migrants, qui a également cessé de s'occuper, qui a délaissé de son pouvoir régalien dans la régulation justement de l'immigration,
19:00a du coup ouvert le champ des possibles pour ces associations. Alors progressivement justement, notamment dans les centres de rétention administrative où on sait que ces clandestins sous OQTF les plus dangereux sont retenus,
19:12ces associations, elles se sont encore plus investies dans un champ. Ce champ, ce sont les prestations juridiques. Alors parmi ces associations justement, il y en a une qui ressort en particulier, c'est la CIMAD.
19:25Alors cette association pro-migrant, elle est fortement opposée au centre de rétention administrative, mais elle fait partie des cinq structures agrées par le ministère de l'Intérieur pour être présente à l'intérieur de ces mêmes centres de rétention administrative
19:40pour donner des conseils juridiques aux clandestins pour les aider à sortir de ce qu'on appelle les cras. Alors pour cela justement, la CIMAD a reçu une subvention immense en 2023 de l'ordre de 6 705 000 euros,
19:54dont 2 millions ont été accordés par le ministère de l'Intérieur. C'est cela qui est surprenant. Alors donc, je résume. La CIMAD, elle est contre les cras et va dans les cras pour aider les personnes détenues à en sortir le tout avec votre argent, Christine.
20:08Il y a un autre groupe aussi, c'est le groupe d'information et de soutien des immigrés. Ça va être très dur. Le groupe d'information et de soutien des immigrés qu'on appelle la GISTI, elle est très intéressante.
20:17Elle est également subventionnée et elle a un petit peu un rôle similaire. Vous voyez le cas de Doualem, justement, qui a vu son OQTF être annulé, qui a vu également l'expulsion il y a deux semaines être annulée.
20:28Qui est parti civil de Doualem aujourd'hui ? C'est la GISTI, justement, contre l'État. Donc quand le ministère de l'Intérieur, d'un côté, brandit le point B en disant qu'il veut faire appliquer les OQTF,
20:39dans le même temps, son ministère et le gouvernement financent ces associations qui luttent contre l'État pour invalider toutes ces décisions.
20:47Très intéressant. On remarque une pause, on revient tout de suite sur ce double jeu entre l'État qui veut faire appliquer les textes et puis des associations qui sont financées pour détricoter les volontés de l'État.
20:58On remarque une pause, on revient tout de suite là-dessus.
21:03Retour sur le plateau de Face à l'Info. Comment l'État finance des associations pro-migrants ? Une question sur les réseaux sociaux pour vous, Éric Tegner.
21:11Pourriez-vous demander à Éric Tegner si l'État est dans l'obligation légale de financer la CIMAD ou la GISTI ?
21:18Alors de toute façon, s'il arrête son financement, le tribunal administratif pourrait l'obliger à le continuer. C'est arrivé par exemple dans le cas de conseils régionaux qui ont stoppé un financement.
21:27Et de toute façon, pour la défense notamment de ces clandestins, ce monsieur Doualem, par exemple, où son avocat est payé par l'argent des Français,
21:34le conseil constitutionnel, par une décision du 28 mai 2024, a élargi l'aide juridictionnelle qui au début était réservée aux Français les plus démunis, aux clandestins.
21:42Donc de toute façon, c'est assuré.
21:44Ces associations d'aides aux migrants jouent donc désormais un rôle judiciaire, vous nous l'expliquiez, notamment face à l'État qui est considérable et de plus en plus important finalement.
21:54Oui, et on parle beaucoup dans le débat public, vous savez, d'AME, l'aide médicale d'État qui coûte plus d'un milliard d'euros.
22:00Mais souvent, on oublie un deuxième élément d'attractivité pour la France, qui fait de notre cas un cas unique en Europe, c'est la question de l'hébergement.
22:08La plus grande victoire juridique des associations était l'inscription dans le Code de l'Action sociale et des familles du principe d'inconditionnalité de l'hébergement.
22:17Alors je vais vous expliquer ce que c'est, ne vous inquiétez pas.
22:19Cela signifie que l'État est obligé d'héberger toute personne sans domicile, qu'elle soit nationale ou étrangère, qu'elle soit régulière ou irrégulière.
22:28Mais c'est là la spécificité. Le préfet qui peut émettre des OQTF doit en même temps assurer l'hébergement des clandestins.
22:35C'est le droit à l'hébergement opposable, unique en Europe. Alors je vous explique comment ça fonctionne.
22:40C'est plus la question de la gaieté lyrique, par exemple.
22:42Exactement, c'est le cas de la gaieté lyrique.
22:44Quand vous êtes clandestin, vous devez d'abord remplir votre dossier, votre SERPA, ensuite vous appeler le 115 pour dire que vous êtes dans la rue.
22:52Et à partir de ce moment-là, l'État a l'obligation sous trois semaines d'assurer votre hébergement.
22:58Votre dossier, il passe en commission, votre droit à l'hébergement est reconnu.
23:02Et si tel n'est pas le cas, et c'est souvent ce qui se produit, des associations comme Utopia 56, qui multiplient ce type d'action,
23:09font condamner l'État, qui va payer une amende aux clandestins.
23:13Récemment, quelqu'un à Lille, par exemple, a touché 3 000 euros d'indemnité.
23:17Et également, l'État va verser une indemnité à une association gérée par ces associations pro-migrants.
23:24C'est ce système, ce serpent qui se mord par la queue.
23:27C'est d'ailleurs à ce titre qu'il y a aujourd'hui 52 000 lits d'hôtels payés par l'État,
23:33dont la majorité est occupée par des clandestins, rien que sur l'île de France.
23:38Cela représente 1,2 milliard d'euros par an de dépenses.
23:43Alors évidemment, il y a cette problématique qui est que lorsque vous êtes sous au QTF, si on vous obtient un hébergement,
23:49l'hébergement, c'est aussi une raison supplémentaire lorsque vous avez ce critère d'annuler votre QTF.
23:54Alors, il y a d'autres éléments aussi. Ces associations, elles sont en pointe pour annuler les QTF et les refus de titre de séjour.
24:00J'en parlais, c'est l'ouverture justement de cette aide juridictionnelle aux clandestins.
24:06Et donc, ce sont des associations comme l'Anafé et Utopia 56 qui, avec des avocats, ont industrialisé la défense du clandestin,
24:15notamment avec également des logiciels qui leur permettent d'automatiser et de faire près de trois recours parfois par jour
24:22devant le tribunal administratif pour régulariser un maximum de migrants.
24:26On parle ici, Éric Tegner, d'associations en grande partie subventionnées par l'État, donc payées par les impôts des Français.
24:33Mais combien cela nous coûte en fait au juste ?
24:37Alors, Emmanuel Macron aurait dit un pognon dingue. Toutes ces associations sont devenues de véritables pompes aspirantes de l'argent public.
24:44Selon un rapport de l'ONG Contribuables Associés, c'est 1,2 milliard d'euros de subventions publiques
24:50qui leur ont été versées rien qu'en 2023.
24:53Alors, quelques exemples. Coalia, la première association en termes de financement public, 148 millions d'euros en 2022.
25:00France Terre d'Asile, dirigée par Najat Vello-Belkacem, l'ancienne ministre socialiste de François Hollande, c'est 7,2 millions d'euros en 2023.
25:09Le groupe SOS également, qui s'occupe de l'hébergement, fondé par un proche d'Emmanuel Macron, sur un budget de 149 millions d'euros.
25:16Près de 21% sont aidonnés par l'État, 5% par les ARS et 5% par les conseils départementaux.
25:23Alors, ces associations, aujourd'hui, elles sont omniprésentes dans les préfectures et les cras.
25:27Alors même que Bruno Retailleau cherche à les évincer avec sa nouvelle circulaire.
25:32Pire encore, les associations pro-migrants, aujourd'hui, ont infiltré certaines préfectures.
25:37Elles ont ainsi mis en place des circuits parallèles, para-étatiques, comme la Côte d'Azur dans le Nord.
25:42À chaque fois, ça a des noms compliqués, ce qui fait qu'on ne s'y retrouve pas. C'est l'objectif.
25:45C'est une commission obscure, où siège le préfet et des associations pro-migrants,
25:51qui permet de réexaminer les demandes de régularisation de clandestins, ayant épuisé tout leur recours.
25:57Bref, Christine, ces associations gavées à l'argent public, elles imposent leur propre tempo, face à un État incapable de reprendre la main.
26:07Incroyable démonstration.
26:09Merci beaucoup, Éric Tegner.
26:11J'ai un petit coup de gueule dans un instant.
26:13Un tout petit coup de gueule dans un instant.
26:15Encore un petit coup de gueule, monsieur.
26:17Oui, un tout petit coup de gueule dans un instant.
26:19Mais j'aimerais bien qu'on fasse un tour de table avant votre couronnique, peut-être.
26:21J'aimerais savoir ce que vous pensez.
26:23Une interrogation.
26:25Est-ce que l'art peut tout se permettre ?
26:27On ne va pas montrer l'image.
26:29Est-ce que l'art a des limites ?
26:31En Guadeloupe, une œuvre a été exposée et montre Emmanuel Macron décapité.
26:35L'auteur dit que c'est de la liberté d'expression.
26:39L'artiste, il dit qu'il ne sait pas quoi penser.
26:41Il évoque la liberté d'expression.
26:43Le président de la République porte plainte.
26:45L'œuvre a été retirée.
26:47Selon vous, est-ce que l'art peut tout se permettre ?
26:49Est-ce que l'art a des limites ?
26:51Est-ce que c'est gênant ?
26:53Je pense à plusieurs tableaux dont on a parlé.
26:55Il y a plusieurs questions.
26:57Est-ce que c'est gênant ? Oui.
26:59Est-ce qu'une telle œuvre est une œuvre admirable ?
27:01Non.
27:03Je n'approuve pas. Faites la liste de tout ça.
27:05Au final, est-ce qu'on doit poursuivre les gens
27:07pour des œuvres d'art qui nous sont fondamentalement désagréables ?
27:09Je ne crois pas.
27:11Vous le savez, ce n'est pas une position.
27:13Je ne le cache pas. Je maximalise la liberté d'expression.
27:15Et à travers cela, même si je trouve ça détestable,
27:17sans le moindre doute,
27:19et condamnable moralement, sans le moindre doute,
27:21je n'ai pas le réflexe d'interdire même les choses
27:23que je n'aime pas.
27:25Le problème, c'est que la question s'est posée
27:27par exemple dans des manifestations
27:29qui ne relèvent pas de l'œuvre d'art,
27:31et que ça dépend qui est représenté, décapité.
27:33Deuxième chose, cet été,
27:35quand il a fallu célébrer la France partout dans le monde,
27:37je n'ai trouvé de mieux que,
27:39dans la cérémonie d'ouverture de Gio,
27:41de mettre en scène une décapitation
27:43qui était l'objet apparemment glorieux
27:45de notre révolte révolutionnaire.
27:47Il faudrait un minimum de cohérence
27:49à ce moment-là.
27:51Et par ailleurs, si la question est de savoir
27:53est-ce que l'art peut se permettre de représenter
27:55quelque chose qui est criminalisé
27:57dans notre code pénal,
27:59la question s'est posée par exemple
28:01sur le tableau mettant en scène
28:03de la pédopornographie.
28:05Là, la justice a donné raison
28:07à l'artiste.
28:09Donc il y a une incohérence globale
28:11qui est
28:13encore plus gênante que...
28:15C'est intéressant de relever
28:17justement cet artiste,
28:19ce tableau qui représentait
28:21de la pédophilie, on peut le dire.
28:23Emmanuel Macron avait dénoncé cet acte.
28:25L'acte où on avait
28:27critiqué, c'était une représentation...
28:29L'artiste entendait dénoncer
28:31la représentation du viol comme arme de guerre
28:33et crime contre l'humanité.
28:35Emmanuel Macron avait dénoncé cet acte sans prendre à une oeuvre
28:37parce qu'on critiquait cet acte, l'oeuvre.
28:39Sans prendre à une oeuvre, avait-il dit,
28:41c'est attenter à nos valeurs. En France,
28:43l'art est toujours libre et le respect
28:45de la création culturelle garantie.
28:47Votre regard ?
28:49C'est la peur aussi du président à un moment donné
28:51de subir ce sort. Moi, à chaque fois
28:53que je vois justement une polémique à ce sujet,
28:55je ne peux m'empêcher de penser au 21 janvier
28:571793
28:59où on a justement guillotiné
29:01le roi Louis XVI. Et contrairement
29:03à d'autres pays qui ont fait leur révolution,
29:05on ne l'a pas réhabilité.
29:07Et donc, il y a dans le peuple français aujourd'hui
29:09un malaise. Parfois, il peut y avoir une pulsion
29:11de mort. Et lorsqu'il y a une révolte
29:13populaire, cette question, forcément,
29:15elle revient sur le devant de la scène.
29:17Moi, je partage
29:19l'avis de Mathieu. Je pense qu'en matière
29:21d'art, sinon, alors, qu'as-tu le droit
29:23de faire ? L'art, c'est la folie.
29:25L'art, c'est l'extravagance.
29:27L'art, à un moment donné, on a vu
29:29des expositions dans des musées
29:31avec des pseudo-oeuvres.
29:33Pour moi, des pseudo-oeuvres
29:35qui avaient été faites avec des excréments,
29:37avec des choses particulièrement
29:39abjectes. — Mais le président d'une république décapitée,
29:41quand même, c'est plus... Est-ce que
29:43l'art, c'est de l'incitation à la haine ?
29:45— Non, l'incitation à la haine, c'est
29:47si vous dites, voilà, demain, il faut
29:49assassiner. Là, il y a une sorte
29:51d'extrapolation. Éric parlait
29:53du roi Louis XVI
29:55décapité. Vous pouvez avoir
29:57dans la loufoquerie d'un esprit
29:59qui est en ébullition
30:01de plumes ou
30:03d'art figuratif
30:05avoir une sorte d'analogie.
30:07Mais ça... Enfin, je crois
30:09pas... Si on commence à interdire,
30:11on est foutus. — Je dirais, vous dites
30:13le président de la république décapité. Est-ce que personne ne souhaite
30:15je précise ? — Non. — Mais lui-même...
30:17Je n'ai pas vu la toile.
30:19J'imagine qu'il pourrait
30:21se dire, l'auteur... C'est justement
30:23ce que je redoute la chose. Je veux illustrer l'horreur
30:25de ce que voudrait dire aujourd'hui le retour à la violence.
30:27Donc, il y a toujours moyen de
30:29raciociner, d'argumenter.
30:31Mais en ces matières, en dernière instance, qu'on me dise
30:33quels sont les critères fixes qui permettent de savoir
30:35ce que je dois interdire ou non. Et là, je suis d'accord.
30:37Si j'ai pas les critères, je me méfie de l'arbitraire.
30:39— Très intéressant.
30:41Merci pour votre regard.
30:43Dans un instant, mon petit coup de gueule. Tout petit.
30:45Tout petit. Mais quand même,
30:47je tiens à le dire. Avec vous, Marc, maintenant, on va parler
30:49de la drogue. Je veux culpabiliser
30:51le consommateur de drogue. C'est ce qu'a annoncé
30:53Bruno Rotailleau. On va l'écouter.
30:55On va regarder le petit clip de quelques secondes
30:57et on va voir à quel point la drogue
30:59impacte la France entière,
31:01même au sein de l'Assemblée nationale.
31:03— La campagne
31:05que nous allons diffuser,
31:07ça n'est pas une campagne de sensibilisation.
31:09C'est une campagne
31:11de culpabilisation.
31:13Et cette culpabilisation,
31:15je l'assume
31:17totalement.
31:19J'assume de vouloir rompre avec
31:21cette logique victimaire
31:23qui consiste à présenter les consommateurs
31:25de drogue exclusivement
31:27comme les victimes d'une addiction.
31:29Bien sûr, je sais, il y a des malades.
31:31On doit s'en occuper. Au bout du joint,
31:33au bout du rail de coque,
31:35eh bien, voilà, il y a le canon
31:37des armes qui tue et qui tue
31:39de jeunes victimes. Fumer
31:41un joint, prendre un rail de côte,
31:43c'est avoir du sang sur les mains.
31:51...
32:07Chaque jour,
32:09les personnes payent le prix de la drogue
32:11que vous achetez.
32:13...
32:15— Marc Menand.
32:17— Pardon, vous voulez qu'on se fasse com' ?
32:19...
32:23Déjà, dans la publicité,
32:25dans l'interpellation du ministre,
32:27avant d'aborder les chiffres,
32:29n'oublions pas que
32:31on peut pleurer sur le dealer,
32:33mais on peut pleurer sur ceux
32:35qui sont victimes de la drogue.
32:37Il faut être conscient, quand même,
32:39qu'on se détruit. Et quand on se détruit,
32:41on est obligé
32:43d'avoir, à un moment donné,
32:45un recours auprès des hôpitaux.
32:47Ça coûte de l'argent. Bref,
32:49il faut se responsabiliser
32:51dans la vie de tous les jours,
32:53à tous les niveaux. On va revenir là-dessus.
32:55Alors, les chiffres.
32:57Déjà, cette année, on a eu
32:59367 assassinats
33:01ou tentatives
33:03d'assassinats dans
33:05des affaires de narcotrafic.
33:07Et tenez-vous bien,
33:09un, une de ces tentatives
33:11ou assassinats
33:13réussis a été mené
33:15par un moins de 20 ans,
33:171 sur 4. Vous vous rendez compte ?
33:1925%, c'est énorme.
33:21Et il y a eu, sur ces 367
33:23tentatives, 110 morts.
33:25On a
33:2751 700
33:29personnes
33:31qui ont été arrêtées dans
33:33des affaires de narcotrafitage.
33:35On a 280 000
33:37usagers
33:39qui ont été pénalisés
33:41pour avoir utilisé
33:43la drogue. Et on a,
33:45en cocaïne, 53 500 tonnes
33:47qui ont été
33:49saisies. C'est 130%
33:51de drogue
33:53en plus. Alors,
33:55on a les amphétamines,
33:57on a, là encore,
33:59des taux énormes
34:01de saisie, l'ecstasy,
34:03bref, toutes les drogues
34:05de synthèse. En revanche,
34:07on pourrait se réjouir.
34:09Le cannabis, c'est en diminution.
34:11Ah bah oui, mais c'est parce qu'on a
34:13trouvé autre chose. Et là, c'est
34:15terrifiant, parce que ça concerne
34:17les gamins. Dès le
34:19collège, dès le lycée,
34:21on leur propose, et ça
34:23ne se voit pas, vous pouvez
34:25vous retrouver dans la rue à côté
34:27d'un enfant, d'un adolescent
34:29qui a sa cigarette
34:31électronique, et en réalité,
34:33dedans, c'est une drogue de
34:35synthèse qui fabrique
34:37un faux cannabis
34:39qui est beaucoup plus explosif.
34:41D'ailleurs, on appelle ça
34:45le pète-ton-crâne.
34:47Vous vous rendez compte ? Le pète-ton-crâne
34:49avec des conséquences immédiates
34:51et ensuite, vous êtes
34:53en dépendance. Et ça,
34:55ça se fait dès le
34:57lycée, dès le collège.
34:59Et comment ? Alors, vous avez
35:01le gros consommateur qui cherche
35:03les petits gamins, qui
35:05tenteront de
35:07conscrire leurs voisins,
35:09et c'est comme ça que dans les
35:11cours de récréation, devant la porte
35:13des collèges et des lycées,
35:15il y a un prosélytisme
35:17qui s'organise, et quand les
35:19enquêteurs, après, tentent de
35:21remonter beaucoup plus haut,
35:23ça se fait par les réseaux sociaux, mais les annonces,
35:25elles s'autodétruisent.
35:27Donc, ça bloque. Après,
35:29on a la responsabilisation.
35:31La responsabilisation,
35:33on pourrait se dire, les hommes
35:35politiques devraient être exemplaires en la matière.
35:37Eh bien, on découvre
35:39qu'à l'Assemblée nationale,
35:41nombre de
35:43personnes qui sont payées
35:45par vos impôts,
35:47on en revient là, alors n'oublions pas,
35:49on a bien évidemment
35:51Andy Kerbra,
35:53l'éléphiste, qui, pour le moment,
35:55suit des soins, mais continue
35:57à toucher sa
35:59rétribution
36:01de fin de mois. On a eu
36:03un député
36:05macroniste, Emmanuel Pellerin,
36:07qui, lui aussi, a reconnu
36:09qu'il avait été, eh bien,
36:11accro à cette
36:13drogue. Et puis, on a
36:15la buvette,
36:17la buvette de l'Assemblée,
36:19et là, on vous raconte, j'ai appelé deux, trois
36:21copains qui sont députés, on vous raconte
36:23comment, dans les séances de nuit
36:25qui se prolongent, il y a ceux, donc,
36:27qui vont à la coque, et puis il y a les autres
36:29qui se servent,
36:31le nombre de gens éméchés
36:33qui se retrouvent à la buvette avant
36:35d'aller voter, c'est ça,
36:37l'exemplarité. Mais lutter
36:39contre la drogue, c'est pas uniquement les saisies,
36:41et il y a Roberto Saviano,
36:43le journaliste qui sort
36:45un nouveau livre sur Giovanni
36:47Falcone, vous savez, il a dénoncé tout
36:49ce qui se passait dans la mafia italienne,
36:51et il dit, aujourd'hui,
36:53la France est devenue la
36:55plate tournante de quoi ? Du
36:57blanc chiment d'argent. Et tout se
36:59joue là. Car tant que l'on
37:01pourra blanchir de l'argent, il y
37:03aura des réseaux de trafiquants,
37:05et il est de plus en plus difficile
37:07d'annihiler ces pieuvres
37:09géantes qui ont toutes les
37:11combines possibles pour faire rejaillir
37:13ce qui est
37:15l'argent
37:17de la destruction,
37:19et ça revient dans les réseaux de tous les jours,
37:21et ça soutient le système
37:23financier.
37:25Disons que pour qu'il n'y ait pas de
37:27représentation, s'il y avait un peu plus
37:29de culture, un peu plus de sport,
37:31mais là, on rogne sur les budgets.
37:33Merci, Marc Menand. Dans un instant,
37:35on va parler de l'Uni qui s'est
37:37fait attaquer par la Jeune Garde,
37:39menacée d'un couteau. Dans un instant,
37:41on reçoit Azliz Lecor pour
37:43parler de l'immigration.
37:45Est-ce que c'est la solution pour
37:47peupler les campagnes, comme l'appelle
37:49de ses vœux Jean-Luc Mélenchon ?
37:51Dans un instant, un petit coup de gueule.
37:53Petit, le mien. Mais d'abord,
37:55Charlotte Dernelas, il y a
37:57quelques jours, un homme de 37 ans
37:59a été interpellé pour avoir
38:01poignardé, on a vu les images violentes
38:03sur les réseaux sociaux, un homme
38:05de 27 ans en pleine rue, en
38:07Seine-Saint-Denis. Or, on a
38:09appris qu'il avait déjà
38:11tué, à Paris, il y a 10 ans,
38:13et déclaré irresponsable.
38:15Le choc.
38:17En effet, c'était en pleine journée, dans le 12e
38:19arrondissement de Paris. Il avait réclamé
38:21une cigarette à un homme
38:23qui lui avait refusé cette cigarette,
38:25et il était
38:27parti chercher une arme, et il était
38:29revenu, et il avait tué ce père
38:31de deux enfants, en l'occurrence. Il n'y avait pas eu de procès,
38:33il avait été interné et déclaré
38:35pénalement irresponsable par la
38:37Chambre de l'Instruction, comme c'est
38:39le cas dans le processus, on va dire.
38:41Je cite, en raison d'un trouble psychique
38:43ou neuropsychique ayant aboli
38:45son discernement ou le contrôle
38:47de ses actes au moment des faits.
38:49Et la Cour d'Appel, à l'époque, avait
38:51prononcé son internement d'office.
38:53Mais la Chambre de l'Instruction,
38:55vous allez voir, c'est intéressant,
38:57lui avait également interdit de porter
38:59ou détenir une arme pendant
39:0120 ans. Détail, cet
39:03homme avait déjà eu affaire à la justice
39:05en 2012, cette fois-ci pour des violences
39:07commises, et son irresponsabilité
39:11avait déjà
39:13été retenue.
39:15Ce qui est extrêmement rare, parce que
39:17l'irresponsabilité, ce n'est pas un état général,
39:19ce n'est pas une maladie psychiatrique qui vous rend irresponsable,
39:21c'est au moment des faits, c'est extrêmement
39:23précis de déclarer l'abolition
39:25du discernement.
39:27Donc, au-delà de l'expertise
39:29de tel ou tel dans la chaîne des décisions,
39:31on parle en permanence de la dissolution de la chaîne
39:33de responsabilité. Au-delà des décisions
39:35successives de tel ou tel,
39:37c'est évidemment un système qui doit être
39:39interrogé, parce que
39:41au moment où un homme est condamné pour violence,
39:43puis condamné pour meurtre, enfin, pas condamné
39:45précisément, déclaré irresponsable
39:47pour violence, déclaré à nouveau irresponsable
39:49pour meurtre, et qu'il tue à nouveau,
39:51la responsabilité, elle devient collective
39:53si nous ne sommes pas capables de nous interroger
39:55sur le système qui a permis
39:57en effet cette récidive. Parfois, on est surpris,
39:59là, on peut difficilement dire
40:01que nous sommes à nouveau surpris
40:03pour la deuxième fois.
40:05Justement, comment expliquer que cet
40:07homme se soit retrouvé en liberté, liberté
40:09qu'il y a permis de tuer à nouveau ?
40:11Déjà, quand l'irresponsabilité pénale
40:13est prononcée dans son cas, c'est-à-dire
40:15l'irresponsabilité pénale mentale,
40:17le juge doit motiver
40:19au moment de décider de l'internement.
40:21Donc, vous avez
40:23une irresponsabilité pénale qui est
40:25prononcée, donc il n'y a pas de
40:27condamnation très directement,
40:29mais il faut motiver pour interner d'office.
40:31Vous pourrez se dire que c'est évident
40:33que l'enfermement est nécessaire en cas
40:35de meurtre, évidemment, ben ça n'est pas le cas.
40:37Et une fois que l'hospitalisation
40:39sans le consentement de la personne
40:41est prononcée,
40:43elle ne peut être relevée qu'après une double expertise
40:45psychiatrique concordante, c'est-à-dire
40:47qu'il y a l'équipe de soins qui le suit,
40:49plus un psychiatre extérieur, un ou
40:51plusieurs d'ailleurs, et ensuite
40:53deux experts qui sont amenés à se prononcer sur
40:55le dossier. Donc il a été
40:57suivi, cet homme-là, et
40:59il ne s'est pas rendu à la consultation qu'il
41:01avait lundi dernier, jour où il a
41:03tué dans un déchaînement de violence, vous l'avez dit,
41:05on a vu les images, absolument inouï.
41:07Donc là encore, on devine la chaîne
41:09absolument dépassée.
41:11Des décisions sont prises, je conteste
41:13même pas les décisions elles-mêmes, c'est pas mon sujet ici,
41:15des décisions sont prises, elles sont
41:17prononcées, en l'occurrence le suivi
41:19des soins, l'interdiction de porter
41:21une arme, et personne
41:23ne se soucie du suivi
41:25des décisions qui sont prises. On le voit
41:27extrêmement souvent dans toutes les décisions,
41:29donc au-delà même de la discussion
41:31sur les décisions, est-ce qu'elles sont pertinentes ou non,
41:33quand elles sont prononcées,
41:35il n'y a pas les moyens du suivi,
41:37que ce soit d'ailleurs sur le terrain judiciaire
41:39ou le terrain médical.
41:41Résultat,
41:43la responsabilité est tellement diluée
41:45que personne ne la porte.
41:47Est-ce que c'est la personne qui prend la décision ?
41:49Est-ce que c'est la personne qui était chargée de l'appliquer ?
41:51Est-ce que c'est l'État lui-même
41:53qui ne prend pas les moyens d'appliquer les décisions
41:55qu'il permet de prendre ?
41:57Résultat, le discours est à l'accusation
41:59réciproque en permanence entre tous les acteurs
42:01de la chaîne, l'impuissance est généralisée,
42:03et de l'autre côté, il ne faut pas s'étonner
42:05que la seule réponse soit la colère devant la répétition
42:07de ces actes.
42:09Mais qu'en retenir dans notre traitement
42:11de l'irresponsabilité pénale,
42:13pourrait-il en être autrement ?
42:15La question est évidemment difficile.
42:17La question de l'irresponsabilité pénale
42:19est difficile à appréhender.
42:21C'est précisément pour ça que la prudence
42:23devrait être extrêmement déterminée
42:25au moment de l'examiner.
42:27Il faut trois choses pour déclarer
42:29une irresponsabilité pénale
42:31qui soit mentale.
42:331. Est-ce que le trouble est réel ?
42:35C'est-à-dire que, contrairement à ce qui est dit
42:37parfois dans le débat public,
42:39l'incohérence, la gratuité ou l'horreur de l'acte
42:41ne rend pas irresponsable
42:43par principe.
42:45Un acte peut être abominable, avoir l'air
42:47d'être complètement gratuit ou incohérent,
42:49ça ne veut pas dire que l'irresponsabilité pénale
42:51sera retenue.
42:53Ensuite, est-ce que ce trouble, jugé réel,
42:55a aboli le discernement ?
42:57On avait vu l'exemple, Mathieu nous en avait parlé,
42:59il ne peut être qu'altéré le discernement
43:01pour qu'il soit aboli.
43:03Ensuite, est-ce que c'était le cas
43:05au moment du passage à l'acte ?
43:07On se souvient que la loi a changé en 2022
43:09après l'affaire Halimi.
43:11Si vous avez pris de la drogue pour vous donner
43:13du « courage »
43:15et que ça vous a fait passer à l'acte,
43:17que ça a généré une abolition du discernement,
43:19l'infraction n'est plus source
43:21d'irresponsabilité pénale
43:23par le biais d'une jurisprudence
43:25jugée exceptionnelle.
43:27Pour aboutir à une irresponsabilité pénale,
43:29vous avez des expertises,
43:31des compléments d'expertise, des contre-expertise.
43:33Pourquoi ? Parce que la science n'est pas exacte.
43:35La science n'est pas exacte,
43:37ce n'est pas de la faute des experts,
43:39c'est évidemment la reconnaissance de ça.
43:41Or, ces expertises sont déterminantes.
43:43Pourquoi ? Parce qu'elles fondent
43:45la conviction du magistrat.
43:47Mais en dernier recours, nous précise
43:49le système tel qu'il est mis en place,
43:51le juge demeure souverain.
43:53La souveraineté du juge est intacte,
43:55il n'a aucune obligation légale de suivre
43:57les expertises. Donc, si je résume,
43:59le système repose. On demande à un psy
44:01de donner son avis ou à plusieurs psys de donner leur avis.
44:03Mais ce n'est pas lui qui prend la décision.
44:05Le juge se fonde
44:07sur ce qu'a dit le psy,
44:09mais il n'est pas obligé. Mais qui est responsable à la fin ?
44:11Qui est responsable de la décision qui est prise ?
44:13Et par ailleurs, deux choses interrogent
44:15également la manière dont on
44:17conçoit l'irresponsabilité pénale.
44:19Un, l'irresponsabilité,
44:21elle n'interrompt pas le travail de la justice.
44:23Vous savez, l'irresponsabilité, elle peut être
44:25prononcée en cas de légitime défense ou d'état de nécessité.
44:27Là, la justice s'arrête.
44:29Là, dans le cas d'une irresponsabilité pénale
44:31mentale, en plus,
44:33peut prononcer une interdiction. Par exemple, interdiction
44:35de porter une arme. Mais si la personne est
44:37irresponsable de ses actes, à quel moment peut-on
44:39considérer qu'elle est responsable de suivre
44:41la décision qui est prise par le juge ?
44:43Quelle est la cohérence de ces deux décisions ?
44:45Et alors, encore plus incohérent,
44:47la juridiction peut, malgré la reconnaissance
44:49d'une irresponsabilité pénale,
44:51reconnaître une responsabilité civile
44:53et donc exiger une indemnisation.
44:55Mais soit la personne est irresponsable
44:57de son acte et donc pas plus
44:59responsable civilement, soit elle l'est
45:01civilement. Et pourquoi ne l'est-elle plus
45:03au pénal ? On comprend qu'il y a là
45:05une interrogation et que, finalement, les décisions
45:07qui sont prises et qui, parfois, engendrent la mort
45:09de nos compatriotes
45:11sont difficiles
45:13à suivre, au minimum.
45:15Merci beaucoup de les avoir suivis.
45:17Pour nous, on va accueillir
45:19Azélyse Lecor pour parler
45:21d'immigration, de natalité. Merci
45:23infiniment d'être
45:25avec nous. Et,
45:27juste après vous, je vous ferai part de...
45:31Mon petit coup de gueule. Tout petit.
45:33Bonsoir, Azélyse Lecor.
45:35Ravi de vous recevoir,
45:37de vous accueillir ce soir. Vous êtes rédactrice en chef
45:39au JDD.
45:41Vous avez écrit votre premier livre
45:43paru en octobre dernier,
45:45L'enfant est l'avenir de l'homme, chez Albain Michel.
45:47Vous avez reçu le prix des associations
45:49familiales catholiques. Question.
45:51Alors que 75% des Français
45:53sont opposés à l'installation
45:55des immigrés en zone rurale,
45:57l'installation,
45:59l'immigration est-elle la solution
46:01pour les zones rurales ? D'autant plus
46:03qu'on a entendu Jean-Luc Mélenchon
46:05inciter
46:07les immigrés à
46:09peupler les campagnes.
46:11Est-ce la solution ? Oui, alors,
46:13Jean-Luc Mélenchon est assez cohérent depuis le début sur cette question
46:15parce que, lui, il pense que la société française
46:17est une société qui doit
46:19se créoliser, c'est-à-dire qui est en
46:21perpétuelle transformation et qu'il n'y a pas
46:23d'identité nationale qui doit constituer
46:25le socle de notre société.
46:27C'est un fait. Aujourd'hui,
46:29dans de nombreuses villes
46:31comme Brest,
46:33Caen ou Le Mans, la population,
46:35la part de la population immigrée a doublé
46:37entre 2006 et 2021. Ce sont des chiffres de l'Observatoire
46:39de l'Immigration et de la Démographie.
46:41Mais se pose vraiment la question
46:43de comment nous
46:45concevons la communauté nationale ?
46:47Est-ce que c'est une communauté de destin ?
46:49Ou est-ce qu'en effet, nous devons être ouverts
46:51à toutes les communautés
46:53et vivre dans une société communautarisée ?
46:55Question.
46:57Le nombre de naissances
46:59ne cesse de reculer en France.
47:013 Françaises sur 10
47:03sont sans enfants. 34%
47:05des Françaises estiment que la maternité
47:07n'est pas nécessaire.
47:09Pourquoi, selon vous, aucune politique de natalité
47:11n'est mise en place ? Et est-ce qu'une
47:13politique de natalité pourrait
47:15sauver la France, pour parler directement ?
47:17Alors moi, je pense qu'en effet,
47:19j'ai écrit ce livre pour montrer qu'il y avait aussi une question
47:21de mentalité.
47:23Je suis partie d'un double constat.
47:25D'abord, celui simplement des chiffres. Depuis 10 ans,
47:27la natalité est en baisse continue en France.
47:29Et en même temps, des discours militants
47:31occupent le terrain médiatique.
47:33Soit on nous explique dans certains
47:35discours féministes que la maternité
47:37est une alienation pour les femmes,
47:39qu'on ne pourrait pas être évanouie en étant mère, qu'on ne pourrait plus travailler
47:41par exemple, ou que
47:43être femme au foyer serait le pire
47:45des destins. Donc on n'a pas le droit
47:47de faire ce choix. Et puis il y a aussi des discours, par exemple,
47:49d'écologie politique, qui consiste
47:51à dire que faire un enfant, ce serait ajouter un pollueur
47:53à ce monde, ou simplement
47:55offrir une vie terrible à cet enfant
47:57qui connaîtrait
47:59la fin du monde.
48:01Et ça, c'est accompagné
48:03aussi d'un ensemble de discours qui
48:05finalement réduisait la maternité
48:07à toujours une charge, à quelque chose
48:09qui contraignait
48:11l'épanouissement, et moi ce n'était pas du tout ce que j'avais vécu.
48:13Donc j'avais envie d'écrire ce livre
48:15pour montrer qu'au contraire, c'était
48:17aussi une grande joie de l'existence.
48:19Et donc je pense que...
48:21Et personne n'en parle, justement.
48:23Ce qu'on peut opposer à ça.
48:25Cette mentalité, elle joue
48:27énormément aussi sur la conception qu'a le politique.
48:29Si dans la société française,
48:31on mène au pouvoir des gens
48:33qui, par exemple, je pense à François Hollande,
48:35considère, en 2014,
48:37il a arrêté le principe d'universalité
48:39des allocations familiales.
48:41Ça veut bien dire qu'on ne considère pas la famille
48:43comme le socle de notre société.
48:45Or, on en fait simplement
48:47une justice distributive
48:49comme n'importe quelle autre politique.
48:51Or, il faut réaffirmer
48:53la place de la famille dans notre société, qui est aujourd'hui
48:55extrêmement attaquée.
48:57Comment réaffirmer la place de la famille dans la société ?
48:59Non mais c'est intéressant, parce qu'on
49:01ne parle jamais de la famille, et ça fait partie
49:03pourtant des priorités des Français
49:05lorsque l'on leur demande, effectivement,
49:07si la famille compte pour eux, qu'est-ce qui compte pour eux ?
49:09La famille compte beaucoup, mais personne
49:11ne parle de la famille et de la valorisation
49:13de la famille. Comment faire, selon vous,
49:15pour valoriser la famille
49:17protectrice, en quelque sorte,
49:19de la société, comme vous le laissiez entendre ?
49:21Je pense qu'il y a deux points. Il y a d'abord l'idée qu'on se fait,
49:23c'est-à-dire de considérer qu'en effet, un enfant
49:25est un fardeau. Donc, c'est-à-dire
49:27qu'il contraindrait notre liberté de consommateur,
49:29de pouvoir jouir de la vie,
49:31on aurait moins de pouvoir d'achat,
49:33on serait contraint dans nos déplacements.
49:35Il y a évidemment des véritables questions qui se posent,
49:37la crise du logement dans les grandes villes comme Paris,
49:39la crise aussi de la mobilité
49:41qui existe pour les territoires d'avantage
49:43ruraux. Donc ça, ce sont des questions politiques
49:45qui doivent être réglées. En revanche, il y a
49:47aussi, je crois,
49:49la nécessité de rappeler
49:51que la famille, si
49:53on ne perpétue pas la vie,
49:55on ne peut pas habiter véritablement
49:57chez soi. Je parle au début de mon livre
49:59« Deuil coffee ». Qu'est-ce que ça veut dire ?
50:01C'est un terme que j'emprunte à Roger Scruton,
50:03philosophe britannique qui, hélas, s'est décédé
50:05il y a peu de temps, et qui
50:07nous expliquait que l'oeucophilie,
50:09c'est l'amour du foyer. Et cet amour-là,
50:11il est d'abord dans la famille,
50:13dans cette petite communauté dans laquelle
50:15on apprend les règles élémentaires de vie en société,
50:17la politesse, l'enracinement,
50:19tout simplement. Et
50:21cette cellule est une cellule pré-politique
50:23qui nous permet ensuite d'aimer notre
50:25nation, d'aimer notre patrie,
50:27et ce qui permet ensuite, évidemment,
50:29de vouloir s'enraciner et perpétuer.
50:31Ce qui fait que nous pouvons vivre ensemble
50:33et faire société.
50:35Charlotte Donnel, est-ce que vous avez une question ?
50:37Marc, je ne sais pas si je vous laisse poser une question parce que vous
50:39n'aimez pas trop les enfants.
50:41Je rigole. Je vous taquine.
50:43Charlotte, peut-être une question.
50:45La question, c'est qu'en effet, vous parliez de la question de la mentalité
50:47et du discours sur l'absence
50:49d'enfants ou les raisons pour lesquelles
50:51il ne faudrait pas avoir d'enfants.
50:53Qu'est-ce que vous répondez ? Parce que quand on dit
50:55« il y a de bonnes raisons d'avoir des enfants », certaines féministes
50:57hurlent en disant « mais c'est mon corps, laissez-moi
50:59tranquille ». Qu'est-ce que vous répondez à cette
51:01réponse un peu facile mais qu'on entend de plus en plus ?
51:03Mais en fait,
51:05c'est drôle parce que l'injonction, elle s'est
51:07retournée aujourd'hui. Les féministes viennent expliquer
51:09aux femmes, en tout cas une partie d'entre
51:11elles, que ce serait
51:13une alienation, c'est-à-dire que
51:15notre corps serait habité. On peut
51:17reprendre les termes de Simone de Beauvoir là-dessus.
51:19Elle parle de l'enfant comme d'un parasite
51:21qui viendrait prendre toute notre énergie.
51:23C'est un petit peu la réalité. Mais elle ne parle pas de ça
51:25comme un émerveillement. Le fait que quand même
51:27dans un corps d'une femme enceinte,
51:29il y a un enfant qui prend vie.
51:31Il y a deux personnes en un. C'est quand même fascinant ça.
51:33Et ça, ce n'est pas du tout glorifié.
51:35Il y a d'abord cet aspect, à mon avis,
51:37de l'incarnation qui est totalement sapée
51:39dans notre société, qui est même totalement
51:41rejetée. Et puis,
51:43très simplement,
51:45ce fantasme qui est de dire
51:47que la maternité
51:49empêcherait de travailler
51:51ou que d'être au foyer serait une alienation.
51:53D'abord, j'aimerais rappeler que les femmes
51:55ont toujours travaillé. Mais elles travaillaient
51:57en tant que paysannes, en tant que commerçantes,
51:59en tant qu'artisanes. Donc, c'était des vies différentes.
52:01Et ensuite,
52:03aujourd'hui, on ne peut plus être au foyer.
52:05C'est parce que la société ne le permet plus.
52:07Les modes de vie ne le permettent plus.
52:09Et on n'a pas la situation économique et sociale
52:11qui le favorisent. Mais à mon avis,
52:13beaucoup de femmes aimeraient aussi pouvoir se consacrer
52:15à ce rôle. Et c'est ça, la terrible injonction.
52:17C'est qu'en fait, on n'a plus le droit de le faire.
52:19Parce que sinon, évidemment, on n'a plus d'existence
52:21sociale si on n'a pas une existence économique.
52:23Et on est mal vu dans la société. Dernière question,
52:25Marc Menand. Pour autant, est-ce que
52:27une personne
52:29qui se sent désocialisée,
52:31une personne qui ne
52:33voit pas un avenir, quand on parle
52:35de drogue, il y en a de plus en plus,
52:37est-ce que ces gens-là, on leur dit, mais,
52:39il faut faire des enfants, est-ce qu'il faut
52:41avoir le courage
52:43de travailler sur soi, avant
52:45de prendre la responsabilité de faire un enfant ?
52:47On ne fait pas un enfant pour faire un enfant.
52:49Oui, alors là, vous parlez de cas critiques.
52:51Non, non, je parle en général.
52:53Il faut déjà dire dans sa peau, non ?
52:55Oui, je suppose, mais
52:57vous savez, il y a aussi ce truc, moi, que j'entends énormément
52:59aujourd'hui, qui est de dire, parce que
53:01j'ai rencontré des gens, pour écrire ce livre, c'était une enquête journalistique
53:03aussi, qui ne voulaient pas d'enfants, qui n'étaient pas
53:05tous des militants écologistes,
53:07et qui me parlaient de leurs craintes multiples.
53:09Il y avait une des craintes, c'était de
53:11reproduire les erreurs de leurs parents, par exemple,
53:13ou d'être simplement un mauvais parent.
53:15Et moi, j'ai envie de dire, alors c'est pas du tout
53:17une psychanalyse, c'est jamais un pansement à un enfant.
53:19Donc évidemment, on a besoin
53:21de faire des efforts sur nous-mêmes, mais
53:23c'est peut-être en
53:25devenant mère, que moi, par exemple, je suis véritablement
53:27devenue fille d'eux.
53:29Fille d'eux, mes parents.
53:31Parce que je comprends
53:33qu'en fait, tout ce qu'ils m'ont donné,
53:35avec leur vie,
53:37leur fragilité, mais ce qu'ils ont essayé de me transmettre
53:39par amour, simplement.
53:41Merci beaucoup pour votre regard.
53:43Je rappelle votre livre,
53:45L'enfant et l'avenir de l'homme,
53:47Albin Michel, formidable.
53:49Ne bougez pas, vous avez envie de rester avec nous,
53:51on termine dans quelques instants. Restez avec nous.
53:53Soyez sages, Marc Benoît.
53:55Mon petit coup de gueule, et ensuite,
53:57la chronique de Mathieu Bocoté, la dernière chronique,
53:59puisqu'on va parler de l'unique qui a été
54:01attaquée par la jeune garde, et oui,
54:03elle n'a pas encore été dissoute, mais elle attaque encore.
54:05Alors, mon petit coup de gueule,
54:07je ne vais vous le montrer pas. Alors que beaucoup
54:09d'élèves ne savent pas bien lire
54:11et écrire au collège, toutes sortes de sondages
54:13sont déjà sortis sur ce sujet.
54:15Un établissement prend du temps scolaire,
54:17du temps d'instruction
54:19pour fêter, tenez-vous bien,
54:21la Saint-Valentin.
54:23Ils vont célébrer la journée de l'amour
54:25et de l'amitié.
54:27Les collégiens sont invités à venir
54:29habiller en rose et en rouge,
54:31garçon ou fille, à distribuer
54:33des cœurs et des petits mots d'amour,
54:35même à des professeurs.
54:37Est-ce qu'on va en cours pour distribuer
54:39des mots d'amour à des enseignants ?
54:41Cela me dépasse un tout petit peu.
54:43J'aime votre regard marmenant.
54:45Là, on est dans une sorte de folie.
54:47On peut témoigner...
54:49C'est incroyable.
54:51C'est invraisemblable.
54:53Le code des couleurs, les mots d'amour,
54:55il y a quelque chose de complètement
54:57extravagant,
54:59d'inadmissible, d'intolérable.
55:01Je ne pense pas que l'éducation correspond
55:03à ce type de démarche.
55:05Inviter à mettre des mots d'amour
55:07aux professeurs, c'est la France
55:09et le collège d'aujourd'hui.
55:11La Jeune Garde, cette milice antifa
55:13bien connue pour sa grande violence,
55:15n'a toujours pas été dissoute,
55:17mais elle a attaqué, aujourd'hui,
55:19des membres de l'Uni. Dites-nous tout.
55:21Vous avez raison de dire qu'elle n'a pas
55:23encore été dissoute. D'autres mouvements
55:25ont été dissous au fil du temps. Je pense
55:27à la génération identitaire, qui n'était
55:29ni violent, ni agressif, mais qui était
55:31dissoute pour cause de déviance
55:33idéologique. La Jeune Garde,
55:35c'est cette milice antifa
55:37très violente, à laquelle était attachée
55:39Raphaël Arnault, qui est aujourd'hui député
55:41de la France insoumise à l'Assemblée nationale.
55:43C'était à l'université de Strasbourg,
55:45des militants de l'Uni.
55:47L'Uni, c'est ce syndicat étudiant
55:49de droite qui était présent pour les élections
55:51étudiantes. Quand arrive une milice,
55:53une cinquantaine de militants,
55:55de miliciens, en fait,
55:57antifa, qui se présentent,
55:59armés, à tout le moins de bâton,
56:01avec une volonté... La veille, il y avait
56:03eu un incident, je crois qu'il s'est passé avec un couteau,
56:05avec un couteau, ça implique une volonté
56:07de la possibilité de tuer. Je dis ça comme ça.
56:09Donc, qu'est-ce qu'on voit?
56:11Les militants de l'Uni sont
56:13enfermés dans l'université, tout simplement.
56:15Ils sont presque cadenassés
56:17en quelque sorte. Et que font les militants
56:19de la Jeune Garde? Leur slogan, c'est
56:21évidemment « fachos hors de nos
56:23facs ». Je précise que l'Uni,
56:25c'est quand même le syndicat de la
56:27droite... Moi, je les aime bien, mais c'est la
56:29droite respectable, bourgeoise, modérée.
56:31Si ça, c'est les fachos, franchement,
56:33le fascisme commence avec François Bayrou. On a un problème.
56:35Donc, qu'est-ce qu'on voit à travers cela?
56:37C'est la présence de ces milices
56:39qui se permettent d'intervenir dans
56:41la tolérance généralisée
56:43des médias qui ne nomment pas cette violence
56:45politique de plus en plus présente dans nos sociétés.
56:47Et dans notre société en particulier, ici
56:49en France, moi, ce qui me frappe, et Jean
56:51Sevillal le disait dans son livre dont on
56:53parle beaucoup ces temps-ci, « Les nouveaux habits du terrorisme
56:55intellectuel », c'est la réhabilitation
56:57de la violence politique. La réhabilitation
56:59de la violence politique qui est tolérée, qui est légitimée,
57:01qui est acceptée, et le
57:03fait désormais d'aller taper quelqu'un
57:05à coups de bâton ou le menacer ou tout ça,
57:07les agressions répétitives ne
57:09dérangent plus fondamentalement
57:11ou s'est traité comme un fait divers,
57:13ou alors ça n'est digne qu'à droite, mais quand à la gauche,
57:15elle se fait très discrète sur l'action des milices
57:17qui se revendiquent pourtant du même étendard qu'elle.
57:19Alors, venons-y, que faire
57:21de la jeune garde? Alors,
57:23à partir du moment où on a noté la présence
57:25de cette violence politique qui est de retour,
57:27on a vraiment quitté
57:29le temps de la conversation démocratique civilisée.
57:31Elle est derrière nous, il faut le comprendre.
57:33Il ne s'agit évidemment pas de mobiliser
57:35une milice contre elle, ça, ça va de soi.
57:37Mais ce qu'on doit demander aux politiques,
57:39c'est de prendre au sérieux les antifas,
57:41et ça, c'est mon point de vue, à la manière d'un mouvement potentiellement
57:43terroriste. Alors, on ne cesse de nous dire
57:45que les antifas ne sont pas structurés,
57:47une structure tout à fait relâchée, sans doute.
57:49Il faut arrêter de nous prendre pour des idiots là-dessus.
57:51Ils sont suffisamment structurés
57:53pour être capables de se mobiliser, d'aller frapper,
57:55d'aller cogner, de pratiquer
57:57les véritables politiques de terreur sur les campus,
57:59mais pas seulement sur les campus,
58:01ça peut se passer dans des bars, ça peut se passer dans des cafés,
58:03ça peut se passer dans plusieurs villes.
58:05Une stratégie d'intimidation qui relève d'une normalisation
58:07de la terreur au quotidien.
58:09Donc, de ce point de vue, je pense qu'on doit
58:11d'abord prendre au sérieux ces milices d'extrême-gauche,
58:13les prendre vraiment au sérieux.
58:15Deuxièmement, demander aux partis de gauche
58:17officiels, respectables, leur demander
58:19s'ils se dissocient de ces mouvances,
58:21est-ce qu'ils sont capables de condamner
58:23de tels gestes, est-ce qu'ils sont capables de dire
58:25ce qui touche à la jeune garde, c'est l'équivalent
58:27du fascisme, mais à gauche, et on n'en veut pas
58:29dans la vie publique, ou est-ce que vous tolérez
58:31cette violence parce qu'elle porte le bon drapeau?
58:33Et au final, je reprends votre première question,
58:35je pense que la réponse, c'est qu'il faut dissoudre
58:37la jeune garde, il faut dissoudre la jeune garde,
58:39il faut dissoudre la jeune garde.
58:41Pour l'instant, elle est toujours vivante, toujours capable
58:43de cogner, toujours capable de blesser.
58:45– Merci beaucoup,
58:47merci Éric, merci Mathieu,
58:49merci Charlotte, merci Marc,
58:51merci infiniment, Aziz, d'être venu
58:53à nous voir, et merci à tous
58:55de nous suivre tous les soirs,
58:57C News, première chaîne info de France,
58:59et ça, c'est grâce à vous.
59:01Tout de suite, l'heure des pro 2.

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