Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Alors on a beaucoup parlé de l'aspect politique de cette proposition
00:29de Donald Trump. On va laisser la politique de côté pour un instant. On va accueillir
00:35Franck Delvaux. Bonsoir. Vous êtes président de l'Union des métiers et des industries
00:39de l'hôtellerie d'Île-de-France. Et on a voulu vous inviter ce soir parce qu'on
00:42a envie de voir si cette proposition de Trump, elle a vraiment vocation à exister sur le
00:52plan économique. On a beaucoup dit Trump est aussi un promoteur immobilier. C'est
00:57comme ça qu'il négocie. La bande de Gaza en Riviera, est-ce que ça a du sens pour
01:02le professionnel du tourisme que vous êtes ? La bande de Gaza a des atouts, on l'a
01:07déjà dit. Déjà, on peut être satisfait que le président
01:12Trump prend l'exemple de la France, de la Riviera, puisque ça vous permet de rappeler
01:16qu'on est la première destination mondiale en termes de tourisme avec 100 millions de
01:20touristes. Et puis, si vous voulez, pour vous donner quand même et pour mieux comprendre,
01:24Paris-Île-de-France, c'est environ 40 millions de touristes, première destination européenne,
01:29et c'est 2300 hôtels, environ 200 000 chambres d'hôtels, 33 000 restaurants, cafés, restaurants,
01:38bars, et 200 000 personnes qui travaillent dans l'hôtellerie-restauration.
01:41Donc vous voyez, avant que Gaza, demain, devienne peut-être une French Riviera, il va y avoir
01:47quand même un peu de travail. Et puis surtout, c'est la sécurité. Parce qu'aujourd'hui,
01:50on voit que nous, les touristes, dès qu'il y a la moindre chose, on l'a vu à Paris,
01:54au moment où, rappelez-vous, quelques années, la grève des poubelles, tout de suite, c'est
01:58des annulations. Parce qu'aujourd'hui, le touriste, un touriste, il va là ou il va
02:01là, il va là, en fonction de ce qui se passe. L'expression, c'est que le touriste, le voyageur,
02:05il est safe. Donc Gaza, pourquoi pas ? Mais ce ne sera pas tout de suite, parce qu'il
02:09faut les infrastructures, il faut que les gens puissent y aller, qu'il y ait un aéroport
02:13sûr. Il faut également du personnel qui soit formé. Et puis surtout, je vous ai dit,
02:20vous voyez le nombre d'hôtels qu'il y a à Paris, qu'il y a en Ile-de-France. Donc,
02:24si on veut accueillir beaucoup de touristes, de nombreux touristes dans la qualité, il
02:26y a quand même beaucoup de travail. Ce qui nous amène à donner ces chiffres qui ont
02:31été livrés par l'ONU récemment. 70% des bâtiments détruits dans la bande de Gaza.
02:37L'ONU qui chiffre à 80 milliards de dollars le coût de la reconstruction qui prendrait
02:42plusieurs décennies. Et déjà, un premier défi monumental qui est de déblayer les
02:47dizaines de millions, je dis bien de millions de tonnes dans la bande de Gaza.
02:51Oui, c'est tout le problème. C'est qu'effectivement, on est très, très loin d'un projet touristique
02:57pour l'instant. Et on est même très, très loin d'une possibilité de reconstruction
03:02qui est impliquée par la supposée troisième phase. Là, pour l'instant, même la deuxième
03:08phase est hypothétique, celle où on verrait tous les otages libérés. Donc, c'est dire
03:13que la troisième l'est encore plus. Peu de gens se font beaucoup d'illusions sur
03:18sa pérennité possible. En l'occurrence, il y a deux obstacles. Il y a d'abord la
03:23question de la reconstruction des financements. Mais avant, il y a le préalable d'une prise
03:27en charge d'une autorité, c'est-à-dire l'identité d'une gouvernance.
03:31Vous citiez, Julien, très justement, 70% de bâtiments détruits. Mais il y a aussi
03:3670% des terres agricoles qui sont détruites et impraticables à cause des mines et autres
03:41objets explosifs qui sont, comme vous l'avez dit, des millions.
03:43Oui, parce qu'en matière de tourisme, effectivement, il faut les infrastructures, il faut le personnel,
03:48mais il faut aussi pouvoir nourrir les touristes qui sont là. Il faut l'écosystème qui est
03:53tout autour. Il faut pouvoir approvisionner. Donc, il y a quand même beaucoup de choses.
03:57Le chantier est pharaonique. Qu'est-ce que vous voyez comme...