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Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, présente un clip vidéo ce jeudi 6 février à destination des consommateurs de stupéfiants. Une campagne que le ministre veut choc.

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00:00Bien, merci d'être venus si nombreux pour cette conférence de presse,
00:05qui je dois dire est aussi une première.
00:08Non pas la conférence de presse, mais l'objet,
00:10et le clip que nous allons vous présenter dans quelques instants.
00:14Vous me permettrez de saluer le préfet de police,
00:17le directeur général de la police nationale
00:21et le majeur général de la gendarmerie nationale générale.
00:26Je voudrais saluer bien sûr mon directeur de cabinet,
00:28mais aussi Nicolas Pris, qui me succédera ensuite,
00:32qui est le patron, qui est médecin,
00:34et qui est le patron du président d'Emile Elka.
00:37Merci, je suis très sensible à votre présence ce matin.
00:42Je vous l'indiquais dans l'introduction,
00:45c'est une première, le clip que nous allons vous présenter.
00:49C'est une première parce que la campagne que nous allons diffuser,
00:53ce n'est pas une campagne de sensibilisation.
00:56C'est une campagne de culpabilisation.
01:00Et cette culpabilisation, je l'assume totalement.
01:05J'assume de vouloir rompre avec cette logique victimaire,
01:09qui consiste à présenter les consommateurs de drogue
01:12exclusivement comme les victimes d'une addiction.
01:15Bien sûr, je sais, il y a des malades, on doit s'en occuper.
01:18Je ne suis pas ministre de la Santé, je suis ministre de l'Intérieur,
01:22et mon rôle, c'est d'assumer l'ordre public.
01:27Je ne veux pas, en tout cas, et c'est ce que je dénonce souvent,
01:31une logique de déresponsabilisation,
01:34une logique qui déresponsabilise,
01:37une logique qui, en fait, démobilise,
01:39une logique qui, enfin, invisibilise.
01:42Elle déresponsabilise les consommateurs de drogue
01:46parce qu'on ne les place pas en face des conséquences de leurs actes.
01:53Pour qu'il y ait une offre de drogue et de trafiquants,
01:57il faut qu'il y ait des consommateurs.
02:00Elle démobilise aussi la société,
02:03en tout cas, une partie de la société,
02:06car s'il ne s'agit pas que d'un problème de santé,
02:10il y a un problème de santé, sans doute,
02:12mais pas que, comme certains l'affirment.
02:15Alors, à quoi bon lutter contre le narcotrafic ?
02:20À quoi bon cette nouvelle loi qui était votée à l'unanimité ?
02:23C'est rare, aujourd'hui,
02:27dans un pays politiquement divisé,
02:30la loi que nous avons portée,
02:33que nous avions, à l'époque, forgée,
02:37dans la commission d'enquête que j'avais initiée
02:40quand j'étais président de mon groupe LR au Sénat,
02:43qui avait établi des conclusions,
02:48et avec ces conclusions, nous avions fait une PPL,
02:51et elle a été adoptée à l'unanimité.
02:54Moi, je crois, nous voulons, le gouvernement souhaite,
02:57faire de la lutte contre le narcotrafic,
03:00contre la criminalité organisée, une grande cause nationale,
03:04un peu comme nous avons fait, il y a 10 ans,
03:07lorsque nous avions été frappés par les attentats terroristes,
03:10de la lutte contre le terrorisme, là encore,
03:13une grande cause nationale.
03:15C'est fondamental, nous l'assumons,
03:17aussi bien contre les narcotrafics,
03:19mais aussi contre les consommateurs,
03:22avec cette politique qui permet à nos forces de l'ordre
03:25de recourir davantage aux amendes forfaitaires
03:28contre les consommateurs.
03:30J'en dirais un mot il y a quelques instants.
03:32Mais cette logique que je dénonce,
03:35elle invisibilise les vraies victimes du trafic de grog,
03:39qui se comptent aujourd'hui et désormais par centaines.
03:42Et je veux parler de ces victimes,
03:45qui sont de plus en plus jeunes.
03:48Des jeunes qui sont des jeunes victimes,
03:51et des jeunes qui tuent.
03:53Des jeunes qui sont des soldats
03:56appointés par les trafiquants de drogue.
04:00Donc ça, c'est quelque chose de fondamental,
04:03de dire aux consommateurs,
04:06qu'ils s'associent à toutes ces conséquences,
04:09et qu'il faut aussi frapper,
04:12avec ces amendes forfaitaires délictuelles,
04:15le consommateur, là encore, au portefeuille.
04:18Je vous rappelle d'ailleurs, parce qu'on l'oublie trop souvent,
04:21que ces AFD, ces amendes forfaitaires délictuelles,
04:24comme le dernier nom l'indique,
04:27elles sont inscrites, elles figurent au casier judiciaire.
04:30Quelques chiffres peut-être,
04:33depuis qu'elles ont été lancées en 2020,
04:36le total cumulé des AFD spécifiquement stupéfiants.
04:40atteint désormais 652 345.
04:43Unité au 31 janvier 2025.
04:46Mais ce qui est intéressant,
04:49c'est qu'en un mois, depuis le 1er janvier 2025,
04:52on a une hausse de 8%.
04:55C'est-à-dire que c'est 16 300 amendes forfaitaires délictuelles
04:58qui ont été, là encore, attribuées.
05:01Et le taux de recouvrement,
05:04le taux de recouvrement,
05:08c'est important, c'est-à-dire,
05:11le taux de recouvrement, il exprime simplement le fait que lorsque
05:14on verbalise qu'il y ait ensuite le recouvrement de l'argent,
05:17de la taxe, le taux de recouvrement est à plus de 50%,
05:20à 53%.
05:23D'abord, je dénonçais cette logique,
05:26mais ce que je veux dire, c'est que, là encore,
05:29je veux rendre les consommateurs responsables
05:32parce que c'est violer la loi.
05:35C'est participer à un système.
05:38Et c'est ce que nous allons montrer, vous allez le voir dans quelques instants,
05:41avec ce clip, nous allons montrer précisément
05:44que derrière ces paradis artificiels,
05:47il y a l'enfer qui, lui, est bien réel,
05:50qu'ont créé les leaders,
05:53les narcotrafiquants.
05:56Et que, bien entendu, s'il y a des leaders, c'est parce qu'il y a, je le disais,
05:59des consommateurs. Au bout du joint, au bout du rail de coque,
06:02il y a le canon des armes
06:05qui tue et qui tue de jeunes victimes.
06:08Je le disais encore une fois, c'est par exemple
06:11ce garçon de 5 ans, deux balles dans la tête,
06:14il en a réchappé, mais avec les séquelles qu'on peut imaginer.
06:17C'était à Rennes.
06:20C'était un adolescent qui avait
06:23l'arme, qui a blessé grièvement
06:26ce garçon, adolescent de 16 ans.
06:29Je veux aussi parler de ce jeune Marseillais de 14 ans
06:32qui est devenu tueur à gage, recruté par
06:35ces réseaux de la criminalité organisée
06:38et qui a tué de sang-froid un père de famille,
06:41un conducteur VTC. Je parle aussi
06:44d'un autre adolescent, 15 ans, à Marseille,
06:47lardé de 50 coups de couteau
06:50et achevé, brûlé vif.
06:53Le narcotrafic, c'est ça aujourd'hui.
06:57En France, en 2025, il faut ouvrir les yeux.
07:00Et comme je l'ai déjà dit, fumer un joint,
07:03prendre un rail de côte, c'est avoir du sang
07:06sur les mains. Car en Bouchesne, il y a des trafiquants
07:09qui utilisent ces adolescents comme de la chair à canon
07:12et des réseaux qui pratiquent
07:15le proxénétisme. Là encore, je le dis,
07:18ce que proposent les narcotraquails et derrière eux
07:21les narcotrafiquants, ce sont assez jeunes,
07:24ce sont des chemins de larmes et ce sont des destins
07:27de sang. Et il faut d'autant plus
07:30le dire aujourd'hui, en France,
07:33et c'était la conclusion de la commission d'enquête
07:36sénatoriale, c'est que désormais, les drogues les plus dures
07:39sont disponibles partout, à tout moment.
07:42Partout, en ville, dans les quartiers,
07:45comme en campagne. Et à tout moment, puisqu'il n'y a
07:48pas seulement les points de deal, où on va
07:51acheter, le consommateur va vers le distributeur,
07:54mais c'est désormais, avec
07:57des réseaux, par exemple, Enumérique, Uber,
08:00c'est carrément la drogue qui vient
08:03vers le consommateur. Là encore,
08:06je vais citer quelques chiffres. La dernière étude de l'Observatoire français
08:09des drogues et des tendances addictives
08:12montre que la demande de cocaïne n'a jamais été aussi forte.
08:151,1 million
08:18de personnes en ont consommé, dans notre pays,
08:21au moins une fois dans l'année 2023.
08:24Le cannabis, qui est la drogue la plus répandue
08:27en France, compterait 5 millions
08:30de consommateurs. Et l'usage
08:33de MDMA et d'ecstasy
08:36a bondi, passant de 400 000
08:39à 750 000 personnes entre
08:422019 et 2023.
08:45Et enfin, l'expérimentation
08:48de l'héroïne continue de progresser,
08:51puisqu'on est à 850 000 personnes
08:54qui auraient consommé au moins une fois
08:57au cours de leur vie, avec parfois
09:00un enchaînement que cela peut déclencher.
09:03On atteint, et là je veux vraiment rendre
09:06hommage aux forces de sécurité intérieure, parce qu'on a atteint
09:09des saisies record. Je suis allé
09:12il y a quelques jours, quelques semaines,
09:15au Havre, où la Gendarmerie nationale avait fait une saisie
09:18de plus de 2 tonnes,
09:212,1 tonnes
09:24de, là encore, héroïne. Mais je veux saluer
09:27les policiers, la police nationale, la Gendarmerie nationale,
09:30je veux aussi associer les douaniers.
09:33Il y a des efforts gigantesques. Je vais vous le montrer
09:36à travers deux chiffres qui sont très simples à retenir.
09:39En 2023, 23 tonnes
09:42de cocaïne qui sont saisies, 23 tonnes.
09:45L'an dernier, sur 11 mois, 47 tonnes.
09:48Plus du double.
09:51Plus du double, vous vous en drez compte. Donc nos forces de sécurité
09:54sont à l'œuvre et à scène des coups.
09:57Mais c'est une submersion. C'est,
10:00comment dirais-je, un tsunami blanc, notamment
10:03en matière de cocaïne. Et on le voit bien,
10:06il faut s'en méfier. La légalisation du cannabis,
10:09mais peut-être que Nicolas Prys pourra en dire un mot,
10:12elle ne réglerait rien. Je vois bien dans le débat public
10:15qu'un certain nombre, notamment d'élus,
10:18essaient de proposer cette voie-là.
10:21Cette voie-là, c'est la voie de l'échec.
10:24Les criminels, les narcotrafiquants
10:27n'attendent que cela. Et d'ailleurs,
10:30on le voit bien, lorsque, dans un certain nombre de pays,
10:34de provinces, où la légalisation a eu lieu,
10:37les trafics de stupéfiants
10:40n'ont pas cessé. Et la plupart du temps,
10:43ils ont augmenté. 40% d'offres illégales,
10:46par exemple, au Canada. 75%
10:49dans l'État de Californie,
10:52aux USA. Donc l'exemple, y compris
10:55chez nous, du trafic de cigarettes. Trafic de cigarettes,
10:58vous pouvez acheter des cigarettes. C'est légal.
11:01Et les points de vente ? Pour autant,
11:04on a une explosion du trafic illégal. Ce qui montre bien, très concrètement,
11:07que ce n'est pas la laïcité d'un trafic
11:10qui permet d'obtenir, justement,
11:13l'arrêt du trafic.
11:16Il ne faut pas en douter. On aurait à la fois
11:19des points d'approvisionnement légaux,
11:22mais, croyez-moi,
11:25les restrictions juridiques seraient contournées, par ailleurs,
11:28par un marché illégal, que ce soit sur la teneur en THC,
11:31sur l'interdiction de vente aux mineurs, ou tout simplement
11:34sur le prix. Il y aurait donc un marché noir,
11:37plus, évidemment, le marché noir de toutes les drogues
11:40les plus dures, puisque ces drogues, dites douces,
11:43qui ne le sont pas, peut-être que Nicolas Prys pourra l'exprimer,
11:46les médecins, et je ne le suis pas, mais qui ne le sont pas,
11:49sont souvent l'antichambre de drogues les plus dures,
11:52et ainsi, on offrirait légalement aux trafiquants
11:55d'une addiction progressive vers des drogues
11:58les plus catastrophiques et les plus dures.
12:01Je pense que cette légalisation aggraverait tout,
12:04parce qu'évidemment, la consommation
12:07risquerait d'exploser, et je veux rappeler
12:10ici, devant vous, que le cannabis, la consommation,
12:13est particulièrement addictive, nocive,
12:16que son impact sur le cerveau n'est pas neutre non plus,
12:19c'est désormais scientifiquement prouvé,
12:22et qu'il faut en tenir compte, et notamment,
12:25dans le cerveau des plus jeunes consommateurs,
12:28c'est avéré. Je rappelle aussi qu'il constitue
12:31le cannabis une cause majeure d'accidents
12:34mortels sur la route, puisqu'en 2022,
12:37un conducteur sur cinq était positif,
12:40hostilifiant, dans un accident mortel, et je ne veux pas
12:43vous rappeler, il y a quelques jours, cette jeune adolescent
12:46de 15 ans qui a été tuée dans un accident
12:49avec un car, et le conducteur du car
12:52était testé positif, hostilifiant.
12:55Nous avons, avec le ministre des Transports, diligenté
12:58sur l'ensemble de la France, une campagne de tests qui a montré
13:01que malheureusement, sur un peu moins de 2000 tests
13:04prévus, il y avait plusieurs dizaines qui avaient été testés
13:07positivement, hostilifiant, avec les conséquences.
13:10Voilà. Pour terminer, et pour vous montrer justement
13:13le clip, pour conclure, je sais
13:16que certains vont m'accuser
13:19de vouloir choquer, et j'assume là encore,
13:22parce que je veux créer un électrochoc.
13:25On l'a bien vu,
13:28en matière de sécurité routière,
13:31il a fallu, non pas des clips artistiques,
13:34mais des clips avec des images
13:37qui choquaient, pour pouvoir responsabiliser
13:40les conducteurs. Eh bien, nous assumons exactement
13:43la même chose, un électrochoc, avec
13:46le lien direct entre une consommation
13:49et puis les conséquences dramatiques
13:52qui peut en découler cet écosystème.
13:55La consommation est complice de l'écosystème
13:58du narcotrafic et de la criminalité
14:01organisée. Quand je suis allé à Marseille,
14:04les enquêteurs m'ont montré
14:07des vidéos de gens que les
14:10narcotrafiquants torturaient. C'est ça.
14:13C'est des enfants qui sont tués, c'est des
14:16séquestrations, des enlèvements, des actes de torture,
14:19des morts, des morts et des morts. Qu'est-ce qu'on veut de plus ?
14:22Se cacher dans son quartier ? Non.
14:25Eh bien, nous, on a pris le parti, justement, de dire la vérité.
14:28Et cet électrochoc, pour ceux qui consomment,
14:31je l'ai dit, je crois, moi,
14:34à une société de la responsabilité. Chacun doit prendre
14:37une responsabilité. Chacun. Et les consommateurs
14:40doivent prendre conscience de l'entreprise de mort
14:43à laquelle ils participent. Un électrochoc
14:46dans la société, parce que je crois aussi
14:49pas seulement au pouvoir de l'État,
14:52mais je crois aussi au pouvoir de la société.
14:55Elle a la capacité, notre société, par elle-même,
14:58avec ces informations-là,
15:01a la capacité de faire changer les choses dans les médias,
15:04au sein des familles, à l'école, pour briser
15:07la culture récréative. Derrière, trop souvent,
15:10on s'abrite pour cacher, justement,
15:13ces pratiques addictives. Et je pense que la société peut le faire
15:16sur la drogue, comme elle l'a fait, sur d'autres enjeux majeurs.
15:19Je pense à l'écologie. Je pense aussi au harcèlement scolaire.
15:22Il y a besoin d'une rupture en matière culturelle.
15:25C'est une rupture en matière culturelle
15:28qu'il faut, comment dirais-je, adopter.
15:31Nous allons voter, les parlementaires,
15:34ça a été fait le cas de l'unanimité au Sénat,
15:37un texte qui va nous permettre de lutter vraiment contre
15:40la criminalité organisée, mais il y a aussi
15:43l'autre bout de la chaîne. C'est important et c'est dans ce cadre-là
15:46que nous devons agir. L'État doit renforcer
15:49ses outils sécuritaires,
15:52et puis la société doit, elle, renforcer
15:55ses outils, ses défenses immunitaires.
15:58Voilà quels étaient les propos que je voulais vous tenir,
16:01quel est notre état d'esprit. J'ajoute quand même
16:04que cette campagne
16:07sera financée, Nicolas Pris peut-être l'expliquera,
16:10par les biens qui sont confisqués
16:13aux trafiquants de drogue. C'est donc
16:16la drogue, celle qui est confisquée,
16:19les biens qui sont confisqués, parce qu'on ne revend pas évidemment
16:22de la drogue, mais les biens qui sont confisqués
16:25des trafiquants, c'est dans ce cadre
16:28d'un fonds de concours dite « drogue »
16:31qu'organise l'AMIDELCA
16:34qui va permettre justement
16:37de payer ce clip
16:40que je vais vous montrer dès à présent.
16:55Chaque jour, des personnes payent le prix
16:58de la drogue que vous achetez.
17:01Voilà, je vais demander
17:04à Nicolas Pris qui est
17:07responsable, le président de l'AMIDELCA,
17:10de venir au micro.
17:13Nicolas Pris,
17:16le président de l'AMIDELCA,
17:19le président de l'AMIDELCA,
17:22venez au micro.
17:25Merci beaucoup, M. le ministre de l'État,
17:28pour votre invitation. M. le préfet de police, M. le directeur général
17:31de la police nationale, mon général, bonjour à toutes et tous.
17:34Face à l'ampleur de la situation,
17:37vous l'avez rappelé, et la prise
17:40de conscience est en train de se faire, vous l'avez aussi dit
17:43si on regarde le vote à l'unanimité
17:46de la proposition de loi sénatoriale
17:49concernant l'aspect sécuritaire.
17:52Je voulais évidemment insister également sur d'autres aspects
17:55que vous avez également abordés
17:58du point de vue sécuritaire,
18:01éducatif, social, sur la question
18:04des conséquences des consommations de stupéfiants.
18:07Effectivement, il est toujours important
18:10de rappeler la vulnérabilité particulière
18:13des plus jeunes sur ces consommations.
18:16Les plus jeunes maturent avant 25 ans environ.
18:19Et la conséquence des consommations, la plupart du temps,
18:22c'est un problème de maturation cérébrale,
18:25qui fait qu'on a des problèmes à l'école,
18:28parce qu'on a un problème mnésique, on a des problèmes de mémoire,
18:31on a des problèmes d'attention, on a des problèmes de sociabilisation
18:34qui font que les chances ne sont pas toutes les mêmes après.
18:37La question que souvent on me pose, c'est
18:40est-ce que les drogues dites douces, vous l'avez dit,
18:43créent une dépendance ? Mais oui, on a souvent ignoré ça.
18:46Mais c'est vrai que ça crée de la dépendance, même le cannabis.
18:49Et ça, c'est important.
18:52Et derrière tout ça, il y a ces conséquences éducatives, sociales,
18:55parce qu'on n'a pas les mêmes chances d'avoir un emploi
18:58et on a plus de chances de perdre un emploi
19:01quand on consomme des stupéfiants.
19:04Et pour faire face à ces enjeux à la fois sécuritaires,
19:07sanitaires, éducatifs, sociaux,
19:10on a besoin de tous, y compris des consommateurs.
19:13On a besoin des consommateurs non-dépendants,
19:16vous avez précisé que par ailleurs il fallait développer du soin
19:19et j'y reviendrai,
19:22pour effectivement dénormaliser, débanaliser ces consommations.
19:25On a besoin de tous,
19:28aux côtés d'abord des forces de sécurité intérieure,
19:31de la police nationale, de la gendarmerie,
19:34de la douane et de la justice pour le travail qui est fait
19:37pour lutter contre les trafics.
19:40On a besoin de tout le monde aux côtés de ceux qui s'échinent
19:43à essayer d'élaborer des programmes de prévention,
19:46notamment au milieu scolaire, à essayer d'informer davantage.
19:49Je rappelle pour mémoire que nous avons, nous, à la Mildeka,
19:52depuis l'année dernière,
19:55élaboré un certain nombre de messages concernant spécifiquement
19:58les risques liés à la consommation de cannabis,
20:01que ces messages, ces vidéos ont été vues 53 millions de fois,
20:04jusqu'au bout, et que ces messages,
20:07s'ils ont été autant vus, c'est que les personnes
20:10se posent des questions sur les consommations
20:13et qu'elles ne sont pas encore suffisamment informées.
20:16On a besoin de tous également,
20:19aux côtés de ceux, et nous avons initié ce travail
20:22avec des préfets et des maires
20:25de communes et de collectivités et de communautés de communes
20:28pour prévenir la participation des plus jeunes
20:31au trafic de stupéfiants.
20:34Cette question, il faut la nommer aujourd'hui.
20:37Quand on vit dans certains environnements, malheureusement,
20:40on a souvent comme seule illusion, en termes de perspective,
20:43de rejoindre le réseau criminel qui opère en bas.
20:46Et on a besoin de tous, encore une fois,
20:49aux côtés de ceux qui prennent en charge
20:52les consommateurs dépendants.
20:55On a 500 structures en France qu'on appelle des XAPA,
20:58des centres de soins d'accompagnement et de prévention en addictologie.
21:01On a 150 structures dédiées à la réduction des risques
21:04qui viennent en aide à ceux qui sont dépendants,
21:07c'est-à-dire qui souffrent d'une maladie chronique.
21:10Vous avez beaucoup insisté, monsieur le ministre d'Etat,
21:13sur la question de la cocaïne
21:16et des drogues stimulantes de synthèse, d'ailleurs,
21:19qui ont changé la donne ces dernières années.
21:22Pour la première fois en 2023,
21:25le coût des affaires de la cocaïne, un peu plus de 3 milliards d'euros,
21:28a dépassé celui du cannabis,
21:31qui est un peu en dessous de 3 milliards d'euros.
21:34Ça coûte énormément à la société, tout cela,
21:37puisque les dernières estimations de l'Observatoire français
21:40des drogues et des tendances addictives nous donnaient,
21:43mais sur des chiffres déjà anciens,
21:46un coût social de près de 8 milliards d'euros pour les stupéfiants.
21:49Et ça ne rapporte qu'au réseau criminel
21:52qui, globalement, cannabis, cocaïne et autres drogues
21:55sont sur un marché
21:58qui est estimé aujourd'hui à 6,8 milliards d'euros
22:01pour la seule année 2023.
22:04La cocaïne, les stimulants de synthèse
22:07ont tout changé ces dernières années.
22:10Ils ont aggravé brutalement un tableau
22:13avec une offre massive
22:16qui rencontre une demande,
22:19sans doute illusoire, de performance.
22:22Performance au travail, performance durant la fête,
22:25performance sexuelle. C'est ça, les stimulants.
22:28Mais qui a dépassé les milieux, pardonnez-moi,
22:31qu'on appelait auparavant très parisiens, en réalité.
22:34La cocaïne, c'est désormais, vous l'avez cité,
22:37dans tous les territoires. Dans tous les territoires,
22:40on trouve des personnes qui consomment ce type de produits,
22:43cocaïne ou drogue de synthèse.
22:46Ce sont des risques trop méconnus,
22:49malgré des recours aux urgences qui ont été multipliés
22:52par près de 3 en 10 ans, les urgences des hôpitaux,
22:55problèmes cardiaques, problèmes psychiatriques,
22:58problèmes neurologiques.
23:01Une addiction difficile à soigner,
23:04pas de traitements de substitution
23:07tels que nous en connaissons pour les opiacés.
23:10Les premières victimes de tout cela,
23:13sont les habitants des quartiers souvent les plus en difficulté,
23:16et les premières victimes de l'usage de drogue,
23:19d'ailleurs des produits licites ou illicites,
23:22sont aussi les plus vulnérables.
23:25Ces produits aggravent tout,
23:28et il faut lutter contre l'idée que ce sont des béquilles
23:31dans l'existence des plus vulnérables.
23:34Au contraire, ça aggrave les trajectoires personnelles,
23:37les trajectoires éducatives, les trajectoires professionnelles.
23:41Evidemment, ça vous conduit à avoir aussi une trajectoire judiciaire,
23:44ce qui n'est pas formidable.
23:47Et encore une fois, je reviens particulièrement
23:50sur la question de la fragilité avant 25 ans.
23:53Vous avez cité la grande cause nationale,
23:56il y a aussi la grande cause nationale sur la santé mentale,
23:59c'est un pont qu'il faut faire entre les deux sujets.
24:02La santé mentale et les addictions se potentialisent
24:05l'une et l'autre.
24:09Vous avez eu la gentillesse, M. le ministre d'Etat,
24:12de mentionner le fonds de concours drogue,
24:15qui, effectivement, je dis deux mots pour expliciter
24:18ce dont il s'agit, mais c'est assez important comme mécanisme.
24:21Très schématiquement, lorsque les forces de sécurité intérieure
24:24procèdent à une enquête, puis des interpellations
24:27dans le cadre d'une histoire de trafic de stupéfiants,
24:30les avoir, le capital des trafics de stupéfiants
24:33peut être saisi dans un premier temps.
24:36Et la justice peut, dans un second temps,
24:39confisquer ces biens, confirmer cette saisie par l'Etat.
24:42Cela alimente un fonds qu'on appelle donc
24:45le fonds de concours drogue, pour lequel moi,
24:48je voudrais citer également la Grasse,
24:51qui a énormément travaillé ces dernières années
24:54afin de fluidifier ces procédures pour qu'elles soient
24:57davantage sécurisées, et on obtient désormais
25:00un montant de 54 millions d'euros par an.
25:03Pour l'année 2025, ce sera 54 millions d'euros.
25:06Pour mémoire, en 2018, c'était 12 millions d'euros,
25:09donc ça prouve à la fois qu'il y a plus d'affaires
25:12et en même temps qu'on sait sans doute mieux faire
25:15pour capter ces avoirs criminels.
25:18Et ces fonds sont, sous ma responsabilité,
25:21distribués en très bonne intelligence,
25:24et je remercie tout le travail partenarial qui est fait
25:27par la police nationale, la gendarmerie nationale,
25:30la douane et le ministère en charge de la justice.
25:33S'agissant des fonds qui reviennent à la mille des cas,
25:36puisque nous gardons 10% de cette somme-là,
25:39ça nous permet de financer les programmes de prévention
25:42de la participation des mineurs au trafic de stupéfiants,
25:45la recherche également, qui est très importante.
25:48Les chiffres que je vous ai donnés sur les marchés
25:51de la drogue viennent de recherches qui ont été
25:54rebondir sur vos propos s'agissant de la légalisation du cannabis.
25:57D'abord, quand on voit les marchés,
26:00ça voudrait dire qu'on irait aussi légaliser la cocaïne
26:03et pourquoi pas tout le reste ?
26:06Ça pose un véritable problème.
26:09Mais repartons de l'objectif que j'espère on partage
26:12avec le tableau qu'on a dressé.
26:15Aujourd'hui, l'objectif, c'est quoi ?
26:18Qu'il y ait moins de consommateurs de stupéfiants
26:21et les expériences étrangères nous montrent que,
26:24sur ces deux objectifs, légaliser des drogues,
26:27malheureusement, ça ne marche pas.
26:30Il ne faut pas en faire une affaire de principe.
26:33Si c'était très efficace, pourquoi pas ?
26:36Mais là, en l'occurrence, ça ne fonctionne pas.
26:39Donc c'est une fausse bonne idée, encore une fois,
26:42souvent construite sur des fausses affirmations
26:45comme quoi on a une impossibilité de faire de la prévention
26:48quand je vous ai montré que c'était tout à fait inexact.
26:51Merci beaucoup, monsieur le ministre d'Etat.
26:54Merci beaucoup, mesdames et messieurs.
26:57Merci, docteur.
27:00Bien, je vais passer la parole maintenant aux questions.
27:10Oui, merci de vous présenter.
27:13Bonjour, Majid Kiat, France Télévisions.
27:17Le site sort ce matin une enquête sur la consommation de drogue
27:20chez certains parlementaires et collaborateurs de parlementaires.
27:23Est-ce que vous êtes favorable à des tests
27:26de recherche de stupéfiance sur des parlementaires
27:29ou encore même sur des ministres ?
27:32Il y a même pire, puisqu'il y a des parlementaires,
27:35je n'aurais pas de l'écrire au pluriel, peut-être au singulier,
27:38qui utilisaient leurs frais de mandat parlementaires
27:41pour acheter de la drogue. Donc il y a même pire.
27:44Je suis favorable à des tests de recherche
27:47pour rendre les choses plus transparentes, bien sûr.
27:50Je suis plutôt favorable.
27:53Mais malheureusement, ces consommateurs-là sont,
27:56comment dirais-je...
27:59Parfois, d'ailleurs, sur le plan politique,
28:02ce sont eux qu'on retrouve pour tenir des discours
28:05qui sont plus ou moins favorables.
28:09Oui. Ah non.
28:12Non, ça va ?
28:15Si.
28:18Bonjour, M. le ministre. Boris Karemov, BFM TV.
28:21On se souvient de ces clips lancés par la sécurité routière.
28:24Oui, j'ai fait allusion tout à l'heure, oui.
28:27Il y a quelques années, vous souhaitez que ce clip soit un électrochoc.
28:30Est-ce qu'il ne faudrait pas accompagner ce clip
28:33par des suivis médicaux beaucoup plus approfondis,
28:36parce qu'un clip de drogue, c'est une addiction aujourd'hui ?
28:39Est-ce que vous pensez vraiment que ce clip peut aider
28:42ces personnes-là à sortir de leur addiction ?
28:45Ou peut-être que ce clip n'a vocation qu'à être diffusé
28:48auprès d'un public qui s'interroge sur ces pratiques aujourd'hui
28:51qui ne sont pas heureusement tombées encore dans cette addiction ?
28:54Il y a 2 choses.
28:57Il y a des personnes qui sont malades de leur addiction.
29:00Bien sûr qu'il faut les prendre en charge.
29:03Ce que nous avons voulu faire ici avec ce clip,
29:06c'est assumer une rupture.
29:09Parce qu'on sait très bien que dans la société,
29:12il y a cette culture du joint, du rail récréatif.
29:15Pas seulement dans certains milieux.
29:18Nous avons voulu signifier,
29:21avec des images de choc,
29:24qu'il y a un lien entre la consommation et le crime.
29:27Nous souhaitons vraiment
29:30responsabiliser les consommateurs.
29:33Ils ne peuvent pas s'extraire d'un écosystème
29:36qu'ils financent.
29:39Et cet écosystème-là, ce sont les narco-racailles,
29:42c'est la criminalité organisée,
29:45c'est non seulement le trafic de stupéfiants
29:48qui compose d'ailleurs la colonne vertébrale
29:51de la criminalité organisée, mais se branche derrière
29:54toutes sortes d'autres trafics d'êtres humains,
29:57comme le zénétisme, etc.
30:00Donc on assume ce message-là,
30:03qu'on ne confond pas, parce que je suis ministre de l'Intérieur,
30:06donc je ne sors pas de ma condition,
30:09avec la prise en charge des malades.
30:12Dans ce cadre-là, Nicolas Prisse en a parlé il y a quelques instants,
30:15bien entendu.
30:18Mais les campagnes de communication
30:21pour la sécurité routière ont montré,
30:24mais elles ont montré quand même, avec aussi
30:27des surveillances, des radars, etc., qu'elles pouvaient avoir des effets.
30:30Si demain, on peut sauver des vies, si demain,
30:33on peut empêcher des jeunes, des gamins de basculer dans la drogue,
30:36de se bousiller le cerveau, de se bousiller
30:39leur existence, ça sera déjà au moins ça.
30:42Mais en tout cas, ce message, on l'assume.
30:45Et il faut que l'État l'assume, parce que c'est la vérité.
30:48Bonjour Monsieur le ministre, je voulais te rendre au quotidien.
30:51On a appris la démission de votre porte-parole, Camille Chez.
30:54Certains disent que c'est le syndicat Alliance Police
30:57qui a forcé sa démission. Est-ce que vous comprenez ?
31:00Ah non, absolument pas, ça n'a rien à voir, absolument rien à voir.
31:03C'est quoi alors la démission ?
31:06Écoutez, là, je fais une conférence sur la drogue
31:09et ça n'a rien à voir, la question. Donc j'ai répondu à votre question
31:12et vous pourrez l'interroger d'ailleurs elle-même.
31:15Est-ce que c'est le syndicat Alliance Police qui décide ?
31:18Je vous ai répondu et vous pouvez l'interroger.
31:21Allez aux sources, directement aux sources. Vous êtes journaliste ?
31:24C'est votre travail. Je ne vais pas le faire à votre place.
31:27Alors dites-moi.
31:38Bonne question. Je pense qu'aucune campagne,
31:41je ne sais pas s'il y a eu une campagne par le passé
31:44sur la sensibilisation à la consommation
31:47en le sens où je me tourne vers les uns, vers les autres
31:50et ils n'ont pas l'air de s'en aller.
31:53Nicolas Price m'a dit que non a priori
31:56et de toute façon, jamais une campagne de responsabilisation
31:59et de culpabilisation n'a été faite et assumée.
32:02C'est la première de ce point de vue-là.
32:08Oui, bonjour, Hippolyte Radisson pour l'AEF.
32:11Vous avez parlé du paiement des amendes forfaitaires délictuelles.
32:15Le paiement immédiat est techniquement possible
32:18depuis l'an dernier auprès des policiers, des gendarmes.
32:21Est-ce qu'il est beaucoup plus utilisé ?
32:24Je me tourne vers nos forces de sécurité intérieure.
32:27Je ne sais pas s'il est très utilisé.
32:30Il est effectivement, comme vous venez de l'indiquer
32:33depuis quelques mois, mais on a un taux de recouvrement.
32:36Franchement, le taux de recouvrement est très au-dessus
32:39du taux de recouvrement.
32:42Au-dessus du taux de recouvrement des amendes habituelles.
32:4553%.
32:48Bonjour, monsieur le ministre.
32:51Arthur Carpentier, Le Monde.
32:54J'avais deux questions pour vous.
32:57La première, vous avez mentionné les multiples conséquences
33:00dans de multiples domaines que le cas de la consommation
33:03de stupéfiants.
33:06Est-ce que vous avez, pour cette campagne, été justement
33:10le ministère de la Santé, par exemple, et d'autres organismes
33:13en plus de l'AMIL-DK ?
33:16Deuxième question, est-ce que vos services ont prévu
33:19des outils de suivi ou d'analyse pour mesurer justement
33:22l'efficacité de cette campagne que vous voulez justement
33:25très neuve, et vous parliez d'électrochoc.
33:28Est-ce que vous avez des outils pour tenter de savoir
33:31si ça fonctionne ?
33:34L'AMIL-DK est un service interministériel, comme son acronyme l'indique.
33:37Non, c'est le ministère de l'Intérieur
33:40qui, dans ce cadre d'un combat national
33:43pour une cause nationale, a pris ses décisions
33:46et on a travaillé avec l'AMIL-DK.
33:49On marche sur nos deux jambes et là,
33:52on est en train d'opérer une rupture. Il faut une rupture.
33:55Cette campagne, elle est une rupture. C'est la première fois.
33:58C'est la première fois que l'État ne se cache pas,
34:01dit les choses très concrètement
34:05aux consommateurs. Vous participez au financement
34:08d'un écosystème criminel.
34:11Ça, c'est une jambe qui touche la consommation,
34:14mais l'autre jambe, je l'ai dit, c'est une réorganisation
34:17complète, grâce au texte qui a été voté à l'unanimité
34:20au Sénat, de l'organisation de l'État,
34:23aussi bien sur le judiciaire que sur la sécurité intérieure,
34:26une chaîne spécialisée
34:29en matière de justice, comme il y avait eu
34:32pour le terrorisme le PNAT,
34:35un parquet national antiterroriste. Il y aura demain un PNACO,
34:38un parquet national contre la criminalité organisée.
34:41Comme il y a un État-major permanent
34:44qui associe 13 forces de l'État
34:47de sécurité, d'enquête et de renseignement
34:50pour le terrorisme, nous aurons un État-major
34:53placé sous le chef de fila
34:56de la DNPJ, de la Direction nationale de la police judiciaire.
34:59Donc l'État se réorganise complètement
35:02et on aborde des choses aussi importantes que la corruption
35:05avec l'encore des enquêtes administratives,
35:08un certain nombre de dispositions, le blanchiment
35:11des pouvoirs aux préfets qui vont permettre aux préfets
35:14par exemple d'exclure un trafiquant du logement social
35:17qu'il habite pour ne pas pourrir toute la vie de l'immeuble,
35:20le fait pour le préfet de lui donner un pouvoir, là encore,
35:23d'extraire, d'interdire autour du point de deal
35:26un trafiquant qui aurait été par exemple
35:29condamné, etc.
35:32On a parlé de la confiscation. Dans un second temps,
35:35le premier temps, ce sera là encore une saisie, on va donner
35:38tous ces outils, y compris pour le fait
35:41de ne pas pouvoir payer en liquide le paiement
35:44à l'allocation de voitures. C'est souvent des grosses cylindrées
35:47par exemple pour le GoFast qui transporte la drogue.
35:50On sait très bien comment les choses se passent. Donc on a un arsenal
35:53mais cet arsenal sécuritaire et judiciaire
35:56n'aura de sens que si la société
35:59développe des réflexes immunitaires. Je l'ai dit
36:02tout à l'heure et parmi ces réflexes immunitaires,
36:05il faut un discours de vérité. Ce discours de vérité doit changer.
36:08On doit l'assumer collectivement pour dire que la drogue
36:11tue.
36:19Oui, on aura des mesures, bien sûr.
36:22On a une campagne d'ailleurs, des collaborateurs pourraient dire mieux que moi
36:25qui vont se décliner non seulement avec des clips
36:28audiovisuels mais on aura
36:31un format digital aussi sur les réseaux, bien sûr,
36:34si on veut toucher celles et ceux qui utilisent
36:37plus les images délinearisées
36:40plutôt que la télévision traditionnelle.
36:43On aura un kit de communication avec des infographies
36:46pour les réseaux sociaux. Bref, on a plusieurs outils
36:49mais bien entendu, on essaiera de mesurer et c'est compliqué
36:52puisqu'on s'attaque à un bain culturel
36:55et c'est le bain culturel qu'on veut essayer de modifier.
36:58Bonjour, David Cantignaux de l'AFP.
37:01Deux questions.
37:04La première, vous avez parlé notamment
37:07de la consommation et l'effet sur le cerveau
37:10qui n'était pas mature avant 25 ans.
37:13Pourquoi ne pas aller directement éduquer ou intervenir
37:16sur les écoles à l'âge où les jeunes sont
37:19notamment influençables, notamment les adolescents ?
37:22Et la deuxième, c'est une question sur ces livraisons type Uber
37:25qui se font de plus en plus chez les consommateurs.
37:28Comment comptez-vous contrer ce type de nouvelles livraisons ?
37:31Merci.
37:34Merci pour la question sur l'intervention en milieu scolaire.
37:37Elles existent, je vous rassure.
37:40Elles sont de deux natures en réalité.
37:43Ce qui marche le plus aujourd'hui, c'est de travailler
37:46le plus tôt possible en direction des élèves
37:49depuis la maternelle, le primaire et jusqu'au collège
37:52en travaillant ce qu'on appelle le renforcement,
37:55pardonnez-moi le terme est assez moche,
37:58des compétences dites psychosociales, l'estime de soi,
38:01la confiance en soi, la capacité à dire non,
38:04la capacité finalement à être bien avec soi-même
38:07et bien avec les autres dans un groupe pour pouvoir
38:10suivre l'arbitre davantage.
38:13Ça, ça fonctionne sur toutes les conduites à risque
38:16et en particulier pour les consommations précoces de tabac,
38:19d'alcool, de drogue, de tout ce que vous voulez.
38:22Ça, c'est le premier point.
38:25Le deuxième, c'est qu'il ne faut pas négliger la question
38:28de l'information sur les risques.
38:31Moi, j'y tiens.
38:34Je pense que pour réduire les risques, c'est important
38:37et je crois que le niveau d'information de la population là-dessus
38:40est assez hétérogène.
38:43On a besoin que l'enseignant, le médecin, le policier,
38:46tous les gens qui animent un peu la cité
38:49et qui à un moment ou à un autre ont un rapport avec les plus jeunes
38:52aient le minimum requis, j'allais dire,
38:55pour parler d'une même voix.
38:58Ça, c'est extrêmement important en qualifiant très justement les risques.
39:01Et sur la deuxième, la seconde même,
39:04une seconde question, gendarmerie nationale,
39:07préfecture de police, direction de police nationale,
39:10chacun, chaque groupe,
39:13chaque ensemble de ces forces de sécurité intérieure ont créé
39:16des groupes spécifiquement sur les réseaux sociaux,
39:19sur le numérique. Le préfet de police me disait à l'instant que
39:22désormais, il y a à peu près une affaire sur deux qui ressortit par ce biais-là.
39:25Donc, on a
39:28de nouveaux dispositifs et nos forces de police,
39:31nos forces de gendarmerie se sont adaptées à ces nouvelles distributions.
39:34Et par ailleurs, il y a bien entendu
39:37les filières, l'approvisionnement. La distribution
39:40est un bout de chaîne.

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