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LA VÉRITÉ SUR... sur les psychologues. Ils ne répondent que par "hm", "oui" ou "non". Ils portent tous des cols roulés. Ils analysent tout le temps leurs proches. Voici toute la vérité sur les psychologues avec Paola Scemama Ittah, psychologue clinicienne.
Transcription
00:00Les psychologues ne répondent uniquement que par « hum », « oui » ou « non ».
00:03Hum hum.
00:04C'est vrai ?
00:05Non.
00:06On n'est pas forcément simplement dans l'écoute, mais on est plutôt dans une écoute active.
00:10Ça leur est déjà arrivé de tomber amoureux d'un de leurs patients ?
00:12Ah, dans ce sens-là, je pensais que la question allait être dans l'autre sens.
00:15J'ai une patiente qui est venue me raconter qu'elle avait mis fin à une thérapie avant
00:19parce que justement, elles étaient tombées amoureuses entre la thérapeute et la patiente.
00:25C'est excessivement rare, mais ça arrive.
00:27Les patients ressortent de leur cabinet avec plus de problèmes qu'avant ?
00:30Ça peut arriver.
00:32Généralement, on fait en sorte que le patient n'ait pas plus de problèmes, mais il peut
00:38avoir des problématiques qu'il n'avait peut-être pas soulevées avant et qu'ils vont sortir
00:42à ce moment-là.
00:43Ça ne veut pas dire qu'on pousse le patient à revenir forcément pour plein plein plein
00:48de séances, mais peut-être qu'on le pousse à voir des choses qu'il n'avait pas vues
00:51dans ses problématiques.
00:52Aller chez le psy, ça coûte cher ?
00:54Ça peut coûter cher.
00:55J'ai un tableau dans mon bureau de Jung qui dit que la thérapie s'arrête quand le patient
00:59est ruiné.
01:00C'est une vanne, évidemment.
01:01Il y a aujourd'hui des thérapeutes qui vont être remboursés, des mutuels qui vont prendre
01:07en charge.
01:08Les psychologues ne vont pas voir de psychologues ?
01:09Faux.
01:10Il n'y a aucune obligation légale.
01:12C'est fortement recommandé.
01:14Et puis surtout, on a ce qu'on appelle un superviseur, c'est-à-dire qu'on a quelqu'un
01:18qui vient nous aider quand on en a besoin.
01:22Certains choisissent d'aller voir, au-delà du superviseur, un thérapeute.
01:27Et c'est un psy comme tout le monde ou c'est un psy pour les psys, en quelque sorte ?
01:30Non, c'est un psy comme tout le monde.
01:31Ils s'attachent à leurs patients ?
01:32Oui.
01:33Alors, on n'est pas censés, mais je pense que la psychologie, la psychothérapie, de
01:39manière générale, a beaucoup évolué et le cadre aussi a un peu évolué et donc on
01:45ne peut pas dire qu'on ne s'attache pas à nos patients.
01:47On a créé quelque chose avec nos patients et comme ça va dans un sens de transfert,
01:52ça va aussi dans l'autre sens, dans ce qu'on appelle le contre-transfert.
01:54Donc, il y a évidemment un attachement qui est particulier avec nos patients.
01:58Les psychologues portent tous des cols roulés ?
02:00Non.
02:01Non, parce que cela, je ne l'ai jamais entendu.
02:06Je ne sais pas, moi, j'avais l'image et on en a parlé à la rédacte de très sobres
02:11cols roulés, un peu comme dans les films ou dans les dessins animés.
02:13Le truc, c'est qu'aujourd'hui, les films ont véhiculé une image des thérapeutes,
02:19souvent des hommes, plutôt d'un certain âge, avec en général une barbe, pour un
02:26peu projeter l'image de quelqu'un de très sage.
02:30Les psychologues répètent les histoires de leurs patients à leurs proches ?
02:33Non, on est tenu par le secret professionnel.
02:36Ce qu'on peut faire, c'est qu'on peut parler de problématiques qu'on a entendues,
02:41mais dans ce cadre-là, il ne faut absolument ne donner aucun détail sur la personne qui
02:48serait venue déposer son histoire.
02:50Les psychologues entendent parfois des choses dingues au point d'hésiter à appeler la police ?
02:53Si on estime qu'il existe un danger pour le patient ou pour l'extérieur, on peut
03:01juger à ce moment-là de pouvoir prévenir des intermédiaires comme les pompiers, la
03:05police, etc.
03:07Ils analysent tout le temps leurs proches au quotidien ?
03:09Ça, c'est quand même l'idée reçue numéro une qu'on entend tout le temps.
03:12Alors non, on a des réflexes, c'est évident.
03:15On ne va pas s'arrêter sur chaque personne, sur chaque mot, mais peut-être avoir des
03:20petits moments qui vont éveiller un peu plus notre professionnalisme.
03:23C'est dur de ne pas ramener les problèmes des autres chez soi ?
03:25Ça dépend de quels problèmes, dans le sens où il y a effectivement des patients qui
03:30vont avoir un plus gros impact sur nous.
03:33Il faut tester plusieurs psychologues avant de trouver le bon ?
03:35Ça arrive, oui, effectivement.
03:36Il faut que ça matche.
03:37Et pour que ça matche, il faut parfois faire plusieurs essais d'une première séance
03:43pour pouvoir trouver un thérapeute qui vous correspond.
03:45On s'allonge toujours chez le psy ?
03:47Non, on ne s'allonge pas toujours chez le psy.
03:49C'est une forme de thérapie qui est très inspirée de la psychanalyse et qui va permettre
03:57une libération de la parole qui est différente par rapport à la thérapie qu'on appellera
04:01en face-à-face, mais donc elle n'est pas systématique.
04:03Vous êtes triste lorsqu'un patient arrête de venir vous voir ?
04:06On n'est pas triste, on est partagé, à la fois par le sentiment d'être heureux d'avoir
04:12accompli quelque chose, d'avoir partagé un moment, et surtout qui a abouti, qui a
04:18fait que cette personne va assez bien pour ne plus revenir.
04:21Et l'autre sentiment qu'on pourrait avoir, ce n'est pas de la tristesse.
04:24Au-delà de l'accomplissement, il y a quelque chose de l'ordre de, bon, j'ai fait mon devoir,
04:28mais c'est vrai que cette personne-là, j'aimais bien l'avoir en rendez-vous.

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