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00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:07Ce matin Vincent, vous revenez sur la sainte colère exprimée par Estelle Youssoupha, la députée Liotte de Mayotte,
00:13qui lors des débats hier sur la proposition de loi concernant la restriction du droit du sol,
00:18a étrié le député insoumis Sébastien Delogu, on l'a entendu tout à l'heure dans le journal de 7h sur Europe 1.
00:24En quoi cet échange est-il selon vous révélateur ?
00:27La réponse de madame Youssoupha dure deux minutes, mais c'est deux minutes qui en disent long.
00:32D'un côté, vous avez une femme qui porte en écharpe les couleurs de sa terre
00:36et qui a éprouvé dans sa chair les souffrances et les douleurs des siens.
00:40La faim, la soif, la peur de l'agression, le sentiment d'abandon, ce n'est pas théorique chez elle, c'est organique.
00:46En face, vous avez un député de Marseille dont l'activité politique se partage entre l'activisme sommaire et la pratique des réseaux sociaux.
00:52Un politicien de profession qui pense que la vie associative, les événements caritatifs pour Mayotte auquel il se félicite d'avoir participé tiennent lieu d'actions civiques.
01:00Sébastien Delogu vit dans le monde enragé et fantasmé de la France insoumise.
01:05Estelle Youssoupha se bat dans le monde réel et dévasté de son archipel, celui de ses électeurs dont elle est la représentante.
01:12Ce dialogue, c'est la stérilité de l'idéologie face à la dignité de la politique.
01:16Un moment de cet échange, Estelle Youssoupha pose une question qui pour vous en dit long.
01:20Oui, son regard traverse l'hémicycle et elle lance « Mais vous êtes sérieux ? »
01:25Non, Madame Youssoupha, Sébastien Delogu n'est pas sérieux.
01:29Non, Raphaël Arnault, le fiché S des Insoumis qui quelques minutes plus tôt s'est félicité d'être allé au concert d'un rapport comorien n'est pas sérieux.
01:37Le mouvement politique de Jean-Luc Mélenchon n'est pas sérieux.
01:40Parce qu'il se moque de tout, des formes d'abord, il a fait du relâchement et de la vulgarité une marque de fabrique.
01:45Du fond ensuite, parce qu'il définit sa doctrine en fonction des clientèles électorales.
01:49Et de ses électeurs enfin, parce que les Insoumis à force de crier, d'injurier, de menacer vont finir par leur faire honte.
01:55Il faut aussi rappeler que cet épisode arrive lors d'un débat sur la restriction du droit du sol à Mayotte.
02:00Une fois encore, c'est l'immigration qui fait monter la tension.
02:03Oui, et là aussi, ce dialogue est très instructif.
02:05Vous avez d'un côté Sébastien Delogu qui croit faire désimmigrer une clientèle électorale
02:09et qui est donc prêt à ouvrir grand les portes du pays sans voir qu'à la fin tout le monde y perdra.
02:13Ceux qui accueillent, ceux qui arrivent et Sébastien Delogu lui-même.
02:16Mayotte offre l'exemple tragique de ce qu'est pour une terre une immigration incontrôlée.
02:21Les effets dévastateurs de cette submersion évoquée par François Bayrou, Estelle Youssoupha les connaît au quotidien.
02:27Alors quand elle entend la gauche décrire les Comoriens comme des victimes qu'il faudrait accueillir, son sang ne fait qu'un tour.
02:32C'est ce qu'elle a expliqué à Aurélien Taché à l'Assemblée il y a trois semaines.
02:35Je la cite, c'est quand même incroyable de dire à des personnes qui n'ont plus de toit, plus d'eau, rien à bouffer, qu'elles doivent continuer à accueillir.
02:42Là encore, nous avions un politicien parisien faisant la leçon à une députée dont la circonscription sortait d'un ouragan dévastateur.
02:50En fait, cette histoire confirme que la gauche radicale, comme la gauche modérée d'ailleurs, ne s'intéresse pas à la réalité.
02:57Elle est comme Rousseau, Jean-Jacques, Passandrine, qui quelque part écrit « commençons par écarter les faits ».
03:03À force d'écarter les faits, cette gauche est capable de transformer toute la France en Mayotte.
03:09On se demande même si ce n'est pas son projet.
03:11Hier, la députée a répété à deux reprises aux Insoumis « vous n'avez plus aucune décence ».
03:16Décence, c'était le mot juste.
03:18À cet instant, Estelle Youssoupha n'était pas seulement la porte-parole des Mahorais,
03:23elle était la voix de tous les Français, et ils sont nombreux, qui n'en peuvent plus de cette indécence.
03:27Elle l'est dite aux politiques sur Europe.